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Soutenir Le Pen ou Zemmour, laisser croire qu’ils sont une alternative, c’est se tirer une balle dans le pied

mardi 2 avril 2024, par Karob, Robert Paris

Edito

Soutenir Le Pen ou Zemmour, laisser croire qu’ils sont une alternative, c’est se tirer une balle dans le pied. L’alternative, la vraie, c’est l’insurrection sociale révolutionnaire, quand les exploités cessent de se faire mal à eux-mêmes pour faire mal à leurs ennemis, comme lors de la montée des Gilets jaunes…

Une fraction des travailleurs et des milieux populaires croient embêter un peu les classes dirigeantes et marquer ainsi leur colère en soutenant, surtout aux élections, moins dans la rue et extrêmement peu dans les luttes sociales et les révoltes, des partis ou personnalités d’extrême droite, croyant que, parce que ces politiciens ne sont pas venus récemment au gouvernement, cela signifierait qu’ils sont en opposition radiale à toutes les attaques qu’ils ont subi. Et c’est complètement faux.

Certes, l’extrême droite n’a pas gouverné en France depuis longtemps, mais quand elle l’a fait cela a été sanglant (Pétain) et cela a été le cas dans tous les pays où elle l’a fait et où elle le fait actuellement. Loin d’être marginal, le cas d’une extrême droite au gouvernement est fréquent et c’est toujours nuisible aux travailleurs et aux milieux populaires. Il suffit de citer les exemples de l’Italie, la Hongrie, la Pologne, l’Inde, l’Argentine, le Brésil, la Turquie et même les USA (avec Trump)… Dans aucun de ces pays, les travailleurs n’y ont gégné quoique ce soit. Dans aucun, les classes possédantes n’ont été embêtées, ni gênées, ni freinées dans leurs attaques par leur venue au gouvernement. Nulle part, l’extrême droite a mené une politique plus sociale, plus favorable aux milieux populaires et toujours elle a utilisé une démagogie anti-étrangers qui a fini par se retourner contre tous les travailleurs, y compris les « nationaux ». Partout, les extrêmes droites se sont révélées des alliés fidèles du grand patronat et des trompeurs de la classe ouvrière.

Cette politique de l’extrême droite au gouvernement, le nationalisme exarcerbé, a servi à affaiblir la classe, en la divisant, en accusant l’étranger de tous les maux, en repoussant toute alliance de classe au sein des milieux populaires, en développant une démagogie qui blanchit les exploiteurs « nationaux », en favorisant des gouvernements à poigne, en aidant la mise en place de milices anti-ouvrières.

Les trois Le Pen sont des millionnaires qui ont profité de bénéfices issus de l’exploitation (héritages de complaisances calamiteux), qui ont justifié des crimes contre les peuples (génocide des juifs, massacre des algériens, écrasement des palestiniens, etc.)

Un chat mouillé n’en sèche pas un autre : les crimes des hommes politiques classiques ne blanchissent pas l’extrême droite. Certes, de voter pour les partis classiques de la bourgeoisie n’a jamais sauvé les travailleurs de rien du tout et même pas protégé la démocratie. Mais ce n’est pas combattre les partis bourgeois que de soutenir le parti bourgeois les plus extrêmes !

Jamais l’extrême droite au gouvernement, dans aucun pays, dans aucune situation et à aucune époque, n’a été en rupture avec la grande bourgeoisie, n’a même limité les attaques anti-sociales et anti-démocratiques de celle-ci.

Et même quand elle n’est pas au gouvernement, l’extrême droite sert aussi la bourgeoisie. Elle sert même les autres partis bourgeois. Elle leur permet de justifier ses attaques contre les immigrés, les étrangers, les sans papiers, les banlieues sous le prétexte de la montée des opinions d’extrême droite. On l’a bien vu dans la loi anti-immigrés que Macron a fait passer en alliance avec Le Pen.

L’extrême droite sert autant à blanchir les autres partis bourgeois que l’inverse. Les politiques anti-populaires des partis de droite, du centre et de la gauche servent le crédit de l’extrême droite et la montée de l’extrême droite sert à l’élection de partis et de courants poilitques classiques discrédités et même minoritaire, sous prétexte de faire barrage au fascisme.

L’extrême droite permet aussi, à l’inverse, de blanchir les politiques anti-démocratiques et anti-sociales des gouvernements sous couleur de « combat contre l’extrême droite et le fascisme et pour la démocratie. Ainsi, sous couleur de démocratie, les partis et syndicats de gauche soutiennent la droite et le centre, soi-disant pour lutter contre l’extrême droite.

Les partis bourgeois classiques et les syndicats combattent même la révolution sociale en prétendant qu’elle serait manipulée par le fascisme ou qu’elle en ferait le jeu, comme on l’a vu lors du mouvement des gilets jaunes.

Le baratin de la lutte des partis démocratiques contre le fascisme est une complète tromperie : en fait, aucune bourgeoisie au monde (et donc aucun parti bourgeois) n’a jamais été antifasciste. Tout au plus, à certains moments, la classe possédante ne veut pas faire le choix du fascisme (destruction de toute forme de réformisme et destruction de toute forme d’organisation des travailleurs) parce que le réformisme des syndicats et des partis lui est encore utile et même indispensable pour tromper les travailleurs. Mais en période critique pour la domination capitaliste, toutes les bourgeoisies du monde sont d’extrême droite et fascistes. Dans ces situations extrêmes, loin de combattre le fascisme, les partis et institutions démocratiques le rejoignent, trop soucieuses du risque principal : celui de la révolution sociale des travailleurs.

Dans tous les cas, l’extrême droite cumule la crédibilisation des élections de la bourgeoisie (en laissant croire qu’en votant à l’extrême droite on peut changer les choses) et le discrédit de toute démocratie (en favorisant sous couleur de « pouvoir fort » des dictatures de plus en plus féroces allant jusqu’au fascisme).

L’extrême droite est tout aussi hostile à la révolution sociale et au pouvoir aux travailleurs que les autres partis de la bourgeoisie, sinon plus. Elle défend tout autant le pouvoir des capitalistes. Fondée sur une démagogie prétendument sociale et nationale (national-socialiste), elle est même plus violemment hostile à l’idée du pouvoir aux travailleurs qui démasque puissamment et inéluctablement son mensonge principal, d’une société nationale qui ne serait pas celle du grand capital tout en ne combattant pas du tout le capital.

L’extrême droite fait semblant de venir au pouvoir par les élections et par la décision du peuple mais, en fait, c’est toujours la grande bourgeoisie qui en décide. Quand la grande bourgeoisie n’y voit pas son intérêt, l’extrême droite s’incline et se retire comme Marine Le Pen l’a bien démontré dans la période récente.

Le programme de l’extrême droite pour convaincre la grande bourgeoisie de la nécessité de l’amener au pouvoir consiste dans un combat contre les intérêts de classe du prolétariat, contre le socialisme, le communisme, l’internationalisme, la lutte des classes et la révolution prolétarienne.

Les questions qui servent le plus l’extrême droite sont en fait favorisées par la droite, le centre et la gauche : ce sont celles de l’islam, des musulmans, de la burqa, du voile, du burkini et autres et elles ne servent qu’à engendrer une division au sein des travailleurs, entre ceux issus de l’immigration et les autres, en faisant croire à une invasion qui ferait basculer « notre civilisation ». Le véritable combat pour la liberté des femmes (et des hommes) contre les mollahs arriérés, que ce soit en Afghanistan, en Arabie saoudite ou en Iran n’a jamais été soutenue par aucun gouvernement, ni de gauche, ni du centre, ni de la droite, ni encore de l’extrême droite, car c’est un combat révolutionnaire des travailleurs comme la dernière révolution en Iran l’a encore montré.

C’est aussi la question du terrorisme qui sert à pousser aux positions d’extrême droite. Mais là encore, il est clair que la démocratie et le fascisme sont très loin de combattre le terrorisme. On le voit encore récemment en Israël. Le pouvoir israélien est d’extrême droite et c’est lui qui a créé, aidé et financé le Hamas.

Bien sûr, il ne s’agit pas de dire : « tout mais pas l’extrême droite », de faire croire qu’il faudrait « se mobiliser dans les élections contre Le Pen ». C’est bidon. Ce n’est pas par les élections de la bourgeoisie qu’on peut lutter contre les risques bien réels du fasicsme. C’est par la révolution prolétarienne.

Elle seule peut combattre les tendances autoritaires et dictatoriales des bourgeoisies, elle seule peut abattre l’impérialisme et c’est le seul moyen de combattre la guerre qui monte. Ni Le Pen ni ses adversaires politiciens ne nous protègent de cette perspective désastreuse du capitalisme moribond ! Seul le prolétariat international a cette capacité et il est donc vital qu’il ne se divise pas par des nationalismes exacerbés de l’extrême droite !

Ni Hollande, ni Sarkozy, ni Le Pen, ni Mélenchon : C’est à la classe ouvrière de gouverner la société !

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2962

Ce n’est pas le vote ouvrier qui a fait Le Pen…

https://www.matierevolution.org/spip.php?article2273

Les vrais objectifs de Marine Le Pen

https://www.matierevolution.org/spip.php?article2031

Qui crédite Le Pen ? La droite, la gauche, l’Etat, les classes bourgeoises ou petites bourgeoises, les appareils syndicaux, la crise du capitalisme…

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1966

Macron fait passer une loi anti-immigration fasciste en alliance avec Le Pen.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7570

Après les USA, l’Inde, la Turquie, la Hongrie, l’Ukraine et le Japon, après certains pays de l’Est, où l’extrême droite grimpe au pouvoir, après certains pays d’Orient et du Moyen-Orient (une extrême droite qui se cache derrière la religion), est-ce que la France basculera vers l’extrême droite ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4365

La bourgeoisie française en crise joue Le Pen contre la classe ouvrière

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2010

Marine Le Pen : vaguelette bleue marine ou tsunami brun fasciste ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1972

De l’UMP à l’UDI et des Verts au Parti Socialiste et au Parti Communiste Français et au Front National, tous ont répété avec l’exécutif que « la France est en guerre » et même que « la guerre à l’intérieur est la même que la guerre à l’extérieur ».

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3557

Et si Le Pen gouvernait en France ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3605

Qui manipule l’extrême droite fasciste ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2954

Même sans Le Pen, la bourgeoisie gouvernementale vire vers l’extrême droite

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3386

Pourquoi la gauche politique et syndicale n’est pas un rempart ni une alternative face à la montée mondiale de l’extrême droite ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4263

La menace fasciste, c’est mondial et c’est un virus capitaliste

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5792

Extrême droite et progressistes, la fausse alternative

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6126

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