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Texte de la PFC : « Urgence et actualité de la révolution, nous continuons le NPA » : une dernière peau de banane du NPA-Poutou-Besancenot ?

jeudi 15 décembre 2022

Le 5ème congrès du NPA aboutit à sa scission en deux tendances issues des Plateformes B et C de pré-congrès, ce fait a été largement médiatisé. Ce qui l’est moins, c’est que la Plateforme C, anti-scissionniste quand il s’agit de critiquer la Plateforme B ... semble elle-même scissionner ! En tout cas ses composantes ne s’expriment plus d’une même voix.

Parmi les sources qu’il est important de conserver avant que les textes ou déclarations ne disparaissent, signalons la

CONFÉRENCE DE PRESSE (avec Philippe Poutou et Olivier Besancenot) , qui est celle du NPA officiel, le nouveau NPA de droite, issu de la Plateforme B

Ce nouveau parti de droite a également publié un communiqué.

Ce communiqué ne concerne pas la classe ouvrière, car on remarquera qu’elle n’y est pas mentionnée. Le terme « classe » lui-même n’apparait pas.

Ce parti de droite issu de la Plateforme B, généreux, donne curieusement la parole à la Plateforme C dans un article dont le préambule précise :

Le congrès du NPA aboutit à une séparation entre trois groupes, constituant les plates-formes A, B et C du congrès. Composée du plus grand nombre de déléguéEs, la plate-forme B revendique la continuité politique avec le NPA et a publié une déclaration à l’issue de ce congrès. Voici ci-dessous la déclaration adoptée par 95 déléguéEs de la PFC (sur 210) à l’issue du 5e congrès du NPA.

Générosité ou peau de banane ? Remarquons que le NPA noie déjà les anciens membres de la famille du NPA, ses anciennes fractions de gauche (Fraction l’Etincelle et A&R), dans les « eaux glacées du calcul égoïste », en soulignant que la Plateforme C semble déjà coupée en deux : ses deux composantes la Fraction l’Etincelle et le courant Anticapitalisme et Révolution n’ont pas publié ce texte commun sur leur site.

Il est maladroit de la part de cette Plateforme C de ne pas publier elle-même un tel compte rendu, même pour rendre compte de sa division, et de laisser la fraction de droite le faire.

Digne des idéaux des salons bourgeois qu’il rejoint, le NPA n’achève pas l’adversaire Plateforme C qui a déjà un genou à terre, car coupée en deux, alors que la Plateforme B a gardé son unité.

Le NPA semble donc être coupé au moins en trois, pas seulement en deux (nous ne mentionnons pas la Plateforme A très minoritaire).

Le courant A&R (Anticapitalisme et révolution), composante de la Plateforme C, diffuse sur son site la video qui prétend être une « conférence de presse ». Le militant Aurélien qui se présente en marmonnant dans sa barbe est-il l’Aurélien de la Fraction qui apparaissait par exemple dans le débat Quels enjeux pour le prochain congrès du NPA ?
La Fraction l’Etincelle qui n’est pas officiellement représentée dans cette video connait-elle une hémorragie à l’issue du congrès ?

Quelle clarté dans la ligne politique, quelle habileté tactique du NPA-Plateforme B, qui coupe déjà en deux, à l’issue même du congrès, publiquement, son opposant le "NPA de gauche", qui cherche à cacher sa propre scission, ou au minimum son indécision, alors qu’il vilipende le fractionnisme de la Plateforme B !

Quelle confusion dans la ligne politique du NPA-Plateforme C ! Quelle confusion entrainée par la non diffusion d’un communiqué clair et net.

C’est le caractère de classe de ces deux NPA qui explique leur clarté ou leur confusion, pas les qualités ou défauts individuels de type scolaires des porte-paroles : le NPA de droite se rallie de plus en plus clairement à la bourgeoisie, il a une base de classe claire et nette, alors que le NPA de gauche est centriste, veut faire semblant de garder un pied dans le prolétariat. Le centrisme est confus par nature, pas par accident.

Nous reproduisons donc ci-dessous la mystérieuse "déclaration de la Plateforme C", car il se peut qu’elle disparaisse. Comme nous l’avons mentionné, la Fraction l’étincelle, une des principales tendances de la Plateforme C, n’a toujours pas, au soir du 13 décembre où nous écrivons, publié quoi que ce soit concernant la scission du Congrès, surtout pas cette déclaration ! Alternative et Révolution non plus !

En conclusion. Premièrement on s’amusera en notant que cette Fraction l’Etincelle qui présentait comme "vitale" pour les travailleurs et le courant révolutionnaire l’unité du NPA, ne les informe toujours pas sur son site du déroulement du Congrès ! Quelle lenteur, incompatible avec la prétention de jouer le rôle d’une direction révolutionnaire !

Deuxièmement, on peut oser l’explication suivante : des bruits couraient que des groupes du NPA envisageaient, dès avant le Congrès du NPA, de rejoindre Lutte Ouvrière. Si des pourparlers ont lieu, il faut attendre !

Si LO dit oui, ne doutons pas que la Fraction criera à nouveau : « il nous faut construire un parti trotskiste ! comme LO l’a fait depuis des années » (la Fraction devra faire allégeance). La déclaration de la Plateforme C publiée par le nouveau NPA de droite, serait alors un document à cacher.

Si LO dit non, ne doutons pas que la Fraction criera à nouveau : « il nous faut construire un parti anticapitaliste, inclusif, féministe, antiraciste et écologiste, comme le NPA l’a fait depuis des années »

Quoi qu’il en soit, le fait que la Fraction garde le silence sur son site suite au congrès du NPA n’est pas le signe d’une organisation qui est « franche du collier » vis-à-vis de la classe ouvrière, avec des positions politiques exprimées immédiatement après les événements, car mûries de longue date.

La « classe ouvrière » n’est d’ailleurs pas plus mentionnée dans la déclaration de la Plateforme C, que dans le communiqué de la Plateforme B mentionné plus haut.

********************

Déclaration de la Platerforme C à l’issue du Congrès du NPA, publiée par les partisans de la Plateforme B

Le congrès du NPA a réuni ce week-end à Saint-Denis 210 délégués, représentant les 2 013 membres du parti. La plateforme A a recueilli 91 votes, soit 6,21 %, la plateforme B 711 voix, soit 48,50 %, et la plateforme C 664 voix, soit 45,29 % (c’est-à-dire 47 voix d’écart). Il s’est tenu quelques mois après que l’ensemble du NPA a mené la campagne présidentielle du NPA, campagne qui a contribué à un nouvel afflux militant vers le NPA, en un an, de plus de 500 militants et militantes, jeunes, scolarisés ou travailleuses et travailleurs qui ont rejoint les rangs du parti.

Malgré ces pas en avant, une partie de la direction sortante du NPA a choisi de quitter le congrès avant tout vote, dont les votes décisifs d’orientation, pour mener seule une politique en direction de la NUPES et de sa principale composante LFI, entamée aux régionales de 2021 en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, et confirmée à l’occasion des législatives de 2022. Une politique de séparation minoritaire, qui n’a recueilli dans un huis clos que 100 voix, tandis que le parti avait envoyé 210 délégués à ce congrès. Les quelques scissionnistes de la direction sortante ont fait le choix de tenter de faire exploser le parti au mépris du vote démocratique des militants et militantes qui pourtant, dans leurs assemblées électives, avaient voté majoritairement une motion explicite en faveur de « continuer le NPA », ou en votant majoritairement pour des plateformes qui refusaient la scission, dont notre plateforme C. Cette plateforme est largement majoritaire dans le secteur jeunes du NPA, dans de nombreuses branches professionnelles (transports, Poste, auto…) et des fédérations départementales importantes (Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Rouen…).

Ce choix est irresponsable, d’autant plus que la situation nationale et internationale exige que les révolutionnaires resserrent leurs rangs et avancent des perspectives d’émancipation révolutionnaire pour le monde du travail et la jeunesse. Qu’ils se regroupent plutôt que de se diviser. Mais le NPA continuera, malgré le départ de ses principaux porte-parole. Nous, délégués de la plateforme « Actualité et urgence de la révolution », qui avons recueilli la quasi moitié des votes du parti, assumons cette responsabilité vis-à-vis de l’ensemble du NPA, de ses comités, de ses fédérations et de ses branches quels que soient les votes au congrès. Dès lundi, nous réunirons toutes les instances du NPA.

Nous en appelons à tous les militants et militantes de notre parti, derrière la majorité qui s’est exprimée contre la scission, à poursuivre la construction du NPA avec nous. Et au-delà, avec nous, par responsabilité internationaliste, à lutter contre l’émiettement de l’extrême gauche et du mouvement révolutionnaire à l’échelle mondiale. Le NPA s’est toujours conçu comme un pôle de regroupement des révolutionnaires, vers un parti révolutionnaire des travailleurs. Et des travailleuses.

Ici en France, le monde du travail se trouve confronté à une offensive tous azimuts du patronat et du gouvernement. Salariés, dont les plus précaires, chômeurs et chômeuses, retraités, handicapés sont durement frappés. Avec une inflation dépassant les 6 % en rythme annuel, les salaires sont rognés un peu plus chaque jour, et les classes populaires promises à de nouveaux sacrifices : pour beaucoup, il est question d’avoir faim et froid, sans électricité et chauffage, cet hiver. Pour le début de l’année 2023, les tarifs des transports en commun, des péages autoroutiers, de la poste, etc., sont tous annoncés à la hausse. Et le gouvernement lance son attaque contre le montant des pensions des anciens et anciennes, entre autres par le recul de l’âge légal de départ en retraite.

Cet automne a été marqué déjà par un grand nombre de mobilisations et de grèves, pour des augmentations de salaires, émiettées et isolées mais pourtant déterminées. La journée de rendez-vous national de grève du 18 octobre, de soutien aux grévistes des raffineries mais aussi de rage contre Macron et son gouvernement qui voulaient les réquisitionner, a montré qu’une explosion de colère était possible. Il y a urgence à préparer les mobilisations et leur généralisation, seules à même de changer le rapport de forces et de repousser ces attaques patronales et gouvernementales : pour une hausse des salaires et des pensions de 400 euros net mensuels pour tous et toutes, aucun revenu en dessous de 2 000 euros et un alignement systématique des salaires sur les prix, pour une retraite à taux plein en cotisant 37 ans et demie au maximum et dès 60 ans. Il s’agit en fait d’imposer un partage du travail entre toutes et tous – pour travailler toutes et tous et travailler moins -, sans diminution de salaire, avec, au contraire, des salaires qui suivent le coût de la vie. À l’exigence d’arracher ces revendications vitales s’ajoute la colère face à la dégradation croissante des conditions de santé, d’éducation, de transports, comme face aux dégâts écologiques qui pourrissent la vie quotidienne des classes populaires et de la jeunesse. Ces exigences d’une autre vie, qui ne soit pas sacrifiée aux profits, s’obtiendront par la lutte de classe, par une riposte d’ensemble du monde du travail et non pas dans les institutions. Ce n’est ni au parlement, ni dans les salons du dialogue social que le monde du travail pourra arracher des victoires. Il n’y aura pas, comme le défend la FI, de capitalisme à visage humain, ni de révolution citoyenne par les urnes. Nous réaffirmons la nécessité et la possibilité de construire un parti révolutionnaire, car faire reculer le patronat et à terme lui arracher le pouvoir, ne se fera pas par les élections. Dans l’immédiat, le NPA va prioriser la construction des mobilisations, avec toutes celles et tous ceux, et ils sont nombreux autour de nous, organisés politiquement, syndicalement ou dans des associations, et plus nombreux encore non organisés, qui voudront aller dans ce sens. Nous manifesterons en cortège du NPA à la Marche des solidarités du 18 décembre prochain, que nous appelons à rejoindre massivement.

Face à la montée des courants et idées nauséabondes de l’extrême droite, nationalistes et racistes, largement reprises par la droite et le gouvernement lui-même, face à la guerre et au chaos vers lequel nous emmène la société capitaliste, nous avons une responsabilité particulière vis-à-vis de notre classe sociale, une responsabilité de l’aider à avoir confiance dans ses propres forces pour lutter sur son propre terrain et sortir des illusions institutionnelles. Alors que le monde du travail montre sa force de blocage de toute la société quand il se met en grève. Force de blocage mais force de réorganisation de toute la société, si les prolétaires en lutte poussent au-delà et s’organisent pour jeter les bases de leur propre pouvoir.

La situation internationale, elle aussi, en appelle à nos responsabilités. Des grèves et vagues de grèves éclatent dans différents pays, dont l’Angleterre. Plus généralement, on assiste à une vague inédite de contestations sociales de grande échelle. En 2019, moins de dix ans après les révolutions arabes de 2011, nous avons connu un regain de contestations de masse : aux quatre coins du globe et aujourd’hui en Iran et en Chine. Elles s’ajoutent aux luttes massives des femmes pour le droit à l’IVG et contre les violences sexistes et sexuelles, aux luttes pour les droits des LGBTI, aux luttes des jeunes et moins jeunes pour le climat et contre le racisme.

Au moment où se profilent les périls réels de militarisation et de durcissement autoritaire des régimes contre les classes populaires, mais où des réactions et capacités d’affirmation se présentent pour notre classe un peu partout dans le monde, il est temps de faire vivre dans les faits un pôle révolutionnaire. De regrouper ces forces, minoritaires mais pourtant bien réelles, qui militent pour le renversement révolutionnaire du système. Un système capitaliste qui accumule les preuves de sa faillite à satisfaire les besoins de l’humanité, alors qu’aujourd’hui, parmi les huit milliards d’individus, une majorité est maintenue au bord de la survie.

Nous nous adressons à toutes les travailleuses et travailleurs, aux jeunes et moins jeunes, révoltés par le système d’exploitation capitaliste et son cortège de misère, de guerres et d’oppressions : rejoignez-nous pour son renversement et portons tous ensemble sur le devant de la scène l’actualité et l’urgence de la révolution !

Messages

  • Dans son article du 14 décembre "Continuer le NPA", la Fraction écrit innocemment :

    Nous voulons construire un parti révolutionnaire et communiste des travailleurs"

    Cet objectif n’était pas celui de la Platerforme C défendue par la Fraction. Cellle-ci déclarait

    Il faut à l’inverse renforcer le camp des révolutionnaires et avancer vers la construction d’un parti doté d’une stratégie tournée vers le renversement du capitalisme, avec une implantation dans la jeunesse et le monde du travail.

    De plus, le NPA a été fondé en 2009 en rayant les termes “communiste révolutionnaire” du nom de la LCR. Continuer le NPA, c’est l’inverse de la construction d’un parti communiste révolutionnaire.

    La Fraction est agacée par la médiatisation du départ de la Fraction Poutou-Besancenot lors du Congrès :

    Derrière les titres de la presse, on imagine évidemment les rires moqueurs de quelques rédacteurs qui sont loin de porter les révolutionnaires et leurs partis dans leur cœur.

    Bref, tout critique sera classé à l"avance dans le camp bourgeois.

    Mais

    1) Depuis quand les révolutionnaires se préoccupent-ils des moqueries de la presse bourgeoise ?

    2) Scissionner est un aspect récurrent de la vie des partis, ouvriers et bourgeois, même la presse bourgeoise le sait.

    3) En 1903 les partisans de R. Luxemburg ont quitté sans prévenir (à la manière de Poutou) le congrès du POSDR à cause de la question polonaise. C’est une erreur politique, mais R. Luxemburg reste la plus grande révolutionnaire du XXème siècle. C’est sur le contenu des programmes qu’il y avait une divergence avec Lénine, le départ fracassant de R.L. n’en était qu’une conséquence. Peu importe la forme que cela prit.

    4) Pour les marxistes, l’acte fondateur du type de parti que nous voulons construire est la scission des bolcheviks avec les mencheviks en 1903.

    Conclusion : Ce qui “fait rire” dans la prose de la Fraction, c’est qu’elle se prétend trotskiste donc bolchévique mais se lamente que les mencheviks ne veulent pas d’elle !

    Si la Fraction veut vraiment construire un parti communiste révolutionnaire, comme elle s’en aperçoit le 14 décembre 2022, il faudrait d’abord rappeler que c’est un parti de type bolchevik, léniniste dont on parle. Sinon, éclectisme et blabla centriste sont les qualificatifs que son programme mérite, et cela n’a rien de drôle dans l’histoire des révolutions, car les centristes y jouent un rôle funeste.

  • Dans l’article du 14 décembre Continuer le NPA, la Fraction écrit innocemment :

    Nous voulons construire un parti révolutionnaire et communiste des travailleurs,

    Cet objectif n’était pas celui de la Platerforme C défendue par la Fraction. Cellle-ci déclarait

    Il faut à l’inverse renforcer le camp des révolutionnaires et avancer vers la construction d’un parti doté d’une stratégie tournée vers le renversement du capitalisme, avec une implantation dans la jeunesse et le monde du travail.

    Plateforme du 5ème Congrès

    De plus, le NPA a été fondé en 2009 en rayant les termes “communiste révolutionnaire” du nom de la LCR. Continuer le NPA, c’est l’inverse de la construction d’un parti communiste révolutionnaire.

    La Fraction est agacée par la médiatisation du départ de la Fraction Poutou-Besance not lors du Congrès :

    Derrière les titres de la presse, on imagine évidemment les rires moqueurs de quelques rédacteurs qui sont loin de porter les révolutionnaires et leurs partis dans leur cœur.

    Mais

    1) Depuis quand les révolutionnaires se préoccupent-ils des moqueries de la presse bourgeoise ?

    2) Scissionner est un aspect récurrent de la vie des partis, ouvriers et bourgeois, même la presse bourgeoise le sait.

    3) En 1903 les partisans de R. Luxemburg ont quitté sans prévenir (à la manière de Poutou) le congrès du POSDR à cause de la question polonaise. C’est une erreur politique, mais R. Luxemburg reste la plus grande révolutionnaire du XXème siècle. C’est sur le contenu des programmes qu’il y avait une divergence avec Lénine, le départ fracassant de R.L. n’en était qu’une conséquence. Peu importe la forme que cela prit.

    4) Pour les marxistes, l’acte fondateur du type de parti que nous voulons construire est la scission des bolcheviks avec les mencheviks en 1903.

    Conclusion : Ce qui “fait rire” dans la prose de la Fraction, c’est qu’elle se prétend trotskiste donc bolchévique mais se lamente que les mencheviks ne veulent pas d’elle !

    Si la Fraction veut vraiment construire un parti communiste révolutionnaire, comme elle s’en aperçoit le 14 décembre 2022, il faudrait d’abord rappeler que c’est un parti de type bolchevik, léniniste dont on parle. Sinon, éclectisme et blabla centriste sont les qualificatifs que son programme mérite, et cela n’a rien de drôle dans l’histoire des révolutions, car les centristes y jouent un rôle funeste.

  • Tardivement la Fraction a posté sur son site, d’un ton neutre sans y apposer clairement sa signature en tant que "Fraction l’Etincelle du NPA", des documents issus du Congrès du NPA. Ce manque de clarté est gênant, car la Plateforme C est constituée par la Fraction et A&R qui ont des divergences profondes ... sinon ils ne formeraient qu’un seul groupe. Mais ces divergences sont "secret défense", inaccessibles aux militants du mouvement ouvrier qui souhaiteraient comprendre ce que sera ce "nouveau parti". Le parti "Les républicains" est beaucoup plus transparents au sujet des divergences entre ses courants.

    1) Tribune de la plateforme C dans l’Anticapitaliste : Continuer le NPA pour affirmer l’urgence et l’actualité de la révolution. La Fraction y souligne "L’Urgence à renforcer le NPA comme pôle dans le mouvement révolutionnaire, comme outil de regroupement pour la construction d’un parti révolutionnaire des travailleurs." Pas de trace d’un parti communiste.

    La Fraction est dans ce nouveau "NPA de gauche" de la même façon qu’elle était dans le NPA, sans en assumer à 100% la politique, en mentionnant de temps en temps en aparte qu’elle veut construire un parti communiste. La Plateforme B est partie, mais c’est comme si la Fraction cherchait encore à lui plaire en enlevant toute référence à un programme trotskiste.

    2) la video (son catastrophique, défaut systématique chez le NPA) est postée sans commentaires. Le fait que celui qui tient le micro est un porte-parole de la Fraction n’est pas mentionné. Il ne se présente pas lui-même comme tel. Il ne se dit pas favorable à la construction d’un parti communiste révolutionnaire. La Fraction est-elle encore une fraction communiste clandestine dans son nouveau NPA ? Mystère.

    Lutte dans l’unité avec toutes les organisations, sans la moindre référence aux comités de grèves, c’est le programme de cette video.

    Certes, laissons le temps au temps, mais ne pas mentionner clairement dès le départ un programme communiste, favorable aux comités de grèves, hostile aux directions syndicales, confirme l’abandon par la Fraction de tout programme trotskiste.

  • L’arnaque de la Fraction l’Etincelle concernant le congrès du NPA consiste à publier deux textes différents par leur nature et leur contenu, sous un seul et même titre : Continuer le NPA pour affirmer l’urgence et l’actualité de la révolution.

    La première version est un document du Congrès, portant le logo "Plateforme C", qui se prononce pour la construction d’un parti révolutionnaire des travailleurs.

    La deuxième version est un texte avec une signature individuelle (Vladimir, probablement un militant de la Fraction), qui n’est qu’un commentaire du Congrès, affirmant nous voulons construire un parti communiste révolutionnaire.

    Or ces deux formulations sont loin d’être synonymes ! C’est d’ailleurs la cause fondamentale de la scission du NPA : la tendance Poutou-Besancenot veut se débarrasser, comme dans Tintin, du sparadrap "communiste".

    Publier sous le même titre, deux textes différents, qui n’impliquent pas les mêmes signataires, dans la foulée d’une AG ou d’un congrès, est une arnaque politique ! C’est un procédé grossier de bureaucrates.

    La seule clarté apportée par le militant "Vladimir" dans son texte est probablement involontaire : ce Vladimir parle d’un parti communiste, mais pas dans le sens que lui donnait un autre Vladimir, plus connu sous son pseudonyme de Lénine.

    En effet dans son article pour la Fraction, le "faux Vladimir" vilipende le fractionnisme :

    C’est avec les révoltés d’aujourd’hui que nous voulons construire un parti communiste révolutionnaire, pour les luttes à venir, ici comme à l’échelle internationale, avec un milieu de révolutionnaires dont le plus gros défaut est de ne pas chercher à s’allier, au contraire de sembler saisir tous les prétextes à scission.

    Nous voilà rassurés, la Fraction se démarque du communisme de Lénine. En effet le vrai Vladimir Lénine avait justement pour surnom "le scissionniste", comme il s’en amuse dans son article histoire d’une scission :

    Parmi les innombrables injures qu’ils nous ont prodiguées, celle qui nous taxait (...) de “ scissionnisme ” était la plus fréquente.

    Scissionner d’avec les menchéviks, les opportunistes, c’est l’ABC du communisme de Lénine et Trotsky. Dénoncer le "scissionnisme" en soi n’a donc pas de sens pour les véritables trotskistes : certaines scissions sont justifiées ou non, et indépendamment de cela vont dans un sens révolutionnaire ou opportuniste.

    En englobant Poutou-Besancenot dans les "révolutionnaires", qui ne feraient qu’une erreur tactique en scissionnant, la Fraction omet de souligner le caractère de classe de la tendance Poutou-Besancenot : bourgeoise et fière de l’être.

  • Est-ce que l’exclusion des fractions du NPA ne prouve pas qu’elles étaient quand même un tant soit peu révolutionnaires ?

  • En tout cas, pas assez pour avoir dénoncé la politique du NPA avant leur exclusion ni pour avoir choisi elles-mêmes de rompre avec lui.

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