mardi 22 mars 2016, par
A la loi Touraine qui prépare la privatisation de l’hôpital public, à la loi Macron qui prépare la privatisation de la SNCF (en développant les compagnies privées de cars à la place de lignes de train du service public), il faut rajouter la loi Eckert qui permet à l’Etat (par la caisse des dépôts et consignations) de mettre la main sur les « comptes dormants » qui n’ont pas été activés sur de longues périodes…
Mais c’est le prélèvement des impôts à la source étonne encore plus que les lois El Khomri ou Macron, que les lois Touraine ou Valls ou encore Cazeneuve (que des lois scélérates !)
« C’est une forme de privatisation du recouvrement de l’impôt », déclare Vincent Drezet (Solidaires Finances publiques). Sous prétexte de simplification, l’Etat se décharge d’une fonction qu’il donne au privé et pour lequel, bien entendu, les patrons auront des compensations : notamment celle de gérer ces sommes et de les conserver… Aucun avantage pour les finances publiques, des suppressions d’emplois publics et des profits privés, une fois de plus !
Les agents de l’hôpital public luttent contre la privatisation rampante de l’hôpital public cachée derrière la prétendue convergence privé-public. Les cheminots luttent contre la privatisation de la SNCF mais il s’agit en fait d’une opération beaucoup plus vaste. Le gouvernement privatise à tout crin et tous azimuts : le permis de conduire, privatise les transports (lignes de bus puis rail), privatise les impôts (prélèvement à la source par lequel l’argent de nos impôts sera aux mains des patrons qui pourront spéculer avec), privatise les retraites (future loi Sapin sur les fonds de pension « à la française » (par lequel l’argent de nos retraites sera aux mains des patrons, encore pour spéculer), privatise les aéroports de Nice et de Lyon, privatise de nombreuses entreprises publiques ou semi publiques pour récolter des sous afin d’investir dans EDF en faillite et couvrant la faillite d’AREVA…
L’Etat vend TF1, Suez, Thomson, 36 banques, des assurances, etc… L’Etat vend également sa participation à Safran… Sous ce même prétexte EDF vend aussi ses entreprises au privé. Au travers d’EDF et d’AREVA, l’Etat privatise l’énergie, par exemple la géothermie… Avec la loi Touraine, il privatise la santé hospitalière : cela vise notamment à intégrer la santé publique et privée dans des groupements hospitaliers communs avec l’objectif de faire 3,4 milliards d’économies de dépenses de santé sur le dos des personnels et des patients.
Et maintenant, le gouvernement Hollande-Valls privatise les services sociaux : c’est la déclinaison française de "social impacts bonds" imaginés par les amis de David Cameron ou par ceux de Barak Obama. Le but : c’est de faire financer un programme social innovant par un investisseur privé, qui sera remboursé ou rémunéré par l’Etat, les collectivités territoriales ou un opérateur public. Quant au nouveau pôle scientifique Paris-Saclay, il est symptomatique de la démarche de privatisation de l’enseignement supérieur. Et maintenant, on prépare le projet de privatisation de Pôle Emploi !!!
Les inspecteurs du permis de conduire sont en grève contre la privatisation de leur activité qui était publique et gratuite… Encore un recul du service public : les lignes téléphoniques fixes à l’ancienne disparaissent. Orange vient d’annoncer son abandon progressif à partir de 2021. Avant cela, l’opérateur historique, qui a déployé ce réseau dans les années 1980, cessera de commercialiser de nouvelles lignes RTC à compter de 2018.
La SNCF rentabilise pour ensuite privatiser... Fin des trains de nuit, suppressions de lignes intercités, restrictions sur le personnel pour les TER, suppressions massives de postes de cheminots, suppressions de passages de trains, la SNCF entre dans une voie… de garage…. Le trafic SNCF est de plus en plus remplacé par du trafic de cars… privés essentiellement. La privatisation du rail public est en bonne voie… malgré la grève du 9 mars ! D’autant que la RATP ne luttait pas en même temps que la SNCF ni que l’hôpital public, ni que l’enseignement public…
La privatisation de Pôle emploi est dans les cartons. La privatisation des retraites arrive avec la loi Sapin sur les fonds de pension. La privatisation de l’hôpital public poursuit son cours… Mais chaque secteur se bat séparément… D’un côté Météo France, de l’autre Radio France, du troisième la SNCF, du quatrième l’enseignement public, du cinquième l’hôpital public. Tous les services publics subissent la même attaque et tous subissent la même division des luttes. Cherchez l’erreur : tous sont battus successivement et séparément !
Si certains croyaient que les privatisations étaient « de droite », ils sont servis !!!
Les privatisations en France ont commencé en 1986 sous le gouvernement de cohabitation dirigé par Jacques Chirac.On n’a pas entendu la gauche les combattre alors… Elles ont continué sous Rocard : Crédit local de France, 5 avril 1991, et Renault, 1990, ouverture du capital.
Puis sous Jospin : Air France, 1999, ouverture du capital.Autoroutes du sud de la France (privatisation partielle) 2002 : mise en bourse de 49 % du capital, recette : 1,8 milliard d’euros. Crédit lyonnais, 1999 France Télécom, 1997 Eramet, 1999.GAN, 1998.Thomson Multimédia 1998 et 2000.CIC, 1998.CNP, 1998.Aérospatiale (EADS), 2000.
Puis sous Ayrault : partir de 2012, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault procède à différentes privatisations partielles :
• Mars 2013 : cession de 3,12 % du capital de Safran, ce qui a rapporté 448,5 millions d’euros à l’État qui détient encore 27,08 % du capital.
• Avril 2013 : cession de 3,66 % du capital d’EADS, ce qui a rapporté 1,2 milliard d’euros à l’État qui s’est engagé à céder encore 0,4 à 0,5 % du capital.
• Avril 2013 : Arnaud Montebourg se déclare en faveur de baisse de la participation de l’État dans certaines entreprises et évoque en particulier, sans les citer, EDF et GDF Suez.
• Mai 2013 : Jean-Marc Ayrault envisage une baisse du taux de participation de l’État dans le capital de certaines entreprises.
• Juin 2013 : l’État cède 9,5 % du capital Aéroports de Paris pour 738 millions d’euros.
• Novembre 2013 : cession de 4,7 % du capital de Safran, pour environ 900 millions d’euros. L’État détient désormais 22,4 % du capital.
• Janvier 2014 : cession de 1% du capital d’Airbus Group, anciennement EADS, pour environ 450 millions d’euros
Puis sous Valls :
• Décembre 2014 : cession de 49,9 % du capital de l’Aéroport de Toulouse-Blagnac pour 308 millions d’euros. L’Etat conserve 10,1%, la Chambre de commerce et d’industrie de Toulouse 25 % et les collectivités territoriales 15 %.
Et maintenant la SNCF et toute la noria de privatisations… Les privatisations de la gauche ont servi à cautionner celles de la droite comme le blocage des salaires de gauche ou les vagues de licenciements sous la gauche servent à cautionner celles de la droite. Ou les vagues de guerres extérieures de la gauche ou encore l’Etat policier de la gauche cautionnera ceux de la droite et de l’extrême droite.
Le grand capital n’est ni de gauche ni de droite ni d’extrême droite ! Ce sont ces officines politiciennes qui sont à son service et pas le contraire !