Contribution au débat sur la philosophie dialectique du mode de formation et de transformation de la matière, de la vie, de l’homme et de la société.
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Gènes homéotiques, le film
On a longtemps cru qu’il fallait un très grand nombre de mutations élémentaires, lentement accumulées dans le capital génétique, pour obtenir une autre espèce, en particulier pour obtenir un nouveau plan d’organisation. Cependant on a trouvé que ce n’était pas seulement un caractère qui est concerné par un gène mais le plan d’organisation lui-même. Donc certains gènes permettent d’ordonnancer la confection d’un individu, étape par étape. Il s’agit là de la (...)
Cherchons maintenant où sont les fractales du fonctionnement génétique. On a montré précédemment que les fractales permettent une régulation de la transmission d’énergie ou d’information. On les trouve donc dans les mécanismes d’homéostasie. L’homéostasie est le processus qui permet au corps d’être maintenu à un niveau à peu près stable, ou presque cyclique, en termes de température, de pression ou de concentration de produits chimiques. Elle se réalise par des régulations internes fondées (...)
« Avec chaque niveau d’organisation, apparaissent des nouveautés, tant de propriétés que de logiques. (…) Une dialectique fait s’interpénétrer les contraires et s’engendrer la qualité et la quantité. »
François Jacob dans « La logique du vivant »
Qu’est-ce que le vivant, Michel Morange, le film
La manière dont on conçoit les modifications génétiques a considérablement changé. On croyait l’ADN fixé d’avance ce qui signifiait que l’individu était prédéterminé au sein d’une espèce, (...)
Aujourd’hui, on sait agir sur les cellules embryonnaires comme sur les gènes du développement et cela nous en apprend énormément sur leur fonctionnement. On sait maintenant introduire des gènes d’un être vivant sur un autre être vivant. C’est le clonage. Les organismes génétiquement modifiés sont devenus un sujet presque banal. Avec le clonage et l’embryologie moléculaire, la science de l’évolution devient une science expérimentale. On peut en effet expérimenter des changements sur les (...)
René Thomas, spécialiste en circuits de feedback de la génétique, analyse le rôle des boucles de rétroaction en génétique et leur importance dans le processus de différenciation cellulaire. Il débute par quelques considérations d’analyse mathématique qui montrent qu’il y a une analogie entre des boucles de rétroaction interactives et des systèmes d’équations différentielles chaotiques. Rappelons d’abord qu’on a une boucle de rétroaction à chaque fois que part d’un élément une série de (...)
Rappelons que le suicide de la cellule est génétiquement programmé (gènes et protéines) par avance mais inhibé au cours du fonctionnement de celle-ci.
Cela nous amène à la liaison entre le suicide cellulaire et certaines maladies. En effet, de nombreuses maladies sont liées à une apoptose massive restée souvent inexpliquée. Ou au contraire dans le cas des cancers à un blocage de l’apoptose. Ainsi, la maladie d’Alzheimer produit la mort d’un grand nombre de neurones. Le sida tue la (...)
Apoptose et développement du système nerveux
Exposons le lien que Jean Claude Ameisen établit entre le suicide cellulaire et la construction progressive de la complexité du vivant. Pour cela rappelons d’abord que loin d’être un exemple de stabilité, la vie est fondée sur l’instabilité. La vie est un phénomène sans cesse en mouvement depuis le jour de la fécondation de l’oeuf. Nous ne sommes jamais exactement le même, ne serait-ce que parce que nos cellules changent sans cesse. Chaque (...)
C’est un processus faisant appel à l’apoptose qui explique également la formation du système immunitaire. Rappelons ce qu’est notre système immunitaire, constitué de dizaines de milliards de cellules appartenant à plus d’une dizaine de familles cellulaires différentes, voyageant à travers notre corps, pénétrant nos tissus et nos organes, parcourant nos vaisseaux sanguins et nos vaisseaux lymphatiques, et reliant les milliers de petits ganglions qui parsèment notre corps. Notre système (...)
Ameisen dans "La sculpture du vivant" rappelle qu’un embryon est autant dû à une destruction massive de cellules qu’à leur prolifération...
"L’environnement extérieur peut exercer une influence directe sur la manière même dont les cellules et les corps utilisent leurs potentialités génétiques et donc sur les modalités de construction des embryons.
L’environnement ne change pas la nature des informations génétiques. Mais il modifie la nature des informations que les cellules de (...)
Lire aussi :
Qu’est-ce que la cellule vivante ?
Qu’est-ce que l’auto-organisation ?
L’organisation collective des cellules
J’en viens en effet au caractère collectif de la vie cellulaire qui mène à l’auto-organisation de ces cellules, c’est-à-dire à leur capacité spontanée de structurer le désordre originel et de supprimer le hasard lié à la fabrication de ces cellules. De façon spontanée, les cellules se multiplient et se déplacent de façon désordonnée. La plupart arrivent à des (...)