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Qu’a fait l’extrême gauche française de son temps de parole aux élections présidentielles ?

samedi 14 avril 2012, par Robert Paris

Qu’a fait l’extrême gauche française de son temps de parole aux élections présidentielles ?

Les campagnes présidentielles de l’extrême gauche en France, celles de Poutou et d’Arthaud, les candidats présentés par le NPA et Lutte Ouvrière, sont loin d’avoir donné du crédit aux idées révolutionnaires et elles ne risquaient pas de le faire car ces deux candidats d’extrême gauche ne le visaient nullement. Les deux ont développé des objectifs qui sont très loin de ceux du communisme révolutionnaire. Contrairement à ce qu’ils prétendent ou à ce que croient leurs militants, il ne ressort même pas de leur discours une vraie conscience de classe ni un langage proche des travailleurs. Poutou, qui se présente comme « ouvrier candidat » ce qui est sociologique contrairement à « candidat ouvrier » ce qui aurait été un drapeau de perspective sociale, n’a pas été plus ouvrier au sens de classe qu’Arthaud enseignante qui, elle, n’est nullement davantage un porte drapeau du communisme que Poutou qui n’y fait aucune référence. Aucun des deux n’avance réellement la nécessité de la révolution en France. Ils ne se permettent même pas de critiquer la direction des luttes ouvrières par les directions syndicales qui ont pourtant fait de belles démonstrations de leur capacité d’envoyer les luttes dans des voies de garage comme celle des retraites. Ces deux organisations ne se permettent même pas de développer l’idée qu’il faudrait que le prolétariat s’organise politiquement, mis à part dans leur petit groupe…

Parce que l’un comme l’autre essaient surtout de mettre en scène des objectifs réalistes (traduisez des revendications réformistes) au moment même où ce type d’objectifs devient totalement irréaliste vue la crise de la domination capitaliste sur le monde.

Sur deux points cruciaux, aucun des deux n’éclaire la lanterne des travailleurs : la crise du capitalisme et le rôle de l’Etat. Le simple fait de parler sans cesse de folie à propos de la crise en dit long, Le fait de souligner la politique des gouvernants, comme causes aggravantes ou fondamentales de la crise, sous-entend qu’avec d’autres politiques il n’en serait pas ainsi et donc qu’il est possible de faire autre chose sans sortir du cadre capitaliste. Bien des fois, les deux candidats ont un discours qui, volontairement, voudrait le faire croire.

Aucun des deux ne nous éclaire sur la nécessité de renverser l’Etat bourgeois et de le remplacer par le pouvoir aux travailleurs et aucun des deux ne nous explique en quoi l’incapacité de la classe dirigeante mondiale à sortir de la crise rend l’objectif de la révolution prolétarienne, menant au renversement des forces armées de la bourgeoisie, particulièrement actuel et urgent.

Si les deux organisations se démarquent de la « gauche » type PS, elles ne montrent nullement, ni l’une ni l’autre, que la question qui fait du PS un ennemi des travailleurs est sa participation à l’Etat impérialiste français, comme le PCF d’ailleurs ou les Verts.

En ne se démarquant que des politiciens et des limites des élections, elles n’éclairent nullement le rôle de l’Etat qui, lui, n’est nullement mis en place par ses élections : ni les généraux, ni les préfets, ni les commissaires ne sont élus !

Aucune n’exprime clairement que l’Etat bourgeois est notre adversaire mortel et que, dans la crise, il va se révéler un assassin des travailleurs comme ceux-ci ne l’ont plus vu en France depuis des décennies. En fait, sur aucun plan, ces groupes ne se donnent pour objectif de prévenir les travailleurs de ce qui les attend.

Aucun de ces partis ne donne une explication de la crise et les quelques bribes de phrases sur ce sujet, hormis le fait de parler sans cesse de folie, consistent à expliquer que c’est la politique des gouvernants qui est grave alors qu’objectivement c’est l’état du capitalisme qui est un coma aggravé, quelque soit justement cette politique des classes dirigeantes.

Ils considèrent qu’ils en ont assez dit lorsqu’ils ont affirmé que la Grèce nous montre l’avenir qui nous attend en France. Mais, même en Grèce, ce qui se passe n’est que le début qui consiste à « faire payer la crise aux travailleurs et aux milieux populaires » comme le dénoncent les deux groupes. Mais ce n’est pas fini… Ce n’est qu’un moyen de faire reculer les travailleurs en préparant le fascisme.

Non, si on laisse les capitalistes au pouvoir malgré l’effondrement du système, ce n’est pas seulement quelques sacrifices matériels que l’on va subir, c’est des dictatures, du fascisme et des guerres mondiales, de véritables horreurs à grande échelle pour la planète entière. Ce qui est très différent d’une période de vaches maigres suivi d’une reprise…

Il faut bien comprendre que, tant que les travailleurs croiront au mensonge d’un redémarrage futur du capitalisme, qu’ils estimeront ce système capable de rebondir et d’offrir à nouveau des emplois et des salaires, ils ne chercheront pas à compter sur leurs propres forces pour offrir une alternative sociale et politique proprement prolétarienne.

Les discours de Poutou et d’Athaud ont en commun de dénoncer les capitalistes et d’inciter les travailleurs à la lutte, sans compter sur les élections pour changer la société, mais ils n’expriment nullement la nécessité de renverser, à assez court terme, le système de domination par la révolution sociale en détruisant l’Etat bourgeois, son armée, sa police, sa justice, ses parlements autres organismes exécutifs régionaux.

Ils n’expriment jamais la nécessité pour les prolétaires de s’organiser en comités, les fameux soviets de la révolution russe sont complètement oubliés des deux groupes d’extrême gauche ! Or c’est cet acte politique qui exprime le caractère révolutionnaire potentiel du prolétariat.

Bien sûr, les deux groupes n’ont ni les moyens ni le rôle, même s’ils le voulaient, de susciter par leur discours la création de tels conseils ouvriers, mais ils pouvaient montrer ainsi la perspective politique et sociale des travailleurs dans la pire crise que le capitalisme ait connu, ils pouvaient donner ainsi une perspective politique et organisationnelle aux luttes sociales. Ils pouvaient réellement lever le drapeau du communisme et du prolétariat. Ils s’en sont bien gardé. Cela ne nous étonne pas. Cela fait un bon moment qu’ils affirment avoir d’autres stratégies de construction du parti du prolétariat qui ne passent pas par la défense directe des points de vue soviétiques révolutionnaires d’octobre 1917.

Bien sûr, si ces militants nous lisent, ils trouveront ces jugements parfaitement injustes et même mensongers, car ils estiment défendre le point de vue révolutionnaire autant, selon eux, qu’il peut l’être dans un cadre électoral et dans une période où la révolution sociale n’est pas mise à l’ordre du jour par l’état des luttes.

Nous connaissons bien leur réponse : Ils diront que nous sommes des gauchistes et que nous tenons un discours qui ne correspond qu’à nos désirs et que nous sommes bien gentils, groupusculaires comme nous le sommes, de donner des leçons aux grands groupes d’extrême gauche français qui ont un crédit important dans la fraction militante des travailleurs.

Comme si le fait d’avoir un groupe un peu conséquent était la preuve d’une politique juste. Donc Marx, Lénine et Trostky avaient tort quand il étaient isolés ! Et aussi les groupes d’extrême gauche qui, dans le monde, avaient le plus réussi, comme les morénistes de la LIT en Amérique latine ou le SWP en Angleterre, seraient plus dans le vrai que LO et le NPA, parce qu’ils ont eu du monde ? Non, le critère d’une politique juste n’est pas le succès d’un petit groupe d’extrême gauche mais la valeur de son appréciation de la situation (qui commence par l’analyse de la situation de la classe dirigeante et pas par celle des exploités) et d’où découlent les nécessités politiques de l’heure pour le prolétariat, ainsi que le courage politique d’y faire face et de le défendre publiquement, quelle que soit la taille du groupe.

Mais ce que nous reprochons à ces groupes n’est ni leur succès relatif ni leur insuccès relatif (par exemple électoral). Ce que nous critiquons, c’est qu’ils ne se guident pas sur les nécessités objectives qui sont, elles, déterminées par l’état de la lutte… que mène la bourgeoisie mondiale. Or, cette lutte est devenue très rapidement une lutte à mort et ces groupes continuent à faire comme si la lutte syndicale classique était encore à l’ordre du jour.

La moindre des choses pour des groupes révolutionnaires conséquents, qui ne se guideraient pas sur un opportunisme politique cherchant à tout prix un succès organisationnel, aurait été de prévenir les travailleurs que le caractère du combat a changé. Il ne s’agit plus seulement de mettre en avant des revendications nécessaires aux travailleurs sur les terrain de l’emploi, des salaires, du logement, de l’éducation ou de l’énergie, mais de mettre en avant la capacité du prolétariat à démolir un ordre social qui va détruire l’ensemble de la société.

Bien sûr, l’affiche de Poutou titre « nos vies valent plus que leurs profits », mais cela ne signifie nullement que l’on doit orienter les luttes vers la sortie du système contrairement à ce que nous proposent les directions syndicales, ce qui n’est nullement la tonalité des discours de Poutou, de ses tracts et encore moins de son premier clip de campagne.

On peut être parfaitement réformistes et proposer de prendre un peu sur les profits. Le problème n’est pas de décréter que nos vies valent plus… à nos yeux que leurs profits à leurs yeux. Surtout que ce n’est pas vrai. Aux yeux des capitalistes, garder le pouvoir vaut de faire subir des horreurs fascistes et guerrières à toute la planète. Pour le moment, les prolétaires n’estiment nullement que la défense de leurs vies et de celles de leurs familles et de leurs enfants soient en jeu, ce qu’il faudrait d’abord expliquer. Et ensuite, montrer qu’une lutte à mort se prépare dans laquelle il ne s’agira pas seulement de payer plus ou moins, mais de détruire définitivement l’adversaire ou d’être détruits par lui….

Prenons l’exemple du nucléaire que Poutou met en vant dans son premier clip de campagne. Nous explique-t-il qu’en conservant le capitalisme on est amenés à être tués par lui, y compris sous forme de maladies massives dues aux conséquences du nucléaire ? Pas du tout ! Il nous explique, de manière parfaitement réformiste, qu’il a tout calculé et que le capitalisme peut parfaitement, sans sacrifice, organiser tranquillement la sortie du nucléaire, que l’EDF peut organiser cela sans difficulté et qu’on peut se donner cet objectif dans le cadre du système et sans révolution. Et le pire, c’est que cela est faux : là où le grand capital s’est massivement investi dans le nucléaire, il est bien incapable en pleine crise mondiale de se reconvertir sans grande difficulté à moins de sortir du système.

Et si Poutou voulait qu’on en conclue qu’il fallait sortir du système dans lequel nos vies valent moins que leurs profits, pourquoi dire qu’il a chiffré tout cela et que ce n’est nullement difficile de mener une telle politique pour les entreprises capitalistes ?

On peut noter :

 Une seule phrase dans le texte programme électoral du NPA pour dénoncer la campagne liée aux crimes de Toulouse sur 32 pages de texte !

 Une impression selon laquelle on pourrait « sortir de la crise » par quelques mesures économiques et sociales

 Au maximum, le NPA prône des grèves avec des assemblées générales, pas des soviets ni des révolution sociales. Pas la révolution mais seulement la grève générale : « Il est clair que pour mettre en place les mesures que nous défendons, il faudra une mobilisation d’ampleur, comme en 36 ou en 68... comme au moment des retraites mais en allant jusqu’au bout, jusqu’à une grève générale. »

Le programme électoral de Poutou et du NPA (extraits)

(Les titres sont de Matière et révolution)

La crise, quelle crise ?

La crise est le produit d’une situation folle. Alors que l’économie entrait en récession, les capitalistes ont fait le choix de maintenir à tout prix leurs profits en décidant de licencier et de maintenir des salaires bas, de prêter massivement aux populations et aux états à des taux usuriers. Au lieu d’investir cet argent, ils ont préféré le placer dans la finance. Le résultat était inévitable : les populations et les pays les moins puissants ne peuvent plus payer, l’argent investi dans la finance a perdu sa valeur puisqu’il ne correspondait à rien, et l’économie s’effondre.
Les capitalistes et les gouvernements ont accéléré la crise par des mesures antisociales. (…) L’objectif pour les capitalistes est d’utiliser la récession pour décupler l’exploitation, en espérant que cela relancera les profits. (…)

Alors, oui, nous pensons qu’il y a de l’argent pour sortir de la crise, qu’il y a des richesses pour organiser l’économie et le monde autrement. C’est le sens de la campagne de Philippe Poutou.

Les capitalistes et les gouvernements ont accéléré la crise par des mesures antisociales. (…)

La crise du système capitaliste est globale : crises bancaire et financière, dette, récession et austérité provoquent licenciements, chômage et insécurité sociale ; crise alimentaire, guerres et pillages impérialistes ; catastrophes nucléaires, changement climatique, crise énergétique, pollution… Toutes ces crises se combinent et s’aggravent mutuellement. (…)

C’est le capitalisme qui est en crise. La crise actuelle est le résultat de l’essoufflement du système. La concurrence entre les grandes puissances et avec les pays dits émergents a fini par aboutir une situation absurde mais classique : les capitalistes produisent beaucoup trop dans les secteurs-clés alors que des millions de personnes sont dans le besoin. La seule solution pour les possédants est de présenter la facture aux peuples. Elle est financière, sociale et écologique car la recherche du profit impacte tous les aspects de nos vies. (…)

A bas Sarkozy ?


Se débarrasser de Sarkozy est une nécessité absolue quand on voit sa politique. Mais le pire est encore à venir ! Son choix est d’imposer l’austérité comme seul débat et d’être le plus radical sur ce terrain. Il répond surtout aux besoins des classes dominantes : leur seule option est d’imposer une défaite à la classe ouvrière de l’ampleur de celle qu’avait imposée Thatcher en Grande-Bretagne.
Pour tenter de démontrer qu’il n’y a pas d’autre politique possible, il brandit l’épouvantail de la Grèce et ressasse le message suivant : si nous ne voulons pas subir le même sort, nous devrions tout accepter.

La plupart des candidats donnent des garanties aux banques et au patronat de faire payer les classes populaires.
Le principal outil idéologique pour vendre ce discours est de faire croire que les grands patrons et banquiers auraient les mêmes intérêts que les travailleurs.
C’est à cela que servent les discours sur le « protectionnisme » ou le « produisons et consommons français ». C’est aussi à cela que sert le déluge raciste autour du drame de la fusillade de Toulouse.
Ce protectionnisme ne protège que les possédants et en rien les populations. Il instille le poison violent de la guerre commerciale et du nationalisme, qui visent à faire de « l’étranger » le responsable de tous les maux, qui divisent celles et ceux qui devraient être uniEs. Oui, il faut se protéger, mais se protéger des patrons, des financiers, des capitalistes.

Philippe Poutou et le NPA défendent donc des mesures d’urgence face à la crise économique, sociale et écologique.
Des mesures pour changer radicalement nos conditions d’existence.
Ce sont aussi des mots d’ordre pour les mobilisations sociales, les grèves et assemblées générales. (…)

Notre combat ?

Nous luttons pour un gouvernement des travailleurs et de la population qui n’hésitera pas à s’en prendre aux intérêts des capitalistes pour augmenter les salaires, créer des emplois et défendre les services publics, annuler la dette publique illégitime et s’emparer des banques.
Une telle transformation ne pourra pas être menée dans le cadre des institutions actuelles. Un gouvernement des travailleurs ne peut voir le jour que s’il y a de fortes mobilisations, et si les travailleurs, les jeunes se mobilisent et s’organisent : un gouvernement ne défendra nos intérêts que s’il s’appuie sur les travailleurs mobilisés eux-mêmes, sinon il ne pourra rien faire ou, pire, il nous trahirait comme l’a fait la gauche traditionnelle par le passé.
Il est clair que pour mettre en place les mesures que nous défendons, il faudra une mobilisation d’ampleur, comme en 36 ou en 68... comme au moment des retraites mais en allant jusqu’au bout, jusqu’à une grève générale. Tous nos droits, politiques ou sociaux, ont été gagnés lors de grandes mobilisations ou de révolutions : le droit de vote, les congés payés, la Sécu...

Des revendications simplement vitales pour le monde du travail comme l’augmentation de 300 euros de tous les revenus, le retour aux 37,5 annuités de cotisation ou l’interdiction des licenciements, ne pourront être arrachées que par une lutte d’ensemble.
Mais une grève générale, ça ne tombe pas du ciel. Il faut la préparer, en commençant par fédérer les luttes actuelles. (…)

Quelle organisation ?

Il nous faut un outil qui nous permette de comprendre le fonctionnement de la société, un outil qui nous permette de résister à l’idéologie dominante, de nous forger nos propres convictions, un outil qui nous permette de lutter ensemble pour défendre les intérêts de la très large majorité des habitantEs de la planète. Pour nous le NPA est l’ébauche de cet outil.
Aujourd’hui face aux réformes de Sarkozy et de son gouvernement, nous n’avons pas été assez forts pour gagner. Mais des victoires partielles ont pu être obtenues localement, contre des expulsions, contre des licenciements, pour des augmentations de salaires, contre la fermeture d’hôpitaux ou de centre IVG. Face à la droite, il sera toujours nécessaire de lutter. Dégager Sarkozy et sa bande, c’est le « minimum syndical ». Si Hollande gagne les élections, il ne faudra pas compter sur le PS et ses alliés pour défendre les intérêts de la majorité de la population. Encore une fois, nous ne devrons compter que sur nos propres forces pour imposer l’abrogation des réformes antisociales de la droite ou pour imposer de nouveaux acquis sociaux.

Le NPA contribue donc à semer de multiples illusions selon lesquelles ce qui va mal est dû à la personne de Sarkozy, qu’il est possible de changer des choses fondamentales sans révolution et que les appareils syndicaux sont nos amis....

Voilà pour le NPA. Passons à Arthaud de Lutte Ouvrière

Il est remarquable que Lutte Ouvrière qui, comme son nom l’indique, passe son temps au long de tracts et d’éditoriaux, à appeler à la lutte des travailleurs, n’y trouve pas une ligne pour nous dire pourquoi les luttes précédentes ont échoué et comment éviter d’être trahis à l’avenir par les mêmes appareils syndicaux !!!

Les patrons nous sucent le sang et il va falloir lutter est le leitmotiv de LO avec en plus que ce n’est pas l’homme de l’Elysée qui changera les choses.

Certes mais ce n’est pas tout.

Pourquoi la crise ? Que veut la classe capitaliste ? De quel moyen dispose-t-elle encore pour nous l’imposer ? Quels sont nos forces et nos faiblesses, nous le prolétariat pour proposer un autre avenir ? C’est quoi le communisme dont Arthaud se drape ? Après toute une campagne axée soi-disant sur le communisme, on n’en sait pas plus sur la version Lo du communisme qu’avant ! Ni sur les moyens pour les travailleurs de s’organiser en masse, en soviets, condition sine qua non de la dictature du prolétariat.

LO écrit : Les travailleurs ne pourront arrêter les coups redoublés qui les attendent après l’élection qu’en exerçant une contre-pression avec leurs propres armes, qu’en se servant de leur nombre et de leur capacité d’arrêter la production.

Contre-pression ou nouveau pouvoir ? Et même si c’est seulement contre-pression avec quels appareils d’organisation ? Les syndicats ?

Le mot syndicats ne vient pas aisément sous la plume de LO et pourtant telle est la clef de tous les échecs passés des luttes !!!!

LO écrit : Lorsque la lutte aura commencé, il faudra que les travailleurs se retrouvent sur des objectifs qui permettent de changer réellement le rapport de forces avec la classe capitaliste et le gouvernement, quel qu’il soit. C’est pour populariser ces objectifs que Lutte Ouvrière présente dans cette élection la candidature de Nathalie Arthaud.

Et Lo popularise des objectifs purement économiques en oubliant de les relier à l’idée d’un pouvoir politique des travailleurs dont les comités de travailleurs sont l’embryon.

Eh oui, LO n’a plus rien de soviétique au sens premier du mot, c’est-à-dire des défenseurs d’un pouvoir des conseils ouvriers !

Arthaud qui parle sans cesse de communisme se garde bien d’employer le mot conseils ouvriers qui sonnerait sans doute désagréablement aux oreilles des appareils syndicaux....

Et finalement les mots d’ordre si radicaux de LO qu’elle popularise ne le sont pas tant que cela : il s’agit seulement d’être informés à l’avance ... des mauvais coups !

La crise et son facteur déclenchant, la spéculation, montrent clairement que ceux qui dirigent l’économie sont totalement irresponsables à l’égard de la société. On ne peut pas leur laisser sans contrôle la direction des entreprises et de l’économie. Ils dissimulent leurs gaspillages, leurs spéculations, leur parasitisme, derrière le secret des affaires. Il faut supprimer toutes les lois qui protègent ce secret. Il faut que les travailleurs et la population concernée puissent contrôler les comptes des entreprises et être informés des plans préparés par les conseils d’administration, pour pouvoir réagir lorsque ces plans vont contre les intérêts de la société.

Voilà la politique que représente Nathalie Arthaud dans cette élection. Elle représente la continuité d’une politique communiste.

Continuité communiste mais continuité avec qui, avec le parti communiste ? Pardon stalinien devenu en plus social démocrate et ayant participé au gouvernement bourgeois au point de signer du nom de Buffet le rapport Quilès selon lequel l’impérialisme français est blanc dans le génocide rwandais...

LO a raison d’écrire : Les travailleurs n’ont pas à espérer que le changement à la tête de l’État les protège en quoi que ce soit face à la crise et contre l’avidité du patronat.

Par contre, LO n’écrit rien pour nous expliquer ce qu’est cet Etat et comment il ne dépend en rien des élections mais aussi comment les travailleurs devront détruire cette armée, cette police, cette justice...

Quant à la crise, pas une ligne ne nous explique vraiment d’où elle vient ni en quoi et pourquoi elle est durable ou peu durable et ce qu’il faut en attendre...

Donc le geste conscient qui consisterait à voter Arthaud ne sert à rien !

La suite...

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