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Coronavirus et crise en Grèce, vus par l’Organisation de Communistes Internationalistes de Grèce

mercredi 25 mars 2020, par Robert Paris

Pandémie et aggravation brusque de la crise économique : le capitalisme et les gouvernements sont ineptes et dangereux- la seule issue est notre lutte ! (déclaration de l’OKDE)

Pandémie et aggravation brusque de la crise économique

Le capitalisme, ses gouvernements, la Nouvelle Démocratie sont ineptes et dangereux. Seule issue sont notre organisation et notre action collective, la lutte des travailleurs et de la jeunesse :

• Pour vaincre la propagande du gouvernement et des médias sur « la responsabilité d’individu ». Pour vaincre la peur et la paralysie, pour protéger la classe ouvrière et la société.

• Pour qu’on ne paie pas les conséquences, pour protéger tous nos droits politiques et sociaux. Pour imposer un programme de sauvetage, sous le contrôle des travailleurs.

La pandémie du coronavirus a créé une situation d’urgence. La crise économique s’aggrave vite. La santé de la population est en danger. Chaque jour on risque de compter encore plus de morts. La crise économique déclenche l’explosion du chômage et une vague d’attaques anti-ouvrières. Comme toujours dans les grandes crises du capitalisme, ce sont surtout et d’abord les masses de travailleurs et populaires qui souffrent.

Les organisations et les militants du mouvement ouvrier doivent intervenir et avoir une contribution décisive : pour affronter la peur et la panique, qui désorganisent et paralysent les forces vivantes de la société. A travers nos organisations politiques et sociales, il faut partout aider le développement de l’auto-organisation populaire, en dirigeant et en imposant, si nécessaire, un comportement collectif et rationnel, avec du sang-froid, devant cette situation, et en imposant l’application correcte de toutes les mesures de protection nécessaires. En expliquant les causes de cette crise et la seule issue possible : l’entrée et l’intervention combatives des masses, pour qu’on gère nous même une situation qui évolue de façon dangereuse. Car, la menace la plus grande n’est pas un fléau naturel, mais le fait que la gestion se trouve entre les mains débiles et dangereuses du système capitaliste, de l’État bourgeois, des impérialistes (États-Unis, UE), des lois aveugles du ‘marché libre’, des gouvernements néolibéraux, des états-majors et des partis bourgeois et des médias privés. Pire que la pandémie, il y a des ravages qui menacent la classe ouvrière et les couches populaires et qu’il faut combattre coûte que coûte.

Qui est le responsable ?

Derrière les crises comme celle d’aujourd’hui (n’importe les paramètres imprévisibles etc.) ne se trouve pas une « apocalypse biblique ». C’est la crise du système capitaliste, de l’organisation capitaliste (désorganisation) de la société, qui s’avère chaotique, totalement absurde. La catastrophe environnementale, les guerres et l’immigration imposent des situations invivables, ainsi que la ruine des systèmes de santé et des services sociaux, après des décennies de politiques d’austérité (privatisations, manque d’effectif, précarité, etc.). C’est pour cela que de telles crises (de santé publique, environnementales) apparaissent si souvent. De plus, l’arrogance, l’aveuglement, l’ineptie des gouvernements, des états-majors et des élites bourgeois aggravent la situation.

Les élites, cachées dans leurs tours d’ivoire, méprisent et considèrent les masses populaires et travailleuses comme des sous-hommes. C’est pour cela que les États-Unis et l’Union Européenne n’avaient pas de préparation efficace et prompte contre la pandémie. Comme des dévots de « la main invisible du marché », ils ont tout laissé à « l’initiative saine du secteur privé », tout en semant la panique, à mesure que la crise évoluait. Le soir du jeudi à vendredi 12-13/3, alors que les peuples souffraient et agonisaient, les États-Unis ont déclenché des attaques balistiques contre les forces pro-Iran situées en Irak. Voilà le capitalisme, la bourgeoisie, les dirigeants, qui veulent qu’on leur fasse confiance, qu’on s’accroche avec eux bras-dessous bras-dessus. Ineptes, dangereux, meurtriers, ramollis.

Maintenant, tout le monde comprend que : a) le danger serait significativement plus petit, si dès le début ils y avaient des places de réanimation et de soins intensifs suffisantes, des systèmes de santé publiques, qui fonctionnaient bien, b) si tous les gouvernements bourgeois n’avaient pas sous-estimé l’ampleur du problème, s’ils ne s’étaient pas montrés indifférents et s’ils n’avaient pas trompé la population c) En prenant en compte le niveau actuel de la science et de la technologie, de telles crises pourraient être surmontées avec les moindres frais sociaux et humains, si on disposait d’une organisation sociale appuyée sur la coopération, la collectivité et la solidarité, sur la disposition des services et des produits de première nécessité pour tout le monde, c’est-à-dire une organisation sociale qui se soucierait d’abord de l’humain et de ses besoins. Mais tant que dominent les politiques cannibales du néolibéralisme, du ‘marché’ et du profit, cela devient impossible et les crises explosent de manière catastrophique.

Crise économique

La cause n’est pas le coronavirus. Menace d’attaques foudroyantes contre les travailleurs.

Les états-majors bourgeois et les néolibérales s’efforcent de cacher les causes de la crise économique derrière le coronavirus, comme d’ailleurs ils font toujours en invoquant telle ou telle « cause ». Pour disculper le système capitaliste et les politiques néolibérales. Pour inculper la classe ouvrière et pour fabriquer des prétextes d’attaques encore plus féroces, afin de continuer d’engraisser les élites. Le coronavirus a déclenché ou accéléré la crise économique, mais il ne l’a pas engendrée. De toute façon, la situation économique internationale se détériorait de façon incontestable (baisse de la croissance et récession, régression du commerce et des investissements, krach des Bourses, accroissement explosif des dettes etc). Cela se reflète sur l’explosion des inégalités sociales. C’est pour cela que les concurrences entre grandes puissances deviennent de plus en plus acharnées, de plus en plus étendues.

La racine des maux est la crise du système capitaliste. La « grande récession » de 2008 a été surmontée avec l’injonction de trillions d’euros, qui étaient offerts par les États bourgeois et les banques centrales aux banquiers et requins, au capital et aux riches (assouplissement quantitatif etc). Ces cascades d’argent se sont acheminées, encore une fois, vers l’économie parasitique, les Bourses, (dérives, dettes des États et des entreprises etc). Malgré le fait que ses mesures ont échoué de guérir la crise, l’intérêt de classe les oblige d’insister jusqu’à nos jours à l’application de ces mêmes mesures en version pire. Or, la BCE a multiplié les achats d’obligations, c’est-à-dire elle rachète des prêts risqués, en défaut de paiement ou presque, que détiennent les grandes banques, les multinationales, les grandes entreprises, pour les sauver des faillites immédiates. Les impérialistes européens, tandis qu’ils promettent des subventions de dizaines de billions au grand capital, bavardent sur une « flexibilité » du Pacte budgétaire européen. Cela disant, même une légère flexibilité par rapport à celui-ci, pas d’illusions, ne va pas alléger les charges des travailleurs. Leur loi sacrée est une loi de classe, simple, rigide : il faut tout faire pour sauver le capital et les riches, on va piller de travailleurs. De plus, la flambée des concurrences aggrave le problème, en annulant tout effort international systématique. Voilà le fait incontestable que démontrent la fermeture des frontières et l’isolation accrue des gouvernements et des États.

Capitalistes et gouvernements on a déjà commencé, même avant la pandémie, de menacer, d’attaquer, en licenciant, en réduisant les salaires et en détruisant des droits sociaux, avec des mesures anti-ouvrières sans cesse. Les mesures que l’on prend maintenant (diminution des taux, paquets de financement du capital etc) ont été déjà utilisées au passé, elles ont épuisé leur efficacité. Il est improbable d’enrayer la crise économique. Même si la pandémie se replie, ils vont présenter aux travailleurs une addition encore plus pesante. Ils vont essayer de mettre sur nos dos la chute, coûtant de trillions, des Bourses, les pertes du capital et des riches. Il n’y a pas de « répartition » des fardeaux de la crise qui soit « nationale » et en dessus les classes. Chaque jour passé, la situation s’aggravera et les attaques des patrons seront plus féroces que jamais.

Le gouvernement de la Nouvelle Démocratie est inepte et dangereux
La propagande dangereuse de la « responsabilité individuelle »
Le capitalisme grec et totalement affaibli, ce que maintenant apparaît au grand jour maintenant. Les retombées sur le secteur du tourisme démontrent une petite partie de l’impasse de la « croissance » néolibérale des mémorandums, qui réussit uniquement à gaver l’élite. Le retard ou la chute inévitable des revenus budgétaires ruinera la gestion budgétaire aux excédents sanglants. Beaucoup plus vite que la politique néolibérale extrémiste du gouvernement, qui conduisait de toute façon au même résultat, se dessine devant nous l’éventualité d’une nouvelle faillite et de nouveaux mémorandums. Nous sommes seulement au début et déjà les capitalistes s’acharnent en licenciant, en déréglant les horaires, en détruisant nos droits sociaux, etc. Des couches entières de la classe ouvrière et de la société sont menacées de décomposition. Il faut nous préparer pour une résistance à outrance.

En même temps, dans notre pays, la pandémie se répand et se gonfle, ce qui accroît les dangers pour les travailleurs, les couches populaires et la jeunesse. Particulièrement dangereuse est la situation dans les camps de concentration, où le gouvernement grec et l’UE racistes a écroué comme des bêtes des milliers de réfugiés.

Les médias, l’appareil d’État, la propagande gouvernementale (à l’aide de l’équipe syndicaliste éhontée et soudoyé autour de Panagopoulos, qui était le premier à dire qu’il ne s’agit pas d’un problème de classe) s’acharnent à renforcer et astiquer le prestige de Mitsotakis et de son gouvernement (Kikilias, Kerameos etc) comme un chef d’état responsable, efficace, rigide, décisif. Rien de plus mensongère. Les mesures prises par la Nouvelle Démocratie (même celles qui étaient ou seraient objectivement nécessaires) ont été appliquées tardivement, après de nombreux jours à l’improviste, et elles sont des mesures marquées par leur caractère de classe.

Ainsi, selon les annonces de Mitsotakis et les actes de gouvernement : 1) Il n’y a aucune obligation de la part de patrons (désinfection des locaux à leurs frais, imposition de mesures de hygiène et de sécurité etc), ce qui a conduit à des comportements scélérats. Même dans des cas où le danger était prouvé, tout a été fait pour continuer le travail. 2) Il n’y a aucune mesure de contrôle de la production, du marché et des prix, contre l’escroquerie, pour assurer les besoins alimentaires et sanitaires de tout le monde. 3) On donne de nouveau des cadeaux aux capitalistes (allègements des impôts, etc.), qui seront payés par l’État et les travailleurs 4) On arrache une partie des congés payés normaux, pour imposer les congés payés spéciaux. 5) On donne des pouvoirs exceptionnels à l’État et au patronat pour imposer, de leur propre volonté, tout ce qui veulent par rapport le lieu et les horaires de travail, ce qui revient à imposer du travail forcé. Par exemple, des horaires flexibles au secteur public, du télétravail totalement déréglé (on impose aux travailleurs de travailler et de soigner à la fois les enfants et les âgés), des décisions unilatérales du patronat concernant quels travailleurs travailleront, quand, comment et où. Ainsi, le chemin est frayé pour généraliser les licenciements et la réduction des effectifs, des repos imposés, la précarité, la réduction des salaires, la liquidation encore plus grande de conventions collectives et des droits, etc. Les travailleurs, on souffre déjà du chômage, de la précarité, du travail partiel, des salaires misérables, des dettes, des expulsions, des ventes aux enchères. On est menacé de s’affoler.

Les mesures prises, particulièrement celles concernant la Santé et l’Éducation révèlent combien le gouvernement de Nouvelle Démocratie est dangereux et ramolli. Adonis ose dire que la hausse des prix des gels hydroalcooliques et les masques est une fonction normale du “marché libre”. Kikilias, ministre de la Santé, nous trompe en nous disant qu’il a assuré le paiement des heures supplémentaires de l’effectif des hôpitaux et il n’ose même pas murmurer qu’il y aura autant d’embauches en CDI que nécessaire, en ayant peur qu’il ne macule le discipline budgétaire. Au lieu de réquisitionner en masse les infrastructures de santé privées ou privatisées, il fait des annonces d’embauche pour deux ans de travail dans un système de santé démantelé. Les travailleurs aux hôpitaux Attiko et de Rio ont révélé cette situation tragique. Kerameos, ministre de l’Education, tolère et reproduit des préjugés religieux, au lieu de fermer les églises. Mitsotakis bavarde sur « flexibilité budgétaire », pas pour protéger la société mais pour verser des billions d’euros aux entrepreneurs et aux riches, aux dispositifs de répression et à l’appareil militaire. Toutes ces personnes ont démantelé –et continuent leur œuvre catastrophique- la santé et l’éducation publique et par la suite ils nous donnent des conseils comment soigner les âgés tout en travaillant et comment s’occuper de nos enfants.

Danger de mort pour les droits démocratiques

Ils ont déclenché une vaste entreprise de propagande noire avec la devise « on reste chez nous », non pour protéger mais pour intimider la population, mise à part la nécessité des mesures de confinement. Avec « la responsabilité d’individu » pour dissimuler le démantèlement des services sociaux et de nos droits collectifs. L’emphase sur la responsabilité d’individu est l’autre coté des mots d’ordre « c’est interdit l’interdiction pour le capital », et « tous pour les riches ». Pourtant, la propagande devient encore plus agressif et menaçant : c’est la faute du peuple qui n’est pas civilisé, il est gâté, irresponsable... et surtout il n’obtempère pas, il ne suit pas les instructions des instances étatiques et gouvernementales illuminées. Ils veulent ainsi profiter de la pandémie et de la crise, pour faire des grands pas en avant pour écraser les droits démocratiques, concernant surtout l’interdiction des manifestations (on l’a préparé déjà), des lois draconiennes contre les organisations politiques et sociales du mouvement ouvrier, la militarisation et l’emprise de la police sur toute la vie sociale (constitution urgente de centres spéciaux).

Il faut empêcher tous ces projets. Travailleurs, pauvres, jeunes, nous ne sommes ni coupables de tous ces maux, ni des monstres d’attitude antisociale et irresponsable, comme ils s’évertuent à nous présenter. Nous sommes les seuls, qui se soucient de la société, et non les gouvernements, les haut-fonctionnaires d’état corrompus, les patrons et les riches. Nous, nous sommes les seules qui, en discutant démocratiquement, avec qui que ce soit, puissions décider comment, par quel biais et à quelle ampleur nous allons utilisons tous les pratiques du mouvement ouvrier et de nos forces. Mais nous sommes les seules qui nous ne hésiterons pas devant les manifestations et les luttes nécessaires, pour sauver les droits et nos vies, tant que la crise s’aggrave. Ce chemin est la seule qui puisse protéger, au maximum, les travailleurs et la société.

Faisons confiance uniquement à nos propres forces

• Mobilisation collective, organisation, mouvement de travailleurs et de la jeunesse

• Pour un programme d’urgence radical

Les travailleurs, les couches populaires pauvres, la jeunesse, nous devons nous unir, nous mobiliser, lutter. Il n’y a aucune solution dans la paralysie de la responsabilité individuelle, dans la peur « de discipline aux instances. » Il faut amener au grand jour un programme d’urgence, avec des revendications radicales et efficaces comme celles-ci :

Abrogation immédiate du pacte budgétaire européen et des excédents. Pause de paiement de la dette publique. Pause de paiement et annulation des dettes des travailleurs et des couches populaires pauvres. Financement massif pour la santé, pour couvrir tous les besoins. Embauches dans tous les secteurs-clés (hôpitaux, logistique, transports etc) en CDI. Des taxes d’urgence au capital, aux riches. Réquisition, nationalisation de toutes les infrastructures sanitaires privées. Contrôle des prix et imposition des plafonds sur les prix, réquisition/nationalisation des tous les grands magasins et entreprises de commerce, ainsi que des exportations/importations, des mesures draconiennes contre les escroqueries. Destitution et sanctions contre les popes et les sacristains, qui se comportent de façon irresponsable. Des mesures strictes contre l’irresponsabilité de l’Église. Pour les travailleurs du privé et du public : Application stricte des mesures d’hygiène par les patrons, à leurs frais, des amendes lourdes contre ceux qui ne se conforment pas. Des congés aux frais des patrons. Interdiction des licenciements. Aucune régression de nos droits (horaires, conditions de travail etc). Refusons le droit de direction à l’État et aux patrons. Contrôle ouvrier par des comités de travailleurs sur toutes les décisions concernant le travail et la santé dans les lieux de travail.

Nous devons imposer ces solutions, c’est-à-dire il faut lutter afin que le contrôle et la gestion de cette situation d’urgence passent des mains débiles des états-majors néolibérales aux travailleurs. La pandémie actuelle montre les limites et l’échec de tout le dispositif et de toute l’idéologie du « libre marché ». Autant que la crise s’aggrave, autant le besoin de rompre avec l’organisation capitaliste folle et meurtrière sera patent, c’est-à-dire le besoin d’une vrai solution, celle d’un gouvernement de travailleurs et d’une issue socialiste. Les militants de notre organisation s’évertueront à conduire la classe ouvrière vers cette direction, en prenant des initiatives et en faisant appel à toutes les forces du mouvement ouvrier.

OKDE

Organisation de Communistes Internationalistes de Grèce

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