Accueil > 16- EDITORIAUX DE LA VOIX DES TRAVAILLEURS > Une situation historique hors normes

Une situation historique hors normes

lundi 25 mai 2020, par Ramata, Robert Paris

Ah ! Enfin une courbe en hausse ! Eh oui, ce sont les titres de la dette aux USA, l’un des investissements se fondant sur l’avenir... de la chute mondiale !!!

Une situation historique hors normes

Des secteurs économiques entiers qui s’arrêtent, la machine qui se grippe, les bourses qui s’effondrent et ne reprennent qu’avec des aides financières massives, des millions de chômeurs de plus par semaine, la marche à l’abîme de tout le système économique mondial crève les yeux et on est en droit de se demander s’il est vrai qu’un petit virus peut avoir fait tout cela, tout seul et « naturellement »…

On est d’autant plus en droit de le demander que des spécialistes de ce virus, qui avaient des choses à déclarer disaient-ils, disparaissent… A croire qu’il y a choses importantes à cacher dans le Covid-19 !!

Tout d’abord, il faut savoir que bien des cachotteries ont été faites concernant le coronavirus, à commencer par sa date de démarrage, le refus des gouvernants de reconnaître son apparition en octobre 2019, le rôle des militaires dans sa propagation. Tous les scientifiques liés à la découverte et à la publicité sur l’apparition du Covid-19 ont été éliminés en Chine et maintenant on apprend qu’un chercheur sino-américain spécialisé dans l’étude du Covid-19 a été criblé de balles alors qu’il allait publier une étude qu’il disait déterminante. La police a commencé par dire qu’il s’était suicidé (criblé de balles) puis que c’était une querelle de voisinage, ou encore un peu de mauvaise concurrence et son groupe de recherche a prétendu qu’il ne fallait pas s’inquiéter car sa recherche serait poursuivie !!!

La situation actuelle est caractérisée non seulement par une panique généralisée, par un effondrement mondial mais aussi par une absence complète de perspectives d’avenir de l’ancienne société d’exploitation complètement au bout du rouleau, ayant même épuisé tous les subterfuges. Tous les jours des situations ubuesques sont rapportées, des politiques aberrantes des classes dirigeantes, des événements non seulement étonnants mais hier complètement invraisemblables mais rien de tout cela n’est simplement absurde, idiot, ridicule, causé par des incompétences individuelles, ni seulement ubuesque. C’est que la situation est historique et les classes dirigeantes ne peuvent absolument pas reconnaître sa vraie signification.

L’effondrement actuel n’est pas du tout inattendu. Nombre de mesures gouvernementales avaient été prises des années avant dans la perspective de l’arrêt de l’économie comme par exemple le prélèvement à la source par les entreprises et la mainmise des banques sur les comptes et épargnes de la loi Sapin II.

Parler de « crise sanitaire » et de « crise économique » à cause pandémique permet aux capitalistes de cacher leur totale incapacité de faire réellement remarcher toute la machine capitaliste. Les réformistes de tous poils contribuent tant qu’ils peuvent à ce mensonge qui consiste d’abord à faire penser qu’on peut obtenir des aménagements de la situation de la part des gouvernants et des patrons et de cacher la véritable perspective : celle du renversement des capitalistes et de leur pouvoir. Ces derniers ne se sont jamais préoccupés de notre santé et le fait qu’ils prétendent aujourd’hui n’agir que pour elle témoigne à quel point le mensonge est la base de toute la politique gouvernementale actuelle.

Le véritable premier mensonge des gouvernements face à la pandémie, a été de parler de confinement tout en continuant à envoyer des salariés travailler, les exposant au COVIDS dans les transports en commun ou dans des entreprises comme Airbus qui ne sont nullement d’intérêt général. Il n’y a pas eu de confinement comme il n’y a pas de réel déconfinement puisque les libertés de circuler et de se rassembler ne seront pas rétablies ! Ils nous gouvernent par le mensonge ! Ils ont menti sur la pandémie, les risques, les sécurités, les moyens de se protéger, les causes, sur tout !!!! Ils ne mentent pas par erreur, bêtise ou incompétence : ils mènent comme avant la politique qui sert les classes possédantes mais cette fois dans une phase où l’effondrement du système était prévu et inévitable.

Le capitalisme a atteint ses limites et ne pouvait que s’effondrer. Il ne tenait plus par la viabilité, par le dynamisme, par la rentabilité ou par l’investissement productif fabricant des richesses supplémentaires mais uniquement par l’action financière publique, artificielle et frauduleuse - allant à l’encontre de son propre fonctionnement ; un fonctionnement contre-rentable d’un point de vue des investisseurs de capitaux, des États et des banques centrales - créant une dette impossible à payer même sur des nombreuses générations.

Dans cette situation d’effondrement économique et social, comme sanitaire, où la classe capitaliste n’apporte rien, aucune réponse, aucune aide, aucune perspective, et au contraire ponctionne tout, les finances publiques, les moyens matériels, la vie sociale, il est d’autant plus nécessaire que l’État capitaliste se mette en avant comme « sauveur suprême » et général. Dans ces circonstances de chute générale, l’État capitaliste essaie de se faire passer pour le centre du monde (il édicte des règles auxquels doivent obéir non seulement les citoyens mais les virus, la santé, les transports, la vie sociale, la vie tout court, mais encore la production de richesses, la distribution de fonds publics, la survie des entreprises et des personnes, les emplois et toute la vie sociale. On en oublierait presque qu’il a existé un système socio-économique en dehors de l’intervention de l’État sous forme constante d’injection d’argent frais fictif et qui s’appelait autrefois « le capitalisme » !!!

Le pouvoir économique des capitalistes se maintient désormais uniquement par les dictatures d’État que sont les pouvoirs politiques, y compris ceux qui se disent démocratiques. Façade démocratique qui se fissure encore plus, même si les réformistes continuent d’entretenir un cirque de négociations-revendications-propositions complètement vide pour donner une illusion de « démocratie sociale ». Les classes possédantes savent que c’est le bout de la route et que le basculement de toute la société mondiale dans la violence de masse va devenir indispensable à court terme face à une partie croissante de la population jetée dans le chômage, la misère, la faim et les privations. Voilà pourquoi ils renforcent la dictature du capitalisme avant le bain de sang généralisé et en même temps ils ont besoins de présenter l’État comme un sauveur ?

« L’état d’urgence sanitaire » se poursuit et il n’est pas prêt de s’arrêter car il a pour vocation d’arrêter toute manifestation sociale et politique contre la dictature qui se met en place pour accompagner l’effondrement du capitalisme qui se poursuivra quelque soient les suites de la pandémie. Il est de plus en plus clair que l’état d’urgence en question n’est pas l’état de confinement ni de déconfinement mais la suite de l’État policier et militaire, de plus en plus répressif dans la foulée des répressions type gilets jaunes. Le sanitaire a bon dos : le virus ne craint pas plus les forces de l’ordre que l’État ne craint en premier le virus. L’ennemi contre lequel ils sont en guerre, c’est nous dans le cas d’un effondrement économique et social comme dans celui d’une révolte sociale et politique.

Faire semblant que la lutte des peuples passe par une "lutte contre le confinement" est une démagogie de bas étage dans laquelle l’extrême gauche n’est parfois pas loin de tomber. Ils ne luttent ainsi nullement de manière claire contre le grand capital qui veut lui aussi d’un déconfinement pour "relancer l’économie" !!!

Il est donc vital de développer partout une véritable explication de ce qui se passe actuellement dans le monde (et pas dans un pays en se polarisant sur les annonces politiques d’un seul gouvernement, fusse pour les conspuer).

Le gouvernement profite au contraire de l’emprisonnement général et de l’angoisse diffuse pour renforcer l’État policier et banaliser l’usage de drones, techniques de surveillance invasive, et détruire le droit du travail et les principaux conquis sociaux du siècle dernier. La loi « urgence coronavirus », dans « des mesures qu’il annonce ‘‘provisoires’’... tout en refusant d’inscrire une date limite dans le texte » balaie les 35 heures et « a priori, il sera possible de revoir à la baisse le nombre de congés payés acquis par mois, aujourd’hui de 2,5 ». Allant ainsi bien plus loin que la forfaiture des lois d’exception anti-terroriste amorcées durant le quinquennat Hollande.

On peut également remarquer que le caractère fasciste du nouveau régime est manifeste dans le fait de faire appel non seulement aux forces classiques de répression de la police et de l’armée mais aussi à des forces supplétives, locales ou régionales, et même nationales, autres fonctionnaires, milices ou volontaires...

La vraie question est : souhaitons-nous savoir le sens de ce qui se prépare et décider ce que sera la perspective d’avenir, ou nous enfouir la tête dans le sable pour éviter de penser au pire et subir en silence ce que d’autres décideront pour nous ?

Si nous voulons savoir, il faut être clair : pas un jour de plus d’avenir pour les peuples au sein du capitalisme, organisons-nous pour bâtir un monde nouveau, pas seulement pour revendiquer auprès de ce monde mort...

La bourgeoisie par la voix du journal Le Figaro déclare : « Un tsunami de licenciements est inévitable. » Elle le justifie mensongèrement par le coronavirus !!!
Mais cela veut dire aussi un raz de marée de misère, de violence, de répression, de recul massif de la civilisation, de la santé, de l’éducation et aussi fascisme et guerres.
Et cela signifie d’abord et avant tout que tous les programmes réformistes, qui n’ont jamais mené à rien, deviennent totalement caducs.

Si la chute actuelle du capitalisme n’est pas soignable, ni par des réformes économiques et financières, ni par un Etat fort, ni par le patriotisme économique ou la régulation de la mondialisation, c’est parce que ce n’est pas une maladie, pas une erreur, pas une mauvaise politique, pas un défaut à traiter qui la provoque, c’est au contraire le plus grand succès qui la cause. Comme l’expliquait Karl Marx, le plus grand analyste du fonctionnement du système capitaliste, « Le capitalisme ne sera jamais aussi fragile que lorsqu’il aura atteint son sommet »

Et le capitalisme a été dépassé ce sommet en 2008, provoquant la plus grande panique de tous les temps dans le monde capitaliste. Ainsi, la plus grande crise systémique de tous les temps a été stoppée par le plus grand renflouement financier de tous les temps. La crise fatale a été retardée mais au final n’a fait que permettre aux carnassiers et aux vautours de finir le travail : ronger jusqu’au os le cadavre capitaliste. Les capitaines d’industrie font très bien semblants quand ils tentent de faire croire que la pandémie + le confinement ont provoqué la chute économique, l’arrêt de la production et ses difficultés à repartir. Ces patrons et les syndicats font tenter de nous faire gober que 2 mois d’arrêt de l’économie (et encore pas entièrement) en 230 ans de propriété privé des moyens de production et de domination de la bourgeoisie capitaliste, a fait couler le navire ? C’est un peu vite oublier le niveau d’endettement colossal de ses multinationales et de toute l’économie pour une bonne raison : depuis 2008, l’économie n’a fonctionné que sous perfusion de liquidité des banques centrales. Les profits boursiers ont grimpé aussi vite que les actions, mais aussi vite que les licenciements et fermeture d’usines, le chômage, la précarité, la surexploitation, l’ubérisation des salariés.

Le capitalisme est mort ! Ce n’est pas le coronavirus qui le tue mais ses propres contradictions et son incapacité à développer davantage les forces productives. Les déversements massifs de milliers de milliards ne vont que retarder l’échéance tout en augmentant l’ampleur de la chute.

Si on ne se débarrasse pas rapidement de l’ancien système d’exploitation tout pourri, il nous enterrera avec lui, par le coronavirus comme par la guerre et le fascisme, et nous fera entrer dans un enfer sanglant moyenâgeux ! L’humanité a bien d’autres perspectives à condition de se débarrasser définitivement de la propriété privée des moyens de production et de l’Etat capitaliste ! Et d’abord de débarrasser les consciences du réformisme et de l’opportunisme qui nous mentent, qui nous poussent dans les bras de nos pires ennemis et qui nous empêchent de regarder l’avenir avec courage et détermination et de nous contacter et nous organiser pour préparer une perspective historique nouvelle !

L’avenir est à l’auto-organisation du peuple travailleur du monde et à sa prise de pouvoir sur toute la société et sur toutes les richesses ! Le coronavirus, loin de retarder cette échéance, en nécessite l’accélération ! Vive la révolution prolétarienne mondiale, seule chance des peuples pour se défendre de toutes les menaces, la pandémie comme l’effondrement économique et sociale et la dictature politique, policière et militaire !

Contre l’union sacrée, développons la lutte des classes révolutionnaire ! Serrons les rangs, camarades, préparons le nouveau parti révolutionnaire comme boussole de notre analyse, de notre organisation et de notre action. Plus que jamais, le seul activisme syndical ou politique n’est pas la voie : nous avons besoin d’étudier et de comprendre ce qui est en train d’advenir et pas de faire semblant d’agir.

Quant à réclamer et revendiquer, c’est carrément dépassé : on ne demande rien aux classes possédantes quand elles s’arment du couteau des assassins ! On se prépare seulement à les renverser ! L’appel à l’unité, y compris l’unité prolétarienne, ne doit pas cacher ni supprimer les divergences, et surtout pas repousser lâchement les polémiques. Se préparer, c’est d’abord discuter, même quand il est plus difficile de le faire physiquement en face à face. C’est des idées révolutionnaires prolétariennes que l’on a maintenant urgemment besoin !

Pour tous les gouvernants du monde, le coronavirus sonne la fin de la révolution !!! Mais ils n’ont pas encore réussi à sonner la fin malgré le confinement !!! La pandémie n’a que momentanément détourné de l’actualité brulante la révolution sociale mondiale mais elle continue en Irak, au Liban, en Algérie, au Chili, partout !

Nous entrons dans une période où les idées peuvent devenir des forces réelles car elles peuvent demain trouver le chemin des masses exploitées ! Débattons, chers amis et camarades, et c’est ainsi que nous préparons déjà un monde meilleur, une société véritablement humaine, sans exploiteurs et exploités, sans dirigeants et dirigés, sans possédants et non-possédants, sans classes sociales et sans oppression d’Etat. Puisque les capitalistes nous jettent dans leur effondrement, faisons en sorte que l’humanité en tire sa liberté et son émancipation !

Messages

  • Hors norme, oui ! L’Etat français a déjà distribué environ 500 milliards d’euros depuis le début de la crise et il ne les a pas !!!

  • L’un des plus gros mensonges des gouvernants et des classes possédantes, ainsi que des réformistes et des média, c’est d’avoir fait croire que le monde capitaliste a arrêté l’activité économique pour éviter que la population tombe malade ! C’est de l’hypocrisie pure de la part des classes dirigeantes et de la naïveté pure de la part de ceux qui y croient. Entre les deux, il y a tous les menteurs et les opportunistes, y compris les pseudo-révolutionnaires qui diffusent ce bobard.

  • Une erreur classique consiste à penser que la chute d’un système provient de forces opposées au système ou extérieures à lui alors qu’elle provient de l’intérieur, de ses propres contradictions.

  • Ce que subit le système capitaliste n’est pas une crise et, pour faire face à la situation catastrophique que subissent les milieux populaires, il ne suffit pas aux prolétaires d’employer les méthodes réformistes classiques

    Nous n’assistons pas à une crise grave mais à l’achèvement de l’effondrement de 2007-2008, aggravé par la multiplication des dettes privées et publiques, par l’accroissement encore plus grand du surcroît de capitaux, cause de la chute de 2007 et accru par les arrosages financiers massifs des Etats et des banques centrales.

    A l’opposé d’une crise classique, comme le système en a subi plusieurs dizaines y compris celle de 1929, ce qui arrive au capitalisme depuis 2007 et qui se poursuit depuis la fin 2019, n’est pas un moyen d’éclaircir les nuages amoncelés en laissant des nuées tomber et des éclairs frapper. Au contraire, loin de laisser les grandes entreprises en faillites les subir et même chuter définitivement, le système empêche artificiellement toute chute de trust ou de grande banque, de grand financier ou assureur, ou de bourse, quitte à dépenser des sommes colossales en pure perte. Il y est parvenu pendant treize ans quitte à dépenser des sommes colossales sur le dos de l’argent public.

  • Le coronavirus est l’évènement idéal pour masquer la crise systémique du capital qui aurait surgi de toutes façons.

  • Les messages rassurants et les actes des gouvernants en faveur du grand capital, même les milliers de milliards de dollars ne suffisent pas à faire croire aux capitalistes que le système va se redresser mais au contraire les convainquent qu’il va s’effondrer et ils agissent dans leur intérêt personnel en ce sens : ils misent à la chute comme autrefois ils misaient à la montée...

  • « L’Etat a tenu », voilà la déclaration de victoire du prédisent français. On remarquera la convergence avec des déclarations similaires des présidents chinois et américain. Au tout début de la pandémie, le président à vie chinois avait même déclaré :« C’est là qu’on va voir la solidité de notre Etat » !!

    Cependant belle victoire ! La santé mondiale n’a pas tenu. L’économie mondiale n’a pas tenu. la vie des gens n’a pas tenu. L’emploi n’a pas tenu.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.