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Discussion sur un éditorial de l’organisation française Lutte Ouvrière concernant la montée de l’extrême droite

vendredi 28 février 2014, par Robert Paris

Discussion sur un éditorial de l’organisation française Lutte Ouvrière concernant la montée de l’extrême droite

Cet éditorial qui s’intitule « Contre la montée réactionnaire, la classe ouvrière doit se faire entendre » devrait avoir tout notre soutien puisqu’il dénonce les idées d’extrême droite, leur dangerosité, la responsabilité également de la droite et de la gauche et d’autant plus que cet éditorial fait le lien avec la lutte des classes et met l’accent sur le rôle indispensable de la classe ouvrière et qu’il souligne que l’on ne peut pas compter dans ce combat sur le gouvernement de gauche.

Editorial des bulletins d’entreprise de Lutte ouvrière du 03/02/2014 - Contre la montée réactionnaire, la classe ouvrière doit se faire entendre

Je dis « devrait avoir notre soutien » mais cet éditorial ne doit surtout pas avoir notre soutien parce qu’il évacue toutes les questions clefs de la situation et de sa dangerosité à l’extrême droite.

Qu’attendons-nous d’un éditorial des révolutionnaires sur l’extrême droite, quelles explications les travailleurs conscients peuvent-ils en attendre des révolutionnaires communistes ?

Eh bien, effectivement un lien avec la lutte des classes, et pas seulement un lien avec le niveau des mouvements de la classe ouvrière. Car la lutte des classes, c’est d’abord la question des problèmes objectivement posés à la classe dirigeante, la classe capitaliste, par la situation du moment : sa crise historique.

C’est à cela qu’est d’abord reliée la montée d’extrême droite.

Ce n’est pas d’abord à la classe ouvrière qu’ont été liées les montées de l’extrême droite du passé mais d’abord avec la grande et la petite bourgeoisie, à leur situation de crise.

L’éditorial de Lutte Ouvrière ne relie cette montée qu’avec la situation de la classe ouvrière, le chômage et la misère qui la frappent, la baisse des luttes qui en découle.

A l’inverse, toute politique révolutionnaire devrait toujours démarrer par la situation objective : celle des classes dirigeantes et, en conséquence, la politique que ces classes dirigeantes se proposent pour faire face à la situation.

Le seul point qui est relevé dans cet éditorial sur la situation objective porte sur les conséquences sociales de la crise économique mais nullement sur l’importance et la signification de cette crise : les capitalistes sont-ils capables ou non de sortir de cette crise, y a-t-il une sortie de crise, et sinon pourquoi ? Jamais, et pas seulement dans cet éditorial, Lutte Ouvrière ne se hasarde à répondre à de telles questions.
Ne diagnostiquant nullement une crise particulière, Lutte Ouvrière ne voit pas d’autre raison d’affirmer que la situation amènerait une volonté nouvelle des classes dirigeantes de changer radicalement leur politique dans un pays comme la France, politique fondée en période prospère sur un développement des classes moyennes et la formation d’une couche importante de la classe ouvrière pouvant accéder à une situation économique stable et sure, avec comme conséquence politique et sociale, une stabilité du soutien populaire au système.

Tout cela est en train de se terminer. Non pas que les idées d’extrême droite progressent mais parce que la lutte des classes s’exacerbe. Cela ne signifie pas que les patrons, en difficulté économique, soient contraints de réduire la part des travailleurs. Ce n’est pas en tout cas le point essentiel.

L’essentiel, et que l’on ne trouvera en aucune manière dans cet éditorial, c’est que les classes dirigeantes constatent que l’économie capitaliste ne s’en sortira pas et savent donc qu’il va être vital pour elles de mobiliser les classes moyennes et la jeunesse contre les travailleurs.
Elles s’y préparent en tentant de présenter les travailleurs comme des assistés du gouvernement de gauche en France… Elles montent les travailleurs français contre les travailleurs étrangers, les Chrétiens et les Juifs contre les Musulmans, etc…

Ce n’est pas des idées d’extrême droite qui montent mais la déstabilisation de la société bourgeoise sous les coups de l’effondrement économique et social qui plonge la petite bourgeoisie et les couches sociales populaires qu’elle influence dans l’affolement et la violence causés par la peur du déclassement, par la haine de ceux qu’elle estime les responsables de sa chute : pays étrangers, travailleurs étrangers, pauvres qui profiteraient de l’Etat ou fonctionnaires.

L’expression « petite bourgeoisie » ne fait même pas partie des raisonnements de l’éditorial de Lutte Ouvrière qui explique la montée d’extrême droite sans même mentionner l’excitation et la peur de ces couches moyennes non seulement en France mais partout dans le monde, déstabilisation exploitée par les classes dirigeantes pour faire peur au prolétariat.

Pourtant ces couches moyennes ne sont pas d’avance gagnées à la grande bourgeoisie et au fascisme, loin de là. Pour peu que la classe ouvrière se préoccupe d’autre chose que de revendications ouvrières mais développe des perspectives sociales pour toute la société, elle peut tout à fait prendre la tête de ces couches quand elles se révoltent comme cela a été le cas en Tunisie ou en Egypte. On ne trouvera pas ce type de considérations dans les éditoriaux de Lutte Ouvrière, pas plus celui sur les « idées » d’extrême droite que dans d’autres.

Le rôle social et politique de la classe ouvrière pour sortir de l’enfermement capitaliste, en entraînant dans son sillage la jeunesse et les couches moyennes, n’est pas un des axes de Lutte Ouvrière, pas plus que des syndicats que ce groupe politique d’extrême gauche cultive assidûment.

Revenons un instant sur ce que LO appelle « l’absence de luttes qui laisse libre cours à bon nombre d’idées réactionnaires » de la classe ouvrière et que cette organisation justifie par « la montée du chômage et de la pauvreté avec la mise en concurrence des travailleurs et le repli sur soi qui s’ensuit ».

On relèvera que LO prétendait que la mobilisation des retraites était un sommet des luttes et que maintenant cette organisation prétend que les luttes sont absentes.

Entre le deux, il y a une passerelle que LO ne franchit pas : la stratégie syndicale dans la mobilisation des retraites était en fait démobilisatrice alors que LO prétendait le contraire.

Les travailleurs ne luttent pas assez, le discours est classique parmi les militants syndicalistes et on voit d’où LO tire son discours…

C’est la classe ouvrière qui est cause des reculs de la société, voilà le bilan pour LO !!

Certes, LO traite de gauchisme les groupes qui critiquent trop les politiques syndicales mais le véritable gauchisme au sens de Lénine consiste à rejeter toute la petite bourgeoisie comme un bloc réactionnaire comme l’ont fait les syndicats CGT ou CFDT, le PS, le PCF et le Front de gauche lors de la mobilisation des bonnets rouges de Bretagne où c’est la petite bourgeoisie des patrons des petites entreprises qui avait pris la direction des couches populaires contre le gouvernement de gauche.

La lutte des classes, ce n’est pas seulement la grève dans son entreprise. Ce qui manque aujourd’hui à la classe ouvrière, ce n’est pas seulement le nombre de grèves et de grévistes, c’est la conscience des enjeux de la situation, les politiques possibles dans ces conditions pour la bourgeoisie, les moyens pour la classe ouvrière d’y faire face, moyens en termes de perspective, de programme, d’organisation de masse (comités)… Rien de tout cela dans la politique de LO.

Que dit donc cet éditorial de LO s’il ne dit rien de tout cela ?

Il se place non sur le terrain des classes mais sur celui des idées…

L’organisation Lutte Ouvrière pointe qu’ « un tas d’idées réactionnaires refont surface ». Le terme « idées réactionnaires » revient plusieurs fois dans le texte : « Leurs idées représentent un danger » nous dit LO.

L’explication de « la montée d’idées réactionnaires » est donnée dans la deuxième colonne du texte : « L’absence de luttes laisse libre cours à un bon nombre d’idées réactionnaires. » LO parle en l’occurrence des luttes ouvrières que cette organisation estime ainsi « absentes », nous y reviendrons.

Cela fait assez matérialiste : ce sont les luttes qui déterminent le niveau des idées d’une société, peut-on penser avoir lu.

Mais un véritable matérialisme marxiste n’affirmerait-il pas que l’opinion est formée d’abord et avant tout par la classe dirigeante et pas par les luttes de la classe ouvrière.

Et LO rajoute : « Inversement, la vitalité et l’intensité des mobilisations ouvrières font reculer jusqu’aux préjugés les plus tenaces. » Et LO rappelle mai 68 avec « un bouillonnement progressiste sur le plan des idées et des valeurs. ».

Donc à ces « idées réactionnaires », la lutte va opposer des « idées progressistes ».

La perspective développée est « progressiste », traduisez réformiste.

On lit ainsi : « Si l’on veut que la société aille de nouveau de l’avant, le monde du travail doit se manifester, sur son terrain, celui de l’émancipation sociale. »

Il serait sans doute nécessaire que LO développe ce qu’elle entend par un monde du travail qui se manifeste sur le terrain de l’émancipation sociale. Mais elle s’en tient à cette phrase. Y a-t-il là une critique cachée de la manière dont le monde du travail se manifeste, de la politique des centrales syndicales en somme. Le lecteur ne le saura pas. Est-ce que par émancipation sociale, LO entend ici suppression du capitalisme ? Est-ce que LO estime que la crise actuelle signifie que le capitalisme vient d’atteindre ses limites et ne pourra plus que faire reculer la civilisation humaine ? LO ne le dira ni dans ce texte ni ailleurs…

Pourquoi ne pas insister d’abord sur la nécessité pour la classe dirigeante de monter non pas les idées mais les couches petites bourgeoises (y compris au sein du prolétariat et de la jeunesse) contre la classe ouvrière, les étrangers, les couches pauvres de la société…

Pourquoi ne pas montrer que s’il y a une nouvelle montée, et pas qu’en France, c’est qu’il y a une nouvelle situation dans laquelle les classes dirigeantes savent qu’une lutte au couteau s’engage : ou le prolétariat ou la bourgeoisie. Le premier problème dans la situation n’est-il pas que les travailleurs n’ont nullement spontanément conscience de cet enjeu ? LO n’en dit pas mot…

La grande bourgeoisie et la petite bourgeoisie ont été favorables durant de nombreuses décennies au statu quo entre le prolétariat et la bourgeoisie, statu quo qui a été le fondement de la « démocratie bourgeoise ». La grande bourgeoisie se prépare à s’en retirer car elle sait que les palliatifs financiers des banques centrales ne peuvent sauver le capitalisme : on ne s’élève pas en se tirant par les cheveux. La petite bourgeoisie, apeurée des lendemains où sa petite supériorité, sa petite indépendance, son petit commerce, sa petite entreprise, ses petites études, ses petites rentes et actions vont s’effondrer. De ces considérations qui sont la base de l’état actuel de la lutte des classes, pas un mot toujours dans cet éditorial.

Ce n’est pas parce que les travailleurs mèneraient des luttes grévistes que la bourgeoisie aurait moins besoin de développer des courants réactionnaires, au contraire même.

L’équation défendue par LO : grandes luttes ouvrières = idées réactionnaires en recul n’est pas spécialement vérifiée par l’Histoire. Le fascisme italien a suivi de grandes luttes ouvrières. Le développement des corps francs fascistes allemands de 1918 se fait dans le cadre d’une montée ouvrière révolutionnaire. Le vichysme s’est développée dans la France qui sortait de la grève générale de 1936.

Le niveau des luttes ouvrières est un critère très mal choisi.

Les idées réactionnaires se développent dans les masses quand la société bourgeoise est en faillite… Le prolétariat ne peut pas empêcher les idées réactionnaires de se développer. Il peut développer en face ses perspectives propres.

D’abord il faut qu’il ait conscience que les couches petites bourgeoisies dans lesquelles ces « idées » réactionnaires se développent n’ont par elles-mêmes aucune perspective à offrir à la société, qu’elles ne représentent pas une véritable force historique, qu’elles ne peuvent, si elles interviennent qu’agir pour tenter de sauver les capitalistes et les banquiers, les mêmes qui ruinent en ce moment la petite bourgeoisie.

Si le monde bourgeois s’écroule, ce n’est pas la pette bourgeoisie qui va le sauver, même si elle croit le faire pour se sauver. Ce n’est pas non plus des luttes grévistes qui vont faire repartir le monde capitaliste vers l’avant comme le suggère l’éditorial réformiste de Lutte Ouvrière… Au bout de sept ans, depuis la crise de 2007, le monde capitaliste complètement mobilisé pour retarder l’effondrement, n’a pu qu’aggraver le fondement même de celui-ci : l’immense masse de capitaux privés qui dépasse largement les possibilités de capitalisation dans l’industrie et le commerce et qui ponctionne toute activité économique, au point que, pour payer les possesseurs de capitaux financiers, il faut mobiliser tous les moyens des banques centrales du monde et sans y parvenir tout à fait !

Si LO ne voit pas que le capitalisme a atteint ses limites, ce n’est pas une limite intellectuelle qui bloque cette organisation. C’est qu’un tel discours n’est pas acceptable dans les milieux de la bureaucratie syndicale, même à sa base.

LO pose la question « si on veut que la société aille de nouveau de l’avant », mais qu’entend-elle par là ? Elle allait « de l’avant » jusqu’en 2007 ? Ou bien elle allait de l’avant en Octobre 1917 ?

L’idée que l’on va en marche arrière n’est certainement pas fausse en soi. Mais encore faut-il clarifier de quoi on parle dans les « thèses du recul ». LO a de longue date développé de telles thèses qui mixtent le recul de la conscience et de l’organisation ouvrière, le recul de l’URSS et du stalinisme, le recul des « idées progressistes, le recul de la société bourgeoise, et autres reculs des intellectuels de la petite bourgeoisie, sans qu’on distingue le moins du monde le lien entre tous ces reculs ni les périodes que cela décrit.

Il n’y a pas dans le monde capitaliste une avancée générale ni un recul général. Les avancées de la vie des populations des pays impérialistes se sont payés de lourds reculs pour les peuples colonisés comme pour les populations des métropoles impérialistes (fascisme, guerre mondiale, dictature). La croyance que le progrès économique entraîne le progrès social et politique est un leitmotiv du réformisme politique et syndical. Il n’y a pas non plus de lien direct entre le niveau des luttes et le niveau de conscience de la classe ouvrière. Au plus haut niveau des luttes menées par la classe ouvrière, quand celle-ci devrait se poser des tâches révolutionnaires, il est tout à fait possible qu’elle soit toujours attachée derrière le réformisme politique et syndical, comme on l’a constaté par exemple en juin 1936 en France.

Une organisation révolutionnaire digne de ce nom doit avoir à cœur de développer non les luttes seulement mais la conscience de la situation objective d’abord.

Rien n’est fait en ce sens par l’extrême gauche officielle française (LO, NPA, POI) !

Voici comment nous avons analysé cette "montée de l’extrême droite" :

1er texte

2ème texte

3ème texte

4ème texte

Rappelons la conclusion de notre éditorial des bulletins d’entreprise :

Le pire de tout serait d’être fasciné par une montée des idées d’extrême droite… Ceux qui se polarisent sur la vague d’opinions publiques fascistes, et proposent d’y résister en appelant au retour à des valeurs de modération républicaines et démocratiques, ne nous aident pas à combattre la situation réelle. Ce n’est pas l’opinion petite bourgeoise nationaliste ou raciste, surexcitée, affolée par sa peur des conséquences de la crise du système, même si elle influence des franges du prolétariat, qui fait la loi. La racine du mal n’est pas l’opinion mais l’effondrement du capitalisme. La petite bourgeoisie n’a aucune perspective propre à offrir et ne peut sortir du système. Même le fascisme ne parvient au pouvoir que par décision de la classe capitaliste et non du fait d’une montée d’un quelconque opinion publique. Ce n’est pas un choix d’opinion qui amène la grande bourgeoisie à choisir le fascisme, c’est un choix de classe. Certes, si la petite bourgeoisie abandonne son choix traditionnel de l’ordre pour devenir violente et agressive, c’est à cause de la crise du système qui ne lui offre plus la vie dont elle bénéficiait mais ce n’est pas pour cela que la petite bourgeoisie devient capable de diriger la société. Seules la bourgeoisie et le prolétariat le sont. Et c’est la lutte des classes qui est l’issue de la crise.

Ce qui déterminera l’avenir, c’est qui l’emportera de la bourgeoisie et du prolétariat. Pas qui l’emportera entre les Français et les autres, les Européens et les autres, les Occidentaux et les autres, ni les Chrétiens, les Musulmans et les Juifs…

Et, pour que le prolétariat l’emporte, ce qui comptera, c’est qu’il soit capable non seulement de se battre pour ses intérêts de classe, et pas chacun pour sa corporation et sa boite, mais, plus encore, qu’il soit capable de se battre pour une perspective pour toute la société, petite bourgeoisie et jeunesse comprises, perspective qui sorte le monde de la domination des possesseurs de capitaux. Et, pour cela, il importe que le prolétariat échappe aux griffes des réformistes politiques et syndicaux, tous ceux qui lui présentent le Titanic du capitalisme comme si c’était une bouée de sauvetage !

Messages

  • Au passage, notons qu’on commente dans cet éditorial la montée des idées d’extrême droite mais pas celle de groupes militants d’extrême droite et de leurs exactions ou violences…

  • Faire entendre la voix du monde du travail, dit l’éditorial de LO, et ce n’est pas nous, « Voix des Travailleurs, qui dirons le contraire. Mais cela reste dans le vague. De qui faut-il se faire entendre ? Des patrons et de l’Etat comme le prétendent les dirigeants syndicaux ? Ne faut-il pas d’abord que la classe ouvrière se fasse entendre d’elle-même dans des comités, des assemblées, des élections de délégués non soumises au système patronal de délégation ? Ne faut-il pas que cette voix ouvrière soit porteuse d’une perspective claire, clairement distincte de celle réformiste du capitalisme ? Ne faut-il pas qu’elle s’adresse à la jeunesse, aux petits paysans, aux petits commerçants, aux petits artisans, aux petits pêcheurs, aux petits épargnants, aux étudiants et leur tienne un discours clair sur l’absence d’avenir avec le capitalisme ? L’extrême gauche est trop proche de la conception terre à terre des militants syndicalistes selon lesquels « on n’en est pas là » pour être, en avant-garde, cette voix des travailleurs.

  • Arthaud déclare que les élections européennes sont « utiles pour dire la colère des travailleurs contre le gouvernement ». Pas contre les patrons ? Bizarre ! Mais est-ce qu’on demande aux travailleurs de voter en tant que travailleurs ? Pas même Arthaud puisqu’elle leur demande de voter contre le gouvernement, pas contre les patrons !

    En tout cas, la tromperie électorale pseudo-démocratique de la bourgeoisie, Lutte Ouvrière la trouve utile aux travailleurs !

  • Arlette Laguiller sur les voix "ouvrières" de Le Pen aux européennes :

    "on a connu ça avec Hitler dans les années 1930. La montée de l’hitlérisme en Allemagne a reposé sur une thématique à la fois contre les juifs, et en même temps en faisant toute une démagogie pour dire qu’ils sont ’social’ et qu’ils feront des choses pour les travailleurs. On a vu ce que ça a donné, on a vu la montée vers la guerre."

    Comme si c’étaient les voix de Hitler dans la classe ouvrière qui avaient fait le fascisme et la guerre et pas les choix des capitalistes et des banquiers !!!!

  • L’éditorial de lutte ouvrière écrit cette semaine :

    « Cela donne aussi une idée de la force que nous représenterons lorsque tous les contingents de salariés entreront en lutte ensemble, avec la conscience que, par-delà nos secteurs d’activité, nous subissons la même offensive et que nous avons les mêmes exigences à défendre. »

    La phrase est au futur, sans donner de date, sans proposer une perspective, ni pour demain, ni pour la semaine prochaine. Lutte ouvrière nous a habitués à rêver au futur, sans jamais indiquer ce qu’il est nécessaire de faire aujourd’hui, demain, et encore moins de proposer un plan de bataille pour les militants qui construisent une grève.

    De même que la religion chrétienne promet un paradis après la mort, Lutte ouvrière nous promet un combat commun pour beaucoup plus tard.

    Pour Lutte Ouvrière, il s’agit de reporter au futur le jour où les travailleurs pourront se bagarrer ensemble ! Pas de perspective de coordonner ou de joindre les intermittents et les cheminots dans cet éditorial.

    Rien n’est dit à BFM : pas d’appel aux travailleurs de rejoindre les AG de cheminots pour aider, soutenir, et critiquer la duplicité des directions syndicales !

    Quelques questions en fin d’éditorial font semblant d’être critiques vis-à-vis des directions syndicales :

    « Sont-elles traversées par des divisions qui pourraient les conduire à négocier des arrangements contre la poursuite de la grève ? »

    Non, les directions sont du côté du gouvernement et de la bourgeoisie. La bureaucratie syndicale tient un double discours : depuis le 14 juin au moins, LePaon, secrétaire général de la CGT, se dit ouvertement pour l’arrêt de la grève, et depuis mercredi dit que les amendements au texte de casse de la SNCF sont suffisants pour que les cheminots reprennent le travail. Et les syndicalistes qui tiennent les AG disent que les amendements « c’est de la merde ». Pourquoi un tel double discours de la part de la CGT ?

    Parce qu’ils cherchent doucement à faire reprendre le travail en proposant le 20 juin, de continuer à faire 59 minutes de grève par jour jusque mardi 24 juin ! Sans dire que ce qui s’achemine, c’est la reprise le lendemain, alors que les directions syndicales locales comme nationales auraient souhaité préparer leurs vacances depuis le 15 juin.

    « Alors oui, il faut marcher la tête haute, être conscients de nos droits et nous battre pour nos intérêts. Nous sommes mille fois plus utiles que ces parasites qui nous font la leçon. Les cheminots, comme les intermittents, ouvrent la voie et peuvent en être fiers. »

    « Jusqu’où les cheminots vont-ils pouvoir aller ? »

    au lieu de nous dire que les cheminots et les intermittents, soudés, organisés dans des comités interprofessionnels et coordinations indépendantes des syndicats peuvent gagner, LO pose une question vague sans même chercher à discuter des moyens de gagner ni même chercher à y répondre.

    « Les directions syndicales résisteront-elles aux pressions gouvernementales ? » Le problème n’est pas de résister aux pressions du gouvernement, mais « réussiront-elles encore une fois à embobiner les travailleurs ? !!!!

    Et bien évidement, aucune arme aucune proposition pour dire aux travailleurs comment combattre efficacement les syndicats et leurs directions !!!!

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