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Le marxisme a-t-il analysé correctement les grands événements historiques ?

samedi 26 septembre 2015, par Robert Paris

Le marxisme a-t-il analysé correctement les grands événements historiques ?

Au vu du bilan du stalinisme, nombre de gens attribuent ce qu’ils appellent « l’échec du socialisme » à des erreurs d’interprétation du marxisme, comme si le « socialisme dans un seul pays » de la bureaucratie russe stalinienne avait quelque chose à voir avec la perspective de Lénine et Trotsky, ou encore de Rosa Luxemburg, sans parler de celle de Marx et Engels, en fait de tous les penseurs marxistes révolutionnaires…

Le marxisme avait comme projet de changer le monde et pas de bâtir le socialisme dans un pays, fût-il grand comme l’URSS, et surtout pas dans un des pays les moins développés de l’Europe capitaliste, les plus arriérés sur le terrain social, politique, idéologique et organisationnel.

Aucune fatalité ne pesait sur la révolution européenne débutée en 1917 en Russie et en Finlande et qui s’est poursuivie en Hongrie, en Allemagne, en Bavière, en Italie, en Pologne, etc. Rien n’empêchait en soi ces révolutions de triompher comme en Russie et les prolétaires y avaient construit des soviets comme en Russie. Ils luttaient eux aussi confusément pour le socialisme. Ce n’est pas dans les théories des dirigeants marxistes que ces prolétaires ont puisé des erreurs qui les auraient menés à l’échec et qui auraient mené la révolution russe à l’isolement, à la démoralisation suite à l’effondrement économique et social (l’essentiel de la production étant arrêtée ainsi que les communications), effondrement physique et moral du prolétariat (déjà très durement frappé par la guerre et une guerre civile violente avec une terreur blanche et une intervention impérialiste internationale), chute politique amenant les soviets à se vider, la démocratie révolutionnaire à perdre son contenu et précédant la bureaucratisation.

Rien dans la théorie marxiste ne préparait un tel échec.

Ce qui a permis cet échec, ce n’est pas à l’aile révolutionnaire du marxisme qu’on le doit mais à son aile social-démocrate réformiste, même quand elle continuait à se revendiquer officiellement du marxisme.

Mais cette aile réformiste « marxiste » ne s’était pas contentée de cautionner la première guerre mondiale, de fournir des ministres de la guerre, d’appeler les peuples à participer activement à la boucherie au nom du patriotisme, en prétendant que cela aussi faisait partie du marxisme (!!!), elle avait participé directement à l’organisation du massacre des prolétaires quand ceux-ci s’étaient insurgés, renversant les empires, provoquant la fin de la guerre mondiale, et menaçant de mort la domination capitaliste sur le monde.

Ceux qui voient dans l’échec de la vague révolutionnaire de 1917-1925 en Europe un « échec du marxisme » ne nous disent pas clairement où serait l’erreur « théorique » car il faudrait aussi qu’ils nous expliquent comment cette « erreur » dans les textes de Marx-Engels aurait servi à tromper les masses en leur faisant passer les dirigeants réformistes pour des dirigeants révolutionnaires alors que Marx et Engels, justement, ne commettaient pas cette erreur. Et même si Lénine, Trotsky ou Rosa Luxemburg, eux, avaient cru la social-démocratie révolutionnaire, cela ne veut pas dire qu’ils avaient succombé à cette tendance réformiste de la direction social-démocrate mondiale ce qui montre qu’il n’y avait aucune fatalité provenant de la théorie de Marx.

Les autres attribuent l’erreur à la croyance de Marx dans la fin du capitalisme ! Remarquons que ces auteurs n’ont pas peur des contradictions diamétrales puisqu’un des discours est exactement l’inverse de l’autre…

Cependant, là encore, la simple logique ne les étouffe pas : si le capitalisme était si sûr de ne rien craindre de la révolution prolétarienne pourquoi avait-il besoin de mettre autant de forces militaires pour l’écraser puis la canaliser en Russie ? Pourquoi les horreurs de la terreur blanche ? Il suffisait pour le capitalisme mondial de s’armer… des erreurs de Marx qui auraient contaminé Lénine et Trotsky pour faire la démonstration… de l’incapacité du marxisme et de la non viabilité de la révolution communiste marxiste et bolchevik. Visiblement, les dirigeants occidentaux ne croient pas eux-mêmes aux discours qu’ils diffusent parmi leurs peuples…

On remarquera qu’à la fin des années 1990, le capitalisme mondial annonçait une fois de plus la « fin du communisme », cette fois grâce à la chute du mur de Berlin ! On avait cru que la démonstration de l’échec était déjà faite avec le stalinisme !

Curieusement, c’est uniquement le discours stalinien que l’effondrement des pays de l’Est et de l’URSS démantibule et pas celui de Lénine et Trotsky.

Ces derniers ne prétendaient pas battre le capitalisme sur le seul terrain de la concurrence pacifique économique : c’était le discours du seul Staline…

Par contre, après la deuxième guerre mondiale, les capitalistes propageaient l’idée qu’on était entrés dans un monde sans crise. En fait, les destructions massives de la guerre avaient permis que les crises de l’après deuxième guerre mondiale soient moins sensibles. Il y a cependant eu de nombreuses crises jusqu’à celle de 2000-2001. Avec l’effondrement de 2007-2008, ils ne s’attendaient pas à avoir dit aussi vrai : il ne peut même plus y avoir de crise car le capitalisme connaîtrait alors une catastrophe systémique et le capitalisme est contraint d’empêcher les crises. Il reste comme une boule sur une pointe soutenue par des moyens artificiels des Etats et des banques centrales, à coups de centaines de milliards de dollars et au risque d’une chute finale à tout moment…

Quelle belle démonstration que Marx aurait eu tort de croire en un effondrement final et fatal du capitalisme !!!

Mais revenons un moment sur le stalinisme que le monde capitaliste a prétendu combattre comme l’expression du « communisme marxiste ».

Qu’y a-t-il de vrai dans cette prétention mis à part le fait qu’elle s’est produite au pays où le prolétariat, organisé en classe dirigeante au travers de ses soviets, ces conseils ouvriers, mais où les difficultés de la révolution sociale dans un pays arriéré et exsangue, victime des horreurs de la guerre civile, ont amené le prolétariat, isolé par l’échec des révolutions en Europe et leur écrasement par toutes les forces bourgeoises, social-démocrates en particulier, a amené le prolétariat à baisser les bras, laissant libre cours à la bureaucratie stalinienne.

Quant à Staline, soi-disant successeur de Lénine et émanation de la direction bolchevik qu’a-t-il démontré sinon qu’il avait dû assassiner toute cette direction révolutionnaire, toute la base révolutionnaire du parti bolchevik, pour mener sa politique, qu’il avait été jusqu’à s’allier politiquement avec les anciens menchéviks ou autres éléments de l’ancien régime, qu’il s’était allié avec les dirigeants impérialistes Laval puis Hitler puis Roosevelt et Churchill, allié avec quiconque contre le prolétariat. C’est la politique, contre-révolutionnaire et non marxiste, de Staline qui a permis à Hitler de triompher en Allemagne, à Franco en Espagne, à la guerre mondiale d’éclater alors que Staline conjointement avec Hitler écrasait la Pologne…

C’est la politique de Staline qui a permis à l’impérialisme de se maintenir après la deuxième guerre mondiale quand les peuples ont commencé à développer des tendances révolutionnaires.

Le stalinisme s’est révélé être la pire police de la contre-révolution, anti-communiste et antimarxiste et la plus efficace du monde ! Et la grande bourgeoisie mondiale l’a reconnue comme telle. Elle a même compté avec le stalinisme pour la sauver lorsque la fin de la guerre menaçait de se transformer en vague révolutionnaire en Asie et dans les pays de l’Est…

Qui avait dit que se produirait cette alliance de la bourgeoisie et des staliniens ? Les capitalistes et leurs défenseurs qui affirmaient que la Russie était le pays de la révolution et du communisme ? Pas du tout ! Par contre, c’était le cas de Léon Trotsky qui affirmait que la bureaucratie russe, c’était une couche qui avait absoluement besoin pour stabiliser son pouvoir de la contre-révolution mondiale triomphante…

Bien entendu, avoir eu raison n’a pas signifié le renforcement du camp révolutionnaire, et du coup des révolutionnaires communistes, c’est-à-dire des trotskystes puisque cela signifiait l’échec des perspectives révolutionnaires immédiates et le triomphe de la contre-révolution pour toute une période et donc la stabilisation d’une part du capitalisme et de l’autre de la bureaucratie stalinienne. Leur triomphe signifiait pourtant que les révolutionnaires marxistes avaient eu raison et non tort…

Le stalinisme ne doit rien au marxisme même s’il a eu besoin de faire semblant d’en être le successeur. Lénine et Trotsky n’ont cessé de combattre la bureaucratie en Russie. Toute la période où c’est eux qui influencent la politique de l’Etat, du parti bolchevik et de l’Internationale communiste, ces derniers ne ressemblent en rien à ce qu’en fera Staline quand il aura réussi à usurper le pouvoir en s’appuyant sur la bureaucratisation. Cette dernière est le produit de la situation (isolement, démoralisation, arriération, conséquences de la guerre civile et de la terreur blanche) et pas de la politique des bolcheviks. Après la mort de Lénine, Trotsky a prolongé ce combat des révolutionnaires contre la bureaucratie en Russie et à l’échelle mondiale.

Les « succès » de la bureaucratie stalinienne, en Russie, en Allemagne, en Espagne, dans le monde, ont représenté autant d’échecs du prolétariat contre la bourgeoisie. Jamais et nulle part la bureaucratie stalinienne n’a représenté une victoire ouvrière face à la bourgeoisie capitaliste. Le stalinisme ne représentait en rien une avancée vers le socialisme mondial et, même en URSS où il y avait un statu quo social, le fait que les années passent sans que le prolétariat remette en question la bureaucratie signifiait l’élimination des révolutionnaires et une plus grande démoralisation politique et sociale du prolétariat russe, et l’impossibilité pour le prolétariat mondial de comprendre ce que représentait la direction russe de l’Etat, du parti ex bolchevik et de l’internationale, c’est-à-dire le pire ennemi mondial de la révolution socialiste…

Si la Russie ouvrière et révolutionnaire s’est retrouvée isolée, étranglée, et du coup démoralisée puisque sa perspective ne pouvait qu’être internationale, la politique des révolutionnaires russes n’y est pour rien. Ils ont tout misée sur la révolution internationale et n’ont jamais fait le moindre geste en sens inverse.

Si le prolétariat russe, épuisé, isolé, martyrisé, plus qu’à moitié assassiné, s’est désorganisé, a abandonné les soviets, il n’y a aucune raison d’en accuser les révolutionnaires.

Bien sûr, on peut discuter les politiques menées par Lénine et Trotsky et Rosa Luxemburg, pour ne prendre que son exemple, ne s’en est pas privée mais elle n’a pas cessé pour autant d’affirmer que Lénine et Trotsky étaient justement ceux qui avaient osé, ceux qui avaient mené le premier combat pour abattre l’impérialisme et non pour lui céder, pour en finir avec la domination de la bourgeoisie et non pour la rendre pérenne, contrairement à la social-démocratie internationale.

L’échec de la révolution mondiale n’est pas une erreur théorique. Le passage de la direction de la social-démocratie du côté de l’ordre bourgeois n’est pas une erreur issue des idées de Marx et Engels. La défaite de la révolution en Europe ne provient pas d’une incapacité des révolutionnaires à saisir la marche de l’Histoire. Non, ils avaient raison de penser que la révolution en Europe pouvait abattre le capitalisme et les dirigeants capitalistes du monde ont pensé la même chose en 1919-1920. L’idée d’une extension de la révolution russe a toute l’Europe s’est révélée tout à fait valable, et la révolution a effectivement parcouru une grande partie du continent, la Finlande, l’Allemagne, la Hongrie, l’Autriche, l’Italie, et on en passe…

Si la révolution a échoué en Europe, contrairement à la Russie, c’est bel et bien parce que de véritables révolutionnaires marxistes n’y dirigeaient pas le mouvement ouvrier et qu’au contraire c’étaient des réformistes qui le dirigeaient, ceux-ci devenant en période de crise aigüe des contre-révolutionnaires avérés, militants et militaires, prenant la tête de l’écrasement armé des révolutionnaires, comme ils l’avaient fait aussi en Russie mais en ayant en face d’eux d’autres révolutionnaires, plus influents qu’eux dans le prolétariat militant.

Les études de Marx concernant les révolutions passées en Europe, et notamment en France et en Allemagne, avaient déjà montré que les groupes politiques démocratiques, politiques et syndicaux, qui pactisaient avec la bourgeoisie devenaient violemment contre-révolutionnaire au cas où la révolution menaçait le pouvoir.

Marx et Engels ne sont nullement responsables de la dérive politique et sociale de la social-démocratie dont ils se sont toujours méfiés. Ils ont sans cesse critiqué son opportunisme. Ils ont critiqué ses programmes et ses choix politiques tout en suivant de près son évolution et en cherchant à influencer ses dirigeants, en restant en correspondance avec eux.

La social-démocratie pas plus que le stalinisme ne doivent rien à la théorie marxiste de Marx et Engels qui ne les a jamais guidée et cette dernière ne peut nullement être accusée de leur évolution et de leur rôle contre-révolutionnaire.

Personne n’a vu le danger du stalinisme avant Lénine et Trotsky. Personne n’a mieux analysé ce risque et ils ont montré ainsi que le marxisme était le meilleur outil d’analyse des transformations sociales, y compris celles se produisant contre le prolétariat et la révolution.

Si le stalinisme et la social-démocratie doivent leur succès contre-révolutionnaire à une classe sociale et à une politique, c’est bien à la bourgeoisie impérialiste et à sa politique, pas au prolétariat.

C’est l’impérialisme qui a isolé la Russie. C’est aussi l’impérialisme qui a finalement choisi de sauver la bureaucratie russe durant la deuxième guerre mondiale. C’est la bourgeoisie allemande que la social-démocratie a sauvé et elle ne cherchait nullement à sauver la démocratie comme elle le prétendait puisque c’est en s’appuyant sur les fascistes, notamment les corps francs, qu’elle a écrasé la révolution. Ce n’est nullement dans Marx qu’elle a trouvé un tel programme.

Les autres défaites d’Europe jusqu’à celle de la révolution espagnole de 1936, la plus grande révolution prolétarienne depuis la révolution russe de 1917, ont été le produit de diverses politiques, des réformistes aux staliniens, aux réformistes et aux anarchistes, ne doivent rien au programme révolutionnaire de Marx et à ses continuateurs mais à ses adversaires.

Le réformisme, le nationalisme, la dictature contre la classe ouvrière, rien de tout cela ne se trouve dans le panier de Marx et tous ceux qui affirment que Staline est un produit de Lénine donc de Marx oublient volontiers les deux années de combat de Lénine, conjointement avec Trotsky, contre la bureaucratie et directement contre Staline.

C’est bel et bien la politique de la bourgeoisie mondiale qui a mené la Russie au stalinisme, même si la bourgeoisie a toujours fait semblant d’être virulemment hostile à celui-ci. Mais elle a reconnu que les partis staliniens avaient été les meilleurs dans la lutte contre les véritables révolutionnaires communistes.

Le pire ennemi de la révolution prolétarienne durant de longues années a été le stalinisme car son régime transitoire ne pouvait que basculer dès que l’affrontement reprenait dans le monde entre la bourgeoisie et le prolétariat. C’est ce qui l’a amené à ressentir la nécessité d’imposer son hégémonie sur le mouvement ouvrier mondial, afin de le détruire et c’est avec l’aide la bourgeoisie qu’il est arrivé à ses fins.

La politique stalinienne a fait bien plus que tourner le dos à la politique révolutionnaire de Marx à Lénine et Trotsky, il en était le fossoyeur et ce n’est pas un combat fratricide qui l’a amené à assassiner toute une génération de révolutionnaires de Russie et d’Europe. Pour la bureaucratie usurpatrice, c’était vital et là encore cela n’a pas surpris Trotsky. Pas plus qu’il n’a été surpris que la bureaucratie stalinienne pactise avec Hitler.

Dans tous les événements qui ont suivi la révolution russe, le marxisme n’a jamais été pris en défaut d’analyse. La boussole de la lutte des classes a toujours été la seule capable d’interpréter les événements cruciaux de la planète, les guerres, les révolutions, des contre-révolutions, les guerres civiles, les fascismes et les crises.

Le marxisme aurait été vaincu en tant que conception théorique générale ? Mais par qui ? Par les adeptes de la thèse selon laquelle les guerres, les guerres civiles, les guerres mondiales, les génocides, le fascisme comme la bureaucratie s’expliquent par le fait que l’homme serait foncièrement mauvais ? En somme, ce serait une fatalité et aucunement imputable aux classes dirigeantes. Comme c’est pratique ! Ou encore la thèse malthusienne selon laquelle, quand les hommes deviennent trop nombreux, l’équilibre se ferait en supprimant le trop plein… Voilà une fatalité sympathique… Et ce qui serait proposé pour faire face à la mauvaise nature humaine serait un bon coup de morale. Et, pour faire face aux risques malthusiens, les recettes malthusiennes : demander aux classes populaires de faire moins d’enfants… Mais les classes dirigeantes ne s’y résolvent nullement : il leur faut leur armée de réserve, à la fois armée de chômeurs pour faire pression sur les salaires et armée de réserve pour avoir des effectifs dans les guerres mondiales à venir…

Les bourgeois veulent bien tenir un discours contre la lutte des classes en la niant mais cela ne les empêche pas de mener la lutte des classes réelle ! Et ce n’est pas une morale qui les en empêchera !

La bureaucratie stalinienne et la social-démocratie réformiste, de même que les appareils syndicaux réformistes n’étaient pas de simples dérives du courant socialiste, syndicaliste et révolutionnaire mais des instruments directs des classes dirigeantes contre le prolétariat.

Leur trahison n’a nullement détruit la théorie marxiste et ne l’a même pas prise en défaut.

Les défaites cuisantes qui s’en sont suivies, le prolétariat menant des révolutions avec à sa tête des directions contre-révolutionnaires, ne prouvent nullement la non viabilité du prolétariat comme classe révolutionnaire capable de transformer le monde.

La bureaucratie de l’URSS a fini par rejoindre la grande bourgeoisie mondiale et cela n’aurait pas étonné Trotsky qui considérait que c’était la seule hypothèse possible si le prolétariat ne reprenait pas l’offensive en URSS.

Ce sont les commentateurs bourgeois, de droite, d’extrême droite et de gauche, comme ceux des partis staliniens, qui en ont été suprêmement étonnés, tant ils avaient la tête pleine de l’ancien discours mensonger du type de la « guerre froide », celui qui contraignait le prolétariat à choisir le camp de l’Est ou celui du grand capital.

De même que les démocrates bourgeois, de gauche comme de droite, ont été complètement abasourdis par les prises de pouvoir des fascismes italien, allemand, espagnol alors que les révolutionnaires marxistes les avaient depuis de longues années analysés et compris leur cheminement et les risques qu’ils représentaient. Alors qu’après la guerre, les démocrates bourgeois faisaient encore mine de s’étonner de l’élimination massive des juifs d’Europe de l’Est, Trotsky en prévenait publiquement et par écrit de longues années avant la deuxième guerre mondiale.

Tous les commentateurs bourgeois, juifs compris, affirment qu’on ne pouvait pas imaginer que le nazisme allait exterminer les Juifs !!!

Léon Trotsky écrivait dans le Manifeste d’alarme de la quatrième internationale en mai 1940 (chapitre "les causes de la guerre") :
« La période de la disparition du commerce mondial et du déclin du commerce national est en même temps celle d’une intensification monstrueuse du chauvinisme et particulièrement de l’antisémitisme. A l’époque de sa montée, le capitalisme a sorti le peuple juif du ghetto et en a fait l’instrument de son expansion commerciale. Aujourd’hui, la société capitaliste en déclin essaie de presser le peuple juif par tous ses pores : dix sept millions d’individus sur les deux milliards qui habitent la terre, c’est à-dire moins de 1 %, ne peuvent plus trouver de place sur notre planète ! Au milieu des vastes étendues de terres et des merveilles de la technique qui a conquis pour l’homme le ciel comme la terre, la bourgeoisie s’est arrangée pour faire de notre planète une abominable prison. »

Le 22 décembre 1938, Léon Trotsky prévenait dans « La bourgeoisie juive et la lutte révolutionnaire » :

« Le nombre de pays qui expulsent les Juifs ne cesse de croître. Le nombre de pays capables de les accueillir diminue. En même temps la lutte ne fait que s’exacerber. Il est possible d’imaginer sans difficulté ce qui attend les Juifs dès le début de la future guerre mondiale. Mais, même sans guerre, le prochain développement de la réaction mondiale signifie presque avec certitude l’extermination physique des Juifs. »

« Le destin du peuple juif — pas seulement leur destin politique, mais leur destin physique — est lié indissolublement à la lutte émancipatrice du prolétariat international. Seule une mobilisation courageuse des ouvriers contre la réaction, la constitution de milices ouvrières, la résistance physique directe aux bandes fascistes, une confiance en soi plus grande, activité et audace de la part de tous les opprimés, peuvent provoquer un changement dans le rapport des forces, arrêter la vague mondiale de fascisme et ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire de l’humanité. La IV° Internationale a été la première à proclamer le danger de fascisme et indiquer la voie du salut. La IV° Internationale appelle les masses populaires juives à ne pas se faire d’illusions et à affronter ouvertement la réalité menaçante. Il n’est de salut que dans la lutte révolutionnaire. Le “ nerf ” de la lutte révolutionnaire, comme celui de la guerre, c’est l’argent. Les éléments progressistes et perspicaces du peuple juif doivent venir au secours de l’avant garde révolutionnaire. Le temps presse. Un jour, aujourd’hui, équivaut à un mois ou même à une année. Ce que tu fais, fais le vite ! »

Léon Trotsky, décembre 1938

Cela n’est pas particulier au génocide des Juifs... L’analyse marxiste est le seul moyen d’avoir une boussole dans les événements historiques...

Pour savoir ce que les bolcheviks allaient faire dans la révolution russe de 1917, il suffit de lire les textes de Trotsky de 1905. La correspondance est remarquable : tout le programme de la future révolution y est déjà !

Et cela était également vrai des événements vécus par Marx et Engels… Ainsi, ces deux dirigeants révolutionnaires ont prévu l’opportunisme de la social-démocratie, tout comme ils avaient prévu la première guerre mondiale.

On comparera à tous ces commentateurs, démocrates bourgeois ou réformistes, qui ont fait mine d’être supérieurement étonnés par l’arrivée de la guerre mondiale et qui, des années après, continuent à refuser d’analyser les causes de celle-ci tout en occupant tous les média avec des comptes-rendus de guerre…
Oui, le marxisme a raison de ne pas séparer les guerres, les génocides, les fascismes de la lutte des classes, des craintes par les classes dirigeantes des risques révolutionnaires. Oui, c’est bel et bien la crainte de la révolution prolétarienne qui a poussé la bourgeoisie à soutenir la terreur blanche en Russie, en Finlande, en Allemagne et dans toute l’Europe de l’Est et soutenir aussi des mouvements fascistes. C’est également la crainte de la révolution qui a poussé la bourgeoisie dans les bras de Mussolini, Hitler et Franco comme c’est ce qui les a poussé à la guerre mondiale, la première et la deuxième. Oui, la bourgeoisie continue à craindre les capacités révolutionnaires du prolétariat même si elle affiche au contraire qu’il n’existe plus de prolétariat, que la perspective révolutionnaire socialiste n’existe plus et même que la lutte des classes serait dépassée, depuis que le stalinisme a chuté. Comme si le stalinisme était l’expression du prolétariat et non l’expression de sa défaite momentanée…

Dans les diverses révolutions, les échecs, multiples, n’ont jamais été l’expression de la défaite de la théorie révolutionnaire mais celle des courants opposés au courant réellement marxiste révolutionnaire : par exemple, la défaite du prolétariat espagnol est le produit des politiques contre-révolutionnaires des staliniens et des sociaux-démocrates ainsi que des opportunismes divers autour d’eux, celui des anarchistes et des poumistes en premier…

Les révolutionnaires marxistes aux côtés de Trotsky avaient parfaitement prévu ces trahisons et ces défaites du prolétariat s’il ne faisait que suivre de telles directions bourgeoises et opportunistes. La défaite, dans ces conditions, ne provient nullement d’un échec de la théorie révolutionnaire mais est le produit du rapport des forces politiques du moment dans lequel le stalinisme était parvenu à éradiquer pour un temps une génération révolutionnaire. Pour un temps ne veut pas dire pour toujours…

Les révolutions prolétariennes ont souvent été défaites mais elles ont toujours montré que les classes dirigeantes craignaient la prise du pouvoir par les prolétaires. Elles ont toujours montré que les masses pouvaient s’auto-organiser en masse. La révolution d’Espagne par exemple a connu un développement de soviets encore plus grand que la révolution russe. Et la révolution hongroise de 1956 aussi…

Et, très peu après la chute du stalinisme, le capitalisme a lui-même atteint ses limites vers les années 2000 et en 2007 cette limite a explosé de manière ouverte au vu et au su de tous. Depuis, le système d’exploitation mondial n’a fait que se survivre en se mettant en soins intensifs et palliatifs, par des perfusions permanentes des milliers de milliards de dollars partout sur la planète et ne craint qu’une seule chose : la révolution mondiale des prolétaires, donnant plus que jamais raison à Marx qui pensait que le capitalisme atteindrait ses limites !

L’analyse marxiste, celle des luttes de classes, est la seule boussole permettant de comprendre tous ces événements, que ce soit les révolutions ou les contre-révolutions, les guerres, les fascismes comme les génocides…

Marx croyait-il à une fin du capitalisme ?

Et avait-il raison d’y croire ?

Marx avait-il raison que le prolétariat est la force révolutionnaire de l’Histoire moderne ?

Le prolétariat au sens de Marx a-t-il un sens aujourd’hui ?

Le prolétariat aujourd’hui ?

Marx et les marxistes avaient-il imaginé la guerre mondiale ?

Marx avait-il imaginé que les syndicats deviennent contre-révolutionnaires ?

Comment Lénine avait-il analysé et combattu la montée de la bureaucratie

Lénine avait-il cru développer le socialisme dans la seule Russie ?

Comment Trotsky avait-il analysé la bureaucratie et sa tendance vers la bourgeoisie ?

Pourquoi l’analyse marxiste est la seule capable d’analyser :

La révolution russe

Comment Trotsky donnait en 1906 le programme achevé de la révolution d’Octobre 1917 ?

L’échec de la révolution européenne

La première guerre mondiale

La deuxième guerre mondiale

Le basculement de la bureaucratie russe vers la bourgeoisie

Le fascisme italien

Le fascisme allemand

Le fascisme espagnol

Le génocide des Juifs

Le génocide des Arméniens

Le génocide rwandais

Le maoïsme

Le marxisme a-t-il raison de se prétendre scientifique ?

Les dirigeants marxistes n’ont-ils jamais reconnu leurs erreurs ?

Qu’est-ce que le marxisme ?

Le marxisme et notre époque

Le diagnostic de Trotsky sur la pérennité de la Russie stalinienne face au capitalisme :

« La Russie n’était pas le chaînon le plus résistant mais bien le plus faible du capitalisme. L’U.R.S.S. actuelle ne dépasse pas le niveau de l’économie mondiale, elle ne fait que rattraper les pays capitalistes. Si la société qui devait se former sur la base de la socialisation des forces productives des pays les plus avancés du capitalisme à son époque représentait pour Marx le "stade inférieur du communisme", cette définition ne s’applique manifestement pas à l’U.R.S.S. qui reste à ce jour beaucoup plus pauvre, quant à la technique, aux biens et à la culture, que les pays capitalistes. Il est donc plus exact d’appeler le régime soviétique actuel, avec toutes ses contradictions, non point socialiste mais transitoire entre le capitalisme et le socialisme, ou préparatoire au socialisme… Quelque interprétation que l’on donne de la nature de l’Etat soviétique, une chose est incontestable : à la fin de ses vingt premières années, il est loin d’avoir "dépéri", il n’a même pas commencé à "dépérir" ; pis, il est devenu un appareil de coercition sans précédent dans l’histoire ; la bureaucratie, loin de disparaître, est devenue une force incontrôlée dominant les masses ; l’armée, loin d’être remplacée par le peuple en armes, a formé une caste d’officiers privilégiés au sommet de laquelle sont apparus des maréchaux, tandis que le peuple, "exerçant en armes la dictature", s’est vu refuser en U.R.S.S. jusqu’à la possession d’une arme blanche. La fantaisie la plus exaltée concevrait difficilement contraste plus saisissant que celui qui existe entre le schéma de l’Etat ouvrier de Marx-Engels-Lénine et l’Etat à la tête duquel se trouve aujourd’hui Staline… Si un parti bourgeois renversait la caste soviétique dirigeante, il trouverait pas mal de serviteurs parmi les bureaucrates d’aujourd’hui, les techniciens, les directeurs, les secrétaires du parti, les dirigeants en général. Une épuration des services de l’Etat s’imposerait aussi dans ce cas ; mais la restauration bourgeoise aurait vraisemblablement moins de monde à jeter dehors qu’un parti révolutionnaire. L’objectif principal du nouveau pouvoir serait de rétablir la propriété privée des moyens de production. Il devrait avant tout donner aux kolkhozes faibles la possibilité de former de gros fermiers et transformer les kolkhozes riches en coopératives de production du type bourgeois, on en sociétés par actions. Dans l’industrie, la dénationalisation commencerait par les entreprises de l’industrie légère et de l’alimentation. Le plan se réduirait dans les premiers temps à des compromis entre le pouvoir et les "corporations", c’est-à-dire les capitaines de l’industrie soviétique, ses propriétaires potentiels, les anciens propriétaires émigrés et les capitalistes étrangers… Plus que jamais, les destinées de la révolution d’Octobre sont aujourd’hui liées à celles de l’Europe et du monde. Les problèmes de l’U.R.S.S. se résolvent dans la péninsule ibérique, en France, en Belgique. Au moment où ce livre paraîtra, la situation sera probablement beaucoup plus claire qu’en ces jours de guerre civile sous Madrid. Si la bureaucratie soviétique réussit, avec sa perfide politique des "fronts populaires", à assurer la victoire de la réaction en France et en Espagne — et l’Internationale communiste fait tout ce qu’elle peut dans ce sens — l’U.R.S.S. se trouvera au bord de l’abîme et la contre-révolution bourgeoise y sera à l’ordre du jour plutôt que le soulèvement des ouvriers contre la bureaucratie. Si, au contraire, malgré le sabotage des réformistes et des chefs "communistes", le prolétariat d’Occident se fraie la route vers le pouvoir, un nouveau chapitre s’ouvrira dans l’histoire de l’U.R.S.S. »

Extrait de « La révolution trahie »

Messages

  • C’est la politique, contre-révolutionnaire et non marxiste, de Staline qui a permis à Hitler de triompher en Allemagne, à Franco en Espagne, à la guerre mondiale d’éclater alors que Staline conjointement avec Hitler écrasait la Pologne…

    * petit oubli sans importance, juste pour préciser qu’à faire son marché dans l’histoire on peut démontrer n’importe quoi :
    C’est la politique de Staline qui a permis de battre Hitler.

    C’est la politique de Staline qui a permis à l’impérialisme de se maintenir après la deuxième guerre mondiale quand les peuples ont commencé à développer des tendances révolutionnaires.

  • Quelle actualité du point de vue de Marx sur l’avenir du capitalisme ?

    Dans le Manifeste Communiste il écrit :

    « Il est donc manifeste que la bourgeoisie est incapable de remplir plus longtemps son rôle de classe dirigeante et d’imposer à la société, comme loi régulatrice, les conditions d’existence de sa classe. Elle ne peut plus régner, parce qu’elle est incapable d’assurer l’existence de son esclave dans le cadre de son esclavage, parce qu’elle est obligée de le laisser déchoir au point de devoir le nourrir au lieu de se faire nourrir par lui. La société ne peut plus vivre sous sa domination… »

  • « La social-démocratie allemande est-elle réellement infectée de la maladie parlementaire et croit-elle que, grâce au suffrage universel, le Saint-Esprit se déverse sur ses élus, transformant les séances des fractions parlementaire en conciles infaillibles et les résolutions des fractions en dogmes inviolables ? (…) A en croire ces Messieurs, le parti social-démocrate ne doit pas être un parti exclusivement ouvrier mais un parti universel, ouvert à « tous les hommes remplis d’un véritable amour pour l’humanité ». Il le démontrera avant tout en abandonnant les vulgaires passions prolétariennes et en se plaçant sous la direction de bourgeois instruits et philanthropes « pour répandre le bon goût » et « apprendre le bon ton ». (…) Bref, la classe ouvrière par elle-même, est incapable de s’affranchir. Elle doit donc passer sous la direction de bourgeois « instruits et cultivés » qui seuls « ont l’occasion et le temps » de se familiariser avec les intérêts des ouvriers. (…) Le programme ne sera pas abandonné mais seulement ajourné – pour un temps indéterminé. (…) Ce sont les représentants de la petite-bourgeoisie qui s’annoncent ainsi, de crainte que le prolétariat, entraîné par la situation révolutionnaire, « n’aille trop loin. »

    Lettre circulaire de Karl Marx (1879)

  • Un lecteur nous dit que le stalinisme est "quand même une preuve claire d’erreur historique du marxisme"...

    Trotsky écrivait : "Sans révolution en Occident, le bolchevisme sera liquidé, soit par la contre-révolution interne, soit par l’intervention étrangère, soit par leur combinaison. En particulier, Lénine a indiqué, plus d’une fois, que la bureaucratisation du régime soviétique est, non pas une question technique ou organisationnelle, mais le commencement possible d’une dégénérescence de l’Etat ouvrier."

    source

  • Pouvez-vous reconnaître que le marxiste Lénine avait prévu à tort que la Russie révolutionnaire était le socialisme et que le marxiste Trotsky avait prévu à tort que la victoire révolutionnaire en Russie provenait de l’impasse définitive du capitalisme en crise ?

  • Pourquoi faudrait-il reconnaître une erreur qui n’a pas été commise ?

    Trotsky écrivait en août 1925 :

    « Si on suppose, par contre, que dans le cours des prochaines dizaines d’années, il se forme sur le marché mondial un nouvel équilibre dynamique, une sorte de reproduction, plus vaste, de la période comprise entre 1871 et 1914, alors le problème prend un aspect tout différent. En supposant un tel « équilibre », on admet une nouvelle expansion des forces de production, car « l’amour de la paix » relatif de la bourgeoisie et du prolétariat et la courbe opportuniste de la social-démocratie et des syndicats pendant les années qui ont précédé la guerre mondiale n’étaient possibles que grâce à une évolution énorme de l’industrie. Il est parfaitement clair que si l’impossible devait devenir possible, l’invraisemblable une réalité : si le capitalisme mondial, et en premier lieu le capitalisme européen, devait trouver un nouvel équilibre dynamique (non pas pour ses combinaisons gouvernementales inconstantes mais pour ses forces de production) si la production capitaliste prenait dans les prochaines décades un nouvel essor énorme — ceci signifierait que nous, l’État socialiste, désirons bien changer de train, et même que nous quittons réellement le train de marchandises pour entrer dans le train omnibus, mais qu’en même temps nous aurions à rattraper un express. Exprimé plus simplement, cela signifierait que nous nous serions trompés dans les appréciations historiques fondamentales, cela signifierait que te capitalisme n’a pas encore rempli sa « mission » historique et que la phase impérialiste où nous sommes ne serait pas forcément une phase de décadence du capitalisme, de son agonie, de sa décomposition, mais seulement la préparation d’une nouvelle période de floraison. Il est parfaitement clair que si le capitalisme reprenait de l’ampleur en Europe et dans le monde entier pour un grand nombre d’années, le socialisme dans un pays arriéré se verrait face à face avec des dangers colossaux. Dangers de quelle sorte ? Sous forme d’une nouvelle guerre que cette fois encore, le prolétariat européen « apaisé » par l’évolution, ne pourrait pas empêcher, d’une guerre, dans laquelle l’ennemi aurait une supériorité technique colossale ? Ou sous forme d’un « déluge » de marchandises capitalistes qui seraient de beaucoup meilleures et meilleur marché que les nôtres — de marchandises qui pourraient briser le monopole du commerce extérieur et, par suite, d’autres bases encore de l’économie socialiste ? Au fond ce serait une question de seconde importance. Mais il est parfaitement clair pour tous les marxistes que le socialisme aurait une position difficile dans un pays arriéré, si le capitalisme n’avait pas que les chances de végéter, mais aussi celles d’un long développement des forces de production dans les pays avancés. »

    en conclusion de son texte : Vers le capitalisme ou vers le socialisme ?

    Lénine déclarait :

    « Parmi les gens qui se sont intéressés à l’économie de la Russie, personne, semble-t-il, n’a nié le caractère transitoire de cette économie. Aucun communiste non plus n’a nié, semble-t-il, que l’expression « République Socialiste des Soviets » traduit la volonté du pouvoir des soviets d’assurer la transition au socialisme mais n’entend nullement signifier que le nouvel ordre économique soit socialiste. »

    source

    Lénine déclarait aussi :

    « Tout à l’heure, en traversant votre salle de séances, j’ai remarqué une pancarte avec cette inscription : « Le règne des ouvriers et des paysans n’aura pas de fin ». Quand j’ai lu cette étrange pancarte qui n’était pas pendue au mur, il est vrai, mais, contre l’habitude, posée dans un coin — quelqu’un ayant compris que la pancarte n’était pas très heureuse, l’aura mise de côté — quand j’ai lu cette étrange pancarte, j’ai pensé : Voilà pourtant les vérités élémentaires et fondamentales qui suscitent chez nous des malentendus et de fausses interprétations. En effet. Si le règne des ouvriers et des paysans ne devait pas prendre fin, cela voudrait dire qu’il n’y aurait jamais de socialisme, puisque le socialisme signifie la suppression des classes ; or, tant qu’il existera des ouvriers et des paysans, il existera des classes différentes, et, par conséquent, il n’y aura pas de socialisme intégral. Tout en méditant sur ce fait que trois années et demie après la Révolution d’Octobre, on trouve encore chez nous des pancartes aussi étranges, bien que légèrement mises à l’écart, — j’ai songé aussi que même les mots d’ordre les plus répandus, les plus courants, suscitaient chez nous des malentendus extrêmement graves. Ainsi, par exemple, nous chantons tous que nous avons engagé le dernier et décisif combat. C’est là un des mots d’ordre les plus répandus, que nous répétons sur tous les modes. Mais j’ai bien peur que si l’on demandait à la majeure partie des communistes de dire contre qui ils ont engagé aujourd’hui — non point le dernier, évidemment c’est un peu trop dire, mais un de nos derniers et décisifs combats — je crains que bien peu sachent donner la bonne réponse et montrer qu’ils comprennent clairement contre quoi ou contre qui nous avons engagé aujourd’hui un de nos suprêmes combats. Et j’ai idée qu’en rapport avec les événements politiques de ce printemps, qui ont retenu l’attention des grandes masses d’ouvriers et de paysans, j’ai idée qu’en rapport avec ces événements il serait bon tout d’abord d’examiner une fois de plus ou, du moins, de tenter d’examiner la question de savoir contre qui nous menons aujourd’hui, au cours de ce printemps, un de nos derniers et décisifs combats. Permettez-moi de m’arrêter sur ce point. »

    source

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