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Mauritanie : en finir avec l’esclavage et l’Etat d’apartheid racial – Mauritanie, Sénégal, Mali et Gambie : en finir avec les castes et le féodalisme, ainsi que toutes les formes d’oppression anciennes et modernes

jeudi 16 mai 2013, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

Mauritanie : en finir avec l’esclavage et l’Etat d’apartheid racial – Mauritanie, Sénégal, Mali et Gambie : en finir avec les castes et le féodalisme, ainsi que toutes les formes d’oppression anciennes et modernes

Les indépendances africaines sont maintenant loin derrière nous et s’il fallait en attendre la fin des oppressions, sociales comme économiques ou politiques, cela se saurait. Des pays en Afrique, il y en a de nombreux et ils diffèrent sur bien des points mais aucun n’a réellement tourné le dos aux anciennes formes d’oppression précoloniales et coloniales, antiques, féodales et bourgeoises. Les villages restent sous la coupe des sorciers. Les peuples restent organisés sur des bases ancestrales aggravées par l’instillation dans ces structures anciennes de l’argent, de l’exploitation, du mépris bourgeois. Les différentes sortes d’exploitation et d’oppression ne se sont pas succédés mais se sont soutenues mutuellement et se sont empilées comme des tas, comme un poids de plus en plus lourd sur les épaules des peuples ! L’arrivée du capitalisme dans les villes et villages d’Afrique n’est venue que comme un poids supplémentaire, pas du tout comme une délivrance du passé…

Il n’y a plus d’illusion à avoir. Le capitalisme ne nous libérera même pas du passé. Quand il le balaie, c’est uniquement dans ses aspects de solidarité ancienne, dans le caractère respectable ou utile qu’il pouvait avoir dans la société d’autrefois. Il n’en reste que la caricature hideuse !

Les Haratines sont encore esclaves en Mauritanie, et même les familles dites de « forgerons », ou d’ « esclaves » qui existent en Afrique de l’ouest subissent encore le poids de la descendance. Il y en a marre des castes, des esclaves et des esclavages, des poids inadmissibles du passé imposé au présent et au futur !

Seule la lutte des masses populaires, des travailleurs, des chômeurs, des jeunes et des femmes, des villes et des campagnes, du moment qu’ils s’organisent pour prendre eux-mêmes les décisions, peut en finir non seulement avec la société d’exploitation capitaliste mais avec un passé qui nous laisse des chaînes insupportables.

Cessons d’admirer l’antiquité africaine faites de multiples sortes d’esclavage, qu’il soit pré-colonial, colonial ou néo-colonial, et donnons une perspective de liberté à l’enfant d’Afrique ! Ne craignons pas de rompre avec le passé, ce qui en reste n’est qu’un masque hideux. La vieille société, dans ce qu’elle avait de positif, est morte depuis belle lurette sous les coups du colonialisme et du capitalisme. Il n’en reste que ce qui opprime, que ce qui blesse, que ce qui divise, que ce qui amène des guerres fratricides. En avant vers la lutte des opprimés unis contre toutes leurs chaînes, contre les racismes, contre les castes, contre les féodaux, contre les exploiteurs, contre ceux qui oppriment et exploitent les hommes, les femmes et les enfants, même si c’est au nom de la tradition, de la caste, de la couleur de la peau, du sexe, de l’âge ou de la religion ! Aucun prétexte pour opprimer et exploiter des êtres humains ! Aucune couverture prétendument respectable à la misère, à la souffrance, au mépris infligés à d’autres êtres humains !

Assez des oppositions entre noirs, blancs et maures ! Assez des oppositions entre nomades et sédentaires ! Assez des oppositions entre castes, entre régions, entre nations, entre hommes et femmes !

Pour en finir avec toutes ces oppressions et cette exploitation, cessons de respecter la classe des oppresseurs comme si elle nous était supérieure. Cessons de croire que d’autres que nous vont nous sauver, nous aider, nous conscientiser, nous développer, organisons-nous en tant qu’opprimés sans distinction de sexe, de caste, d’origine, d’ancêtres, de nationalité, de région.

Organisons-nous en tant qu’opprimés et exploités tous unis dans des comités chargés de construire une nouvelle société et l’avenir nous appartient ! Nous sommes objectivement unis par delà les différences de toutes sortes et il nous reste à en prendre conscience et à en tirer les leçons politiques et sociales : à préparer un autre avenir que celui du capitalisme en plein déliquescence. Sans suppression de l’esclavage capitaliste, nous ne supprimerons aucune forme ancienne d’esclavage, de servage, d’oppression car il les soutient toutes...

Il arrive que des dirigeants politiques des bourgeoisies africaines se réclament des liberté-égalité-fraternité de la révolution française de 1789-1793, affirment que leur programme prévoit la suppression de formes ancestrales d’oppression, et déclarent qu’une fois arrivés au pouvoir ils mettront en œuvre des changements radicaux libérant les opprimés. Cela signifie surtout qu’ils comptent sur le pouvoir d’Etat pour éradiquer ces anciennes formes d’oppression alors que la bourgeoisie française de sa période révolutionnaire s’est appuyée sur des masses populaires elles aussi révolutionnaires pour s’attaquer à la féodalité, au servage, aux privilèges de la noblesse, et y compris à l’église catholique. Sans l’aide des masses populaires, la bourgeoisie française n’aurait jamais pu supprimer le féodalisme et battre la noblesse et encore moins changer les bases de la société française. Et ce qui caractérise la bourgeoisie mondiale s’est son incapacité depuis longtemps à prendre réellement la tête de masses populaires armées et organisées sur leurs propres bases, à leur propre initiative. C’est le cas de la bourgeoisie européenne depuis 1848, de la bourgeoisie russe depuis 1905 et de la bourgeoisie mondiale depuis 1914. Cette incapacité ne vient pas du fait que les bourgeois français de 1789 auraient été plus audacieux, moins peureux, plus idéalistes, plus généraux ou universalistes. Non, ils agissaient seulement dans le sens de leurs intérêts de classe dans une période où leur classe était placée par le développement historique à la tête des transformations et des aspirations générales des peuples. C’est le contraire aujourd’hui. La bourgeoisie sait, même si les travailleurs ne le savent pas, que la classe travailleuse est amenée par tout le développement historique à se porter à la tête de tous les opprimés. Elle craint donc les révolutions comme la peste et les hait plus qu’elle ne déteste les freins que pourraient être les restes anciens des vieilles sociétés. Croire qu’une bourgeoisie pourrait à nouveau comme la bourgeoisie française de 1789-1793 s’attaquer à la féodalité et à l’église reviendrait imaginer en Afrique une bourgeoisie sénégalaise voulant supprimer la caste religieuse des Mourides ou une bourgeoisie saoudienne prétendant supprimer la caste religieuse qui vit de son monopole sur la Mecque. C’est parfaitement absurde.

Il n’y a pas et il n’y aura pas de dirigeants bourgeois révolutionnaires, pas plus en Afrique qu’ailleurs.

Avec la variété des régimes politiques, des situations économiques, des Etats, des partis et gouvernements, l’Afrique indépendante a réussi au moins une chose : faire la démonstration que les bourgeoisies africaines sont totalement incapables de débarrasser la société des oppressions du passé. Instables, dépendantes, corrompues, insatiables, ces bourgeoisies dernièrement arrivées sur le marché du capitalisme ont sans cesse recours aux anciennes divisions pour régner.

Autant le capitalisme a eu besoin d’appuyer son exploitation sur toutes les divisions et oppressions du passé, autant la lutte contre toutes ces oppressions nécessite la lutte contre le capitalisme et surtout la lutte pour mettre fin mondialement à ce système.

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Messages

  • « J’AVAIS sept ans. Mon maître m’a attaché les mains au poteau de la tente, mes pieds ne touchaient plus le sol. A chaque fois que j’essayais de remonter les genoux, mon maître me frappait le bas du dos. Très fort. Pendant deux heures, j’ai hurlé. Ma mère et mon oncle étaient là, mais ils n’ont pas osé bouger. » En montrant ses moignons, Jebada pleure. Cinquante ans après, l’ancienne esclave a toujours mal.

    Autour de la vieille femme, dans ce cabanon désolé d’un bidonville de Nouakchott, capitale de la Mauritanie, les visages sont calmes. Sa souffrance, ici, tous l’ont vécue. Le vieux Brahim, solide et rugueux, lève la voix. Il rit de bonheur en expliquant comment, après avoir fui ses maîtres, il a chassé leurs enfants. « Ils étaient pauvres, j’avais accepté de les héberger, pensant qu’ils deviendraient des amis. Mais, quand ma mère est morte, ils ont réclamé ses trois chèvres et son sac de charbon. Rien n’avait changé. » Maalouma, fière jeune femme de vingt-cinq ans, raconte sa découverte, aux champs, des mouvements clandestins de lutte contre l’esclavage. Sa fuite, il y a trois ans. Et son militantisme, depuis lors. Maouloud, lui, pensait qu’en s’engageant dans l’armée il deviendrait l’égal de tous. Peine perdue. « Même là-bas, je restais l’esclave de service. »

    De ce tiers de population refoulé et misérable, de ces Maures noirs qu’on appelle, ici, les « haratines », aujourd’hui encore on oublie de parler, eux qui sont vendus, prêtés, donnés par les Maures blancs. Les véritables maîtres du pays.

    Le colonisateur français a toujours fermé les yeux sur cette pratique. Et, depuis l’accession du pays à l’indépendance le 28 novembre 1960, deux abolitions successives n’ont pas changé grand-chose. La première, implicite, est inscrite dans la Constitution de 1961, qui proclame l’égalité de principe de tous les citoyens. La dernière, qui date du 9 novembre 1981, tient en une ordonnance : « L’esclavage, sous toutes ses formes, est aboli définitivement... », dit son article premier. Et l’article 2 ajoute : « Conformément à la charia, cette abolition donnera lieu à une compensation au profit de ses ayants droit. » Autrement dit, de ses anciens maîtres.

  • Au Mali, l’esclavage est un tabou absolu, un abcès qui ronge la société. A l’exception de quelques ethnies du Sud, il se pratique encore dans quasiment toutes les communautés. Les chiffres sont effarants. "Il y a au moins 300 000 esclaves à part entière dans le pays, assure Naffet Keïta, anthropologue à l’université de Bamako et directeur de l’ouvrage L’Esclavage au Mali (L’Harmattan, 2012). Mais, en incluant les descendants et les affranchis, méprisés en raison de leurs origines, la question concerne plus de 850 000 personnes, soit près de 7 % de la population (14,5 millions d’habitants)." Au terme de plusieurs mois d’enquête de terrain, Naffet Keita est parvenu à esquisser une géographie régionale de l’ampleur du problème : de 30 à 35 % de la population autour de Tombouctou (nord du pays), 30 % à Mopti (centre), 20 % à Gao (nord-est), de 12 % à 15 % à Kayes (ouest)...

    Ce phénomène, ancré depuis des siècles, est qualifié d’"esclavage par ascendance" : "La condition servile se transmet par la mère, poursuit l’anthropologue. Tout enfant né d’une femme esclave le sera à son tour, quel que soit le statut de son père." Ainsi, de génération en génération, ces enfants deviennent les serviteurs des descendants du maître. Ils sont leur propriété, à l’instar d’un animal ou d’un objet. Certes, ils sont assimilés culturellement - les Bellahs parlent tamacheq, la langue touareg ; les Harratines sont arabophones ; les Dyons connaissent le bambara... - et vivent auprès de leurs maîtres, mais ils n’ont aucun droit. "L’esclave ne possède rien, n’hérite de rien, reprend Intamat ag Ikadewan, le "sauveur" de Bellahs. Il ne peut pas se marier librement et ses enfants peuvent lui être pris à tout moment." Il y a aussi les brimades, les humiliations, les mauvais traitements. Sans compter les coups, parfois mortels, le droit de cuissage et les viols.

  • Le président de l’Initiative de résurgence de l’abolitionnisme (IRA) Biram Ould Abeid Ould Dah a entamé lundi une « grève de la faim illimitée » dans sa prison à Aleg (260 kilomètres l’est de Nouakchott), a annoncé IRA dans un communiqué à Nouakchott.

    Le vice-président d’IRA, Brahim Ould Bilal, et le militant négro-mauritanien Djibi Sow, président de l’ONG Kawtal, se trouvant dans la même prison, participent également à cette grève de la faim, a ajouté le communiqué.

    Les 3 hommes avaient été condamnés, le 15 janvier dernier, à deux ans de prison ferme par le tribunal de Rosso (200 kilomètres au sud de Nouakchott), notamment pour désobéissance à la force publique et tentative de trouble à l’ordre.

    Ils venaient de participer à une caravane de sensibilisation sur « l’esclavage foncier » en Mauritanie.

    Selon IRA, les trois codétenus subissent de « mauvais traitements et des violations » et se trouvent dans des « conditions dégradantes qui ne siéent pas à leur statut de dirigeants d’organisations de droits de l’homme ayant décroché les plus hauts prix mondiaux » dans ce domaine.

    Ould Dah dont l’organisation n’est pas reconnue par les autorités mauritaniennes a obtenu le prix des Nations Unies des droits de l’Homme 2013 pour son « combat non violent contre l’esclavage en Mauritanie ».

    IRA a par ailleurs organisé un sit-in lundi devant le ministère de la justice à Nouakchott pour réclamer la libération de ses dirigeants.

  • Bonjour,

    Je ne suis pas coutumier de relais de message mail à tous. Si je me permets de le faire c’est que, non seulement la cause défendue est pour moi “juste”, mais qu’en plus Avaaz, l’organisme qui gère la pétition, est digne de confiance. Avant de relayer cette pétition, j’ai vérifié qu’il ne s’agit pas d’une rumeur (Hoax en anglais) mais bien de faits réels. Pour avoir un point de vue Européen sur le sujet, je vous conseille de cliquer sur le lien du parlement Européen

    http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P8-TA-2014-0107+0+DOC+XML+V0//FR. Si le texte s’affiche en anglais, cliquer sur le bouton Fr en haut à droite de la première page.

    Si, comme moi, vous êtes révoltés par l’esclavage massif en Mauritanie et l’emprisonnement des opposants aux pratiques esclavagistes, signez la pétition ci-dessous.

    From : Haby mint Rabah avec Avaaz

    Sent : Sunday, August 16, 2015 7:56 AM

    To : christian.gicquel@gmail.com

    Subject : Mon sauveur derrière des barreaux

    Je suis devenue esclave à l’âge de 5 ans. Je pensais que c’était normal. Mais un homme m’a libérée et a consacré sa vie à combattre l’esclavage en Mauritanie. Cet homme croupit aujourd’hui en prison pour avoir osé s’exprimer publiquement. Il est temps que nous brisions ses chaînes, afin qu’il continue à aider d’autres esclaves à briser les leurs.

    Signez la pétition

    Chers membres d’Avaaz autour du monde,

    Je suis devenue esclave à l’âge de 5 ans. Chaque jour, je devais m’occuper du troupeau. Chaque nuit, j’étais violée par mon maître. J’ai toujours cru, sans vraiment comprendre, que c’était normal.

    En Mauritanie, d’où je viens, des centaines de milliers de personnes sont encore réduites en esclavage aujourd’hui. Mais j’ai eu de la chance. Mon frère a pu échapper à ses maîtres et a rejoint une organisation anti-esclavagiste. Ils sont venus me libérer. Au début, j’ai refusé de les suivre. Je ne pouvais pas imaginer une vie sans mes maîtres, moi qui n’avais connu qu’une vie de travail perpétuel, même enceinte, même sur le point d’accoucher.

    L’homme qui est venu me chercher, et qui a consacré sa vie à libérer des centaines de personnes comme moi, croupit aujourd’hui en prison pour avoir osé s’exprimer publiquement contre l’esclavage. Mais dans cinq jours s’ouvre son procès en appel et il pourrait être libéré. Si les voix de centaines de milliers de personnes du monde entier s’élèvent pour soutenir Biram Dah Abeid, nous pouvons briser ses chaînes afin qu’il continue à aider d’autres esclaves à briser les leurs. Rejoignez-moi maintenant :

    https://secure.avaaz.org/fr/mauritania_anti_slavery_biram_loc_dn/?bnZQRib&v=63418

    Les élites propriétaires d’esclaves font pression pour conserver le statu quo, mais les mentalités ont commencé à changer. Je suis convaincue que notre Président peut être influencé : après d’intenses mobilisations, il a déjà libéré par le passé des prisonniers politiques, y compris Biram lui-même. Rejoignez-moi afin que nous lui rendions à nouveau la liberté.

    https://secure.avaaz.org/fr/mauritania_anti_slavery_biram_loc_dn/?bnZQRib&v=63418

    Avec mes remerciements et tout mon espoir,

    Haby mint Rabah et toute l’équipe d’Avaaz

    Notes complémentaires d’Avaaz :

    De tous les pays du monde, c’est en Mauritanie que l’esclavage est toujours le plus terriblement présent. Aujourd’hui, jusqu’à 20% de la population pourrait être maintenue en esclavage. Nés esclaves ou vendus à des maîtres, ils sont maltraités, violés et exploités. Et comme le commerce d’esclaves des siècles passés, cette pratique est raciste : pratiquement tous les esclaves sont issus de la communauté haratine.

    La Mauritanie est le dernier pays à avoir officiellement aboli l’esclavage, et n’a criminalisé cette pratique qu’en 2007. Bien que cela soit illégal, qu’une loi et un plan d’action pour éradiquer l’esclavage aient été adoptés, et que le parlement vienne tout juste d’adopter une loi qualifiant l’esclavage de “crime contre l’humanité”, à ce jour un seul maître d’esclaves a été condamné par la justice.

    Ceux qui dénoncent cette pratique cruelle et illégale sont emprisonnés et torturés. Biram a combattu l’esclavage toute sa vie ; il a reçu de prestigieux prix de l’ONU et s’est récemment porté candidat à la présidence de la Mauritanie. Mais le gouvernement refuse de reconnaître l’organisation qu’il dirige, et l’a condamné à deux ans de prison pour s’être exprimé publiquement.

    Tout juste cinq jours avant le procès en appel, répondons à la sollicitation d’Haby, demandons la libération de Biram et construisons l’appel à l’abolition le plus phénoménal du XXIe siècle en partageant la nouvelle sur Facebook, Twitter, partout :

    https://secure.avaaz.org/fr/mauritania_anti_slavery_biram_loc_dn/?bnZQRib&v=63418

    POUR PLUS D’INFORMATIONS :

    "Pour les maîtres, violer les esclaves est un droit" (Le Nouvel Observateur)
    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20141214.OBS7863/pour-les-maitres-violer-les-esclaves-est-un-dr...

    Le combat contre l’esclavage en Mauritanie récompensé par l’ONU (RFI)
    http://www.rfi.fr/mfi/20131227-mauritanie-biram-ould-dah-ould-abeid-prix-esclavage-nations-unies-dro...

    Mauritanie : Dah Ould Abeid et 2 autres militants anti-esclavagistes condamnés à 2 ans de prison (Jeune Afrique)
    http://www.jeuneafrique.com/35343/politique/mauritanie-dah-ould-abeid-et-2-autres-militants-anti-esclavagistes-condamn-s-2-ans-de-prison/

    En Mauritanie, l’esclavage est désormais un "crime contre l’humanité" (TV5 Monde)
    http://information.tv5monde.com/en-continu/en-mauritanie-l-esclavage-est-desormais-un-crime-contre-l-humanite-47787

    Mauritanie : quand la question de l’esclavage s’invite à la présidentielle (Afrique Décryptages, Ifri)
    https://afriquedecryptages.wordpress.com/2014/05/20/mauritanie-quand-la-question-de-lesclavage-sinvi…

    Mauritanie. Il faut libérer l’ancien candidat présidentiel et les militants anti-esclavagistes (Amnesty International)
    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2015/01/mauritania-jailed-presidential-candidate-and-anti-sla...

    Résolution sur la Mauritanie, et en particulier le cas de Biram Dah Abeid (Parlement européen)
    http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P8-TA-2014-0107+0+DOC+XML+V0//FR

    Biram Dah Abeid est toujours en prison : derniers développements (UNPO, en anglais)
    http://unpo.org/article/17712

    Forty years a slave : des femmes commencent une nouvelle vie en Mauritanie (IRIN, en anglais)
    http://newirin.irinnews.org/female-slaves-mauritania-photo-feature/

  • Boubacar Messaoud, a former slave who became one of the country’s most prominent anti-slavery campaigners, has lost track of how many times he has been arrested by the authorities for his activism – at least five or six, he says, including once when he was imprisoned for more than three months.

    Jail is still used as a weapon against the anti-slavery movement. Mauritania’s most famous campaigner, Biram Dah Abeid, and one of his comrades, Brahim Bilal, are currently in the second year of a two-year prison sentence. They were arrested while leading a peaceful protest in a convoy of cars driving across a rural district. Another activist, Mr. Touré, has been arrested several times and once spent 40 days in prison.

    Their organization, the Initiative for the Resurgence of the Abolitionist Movement (IRA), is considered illegal, and the authorities have closed and padlocked its offices in Nouakchott, the capital city. Diagonal black lines have been painted across its walls to warn away anyone who seeks its help.

    “We’re used to this pressure,” Mr. Touré shrugs. “It’s normal. We were a little scared in the past, but now we don’t care.”

    Many of the anti-slavery activists are themselves the descendants of slaves, although they have been joined by a few members of the Arab-Berber group and other minorities. Mr. Touré grew up with many Haratin friends and was shocked to see the treatment of the Haratin when he travelled around Mauritania for his job as an agricultural consultant. He visited small oasis towns in the desert where a single Arab-Berber landowner would control all the land, while a hundred Haratin residents would need his permission to get water to drink. It angered him so much that it spurred him into activism.

    Mr. Messaoud works with another group, SOS Slaves, and describes Mauritania as an essentially feudal society, dominated by an Arab-Berber elite. Mauritanian religious leaders have often followed a series of ancient Islamic interpretive texts, written from the eighth to 14th centuries, which legitimize the practice of slavery.

    Most judges in the country belong to this elite, and many have been influenced by the ancient texts, which anti-slavery activists maintain are illegitimate and outdated. Some even possess slaves, so they are reluctant to take action, Mr. Messaoud says.

    The elite’s wealth, too, depends on the unpaid labour of their slaves. Although there are vast mineral resources buried in its desert sands, Mauritania is one of the world’s least-developed and most unequal countries, ranking 161st of the 187 countries on the UN’s human-development index.

    While the urban elite are affluent, most of the population lives in poverty, and hunger is widespread among the rural poor. The government is authoritarian and military-dominated, following a 2008 coup and subsequent stage-managed elections. But it benefits from Western military support because it is seen as a reliable bulwark against Islamist radical groups in neighbouring countries.

    What is most disturbing, Mr. Messaoud says, is the psychology of slavery that persists across the entire society, including among slaves themselves. Inculcated with such traditional beliefs as seeing slavery as God’s will, they often refuse to leave their “masters” when outsiders try to rescue them. Barred from attending school, usually illiterate, and isolated from society, they know no other life than slavery and often find it shameful to leave their master’s household. Some insist on getting a police document to “prove” that they can leave. “Even the slaves deny the existence of their own slavery, because they don’t want to alienate themselves from their master’s family,” Mr. Messaoud said in an interview in Nouakchott.

  • Some activists, led by Mr. Abeid, have turned to direct confrontation – protest rallies, hunger strikes, attempts to rescue slaves, even the public burning of traditional religious texts that justify slavery – because of their impatience with the government’s complacency.

    Despite the laws and promises, there is no sign of urgency among the governing elite. One senior official, speaking on condition of anonymity because he was unauthorized to give interviews, insisted that the criticism of slavery is “out of proportion.” The issue can be “solved through dialogue,” he said.

    Asked why Mr. Abeid was imprisoned, he replied : “His fight is right, but his methods are wrong. He is pouring oil on the fire of ethnic divisions.”

    The government’s promise of “dialogue” is an empty one, the activists say. If dialogue were possible, they ask, why are the police arresting people at peaceful anti-slavery protests, while ignoring cases of slavery that are brought to their attention ?

    Mr. Touré recalls a sympathetic police chief who agreed to investigate a slave-owner. The owner claimed the enslaved woman was his sister, but the police chief knew that to be false. He had the man taken into custody for two days – but then the slave-owner disappeared from his locked cell during the night, clearly with the support of local authorities.

  • Après plus d’une année de détention provisoire, mardi, le Tribunal de grande instance de Mauritanie a annulé une sentence d’emprisonnement prononcée par un tribunal régional contre le militant Biram Ould Dah Abeid. Le 11 novembre 2014, le militant antiesclavagiste renommé et son collègue Brahim Bilal avaient fait l’objet d’une arrestation violente au cours d’un rassemblement pacifique qui visait à sensibiliser l’opinion publique aux droits fonciers des descendants d’esclaves

  • La Cour d’appel de Zouerate (nord) a acquitté trois des militants de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA, ONG anti-esclavagiste), en a condamné sept autres à quatre mois de prison ferme, qu’ils ont déjà purgés, a-t-on précisé. Deux des trois restants ont écopé de trois ans ferme et le dernier de six mois.

    C’est le résultat du procès en appel de 13 militants anti-esclavagistes mauritaniens jugés pour participation à une manifestation violente contre l’évacuation forcée d’un bidonville...

  • Le 29 avril 2017 dans les rues de la capitale mauritanienne, s’est tenue la 4ème manifestation du mouvement pour la reconnaissance des droits de la communauté Haratine toujours victime d’un esclavage féodal. En arabe, Haratine est le pluriel de Haratni qui signifie littéralement l’affranchi, le libéré. Le terme désigne les Mauritaniens noirs (Peul, Soninké et Wolofs) descendants d’esclaves au service de la communauté arabo-berbère, dite des Maures blancs.

    L’esclavage a pourtant été aboli quatre fois en Mauritanie, un record mondial. D’abord sous la colonisation française en 1905, une seconde fois par la junte militaire au pouvoir en 1981, puis en 2007 où la pratique de l’esclavage devient un crime . En 2015, le parlement pénalise de 10 à 20 ans de prison les maîtres et complices d’esclavage, désormais reconnu comme crime contre l’humanité. Mais les associations dénoncent la mauvaise foi et le manque de coopération des autorités locales et nationales dans l’application de ces lois. Preuve en est la résolution votée en octobre 2016 par la Commission africaine des droits de l’Homme condamnant l’Etat mauritanien pour « connivence avec les milieux esclavagistes ».

    Selon le Président Mohamed Ould Abdel Aziz seules « quelques séquelles » subsisteraient de ce phénomène (Conférence de presse à Nouakchott le 6 mai 2015).

    Récompensé par le prix des droits de l’Homme de l’ONU en 2013, alors qu’il est en détention, Biram Dah Abeid est petit-fils d’esclave. Président de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), il multiplie les actions pour dénoncer « un gouvernement dans le déni et des lois vide de sens ». Le message de l’IRA est clair : pour lutter contre l’esclavage, il faut commencer par reconnaître son existence.

    Aux élections présidentielles de 2014, à la faveur du boycott de l’opposition, le leader abolitionniste est arrivé deuxième (8%) derrière le président Abdel Aziz (81%). A peine rentré de sa tournée internationale début mai 2017, celui qui est devenu un opposant politique est interpellé et placé sous surveillance. Cinq membres de l’IRA ont été arrêtés en marge des manifestations du 29 avril. Récemment nommé dans le top 100 des personnalités les plus influentes de l’année 2017 par le célèbre magazine TIME, Biram Dah Abeid est en phase de devenir le principal challenger des élections présidentielles de 2019.

    Lorsque l’on parle d’esclavage en Mauritanie il ne s’agit pas d’esclavage « moderne » mais bien féodal. Comme l’explique Biram Bah Abeid dans une récente interview pour Libération, il s’agit d’un esclavage mental, sans chaînes. Les enfants d’esclaves naissent esclaves et sont la propriété de leur maîtres qui ont droit de vie, de mort ou d’usage de leur corps sans limite. Dans la coutume arabo-berbère il est ainsi fréquent de recevoir un esclave en cadeau de mariage ou de naissance. La scolarisation leur est refusée, ils ne sont là que pour s’occuper du camp, des pâturages et de leurs maîtres. Selon l’ONG Walk Free 150 000 personnes, soit 4% de la population mauritanienne, subissent cette situation de servitude totale. Omniprésente dans le secteur informel, la communauté est la plus impactée par le chômage, la misère et l’analphabétisme. Le Manifeste explique ainsi que la communauté concentre 80% des 1 400 000 personnes les plus pauvres et 85% des analphabètes du pays. Dans le monde rural les inégalités sont les mêmes. La politique de discrimination foncière traditionnelle à l’égard des Haratine a été telle que 90% des petits paysans sont sans terre.

    Dans les villes, la majorité d’entre eux vit dans la kebba (bidonville (littéralement « dépotoir »)) et se voit souvent refuser l’accès aux études, à l’armée et aux postes dans l’administration mauritanienne. Représentant près de 50 % de la population, les Haratine constituent la première communauté du pays. Mais le manque d’Etat civil pour les personnes en situation de servitude ou descendantes d’esclaves fausse cruellement les campagnes d’évaluation de l’ampleur de la discrimination raciale en Mauritanie.

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