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Face à la montée de la guerre mondiale due à l’effondrement du capitalisme, faut-il être pacifiste ?

mardi 10 octobre 2023, par Alex, Waraa

Face à la montée de la guerre mondiale due à l’effondrement du capitalisme, faut-il être pacifiste ?

Un nouvel épisode de guerre, entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas, ensanglante le Proche-Orient. Moins d’un mois après l’attaque de l’Azerbaïdjan contre la population arménienne du Haut-Karabagh. L’Azerbaïdjan était armé, en grande partie, par Israël ! Cette poussée de l’Azerbaïdjan participe à l’encerclement de la Russie et de l’Iran. L’expulsion définitive d’Arméniens "chrétiens" du Haut-Karabagh, par les "musulmans" Azeris avec la complicité des impérialismes Européens et Nord-américains par l’intermédiaire de leur allié indéfectible Israël, du pilier de l’OTAN qu’est la Turquie, a été masqué en France derrière des "protestations humanitaires" du gouvernement.

Des guerres, en Ukraine, au Niger, en Azerbaïdjan, en Israël , en Syrie, apparaissent de plus en plus comme des épisodes sur différents théâtres d’une seule et même guerre qui peut devenir ouvertement mondiale à tout instant, puisqu’elles impliquent toutes les mêmes puissances rivales : OTAN, France, Russie, Iran, USA, Israël.

C’est le blocage du capitalisme mondial depuis 2008, les rivalités entre puissances impérialistes (USA contre Allemagne et Chine), bref des guerres de l’ère impérialiste du capitalisme auxquelles nous faisons face.

Le Hamas parti bourgeois d’extrême-droite qui se cache derrière un discours religieux n’est qu’un outil politique pour maintenir la dictature de la bourgeoisie palestinienne contre les prolétaires de la bande de Gaza. Les interprétations nationalistes, religieuses, anti-terroristes, ou climatiques de ces guerres, n’éclairent en rien les prolétaires.

C’est la compréhension des luttes des classes, et des politiques de l’impérialisme qui nous permettront de comprendre et d’agir.
Il est nécessaire, pour cela, de s’armer contre le programme que la bourgeoisie propose en permanence depuis 1914 à la classe ouvrière face à ces guerres, locales ou mondiales, inter-impérialistes ou coloniales.

La conférence anti-guerre de Kienthal, en 1916, organisée par des militant socialistes du mouvement ouvrier contre l’Union sacrée, approuva une résolution dont un des passages peut servir de base à la réflexion des travailleurs conscients d’aujourd’hui :

Les projets tendant à supprimer les dangers de guerre par la limitation générale des armements, par l’arbitrage obligatoire ne sont que pures utopies. Ils supposent au préalable la reconnaissance des droits et une force matérielle capable de prévaloir sur les intérêts antagonistes des Etats. Un tel droit et une telle autorité n’existent pas, et le développement du capitalisme qui aggrave encore les antagonismes entre les bourgeoisies des différents pays ou de leurs coalitions, ne permet pas l’avènement d’un tel droit et d’une telle autorité.

Les travailleurs doivent repousser les propositions fantaisistes du Pacifisme bourgeois ou socialiste. Les pacifistes remplacent les vieilles illusions par de nouvelles et cherchent à mettre le prolétariat au service de ces illusions.

Quelles sont ces nouvelles illusions du pacifisme bourgeois ou socialiste ? C’est directement ou par l’intermédiaire des organisations politiques et syndicales ouvertement réformistes (PS, PC, LFI, CGT, CFDT, SUD), ou ex-révolutionnaires converties aux élections (LO, NPA) que la bourgeoisie s’exprime, fournissant à ces organisations des institutions moulins à paroles afin qu’ils déversent leur propagande sur les travailleurs.

La bourgeoisie vient d’ailleurs de fonder un nouveau "Journal du dimanche", La Tribune, dont le premier numéro est sorti le jour du déclenchement de l’opération du Hamas. Il suffit de l’ouvrir pour y trouver le programme bourgeois des réformistes : les différentes modalités du pacifisme bourgeois.

Les syndicats détournent les travailleurs des questions de politique étrangère

A travers la construction de la journée internationale des travailleurs du 1er mai, l’internationalisme prolétarien marqua la naissance du mouvement ouvrier massif incarné par la II-ème internationale (1889-1914). Le journal La Tribune offre un encadré en première page, ainsi que deux pages intérieures à mesdames. M. Léon (CFDT) et S. Binet (CGT), cheffes des deux grandes confédérations syndicales.

Mais alors que la une du journal est une large photo d’un palestinien se photographiant devant un char israélien comme trophée, avec en titre "La guerre qui sidère", les deux syndicalistes ne disent pas un mot dans ce même journal, sur cette guerre qui fait la une de tous les media du monde, dont des millions de travailleurs discuteront dans les jours à venir. Ce type d’événement qui façonne pour des mois, voire des années, la façon dont la jeunesse, les travailleurs, vont voir le monde, est ignoré par ces deux dirigeantes ! Elles sont dans la ligne du syndicalisme défini par la république bourgeoise dans la loi de 1884 : les syndicats doivent défendre les salaires et autres intérêts purement économiques des travailleurs, mais s’abstenir de faire de la politique !

Le pacifisme renonce à la lutte des classes

C’est la Conférence sociale du 16 octobre organisée par le président Macron, que la CGT et la CFDT ont en ligne de mire. La manifestation qui la précédera le 13 octobre est le contraire le l’action directe, c’est-à-dire d’une lutte classe contre classe contre le patronat. L’objectif des manifestations est comme toujours de faire pression sur les institutions bidons de la République sociale, comme cette Conférence sociale.

Le type de pression que proposent les réformistes est bien illustré par S. Binet de la CGT dans ce numéro 1 de La Tribune : elle ne s’oppose pas aux baisses de salaires que sont les "exonérations de charge", elle s’adresse au gouvernement pour qu’il fasse "jouer le jeu " au patronat : Il faut conditionner les 200 milliards d’euros d’aide publique dont bénéficient chaque année les entreprises. La CGT n’est pas pour supprimer ces 200 milliards pour les verser aux salariés auxquels ils appartiennent : la CGT va s’adresser à Macron, l’homme de paille de la finance, pour que ces 200 milliards soient "conditionnés" ! Le nouveau journal bourgeois La Tribune a bien raison, de son point de vue, d’avoir invité S. Binet cheffe de la CGT pour son numéro 1.

Ces moulins à paroles comme la Conférence sociale, les organisations syndicales qui y participent, le NPA appelle à les soutenir, faisant semblant s’y mêler "la lutte" :

Les directions syndicales appellent à une journée de mobilisation le 13 octobre, pour les salaires. C’est plus que nécessaire. Ce sera une occasion d’imposer notre présence et nos revendications :

400 à 500 euros d’augmentation de salaire pour toutes et tous ;
pas un salaire, pension de retraite ou allocation au-dessous de 2000 euros net ;
lorsque les prix augmentent, les salaires et pensions doivent automatiquement suivre.

Soyons nombreux en grève et en manifestation ce jour-là. Que la conférence sociale commence un peu plus tôt que prévu… avec quelques millions d’invités-surprise !

Ainsi, le NPA a hâte que "la conférence sociale commence un peu plus tôt" ! et veut faire croire qu’une manifestation massive pourra influencer cette Conférence, bien qu’on sorte d’un mouvement contre la réforme des retraites où de telles manifestations n’ont rien donné. De plus, on voit que le NPA se limite à des revendications économiques, conformément au programme du syndicalisme bourgeois de 1884, n’y ajoutant aucun slogan sur la guerre, aucune revendication politique, ne serait-ce que l’abolition des impôts indirects, comme les taxes sur les carburants.

Lutte Ouvrière défend exactement le même type de syndicalisme apolitique. Ainsi, alors que cette organisation écrit justement à propos de l’offensive du Hamas :

Le Hamas a déclenché une opération militaire contre Israël. Mais la guerre de colonisation faite au peuple palestinien est permanente. Elle est aggravée par le gouvernement d’extrême droite d’Israël qui promet que « l’ennemi paiera un prix sans précédent », l’ennemi étant toute la population palestinienne.

Les Israéliens payent le prix de la politique de terrorisme d’État permanent d’Israël : un peuple qui en opprime un autre ne peut pas être un peuple libre.

Mais c’est la manifestation du 13 et la Conférence sociale du 16 qui restent les seules perspectives, sans que le Niger, le Haut-Karabagh, la guerre en Israël, la 3ème guerre mondiale qui se prépare ne fassent partie des questions centrales de toute manifestation ouvrière :

Macron a annoncé la tenue d’une conférence sociale le 16 octobre pour discuter des bas salaires avec les organisations syndicales. Rien de consistant ne sortira de ces nouvelles discussions. Pour ne donner aucune illusion aux travailleurs, le gouvernement a déjà annoncé que les thèmes de la conférence sociale seraient limités aux « minima conventionnels, classifications et déroulés de carrière », aux « temps partiels et contrats courts », et enfin aux « exonérations de cotisations, primes d’activité et tassement des rémunérations ». S’il sera question des minima de branche qui, en raison de la hausse du smic, se retrouvent mécaniquement en dessous de celui-ci, les salaires des millions de travailleurs ne seront même pas abordés. Cela n’empêchera pas les organisations syndicales de participer à ces simulacres.

Quelles que soient les limites de l’appel syndical à la mobilisation du 13 octobre, les travailleurs révoltés par la guerre sociale que le patronat leur mène, peuvent et doivent s’en servir, pour mettre en avant leurs propres revendications, et pour discuter de la nécessité d’en finir avec ce système capitaliste fauteur de misère et de guerre.

Donc, d’après Lutte ouvrière (LO), la Conférence sociale du 16 serait une "mascarade" à laquelle participent les organisations syndicales, ce qui est bien vrai, mais la manifestation du 13 qui en est une au même titre, ne l’est pas du tout pour LO ! C’est une copie de la position des deux NPAs.

LO reconnaît certes les "limites" de cette journée du 13, mais ne précise pas aux travailleurs quelles sont ces "limites", gardant l’air mystérieux d’un savant "qui sait tout" mais "ne peux rien dire". Or les limites de cette journée du 13 sont celles spécifiées par la loi de 1884 sur les syndicats : ces syndicats peuvent défendre les "intérêts économiques des travailleurs" (le slogan favori de LO vient donc lui-même de cette loi !), mais ne doivent pas mettre en avant des revendications politiques. Les limites de la CGT et de la CFDT sont celles de la collaboration de classe.

Mais peut être le fait que des militants de LO sont en plein dans les élections professionnelles sur des listes CGT et CFDT explique les "limites" du programme de LO. Pour LO, cette mascarade que sera la manif du 13 octobre, les travailleurs "peuvent et doivent s’en servir" ! Mais pas s’en servir pour faire de la politique : LO ne souhaite pas mettre au centre de cette manifestation la guerre palestinienne, la question des troupes françaises au Niger, au Tchad etc. C’est vaguement "la guerre" en général, que LO dénonce dans son appel à la manifestation du 13, un terme bien vague, typique du pacifisme bourgeois, qui dénonce toute guerre ... sauf celles organisées par son impérialisme.

Pourtant les révolutionnaires ne dénoncent pas toutes les guerres. Le capitalisme engendre une lutte de classe qui aboutira, nous le souhaitons, à la dictature du prolétariat, qui est une guerre, la seule guerre juste : celle des opprimés pour mettre fin à la division de la société en classes et à toute oppression sociale.

Le capitalisme est certes "fauteur de guerre" : fauteur des guerres impérialistes que nous combattons, mais pour les transformer en guerre civile. Cette guerre civile, la révolution prolétarienne, nous ne la déplorons pas, nous la préparons pour la gagner. Le capitalisme est "fauteur" de la guerre sociale menant à une révolution socialiste, c’est le seul rôle "progressiste" qui lui reste.

Autant que la CGT et la CFDT, autant que LFI, LO et le NPA encouragent les travailleurs à ne pas s’occuper de politique étrangère dans les grèves ou manifestations. C’est une forme du pacifisme bourgeois : l’abstention, la passivité face aux guerres qui ont lieu ou se préparent.

Le pacifisme réformiste passe par les élections bourgeoises

Bien que certains media bourgeois se déchainent contre LFI et le NPA, les accusant de complicité avec le terrorisme, ces media font une publicité imméritée à ces partis, les désignant comme les organisations que doivent soutenir tous les travailleurs solidaires des palestiniens contre Israël.

Car ces partis sont pacifistes face aux institutions de la bourgeoisie française : ils appellent les travailleurs à se "rebeller", à défendre les palestiniens ... par les élections dans les instituions bourgeoises. Le NPA, concernant la guerre en Israël, s’en remet aux institutions internationales comme l’ONU, à de futurs gouvernements de la gauche bourgeoise :

Le NPA ne se joint pas à la litanie des appels à la prétendue “désescalade”. En effet, la guerre contre les PalestinienNEs dure depuis 75 ans, et la gauche devrait se rappeler de la nécessaire solidarité avec les luttes de résistances contre l’oppression et l’occupation. (...) Nous soutenons l’exigence de sanctions internationales contre les crimes de guerre et d’apartheid d’Israël, celles-ci étant encore plus nécessaires aujourd’hui face à la violence et la haine de la classe dirigeante actuelle en Israël. Enfin nous rappelons que c’est bien l’absence de sanctions et plus généralement l’occupation, l’extension de la colonisation et l’apartheid, qui sont responsables de cette situation

Le NPA fait appel à cette gauche gouvernementale, qui a participé à tous les massacres coloniaux, y compris ceux des Palestiniens par la gauche travailliste en Israel ! La politique étrangère du NPA, c’est celle du Cartel des gauches qui dans les années 20 écrasa les Syriens et les Marocains, celle de Léon Blum qui après avoir soutenu la boucherie impérialiste en 1914 emprisonna en 1936 les Algériens anti-coloniaux. Sans parler du génocide de 1994 au Rwanda sous le pouvoir de Mitterrand et Védrine.

Le pacifisme cherche la protection de son impérialisme, au lieu de le combattre

Une forme de pacifisme bourgeois qui ne peut exister que dans les métropoles impérialistes comme la France et Israël est la protection proposée la bourgeoisie impérialiste à sa population : laissez nous massacrer les autres peuples, nous vous épargnerons. Mais cette politique déstabilise la domination d’un impérialisme qui subit une défaite militaire.

L’opération dite "Déluge d’Al-Aqsa" lancée samedi 7 octobre par le Hamas en est un exemple. La Tribune écrit :

« L’attaque a surpris tout le monde . Par son ampleur, sa violence et sa minutieuse préparation qui a vu des commandos des Brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas, franchir la frontière depuis Gaza par terre. , par mer et par air. Le renseignement israélien intérieur (Shin Beth) et extérieur (Mossad) n’a rien vu venir. »

Traduction : c’est un revers militaire, une défaite politique que subit cette base avancée de l’impérialisme US qu’est l’Etat d’Israel.

Les habitants d’Israël ne font que subir ce que fait subir leur armée quotidiennement aux Palestiniens : un peuple qui en opprime un autre ne peut être un peuple libre.

Cette défaite d’Israël est analogue à la défaite qu’a subi l’impérialisme français au Mali, Niger, pays dont l’armée française a été chassée par les populations et gouvernements locaux.

Les centaines de morts Israéliens annoncés sont un manquement au pacte implicite que les bourgeoisies impérialistes passent avec leur population : ne contestez pas notre tutelle politique, en échange, soyez heureux d’être des protégés de l’impérialisme pro-USA, comparez votre sort à celui que nous réservons aux populations des pays dominés.
La population française ne subit pas le même sort que celles d’Afrique ou d’Ukraine, même si la pauvreté s’étend en France.

Un des plus gros mensonges politiques des réformistes en France est donc de nier l’existence de l’impérialisme français, empêchant ainsi la classe ouvrière de le combattre. Le PS depuis 1914, le PC depuis 1935, sont ouvertement patriotes et défenseur du capitalisme français, donc de sa section impérialiste incarnée par les grands groupes industriels et financiers. Mais à l’extrême-gauche électoraliste (LO, les deux NPAs) on ne trouve aucune politique anti-impérialiste. L’astuce de N. Arthaud est de prétendre que "nous sommes tous des travailleurs", en France ou en Afrique ; nous aurions donc les mêmes intérêts. Cette extrême-gauche nie la situation différente des deux types de pays : les pays impérialistes oppresseurs, et les pays dominés par l’impérialisme. N. Arthaud sous entend donc : que les travailleurs de France luttent contre la bourgeoisie française, que les travailleurs maliens luttent contre la bourgeoise du Mali, et tout ira bien.

Pire, cette extrême-gauche devenue électoraliste, faute de dénoncer l’impérialisme français, se donne une dimension anti-impérialiste en dénonçant les impérialismes rivaux !

Alors qu’aucun des ces partis d’extrême-gauche n’a écrit noir sur blanc : troupes françaises hors du Niger ! Impérialisme français hors de Mayotte !, LO et le NPA dénoncent régulièrement la Russie, ennemi "officiel" des impérialismes occidentaux.

On lit par exemple dans le tract électoral en vue des élections européennes de 2024, d’un des deux NPAs :

Troupes russes, hors d’Ukraine ! Le NPA défendra le droit du peuple ukrainien à disposer de son sort, par la fraternisation entre les peuples ukrainiens et russes contre Poutine et son système.

Troupes françaises hors du Niger et de Mayotte ! n’est pas un slogan du NPA !

Ces appels du NPA, qu’on retrouve chez LO, à la fraternisation entre les soldats étrangers, sans jamais appeler les soldats français à fraterniser avec ceux du Mali, du Niger contre les généraux français et maliens , contre le Président Macron est un des poncifs du pacifisme bourgeois : appeler à toutes les révolutions dans les armée adverses, pas dans la notre.

Les socialistes patriotes comme Léon Blum qui en 1914 entrèrent au gouvernement saluaient toute rébellion de soldats dans l’armée allemande.

Conclusion

Contre les guerres impérialistes en Afrique, en Palestine, en Ukraine, la seule réponse est : dictature du prolétariat à Paris, Kiev, Moscou, Jérusalem et Gaza ! Pour le pouvoir des prolétaires contre les dictatures bourgeoises des Macron, Poutine, Zelenski, du Hamas ou de Netanyahou.

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