Accueil > 04 - Livre Quatre : HISTOIRE CONTEMPORAINE > La lutte des travailleurs de Guinée

La lutte des travailleurs de Guinée

lundi 26 octobre 2009

En ce moment, c’est la Guinée qui fait parler d’elle. Et les massacres d’aujourd’hui font trop facilement oublier que les travailleurs y ont tenu plusieurs fois le haut du pavé, damant son pion à la dictature. Les syndicats, qui ont momentanément éteint l’incendie en « nommant » un premier ministre, n’ont fait que livrer le peuple travailleur à la vindicte des classes dirigeantes et de l’armée.

A lire sur la lutte des travailleurs de Guinée

Chronologie :

12-13 octobre 2009 - A travers tout le pays, les Guinéens répondent à l’appel des syndicats en observant une grève nationale de deux jours, pour protester contre la répression militaire sanglante des manifestations du 28 septembre ; les banques, les magasins et la plupart des administrations publiques sont fermées dans la capitale, Conakry, et les hôpitaux assurent un service minimum ; la junte a approuvé cette grève, recommandant aux habitants de ne pas sortir de chez eux et annonçant qu’aucune manifestation ne serait tolérée.

12 octobre 2009 - Le groupe international de contact sur la Guinée (GIC-G) appelle le Secrétaire général des Nations Unies, en collaboration avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine, à faciliter la mise en place d’une commission d’enquête internationale sur les « graves violations des droits humains » perpétrées le 28 septembre, « comprenant le massacre de civils non armés et des viols » ; le GIC-G appelle également la junte à libérer toutes les personnes détenues depuis la répression, et à rendre aux familles les corps de toutes les victimes ; des représentants de la coalition de la société civile guinéenne participent à la huitième session du GIC-G à Abuja, la capitale nigériane.

12 octobre 2009 - Lors d’une réunion de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Abuja, la capitale nigériane, Mohamed Ibn Chambas, leader de la CEDEAO, accuse la junte de faire un usage « arbitraire et irresponsable » du pouvoir pour réprimer la population ; Umaru Yar’adua, président du Nigeria et président actuel de la CEDEAO, propose qu’un sommet régional spécial soit organisé le 17 octobre pour discuter de la Guinée, ainsi que du Niger.

12 octobre 2009 - La coalition des partis politiques et des organisations de la société civile, qui se réunit à Abuja, demande à ce que la mission de Blaise Compaoré, le médiateur désigné par la CEDEAO, soit clarifiée, et réaffirme son refus total de négociations politiques avec la junte.

8 octobre 2009 - La coalition des partis politiques et des organisations de la société civile rejette la création par Moussa Dadis Camara, le chef de la junte, d’une commission nationale d’enquête sur les événements du 28 septembre, demandant que cette enquête soit prise en charge par une commission internationale.

7 octobre 2009 - Moussa Dadis Camara, le chef de la junte, annonce la création d’une commission nationale indépendante chargée d’enquêter sur les événements du 28 septembre

6 octobre 2009 - Les leaders politiques et de la société civile guinéens annoncent qu’ils ne participeront pas à une réunion concernant la crise en cours (proposée par le médiateur, Blaise Compaoré), à moins que Moussa Dadis Camara, chef de la junte, ne démissionne.

5 octobre 2009 - La France exprime son soutien aux initiatives de Blaise Compaoré, médiateur de la crise en Guinée, et encourage la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine et la Commission des droits de l’homme des Nations Unies à mettre en place une commission d’enquête internationale sur les violences du 28 septembre.

5 octobre 2009 - Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, nommé médiateur en Guinée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, se rend à Conakry, la capitale, et appelle à une rencontre entre la junte et les leaders politiques.

2 octobre 2009 - La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), nomme le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, médiateur de la crise en Guinée.

2 octobre 2009 - La junte organise une cérémonie d’inhumation des corps des 57 personnes qui ont, selon elle, été tuées lors des violences du 28 septembre, mais des conflits éclatent car des centaines de Guinéens cherchent en vain des parents qui ont, d’après eux, été mis en détention ou tués.

2 octobre 2009 - Moussa Dadis Camara, chef de la junte, annonce que les élections présidentielles de Guinée auront lieu, comme prévu, en janvier 2010.

1 octobre 2009 - Le forum regroupant les partis politiques nationaux et la société civile lance un certain nombre d’appels officiels, demandant notamment l’intervention d’une force internationale de paix et la libération immédiate des personnes arrêtées au cours des événements du 28 septembre ; le forum rejette l’idée de gouvernement d’union nationale proposée par Moussa Dadis Camara, chef de la junte, déclarant que tout dialogue interne est désormais impossible.

30 septembre 2009 - Moussa Dadis Camara, le chef de la junte, appelle à un gouvernement d’union nationale.

30 septembre 2009 - Le Conseil de sécurité des Nations Unies exprime son inquiétude au sujet des violences en Guinée.

29 septembre 2009 - Moussa Dadis Camara, le chef de la junte, impute les violences du 28 septembre à des manifestants de « l’opposition » et des « éléments incontrôlés » de l’armée.

28 septembre 2009 - Des dizaines de personnes sont tuées et des centaines d’autres blessés par les forces de sécurité au cours d’une manifestation interdite, organisée à Conakry par l’opposition pour protester contre la candidature du chef de la junte le capitaine Camara. De nombreux témoignages font également état de viols. Cette sanglante répression est unanimement condamnée par la communauté internationale et les organisations de défense des droits humains

22 septembre 2009 - Un groupe de contact international sur la Guinée se réjouit d’une décision de l’Union Africaine exprimant ses inquiétudes quant la tenue des l’engagement pris par les membres de la junte de ne pas se présenter aux élections présidentielles ; le groupe de contact exprime « de graves inquiétudes » au sujet des retards du processus électoral, ainsi que de la détérioration des droits humains et politiques et des problèmes de sécurité en Guinée

22 septembre 2009 - Manifestation de soutien à Moussa Dadis Camara dans la capitale Conakry

19 septembre 2009 - Des dirigeants de partis politiques et de la société civile appellent à manifester le 28 septembre contre la candidature de M. Camara

17 septembre 2009 - Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine (UA) impose des sanctions contre le dirigeant de la junte M. Camara « ainsi que tous les autres individus civils ou militaires » dont les activités vont à l’encontre des engagements selon lesquels aucun membre du Conseil national pour le démocratie et le développement (CNDD) ne serait candidat aux élections présidentielles. L’UA exprime « sa profonde préoccupation face à la détérioration de la situation en Guinée » et « condamne fermement la remise en cause » de l’engagement de Camara

23 août 2009 - Une coalition d’organisations de la société civile, de parties politiques, de groupes religieux appelle les Guinéens à empêcher la junte « de confisquer le pouvoir »

19 août 2009 - M. Camara déclare aux journalistes que sa décision de se présenter aux élections présidentielles « dépend de Dieu »

17 août 2009 - Le CNDD, au pouvoir, accepte les recommandations des organisations de la société civile, des partis politiques et des groupes religieux de tenir les élections présidentielles en janvier 2010, et les élections législatives en mars 2010

13 août 2009 - M. Camara annonce la formation d’un conseil national de transition, réclamé par des organisations nationales et internationales en mars

Juin 2009 - Suite au débat sur la faisabilité de la tenue des élections en 2009, des organisations de la société civile, des partis politiques et des groupes religieux forment un comité pour évaluer un planning des élections

Mars 2009 - La communauté internationale demande au CNDD de travailler avec les partis politiques, les organisations de la société civile, et les syndicats pour former un conseil de politiques, les organisations de la société civile, et les syndicats pour former un conseil de transition

Mars 2009 - Le CNDD déclare que les élections présidentielles se dérouleront à la fin 2009

Février 2009 - La junte arrête le fils du président défunt Lansana Conté, Ousmane Conté, lors d’une opération contre de présumés trafiquants de drogue

Janvier 2009 - La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) rejette une transition menée par les militaires en Guinée et interdit aux membres de la junte de participer aux réunions de toutes instances décisionnaires

Janvier 2009 - Formation d’un groupe de contact international sur la Guinée, comprenant des représentants de la CEDEAO, de la Commission de l’UA, de l’Union Européenne, de l’Union de la Rivière Mano, de l’Organisation de la Conférence Islamique et du Conseil de Sécurité des Nations Unies

25 décembre 2008 - Le Premier ministre Ahmed Tidiane Souaré et d’autres responsables du gouvernement se rendent à l’intérieur du campement militaire de Alpha Yaya Diallo, quartier général du CNDD

25 décembre 2008 - M. Camara annonce que les élections présidentielles se tiendront après une transition de deux ans, et qu’il ne serait pas candidat

24 décembre 2008 - Moussa Dadis Camara s’auto-proclame président et chef du nouveau CNDD

23 décembre 2008 - Au petit matin, des membres du gouvernement annonce le décès du président Conté la veille au soir ; la confusion règne alors que les soldats annoncent sur la radio nationale qu’ils ont dissous le gouvernement et pris le pouvoir, alors que le Premier ministre M. Souaré affirme que le gouvernement est toujours en place

Juin 2008 - La police manifeste à cause d’arriérés de salaire, provoquant des affrontements sanglants avec les militaires

Mai 2008 - Mutinerie de soldats au sujet de la solde, avec plusieurs soldats et civils tués ou blessés durant les troubles, M. Conté finit par renvoyer le ministre de la Défense

Mai 2007 - Des soldats organisent des manifestations contre les arriérés de soldes et les conditions de vie

Février 2007 - Après des grèves et des troubles, le président Conté nomme Lansana Kouyaté en tant que Premier ministre « de consensus »

Janvier 2007 - En janvier, les Guinéens suivent massivement un autre appel des syndicats pour une grève nationale ; des centaines de personnes sont tuées lors de la répression par les militaires

2006 - Des grèves nationales menées par les syndicats paralysent le pays ; plusieurs étudiants sont tués par les forces de sécurité lors de manifestations contre l’annulation des examens

Un petit rappel sur la lutte des travailleurs de Guinée :

À l’issue de discussions pendant la journée avec les autorités, les chefs religieux et une délégation de la CDEAO (communauté économique des États de la région) menée par l’ancien général-président du Nigéria, le mafieux Babangida, les dirigeants syndicaux ont décrété la « suspension » de la grève générale qui durait depuis 2 semaines, à partir de dimanche minuit.

En contre-partie, le président Lansana Conté a… promis de nommer un nouveau premier ministre d’ici la fin de la semaine, choisi sur une liste de 5 noms désignés par les syndicats et les partis d’opposition.

Les dirigeants syndicaux parlent d’une grande victoire (tout en évoquant une reprise éventuelle de la grève), mais cela ressemble davantage à une capitulation (et l’ agence de presse AFP rapporte que cet accord « n’a suscité aucune manifestation de joie particulière » dans le pays).

Rappelons que le chef d’état-major de l’Armée avait « ordonné » la fin de la grève pour lundi et décrété la réquisition de tous travailleurs, après que les députés aient vendredi refusé de prolonger l’état de siège comme le demandait Conté.

Pour ne pas paraître trop céder, les dirigeants syndicaux ont déclaré que, si la grève était bien terminée à partir de dimanche soir, la journée de lundi serait en réalité… une journée de prières pour les victimes (plusieurs dizaines de morts depuis 15 jours, plus de cent vingt depuis le début de l’année) ! Ils se sont aussi contentés de « demander » la libération des centaines de personnes arrêtées et torturées depuis la reprise de la grève.

Les dirigeants syndicaux avaient déja arrêté la première grève générale fin janvier sur de simples promesses de Conté, entre autres de nommer un premier ministre de « consensus » (revendication soufflée par les puissances impérialistes qui ne veulent surtout pas qu’une grève renverse un gouvernement !).

Devant le non respect de ces promesses, le mouvement avait spontanément repris il y a 2 semaines en prenant des formes insurrectionnelles contre le régime (destruction de villas et immeubles appartenant aux caciques du régime, attaque d’édifices publics, de prisons, de commissariats pour s’emparer d’armes…). Les dirigeants syndicaux avaient alors été contraints de radicaliser leur discours pour ne pas être completement débordés : ils se résignèrent à demander eux aussi le départ de Conté et la fin de son régime criminel (ce qu’ils se refusaient à faire auparavant sous prétexte qu’ils « ne faisaient pas de politique » !)… avant d’aller négocier avec lui au bout de quelques jours.

Rien n’est réglé en Guinée

Un simple changement de premier ministre ne signifiera pas la fin du clan au pouvoir, et il signifiera encore moins la fin de l’exploitation, de l’oppression et de la misère dans ce pays qui regorge de ressources naturelles en tout genre.

Contre les criminels qui sont au pouvoir, contre le capitalisme qui est la cause de leur misère, les jeunes, les masses déshéritées, les prolétaires de Guinée vont devoir continuer à lutter comme ils l’ont fait avec courage pendant des semaines face à une répression déchaînée.

Mais pour mener ce combat, ils ne pourront pas se fier à ceux qui viennent encore une fois de vendre leur lutte contre des promesses creuses.

Solidarité avec les prolétaires guinéens !

26 février 2007

Messages

  • Merci de cette rétrospective des luttes des ouvriers guinéens !

    Toto

  • La Guinnée est un pays qui a toujours besoin de dirigeant parce qu’elle n’en a toujours pas. Dadis qui s’était présenté au début un Sankara a été un assoiffé du pouvoir. La classe dominée au pouvoir maintenant ? Ce serait-ce la solution ?

    • La solution ? Mais d’abord, quel est le problème ? Est-ce une question de bon ou de mauvais gouvernement ? Est-ce une question de crise de la domination politique ou sociale ? Est-ce une question qui ne touche que la Guinée ?

      Ne constate-t-on pas qu’une fois de plus les problèmes se posent différemment suivant les pays mais les crises ont lieu à la même époque dans toute l’Afrique comme dans les années 1988-1991 ?

      Les régimes africains semblent bel et bien tous en crise, non ?

      Tandja ou Gbagbo, Dadis et autres...

      Le Congo, le Kenya, la Côte d’Ivoire ou la Guinée, c’est la crise économique, sociale autant que politique.

      Ce n’est pas tel ou tel personnage politique.

      Certains pays comme la Côté d’Ivoire ont vu se succéder des chefs d’état sans que cela ne règle rien !

      Parce que les causes sont bien plus profondes que le cractère de tel ou tel chef d’état.

      En Guinée, aussi on nous a dit que c’était la faute pleine et entière de lansana conté et maintenant ? Maintenant on nous dit que tout irait bien sans Dadis et d’autres soutiennent Dadis.

      Mais ceux qui produisent les richesses d’un pays, c’est qui ? C’est Gbgbo et ses semblables ? C’est Dadis et ses semblables ?

      Pourquoi ceux qui produisent ne peuvent pas gouverner ?

      Parce qu’il faut faire des études pour gouverner ?

      Parce que les puissants (riches ou armés) ont le monopole du pouvoir !

      C’est à cela qu’il faut mettre fin sinon les peuples n’auront jamais que leurs yeux pour pleurer !!!!

      Robert Paris

  • Quell est la difference entre l’Etat, la Nation, la République, le pays ?

    • Le problème, selon moi, n’est pas la différence entre l’Etat et les autres. C’est de comprendre l’Etat. Alors tu comprendras tous les autres.

      C’est difficle de comprendre l’Etat parce que sa nature est bien cachée.

      Les classes dirigeantes ont tout fait pour cacher la nature de l’Etat et il faut qu’on fasse l’effort de comprendre sa nature.

      Lénine dans "De l’Etat" :

      "Quelles que soient les formes revêtues par la république, fût-elle la plus démocratique, si c’est une république bourgeoise, si la propriété privée de la terre, des usines et des fabriques y subsiste, et si le capital privé y maintient toute la société dans l’esclavage salarié, autrement dit si l’on n’y réalise pas ce que proclament le programme de notre Parti et la Constitution soviétique, cet Etat est une machine qui permet aux uns d’opprimer les autres. Et cette machine, nous la remettrons aux mains de la classe qui doit renverser le pouvoir du capital. Nous rejetterons tous les vieux préjugés selon lesquels l’Etat, c’est l’égalité générale. Ce n’est qu’un leurre ; tant que l’exploitation subsiste, l’égalité est impossible. Le grand propriétaire foncier ne peut être l’égal de l’ouvrier, ni l’affamé du repu. Cet appareil qu’on appelait l’Etat, qui inspire aux hommes une superstitieuse vénération, ajoutant foi aux vieilles fables d’après lesquelles l’Etat, c’est le pouvoir du peuple entier, - le prolétariat le rejette et dit : c’est un mensonge bourgeois. Cette machine, nous l’avons enlevée aux capitalistes, nous nous en sommes emparés. Avec cette machine, ou avec ce gourdin, nous anéantirons toute exploitation ; et quand il ne restera plus sur la terre aucune possibilité d’exploiter autrui, qu’il ne restera plus ni propriétaires fonciers, ni propriétaires de fabriques, qu’il n’y aura plus de gavés d’un côté et d’affamés de l’autre, quand cela sera devenu impossible, alors seulement nous mettrons cette machine à la ferraille. Alors, il n’y aura plus d’Etat, plus d’exploitation. Tel est le point de vue de notre Parti communiste." Lénine dans "L’Etat et la révolution" :

      "Traitant de la question de l’Etat, qui nous préoccupe ici, Marx fait le bilan de la révolution de 1848-1851, dans son 18 Brumaire de Louis Bonaparte , en développant le raisonnement suivant :

      "Mais la révolution va jusqu’au fond des choses. Elle ne traverse encore que le purgatoire. Elle mène son affaires avec méthode. Jusqu’au 2 décembre 1851 [date du coup d’Etat de Louis Bonaparte], elle n’avait accompli que la moitié de ses préparatifs, et maintenant elle accomplit l’autre moitié. Elle perfectionne d’abord le pouvoir parlementaire, pour le renverser ensuite. Ce but une fois atteint, elle perfectionne le pouvoir exécutif , le réduit à sa plus simple expression, l’isole, dirige contre lui tous les reproches pour pouvoir concentrer sur lui toutes ses forces de destruction [souligné par nous], et, quand elle aura accompli la seconde moitié de son travail de préparation, l’Europe sautera de sa place et jubilera : Bien creusé, vieille taupe !

      "Ce pouvoir exécutif, avec son immense organisation bureaucratique et militaire, avec sa machine étatique complexe et artificielle, son armée de fonctionnaires d’un demi-million d’hommes et son autre armée d’un demi-million de soldats, effroyable corps parasite qui recouvre comme d’une membrane le corps de la société française et en bouche tous les pores, se constitua à l’époque de la monarchie absolue, au déclin de la féodalité qu’il aida à renverser." La première Révolution française a développé la centralisation, "mais, en même temps aussi, l’étendue, les attributs et l’appareil du pouvoir gouvernemental. Napoléon acheva de perfectionner ce mécanisme d’Etat". La monarchie légitime et la monarchie de Juillet "ne firent qu’y ajouter une plus grande division du travail..."

      "La République parlementaire, enfin, se vit contrainte, dans sa lutte contre la révolution, de renforcer par ses mesures de répression les moyens d’action et la centralisation du pouvoir gouvernemental. Tous les bouleversements n’ont fait que perfectionner cette machine au lieu de la briser [souligné par nous]. Les partis qui luttèrent à tour de rôle pour le pouvoir considérèrent la conquête de cet immense édifice d’Etat comme la principale proie du vainqueur" (Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte , pp. 98-99, 4e édition allemande, Hambourg, 1907)." Lénine dans "De l’Etat"

  • Grève des transporteurs en Guinée (Conakry) : voir ici

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.