Accueil > 16- EDITORIAUX DE LA VOIX DES TRAVAILLEURS > La classe capitaliste est passée à l’offensive en France

La classe capitaliste est passée à l’offensive en France

lundi 8 octobre 2012, par Max

La classe capitaliste est passée à l’offensive en France

L’arrivée de la gauche au pouvoir a été une occasion que les patrons n’ont pas manqué de saisir : celle de faire croire qu’ils sont les victimes d’un complot « de gauche » qui va menacer la viabilité économique des entreprises. Du coup, ils se donnent l’air de révoltés qui défendent non seulement leur intérêt financier mais les intérêts de l’économie française elle-même ! Bien entendu, le gouvernement de Hollande-Ayrault a seulement eu quelques velléités de supprimer des avantages marginaux un peu trop criants que leur avait offert Sarkozy. A peine, les patrons ont-ils élevé la voix que les ministres ont remballé leurs mesurettes prétendant taxer un tout petit peu le capital ou en ont pris d’autres qui les compensent largement. Mais les patrons ne vont pas s’arrêter en si bon chemin et, puisque la révolte patronale paie, le mouvement est en train de se développer. Il faut exiger plus, dans tous les domaines, il faut enfoncer la gauche pleutre, incapable de défendre même ses fausses réformes et toujours prête à reculer, en prétendant que c’est sa capacité à négocier, à céder en fait aux chantages patronaux.

Offensive tous azimuts : vague de licenciements massive et coordonnée dans les trusts et les banques, tous secteurs confondus, chantage patronal pour imposer la flexibilité des contrats à durée déterminée, la flexibilité des charges de travail sans surcoût pour les patrons, la flexibilité des horaires et le chômage technique sans surcoût également, le non paiement de charges sociales et de taxes sous prétexte de défense des emplois, des décharges massives de taxes et d’impôts et ainsi de suite.

Que les patrons appellent cela « choc-compétitivité », « flexisécurité de l’emploi », « plans d’aide à la croissance en France » ou encore « accords patronat/syndicat pour sauver les emplois », il s’agit toujours de chantages directs avec menace violente de nouvelles fermetures et de nouveaux licenciements. Ce qui plombe l’économie, ce n’est pas un manque de compétitivité comme le prétendent patronat et gouvernement, unis sur ce point avec certains syndicats. Non, l’effondrement de la part des investissements productifs provient de la trop grande rentabilité des opérations financières et bancaires. L’argent liquide, tournant dans les « marchés financiers » rapporte bien plus que l’argent investi ! Et plus les Etats balancent des milliards dans l’économie, plus la finance en rafle l’essentiel, rendant l’investissement productif de moins en moins rentable relativement.

Mais l’économie étant d’abord des rapports de forces sociaux, un sous-produit de la lutte des classes, les choix des classes dirigeantes ont consisté à aller à l’attaque pendant que les centrales et le gouvernement se cantonnaient dans les positions purement défensives.

Si les patrons se révèlent prêts à remettre en cause le calme social, à remettre en question l’ensemble des rapports sociaux en France, la gauche et les syndicats ne comptent nullement remettre en cause le fondement de ces attaques anti-sociales, la propriété privée des moyens de production des grands trusts et banques.

Cela s’est manifesté dans l’affrontement voulu et organisé par les patrons des trusts contre les salariés, tout particulièrement là où cet affrontement avait pris un air impressionnant : à PSA. Le patron de Peugeot avait en effet choisi de donner un caractère offensif et même provocateur à ses annonces de licenciements. Il a ainsi pris la tête de l’offensive patronale. Le gouvernement n’a eu que des déclarations d’indignation, vite remballées. Les centrales syndicales n’ont pas davantage répliqué, ni à PSA ni à l’ensemble des licenciements. Pas de grève avec occupation. Pas de généralisation des luttes. Il n’y a eu aucune réaction à l’échelle de l’attaque. Ce n’est pas la manifestation du 9 octobre qui peut suffire à cette réponse. C’est aux salariés d’une entreprise qui licencie de commencer à étendre sa lutte en envahissant les autres sites, en organisant des assemblées générales communes successives dans toutes les autres, en affirmant que la lutte va être générale, qu’elle va s’étendre aux chômeurs, aux précaires, aux CDD, aux entreprises du public et semi public qui suppriment des emplois. La meilleure défense étant l’attaque, il faut que les salariés ne craignent pas de menacer les profits patronaux, de s’attaquer aux trusts et aux banques. Et qu’ils ne cultivent aucune illusion sur l’Etat capitaliste.

Le patronat, le gouvernement, la gauche et la droite réunis, veulent nous enfermer dans la « défense de l’industrie et de l’économie française », dans les négociations patrons/syndicats/gouvernement et dans les « sacrifices partagés ».

Notre avenir est dans l’action directe des salariés qui ne craindra pas d’empiéter sur le droit divin des patrons. Puisque les patrons nous privent massivement de nos emplois, ils perdent tout droit sur les entreprises, tout droit à diriger la société, tout droit à se dire propriétaires des capitaux et des moyens de production.

Lire ici

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.