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Lexique du hooliganisme politique stalinien contemporain, comparé au lexique révolutionnaire

vendredi 26 mars 2021, par Robert Paris

Remarque : nous partageons la plupart des points de vue exprimés dans ce texte mais pas l’intégralité, notamment sur la question nationale...

Lexique du hooliganisme politique stalinien contemporain, comparé au lexique révolutionnaire

Cinquante ans de falsification idéologique et terminologique par Moscou, à laquelle Pékin ajoute désormais d’autres falsifications qui lui sont propres, obligent à opposer la valeur des mots révolutionnaires à celle qui est en faite dans la bouche de la race stalinienne.

Pays socialistes

Conception du banditisme contre-révolutionnaire stalinien

Ceux dans lesquels le capital, contrôlé par l’État, exploite complètement le prolétariat, sans même qu’il conserve la liberté de rejeter le prix qu’il offre pour sa capacité à travailler, ni aucune autre liberté, que ce soit de grève, de parler, d’association ou de simple déplacement.

Conception révolutionnaire

Ces pays, inexistants aujourd’hui, où la fonction productive s’exerce sans travail salarié et où les biens marchands cessent de l’être pour devenir des produits d’usage sans valeur marchande. La vente de la capacité de travail suppose à elle seule l’existence d’un capital d’achat, tandis que le rapport capital-salarié suppose, ne peut manquer de présupposer, l’exploitation de ce dernier. Le test de la suppression du capitalisme est la suppression du travail salarié.

Dictature du prolétariat

Conception du banditisme contre-révolutionnaire stalinien

Despotisme policier, militariste et bureaucratique, opposé à la révolution prolétarienne dans le pays et à l’étranger. État capitaliste suprêmement centralisé dans lequel le pouvoir est exercé, sans contrôle ni responsabilité, par une poignée de dirigeants tout-puissants et entièrement terroristes. Historiquement, son origine est la destruction de la révolution de 1917 et l’extermination de ses protagonistes. C’est une dictature sur et contre le prolétariat.

Conception révolutionnaire

Gouvernement du prolétariat basé sur ses propres armes, après le démantèlement des corps capitalistes répressifs, sur la gestion ouvrière de l’économie et sur la répartition du produit social du travail. Il procède ainsi à la suppression du salariat, et par conséquent à la disparition des classes et de l’Etat. C’est donc la démocratie la plus complète, non pas seulement en droit, mais en fait. Avec la dictature du prolétariat, le premier et le plus important des droits de l’homme commencera à régner : le droit de vivre et de s’épanouir pour chaque personne, sans avoir à vendre sa capacité de travail et de création, ni d’acheter ou de vendre les produits des deux. Deuxième droit à garantir, le droit d’insurrection contre toute tentative de retour en arrière. Par le prolétariat, l’humanité entre en possession d’elle-même, initiant une civilisation entièrement nouvelle.

Internationalisme

Conception du banditisme contre-révolutionnaire stalinien

Soumission aux intérêts économiques et militaires du capitalisme russe, de la part des pays où les États-Unis lui ont donné la prépondérance comme sa part du butin de guerre. Lorsqu’il menace de s’échapper, le butin est à nouveau récupéré par l’invasion militaire et la terreur policière : Berlin-est 1953, Hongrie 1956, Tchécoslovaquie 1968. Par extension, recrutement ou levée paramilitaire effectuée par les sbires de Moscou sous couleur anti-impérialiste afin de profiter des intérêts russes dans les préparatifs de la troisième guerre mondiale impérialiste, ainsi que dans les guerres sous-impérialistes locales comme le Vietnam. Idem pour la Chine dans le cas des voyous obéissants pékinois. Moscou et Pékin appellent internationalisme les mêmes actions et attitudes qu’ils dénoncent d’impérialisme dans le cas des États-Unis.

Conception révolutionnaire

Solidarité du prolétariat mondial en tant qu’unité contre le capitalisme international. Solidarité tant dans les idées que dans les actes, dirigée contre le nationalisme et le patriotisme en premier lieu, pays coloniaux compris. Il ne peut y avoir aucun intérêt supérieur à celui du prolétariat mondial, pas même celui d’un pays où la révolution a triomphé. Les internationalistes combattent avec une égale fureur les deux camps opposés dans les guerres impérialistes locales (Vietnam) ainsi que dans les guerres de caractère mondial, et ils désignent les partisans et propagandistes respectifs comme des trafiquants de chair humaine. Ils proposent et s’efforcent d’organiser l’action des exploités, à l’avant et à l’arrière, contre leurs gouvernements et commandements militaires respectifs. Toute défense nationale - même au sens de résistance - cache l’exploitation et l’oppression. L’ennemi immédiat est, pour chaque prolétariat, dans son propre pays ; le harceler au maximum est une condition pour déchaîner la lutte du prolétariat dans d’autres pays et entreprendre, solidairement, la destruction du capitalisme à travers le monde. Par conséquent, les internationalistes rejettent comme réactionnaire le slogan : pas d’ingérence dans les affaires intérieures d’un pays. Il vise à empêcher la solidarité et l’action collective du prolétariat dans les différents pays, tout en encourageant l’ingérence économique constante des grandes puissances dans les affaires des petites et conduisant souvent à leur intervention militaire : guerres locales, invasion du Tibet, Saint-Domingue, de Hongrie et de Tchécoslovaquie, de Cuba, plus le gigantesque commerce des armes. Le prolétariat de tout pays a, plus que le droit, l’obligation d’intervenir dans les luttes du prolétariat de tout autre pays.

L’action internationaliste décisive aujourd’hui, celle que nous, révolutionnaires, demandons, est celle du prolétariat des États-Unis, de la Russie et de la Chine face à leurs exploiteurs respectifs. Elle déclencherait la rébellion dans les deux blocs militaires et mettrait en action l’objectif immédiat le plus vital pour l’humanité ; la suppression des armées, de la police, de la production de guerre, des frontières et du travail salarié.

Révisionnisme

Conception du banditisme contre-révolutionnaire stalinien de Chine

Le refus ou la résistance du parti-État russe de favoriser les affaires, l’expansion territoriale et la stratégie du parti-État chinois. En matière de préparation de guerre, la réticence de la Russie à se battre avec les Etats-Unis pour que la Chine émerge comme la première puissance. Par extension, la politique des partis qui préfèrent Moscou à Pékin en tant que métropole impérialiste. Historiquement, l’accusation de révisionnisme est venue à l’esprit de Mao Tsé-Toung lorsqu’il s’est rendu compte que 1 ° : la Russie a refusé de lui donner des armes atomiques ou même de protéger avec elles ses ambitions militaires à Formose, en Inde, en Birmanie, etc. 2º : Que l’aide technique et économique impliquait la conception de maintenir la Chine comme puissance inférieure et subordonnée à la Russie ; 3º : Que, de l’énorme plus-value prise aux ouvriers chinois, les conditions de l’aide russe lui soustraient l’essentiel de ce qu’elle perdrait en échangeant et en échangeant avec les pays du bloc américain.

Conception révolutionnaire

Idée de divers théoriciens de la social-démocratie concernant l’évolution du capitalisme (Bernstein, Hilferding, Bauer, etc.) et l’établissement de la société socialiste. Ainsi appelé parce qu’il a reconsidéré ou révisé ce qui avait été déclaré par Marx à ce sujet. Selon lui, et dit en résumé, le capitalisme avait devant lui un développement économique et démocratique très large, qui permettrait au prolétariat, sans révolution, dans le jeu de la démocratie bourgeoise, de gagner progressivement des positions et d’améliorer sa condition économique, jusqu’à atteindre le socialisme. Il s’agit de l’évolution inverse de la révolution, des réformes progressistes opposées aux mesures brutales consécutives à une révolution en saut de développement. Le révisionnisme et le réformisme sont synonymes, bien que cette dernière voix soit la plus appropriée pour désigner la conception des théoriciens susmentionnés. Le réformisme est devenu le concept supérieur et presque unique de la IIe Internationale, dont les partis, dans l’intervalle entre les deux grandes guerres mondiales, ont en fait abandonné la prétention de réaliser le socialisme pour se transformer en simples partis démocratiques bourgeois, bons administrateurs entreprise capitaliste, comme Léon Blum l’a admis avant sa mort.

Aujourd’hui, le réformisme politique et l’opportunisme qui y est attaché sont inexistants, du moins en tant que théorie élaborée. Le stalinisme, qu’il soit pro-Moscou ou pro-Pékin, n’est ni réformiste ni opportuniste, puisque son objectif est l’établissement du capitalisme d’État et la dictature policière qui règne déjà dans plus d’un tiers de la planète. Ce qui apparaît aujourd’hui comme réformisme et opportunisme, en pratique, sans aucune élaboration, c’est le trotzisme dans ses différentes nuances et même l’anarchisme. En effet, lorsqu’ils n’ont pas l’intention de réformer les régimes staliniens, ils se placent délibérément ou involontairement sous leur zone d’influence dans la politique internationale et dans les questions de protestation et d’union.

Dogmatisme

Conception du banditisme contre-révolutionnaire stalinien

Un terme appliqué par Moscou pour dénoncer la politique de Pékin aussi faussement que le révisionnisme appliqué par Pékin pour dénoncer la politique de Moscou. Cela signifie seulement que la Chine nuit aux intérêts national-impérialistes russes. Dans leur structure économique non moins que dans leur organisation politique, la Russie et la Chine sont l’original et l’autre la tentative de copie. Ce que l’on peut vraiment dire de l’un des deux pays correspond aussi à l’autre, même s’il peut être nécessaire de changer le signe. Dans les deux cas, ce sont des escrocs politiques, toujours soucieux de dissimuler leur vraie nature et celle de leurs sales plaintes avec une terminologie empruntée au mouvement révolutionnaire. Aucune des positions défendues par la Chine, aucune des pensées de Mao Tsé-Toung n’a un caractère dogmatique, à moins que cela signifie l’obligation de ses sujets de l’acclamer et de le vénérer comme un génie.

Conception révolutionnaire

Les dogmes sont les affirmations que l’Église présente comme des révélations de Dieu, donc incontestables et inaltérables. Au sens figuré, le mouvement révolutionnaire utilise le mot dogmatisme pour désigner l’attachement aux points de vue et à l’analyse remplacé par l’évolution de la société et la lutte des classes. Par exemple, ce serait un dogmatisme que d’adhérer aveuglément à tout ce qui a été dit par l’un des principaux théoriciens révolutionnaires ou aux lignes directrices de la révolution russe, ce qu’ils ne font pas aujourd’hui, ou plutôt, ce qu’ils ne croient pas faire mais que font des tendances trotskystes, anarchistes et bordiguistes. La pensée révolutionnaire est radicalement opposée à tout dogmatisme et donc l’orthodoxie lui est étrangère.

Transition pacifique vers le socialisme

Conception du banditisme contre-révolutionnaire stalinien

Truc politique inventé par Staline après s’être divisé le monde avec Roosevelt et Churchill, pour que le capitalisme occidental accepte les partis pseudo-communistes comme des auxiliaires de confiance. Ce n’est pas la conception réformiste citée ci-dessus, mais une simple assertion dont la seule justification est l’existence de la Russie comme grande puissance... Cela révèle son caractère de manœuvre paramilitaire de longue portée, pour produire ses effets lorsque le potentiel de guerre russe parvient à surpasser l’américain. Cependant, la transition elle-même ne se ferait en aucun cas vers le socialisme, mais vers le capitalisme d’État, comme cela s’est produit en Europe de l’Est. Le prolétariat passerait seulement de l’exploitation par divers monopoles à celle d’un monopole gouvernemental unique, dont le siège est à Moscou. L’Etat-Parti chinois et son gouvernement ont soutenu d’emblée l’attrait de la transition pacifique et son concomitant, celui de la coexistence pacifique.

Conception révolutionnaire

Celle qui peut être menée sans lutte armée, mais en mettant en œuvre les mêmes mesures qu’une révolution : le pouvoir, les armes et l’économie au prolétariat, car l’absence de lutte ne signifie pas que le socialisme doit être réalisé évolutivement à partir de la société capitaliste. Marx a parlé à son époque d’une telle possibilité pour le prolétariat anglais, mais en raison de l’absence d’une armée, d’une police et d’une bureaucratie fortes. Ce n’est plus le cas même en Angleterre. Et comme la première mesure de la révolution est de se débarrasser de l’appareil d’État qui préside à l’exploitation, la seule façon de mener la révolution sans lutte armée serait une décomposition si marquée des organes répressifs existants que le prolétariat ne rencontrerait pas de résistance lors de la prise de contrôle du pouvoir. Aujourd’hui que les partis staliniens et les syndicats forment une seconde ligne de défense du capital (ils sont en première ligne là où ils règnent), la possibilité de mettre fin pacifiquement à la société exploiteuse semble moins que chimérique.

Planification

Conception du banditisme contre-révolutionnaire stalinien

Gestion totalitaire des relations entre capital et travail, entre production et distribution. Non seulement elle préserve le travail salarié, mais elle l’avilit et l’incarne à un plus grand degré que le capitalisme libéral, à travers une procédure draconienne de travail à la pièce, bonus, bonus, bonus, hiérarchies, amendes et sanctions pénales pour absences, dénonciations, surveillance policière et d’autres procédures complémentaires jamais vues auparavant. Le tout pour augmenter la plus-value ou une partie de la richesse créée par le travail que le capital est empoché, au prix d’une diminution proportionnelle de la part des travailleurs, c’est-à-dire du salaire. La plus-value est à la discrétion de la haute direction économico-politique, qui transforme une partie en nouveaux investissements, en fonction de ses intérêts d’exploitation nationale et internationale, c’est-à-dire de ses exigences impérialistes actuelles ou prévues, tandis qu’une autre partie n’est pas inférieure à celle consommée par les privilégiés de n’importe quel pays, elle est distribuée selon la hiérarchie par les bénéficiaires et les serviteurs du parti-État, ce capitaliste collectif. Toute l’économie tourne donc autour des intérêts du capital encore plus délibérément que dans le cas d’initiatives multiples de capitalistes individuels. Le prolétariat continue d’être une classe dépossédée ; sans autre recours que la vente de sa force de travail, ni aucune autre capacité de consommation et de culture que celle résultant du produit de cette vente. Il faut noter que les urbanistes russes et chinois viennent apprendre dans les écoles du capitalisme occidental, car ils planifient tous deux la non-satisfaction des demandes humaines.

Conception révolutionnaire

Opération et gestion complètes de la production et de la distribution par la société dans son ensemble, représentée au début de la révolution par la classe ouvrière, dont l’arrêt de l’exploitation conduit à court terme à la disparition des classes, donc de la classe ouvrière elle-même. Il ne peut y avoir de planification socialiste sans rompre dès le premier instant la loi de la valeur, la base économique générale et la nourriture quotidienne de l’édifice capitaliste mondial. Cette loi part du travail salarié et a ensuite des répercussions de mille manières et à tous les niveaux, sans exclure les niveaux intellectuel, scientifique et artistique. Ainsi, la production sans travail salarié et la distribution des produits sans rapport avec sa valeur aujourd’hui, constitue la première exigence de la planification et le point de départ de la future société communiste. En son absence, un plan de production capitaliste peut être imposé à la population, mais il n’y aura pas de planification. Le premier suppose de satisfaire les besoins du capital, le second ceux du travail, ceux de chacun. Il produit pour vendre ; ceci à donner, ouvrant ainsi le champ d’un développement économique et culturel illimité. Enfin, la planification doit également supprimer la représentation universelle de la valeur capitaliste : l’argent. Une telle économie exige la participation directe et entièrement libre de chacun des hommes, sans impositions de personne, d’aucun organisme, sous aucun prétexte. La société et l’individu ne sont pas opposés sauf là où la majorité d’entre eux sont exploités et opprimés. Le socialisme part de la satisfaction et de la liberté de chaque individu comme critère de l’intérêt général de la société.

Démocratie populaire

Conception du banditisme contre-révolutionnaire stalinien

Nom accroché aux régimes imposés en Europe par l’armée russe et la haute bureaucratie capitaliste, ou établis en Yougoslavie et en Chine dans le feu de la victoire de l’impérialisme américano-russo-britannique sur l’impérialisme nazi, sinon à la suite d’un marchandage inter-blocs d’après-guerre (nord du Vietnam, Cuba), mais des régimes toujours sous la domination idéologico-économique de Moscou. Dès le début, et en toute connaissance de cause, le nom, la démocratie, et le qualificatif, populaire, ont été assemblés pour faire l’antiphrase, comme de la consommation dans le cadre d’un remarquable crochet de terminologie stalinienne. Dans aucun des soi-disant pays de « démocratie populaire », on ne peut découvrir la moindre trace de démocratie, même sous sa forme bourgeoise sordide, tandis que la classe ouvrière, cachée dans la désignation floue du peuple, souffre d’un despotisme économique, politique et culturel encore plus totalitaire que celui des régimes précédents. Ni par leur structure économique ni par leur superstructure politique, ces pays ne se distinguent de ce qui existe en Russie. Ils ne se distinguent pas non plus par leurs origines, contrairement à ce que prétendent certains définisseurs auto-déformés, puisque l’origine de ce qui existe en Russie n’est pas la révolution de 1917, mais la contre-révolution stalinienne, et son débordement, non sans l’aide des Américains. est ce qui donne la similitude susmentionnée. Dans aucun de ces pays il n’y a eu de changement dans le système social, oui dans le régime, passant du capitalisme privé au capitalisme d’État, du gouvernement bourgeois à celui de la bureaucratie capitaliste, auquel la bourgeoisie était intégrée. Si le rang de démocratie socialiste ne leur a pas été conféré, c’est que la Russie s’est réservée un tel titre honorifique, afin de se positionner comme supérieure hiérarchique. Les soi-disant démocraties populaires sont en fait avant tout le butin de guerre du Kremlin, un glacis militaire et une réserve d’exploitation impérialiste à la fois. Il leur est impossible d’échapper à une telle condition sans chercher une protection commerciale - et militaire si le cas se présente - dans le bloc américain. C’est le cas de la Yougoslavie et récemment de la Chine. Et ils sont en mesure de le faire sans altérer le moins du monde leur organisation économico-politique, démonstration incontestable, entre autres, de l’uniformité du système d’exploitation de l’homme entre eux, les États-Unis et la Russie sans distinction.

Conception révolutionnaire

Il n’y en a pas. Ce n’est que dans la terminologie capitaliste qu’une telle désignation peut être trouvée, appliquée à des régimes politiques et parlementaires qui reconnaissent en droit et respectent de facto les libertés individuelles, de la presse, des partis, des manifestations, etc., mais sur la base sociale de l’exploitation du travail salarié par le capitale. Dans le meilleur des cas, populaire ne peut signifier que la gauche bourgeoise, c’est-à-dire les méthodes moins brutales de domination du prolétariat par ses dirigeants et ses exploiteurs. Or, les méthodes qui prévalent dans les soi-disant démocraties populaires tombent carrément dans la catégorie des plus brutales. Mobutu a proclamé la République populaire du Congo, avec un mensonge digne - et copié - des Mao Tsé-Toung, des Castro et des autres Kadar.

Marxisme-Léninisme

Conception du banditisme contre-révolutionnaire stalinien, commune aux branches russe et chinoise

La vraie version de cette moquerie est : le marxisme-léninisme-stalinisme, et son contenu unique est donné par le dernier mandat stalinien, non pas parce qu’il a été réduit au silence depuis le XXe congrès de la caste dictatoriale russe moins présente dans les paroles et les actes de la même clientèle, clientèle internationale incluse. Mais le stalinisme n’est pas une théorie, ni un ajout à une théorie préexistante, ni même un empirisme sociologique ou politique dans l’exploration de quelque chose. C’est complètement étranger à toute théorie, pensée ou recherche. Elle apparaît historiquement dès que la révolution de 1917 cesse son chemin permanent planifié vers le socialisme et la révolution mondiale, avant même d’élever l’individu qui lui donnerait son nom. De là, c’est le fait consommé ou la mort de la révolution ou vice versa, la vie et l’affirmation constante de la contre-révolution bureaucratique-capitaliste, dont la sauvegarde des intérêts détermine à chaque instant sa politique interne et externe, et ses arguments. Sans s’en rendre compte, Zinoviev a esquissé une définition précise du stalinisme lorsqu’il a dit à Léon Trotsky :
« Vous combattez Staline avec des idées, mais ce qui intéresse Staline, ce n’est pas de réfuter ses idées, mais de vous faire exploser la cervelle. »

Des millions d’hommes abattus dans toutes les prisons Loubyankas russes ou envoyés à la mort en Sibérie, la calomnie s’est répandue sur eux en torrents de publicité, la révolution russe écrasée , la révolution mondiale délibérément vaincue ; au nom de ce marxisme-léninisme, mais en fait pour défendre la nouvelle caste stalinienne exploiteuse, il parlait de socialisme dans un pays, empêchait la victoire du prolétariat chinois en 1925-26, permettait froidement à Hitler de prendre le pouvoir, détruit avec ses propres bofias la révolution espagnole, il s’est immédiatement allié à Hitler, lui a fourni du matériel de guerre et des matières premières, a reçu de lui les États baltes et la moitié de la Pologne, puis s’est allié à l’impérialisme le plus fort du monde, avec lequel il a partagé l’exploitation et la domination politique de l’humanité, et avec la complicité de laquelle il réprime toutes les insurrections et luttes qui ont eu lieu dans sa région. L’accord de Postdam stipule que les signataires, la Russie et les États-Unis principalement, sont garants du maintien de l’ordre dans le monde. La voie du stalinisme a été : du mensonge sur le socialisme dans un pays au socialisme dans aucun. Telle est sa nature, pur praticisme contre-révolutionnaire, derrière lequel il n’y a rien d’autre que l’accumulation élargie du capital par une caste centralisée, privilégiée et despotique telle que la bourgeoisie n’aurait jamais été. Eh bien, dans ce praticisme néo-réactionnaire et meurtrier sont impliqués, sans exception, tous ceux qui ont agi et écrit pour le stalinisme à l’intérieur et à l’extérieur de la Russie, et même s’ils ont été enveloppés dans une rhétorique philosophique, existentialiste, économiste, ou dans des gloses de Marx et de Lénine. Il n’y a jamais eu de contre-révolution guidée par aucun autre principe, quel que soit son verbiage de dissimulation, mais le stalinien donne cent égratignure au pire, non seulement à cause de sa monstrueuse falsification invoquant le socialisme, mais, surtout, parce que sa continuité nécessite d’empêcher la révolution du révolutions de l’humanité, la révolution communiste. Le stalinisme n’est rien d’autre que cela, le personnage vivant ou mort. Tous les mensonges, toutes les servilités, toutes les cruautés, toutes les hypocrisies, en un mot, toutes les aliénations causées par des millénaires d’exploitation sont utilisées par lui, elles conspirent et vont aux extrêmes en lui pour bloquer le chemin de la révolution. Le marxisme-léninisme, avec trait d’union ou non, représente dans la formule complète, en arguments et en faits, ce que la momie de Lénine vis-à-vis du régime : une simple bannière de procession piégée, quelque chose comme le socialisme allemand et l’invocation de Nietzsche pour le régime. Troisième Reich (voir déstalinisation).

Conception révolutionnaire

Le léninisme n’existe pas en tant que vision particulière du monde ou de la lutte des classes. Lénine se considérait comme un simple disciple de Marx et n’avait jamais prétendu avoir modifié son plan ou apporté quelque chose de nouveau à ses développements théoriques. On ne peut pas parler de succès et d’erreurs théoriques particulières de Lénine, comme de Trotsky, mais plutôt du fait qu’il était l’un des plus grands révolutionnaires contemporains. Les inventeurs d’un « léninisme » sont les représentants de la tendance contre-révolutionnaire, et qui, non sans mauvaises intentions, ont dirigé cette notion mensongère contre l’opposition de gauche dirigée par Trotsky, et contre le prolétariat mondial. Le stalinisme a tenté de porter derrière le dos de Lénine, en tant qu’originalité marxiste-léniniste, l’idée d’une dictature à parti unique, sans factions internes ni discussions idéologiques, en un mot, totalitaire. C’était l’une de ses premières contrefaçons. En effet, le préambule de la loi qui supprimait les autres partis et factions au sein du bolchevik, rédigé par Lénine lui-même, jamais publié par ses embaumeurs, déclare clairement qu’il ne s’agit pas d’un principe révolutionnaire, mais d’un expédient provisoire auquel le pouvoir a été forcé en raison de la précarité de leur situation face à l’impérialisme. C’était un signe de faiblesse, pas de force. Il est vrai que la mesure a surtout servi, en convergence avec la nouvelle économie mercantile (NEP), à susciter tous les désirs conservateurs et à concentrer le pouvoir entre les mains des futurs contre-révolutionnaires, toujours dans l’ombre. Pour cette raison, la paternité organique de la contre-révolution ne doit pas être attribuée à Lénine. Quelle que soit la manière dont son œuvre est jugée, il n’a eu d’autre intention que d’appliquer le marxisme, qu’il ait eu raison ou tort ... Et il faut encore clarifier ce qu’il faut entendre par marxisme.

Tout d’abord, il faut nier l’existence d’une doctrine que l’on peut qualifier de marxiste. Marx avait horreur de tout corps de doctrine, aussi avancé soit-il, et son œuvre est la réfutation incessante de tout système, philosophique ou politique. En effet, une dialectique, c’est-à-dire une interprétation révolutionnaire du monde extérieur et de l’histoire serait impossible, s’ils n’étaient pas à la fois entre eux et chacun en eux-mêmes, changeants, unité et contradiction à la fois, stabilité et mutation. Les soi-disant lois dialectiques elles-mêmes ne peuvent échapper à l’altération et au changement, pas même, dans l’infini du temps, l’entropie de l’Univers, son état énergétique, le plus pérenne qui soit connu. Ainsi, seulement comme synonyme de révolutionnaire et d’aisance terminologique, on ne peut parler de marxisme, en aucun cas comme d’un système fini à paraphraser et à s’utiliser comme la géométrie euclidienne.

Philosophique, économique ou politique : l’ensemble de l’œuvre de Marx - et celle d’Engels - tend à appréhender les facteurs objectifs et subjectifs qui agissent dans l’histoire, se modifiant, sans que l’hégémonie motrice entre les deux soit toujours équilibrée, ni toujours penchée du même côté. D’où une de ses premières affirmations : les révolutions sont les locomotives de l’histoire. Or, il n’y aurait pas eu une seule révolution sans une conscience plus ou moins claire de ce qu’il fallait faire, malgré le fait qu’elle ait été représentée, non par la conscience de l’homme, mais d’une classe en son sein. Le marxisme ainsi conçu proclame la nécessité d’une révolution communiste, non pas comme une aspiration, ni comme un idéal à atteindre, mais comme le résultat du propre travail économico-culturel de l’humanité, dans sa phase capitaliste. Non pas comme résultat obligatoire ou automatique de ce travail, mais comme aboutissement de l’action révolutionnaire que la classe exploitée par le capital peut exercer sur lui.

La revendication : l’abolition du salariat, résume tout le travail de Marx, est le moteur de la révolution communiste, la seule clé de la disparition du capitalisme et de la réalisation d’une nouvelle civilisation, sans classes et sans État. Les contrefacteurs de Moscou et de Pékin qui maintiennent le salariat même sous des formes draconiennes ne sont pas moins éloignés du révolutionnaire qu’on peut appeler marxiste, que les patrons de choc de l’Occident. Leurs hypothèses sur la mission socialiste de l’État sont directement liées à celles d’Hitler. Pour Marx, surtout après la Commune de Paris, l’État, y compris dans sa dernière rafale d’États prétendument ouvriers, n’a pas à accomplir de mission économique. L’organisation de la force post-révolutionnaire, qui ne se résume pas par la notion d’État ouvrier, cesse, dans sa version stalinienne, de disparaître comme conséquence directe de la suppression de la loi capitaliste de la valeur, et elle retrouve sa fonction traditionnelle d’État oppressif et exploiteur de la majorité par une minorité. Ce qui a été le résultat de millénaires d’esclavage et de crimes de toutes sortes, est exclu de devenir une bouée de sauvetage.

Autocritique

Conception du banditisme contre-révolutionnaire stalinien

Confession séculière de culpabilité et de faux crimes, imposée par la coercition et la terreur policière aux critiques et aux opposants au stalinisme. L’histoire humaine n’enregistre rien d’aussi répugnant et abject que cette procédure politico-terroriste, pas même les procédures de l’inquisition. L’opposition expresse ou tacite au pouvoir existant (qui faisait la contre-révolution) n’était pas combattue avec des idées et moins débattue en public. Les coupables ont été arrêtés, eux et leurs familles ont été torturés physiquement et moralement pendant des mois, des années si nécessaire, jusqu’à ce qu’on leur fasse avouer qu’ils avaient commis une erreur, que la raison aidait leurs acolytes et surtout le premier des eux, le grand, le grand Staline. Dans les cas bénins, le coupable a réussi, en se prostituant ainsi, à être réintégré dans les rangs du Parti-État, même dans une catégorie réduite. Dans la majorité, qui ne constitue pas des dizaines ou des centaines de milliers, mais des millions de cas, l’aveu, appelé autocritique, a servi, tout au plus, à aller mourir de travaux forcés en Sibérie.

Le summum de cette vaste et sanglante répression - indescriptible numériquement, que ce soit pour sa brutalité ou pour sa portée réactionnaire - est constitué par les grandes falsifications des procès de Moscou, de 1936 à 1938. Des hommes prestigieux de 1917, compagnons de Lénine et de Trotzky, étaient placés en position d’admettre qu’ils travaillaient pour Hitler (ou pour le gouvernement américain, selon les alliances du Kremlin) sans autre but que de faire tomber la patrie du socialisme et la personne même de Staline, le père des peuples. Ces processus, dans lesquels un ancien allié des gouvernements blancs qui ont combattu la révolution, Vichinsky, a agi en tant que procureur, ont été répétés comme des pièces de théâtre, jusqu’à ce qu’ils obtiennent les effets voulus par le haut dirigeant Staline.

Le procédé est indissociable du stalinisme, qui l’a exporté dans tous les pays qu’il domine. En Chine, il est appliqué en y ajoutant souvent une autre ligne haineuse. Les victimes doivent réciter, devant des assemblées spécialement désignées à cet effet, la culpabilité et les crimes qui leur sont attribués et louer la justice et la clairvoyance de leurs bourreaux, exécutés alors au milieu des ovations. C’est l’approbation enthousiaste de la foule, que le gouvernement russe organise, à travers des campagnes politiques et policières nationales, appelant à des condamnations et à des exécutions. C’est toujours une synthèse de la loi de Lynch jadis pratiquée aux États-Unis, couleur de la justice populaire (notamment contre les noirs) et des pendaisons dans les camps de concentration d’Hitler, en présence des autres détenus et sur la musique de Wagner. Les dictateurs de poche cubains et albanais eux-mêmes ont satisfait leurs instincts et consolidé leur pouvoir avec ce genre d’autos-da-fe stalinien. Bref, l’autocritique et sa prolongation, la confession de crimes inventés, a servi et continue de servir le stalinisme pour envoyer des révolutionnaires au cimetière, les couvrir de boue. Plus tard, la procédure a été utilisée contre les propres complices réticents du stalinisme. Tout ce terrorisme, la falsification des idées et de l’histoire de la révolution, plus la perversion planifiée des esprits par la presse, la radio, la télévision, la littérature, la cinématographie, et même par la peinture et la musique, sans oublier les exercices. sui generis spirituels qui sont dans de telles conditions les assemblées politiques et syndicales, forment la superstructure intellectuelle de la contre-révolution stalinienne, du capitalisme d’État1.

Conception révolutionnaire

Dans la mesure où le mot autocritique peut être utilisé, il ne veut rien dire d’autre que la réflexion d’une personne sur ses propres actions et idées, une réflexion non imposée ou faite à la demande, ce qui implique un mensonge, mais spontané, découlant du libre arbitre de chacun, toujours sans conséquences répressives. Tout révolutionnaire, toute personne honnête fait cette critique tout au long de sa vie, selon sa capacité d’introspection. Elle est contenue dans ce qu’on appelle l’expérience, sans être niée par des expériences négatives, réactionnaires ou criminelles, qui ne peuvent être discutées ici. Zinoviev a fait sa propre critique en déclarant en privé : « Les deux grandes erreurs de ma vie sont d’avoir combattu l’insurrection d’octobre et d’avoir soutenu Staline contre Trotsky » ; Mais il mentait, épuisé par la torture, quand, devant le bourreau préféré de Staline, le blanc Vichinsky, quand il déclara, déjà d’une voix mince d’un enterré vivant, qu’il était une sale vermine déplacée par Hitler contre le grand Staline, les deux allant très prochainement devenir des alliés.

Déstalinisation

Conception du banditisme contre-révolutionnaire stalinien

Arnaque démagogique de la haute bureaucratie russe, visant à décharger sur le cadavre de Staline sa propre responsabilité dans les innombrables crimes politiques et sanglants perpétrés de son vivant. Sachant qu’elle était détestée dans tout son empire, la caste dictatoriale a voulu profiter de la mort du premier dictateur pour conquérir la population, voire pour apaiser sa haine. Cela a été explicitement reconnu par Khroutchev lorsqu’il a déclaré que la dénonciation de Staline était devenue indispensable pour combler l’énorme fossé entre la classe ouvrière et le Parti. Elle gouverne et s’impose partout, oui, mais entourée d’une hostilité sourde, d’une opposition générale qui même sans articulation organique ni direction politique définie réduit l’efficacité (quand elle ne les détruit pas) aux plans économiques et aux projets gouvernementaux. En mettant la terreur policière permanente, à l’origine d’une telle opposition, au compte personnel de Staline, ses complices et successeurs ont cru qu’ils allaient atténuer leurs graves difficultés.

La dénonciation de Staline est du style stalinien pur et caractéristique, à la fois pour son énorme erreur et pour l’explication du terrorisme offerte par les dénonciateurs. Il ne pourrait en être autrement, car le stalinisme n’est pas une production de Staline, ni les violations de la légalité soviétique, encore moins le culte de la personnalité, qui vaut autant que de dire : le diable. Non, le stalinisme est précisément, au-delà des violations et des abus, la légalité même appelée « soviétique » 2 3. Elle a été imposée au même rythme que la contre-révolution se consolidait sous la forme du capitalisme d’État et en est l’expression légale. Par conséquent, aucun acte, aucune parole prononcée par un représentant de ce régime - ou par ses proches dans le monde - ne peut être autre chose qu’un acte et une parole staliniens, quel que soit le masque choisi. La servilité très déshonorante avec laquelle toute la haute et la basse bureaucratie louaient le chef, bousculé et roulé à ses pieds, est aussi une exigence du régime, son effluvium spirituel. Il s’agit des relations humaines qui émergent de la structure économico-politique et de la légalité de la contre-révolution.

Pas un seul des crimes de Staline n’aurait existé, s’ils n’avaient correspondu aux intérêts présents et aux besoins futurs du régime, de tous les individus qui l’ont implanté, se privilégiant tant et plus que l’ancienne noblesse et la bourgeoisie. Ce sont donc des crimes de la contre-révolution stalinienne, pas seulement du chef. Et le plus grand de ces crimes, qui est dit dans la section correspondante publiée dans le précédent numéro d’Alarma4, est la destruction de toutes les tentatives de révolution mondiale, en commençant par celle de la Russie et en terminant par celle de l’Espagne. C’est là que suivent tous les autres, y compris la falsification systématique de l’histoire et des idées.

Il ne peut y avoir d’autre explication matérialiste. Loin de là, la bureaucratie qui poursuit la contre-révolution, son travail collectif, est incapable de dire autre chose que des absurdités sur les abus, violations ou erreurs personnelles de Staline. D’un autre côté, il le loue toujours pour son travail social, pour le plus criminel de tous, pour cette chose même qui est à l’origine des déportations vers la Sibérie par dizaines de millions, des meurtres par dizaines de milliers, des procès abjects à Moscou et autres. , de l’exploitation redoublée et de la chaîne totale du prolétariat, bref de la légalité réactionnaire russe.

La même chose explique pourquoi les méthodes de Staline n’ont jamais disparu, ni la terreur, ni les fausses accusations contre des opposants actifs ou passifs, ni même les violations de la légalité. La bureaucratie n’a pas réussi à établir, même entre elles, des relations de sécurité, qui règnent entre les privilégiés d’autres despotismes, par exemple le franquiste. Il continue d’être un despotisme asiatique sur la base d’un grand capital industriel.

L’escroquerie de la déstalinisation a servi au moins à encourager tous les opposants, qui élèvent de plus en plus la voix ; d’autre part, non moins importante, elle a servi à montrer mieux que jamais la qualité méprisable de l’homme stalinien. Les mêmes individus qui, au nom même de Staline, sont entrés dans une transe délirante, qui lui ont prêté allégeance personnelle et présenté les crimes les plus horribles de son règne comme des mesures sanitaires pour l’humanité, ont applaudi leurs accusateurs, se sont accusés et ont jeté sur son génie mort la saleté qu’ils sont co-auteurs et qu’ils ont atteint à l’os. Demain, ils applaudiront toute restalisation hypothétique. La contre-révolution ne pouvait pas engendrer des créatures moins viles.

Bref, si l’œuvre générale du stalinisme se caractérise par une régression prolongée de la révolution mondiale et une prostitution des consciences particulièrement marquée en Russie et ses autocollants, voire en Chine et à Cuba, en réaction contre elle, une offensive se prépare

Conception révolutionnaire

C’est très simple. C’est résumé, rendant tout ajout superflu, par la dernière déclaration écrite de Natalia Sedova-Trotsky :

« La terreur policière et les calomnies de Staline n’étaient rien d’autre que l’aspect politique d’une lutte à mort contre la révolution menée par toute la bureaucratie ; par conséquent, on ne peut pas s’attendre au rétablissement de la vérité mais plutôt à l’anéantissement de cette bureaucratie par la classe ouvrière qu’elle a réduit en esclavage (...) Toute déstalinisation se révélera être un leurre si elle ne va pas jusqu’à une nouvelle prise du pouvoir par le prolétariat et la dissolution des institutions policières, politiques, militaires et économiques, la base de la contre-révolution que le capitalisme d’État stalinien a établie. »

Autogestion

Conception du banditisme contre-révolutionnaire stalinien

Le terme a été introduit par Tito, avec la double intention de surmonter la stagnation de l’économie yougoslave et de donner au prolétariat mondial des illusions sur sa nature. Plus tard, il a connu une certaine vogue dans des pays comme l’Algérie et même en Russie. Il a également recueilli, sous forme de revendication et de projet, l’approbation de certains groupes européens appelés gauchistes. Cette expression fait référence à l’autogestion de chaque entreprise par elle-même, avec des limitations soigneusement cachées par ses défenseurs, dont certaines seront indiquées ci-dessous.

Auparavant, il faut préciser que l’expression autogestion au sens strict et irréductistible a été prononcée, comme la prose par M. Jourdain, a été utilisée, sans la connaitre. De la même manière, les Messieurs Jourdain qui grouillent aujourd’hui en politique, ignorent qu’avec leurs cinq sens ils ont autant d’exemples d’autogestion que les entreprises bourgeoises individuelles peuvent en connaître. C’est le cas des sociétés par actions tant qu’elles ne sont pas dominées financièrement par des banquiers ou des financiers. Jusqu’à l’apparition du grand capital industriel, presque toutes les entreprises étaient autogérées, elles appartenaient à ce genre qui nous apparaît aujourd’hui comme nouveau, presque comme une découverte. En effet, chacun a réalisé son propre projet de production (plan), coordonné ses différents aspects, surveillé son exécution dans le processus de travail, mis ses produits sur le marché, réparti la plus-value qui en résultait en fonction du cycle de production suivant. La société, personnifiée dans le propriétaire capitaliste, était le maître du réinvestissement, de la thésaurisation ou du gaspillage des bénéfices.

L’autogestion des voyous politiques d’aujourd’hui comporte de nombreuses restrictions. Il suffit de signaler deux des principales pour la mettre lumière :

1. Ce qu’une entreprise doit produire - quantité et qualité - est impérativement ou à titre indicatif, par une direction économique (plan) placée bien au-dessus d’elle ;

2. Les bénéfices de toutes les sociétés sont concentrés et utilisés à discrétion par la même direction, en attribuant une partie à chaque société selon ses mérites. A son tour, cette dernière est distribuée, selon l’échelle des bons services, par la direction de l’entreprise, toujours sous la patte du parti unique.

Pourquoi alors parler d’autogestion alors que cela suffit à la rendre impossible ? Simplement parce que les inventeurs de la procédure que le terme cache sont des escrocs politiques qui se présentent comme des amis du prolétariat, étant en fait, et en droit où ils gouvernent, leurs exploiteurs titrés. Ce que fait en réalité la direction économique suprême, c’est de décharger sur les travailleurs de chaque entreprise la responsabilité de l’exécution de leurs décisions, forçant ainsi la collaboration entre le capital et le travail si chère aux anciens réactionnaires, d’Hitler et Mussolini à Franco et Papandreou.

Le fait même qu’on parle d’autogestion des entreprises en proclame déjà le caractère capitaliste. En effet, partout où elle existe, dans quelque pays que ce soit, les travailleurs sont contraints de vendre leur force de travail aux propriétaires du capital, y compris les instruments de travail. Le prix qu’ils en reçoivent est inférieur à la valeur que leur travail incorpore dans les produits fabriqués. La différence, le gain en capital, est un bien à l’usage exclusif et à l’abus de la haute direction économique. Compte tenu du fait qu’un tel leadership se confond avec le gouvernement dictatorial, qui concentre entre ses mains les pouvoirs policier, judiciaire et législatif, on comprendra ce que le préfixe auto ajoute au fonctionnement capitaliste des entreprises. De même que le protestantisme demandait à chaque chrétien de devenir son propre prêtre, le capitalisme des autogérés demande à chaque ouvrier, avec tout le poids de ses pouvoirs illimités, de devenir son propre contremaître, son propre chronométreur. Il lui demande de devenir un représentant du capital face à sa propre nature et conscience de l’homme exploité.

La rémunération du travailleur devient alors fonction de la prospérité du capital investi dans l’entreprise, de son respect ou de son mépris des normes de production et de discipline qui lui sont dictées. Depuis plus d’un siècle, les capitalistes ont appris à donner aux travailleurs une partie de leur salaire, un titre d’intéressement aux bénéfices.

Conception révolutionnaire

Il n’y en a pas : toute autogestion, vraie ou fausse, est capitaliste. La revendication révolutionnaire est la gestion ouvrière de l’économie (y compris la distribution) à l’échelle nationale, internationale et mondiale. La classe ouvrière elle-même, à travers des organes spécialement choisis à cet effet, détermine le projet ou plan de production, conformément à l’urgence historique de supprimer le salariat, début obligatoire de la disparition du capitalisme et des classes. Ce qui constitue aujourd’hui (aux États-Unis, en Russie, en Chine et dans d’autres pays), la plus-value ou le temps de travail non rémunéré pour les travailleurs, en toute liberté pour le capital, irait alors, en partie à la consommation immédiate, en partie à la création de nouvelles sources de production -pas d’investissements en capital-. L’ensemble est toujours décidé et surveillé de près par des représentants librement élus, et de manière à ce que chaque individu ou groupe d’individus soit en mesure de vérifier comment le produit social destiné à la consommation immédiate est distribué et ce qui est fait du produit non consommé.

Nous sommes là à mille lieues des tromperies verbales, des trucs organiques, des pressions économiques et policières de la prétendue autogestion. Entre le capitalisme, quelle que soit sa forme, et l’organisation du socialisme immédiatement après la révolution, les mutations qui les distinguent sont plus importantes qu’entre le singe et l’homme. La chaîne qui maintient l’ouvrier comme esclave et aliéné toute l’humanité est faite de travail salarié. Il ne s’agit pas de le renforcer avec des primes, des participations supposées aux bénéfices et autres expédients qui obligent l’ouvrier à intensifier son travail pour gagner quelque chose de plus, sans jamais posséder les produits. Non, la révolution met toute la classe en mesure de consommer davantage, sans vendre sa force de travail, ainsi que d’augmenter la production en réduisant le temps qui lui est consacré. Les applications techniques peuvent aller jusqu’à l’automatisation complète de tous les processus de production non directement soumis au cycle agricole annuel. Il n’y a pas de révolution où l’homme ne soit pas propriétaire de son œuvre et en conséquence de ses produits.

Anti-impérialisme

Conception du banditisme contre-révolutionnaire stalinien

Cela commence là où finit le révolutionnaire. Son manteau par lequel il se camoufle en lutteur contre un impérialisme, généralement le Yankee, agit en faveur d’un autre, généralement le Russe, mais cela peut aussi être le Chinois ou d’autres. Historiquement, cette désignation apparaît comme un résidu immédiat de la victoire du stalinisme en Russie, qui l’a suscité comme tendance pseudo-révolutionnaire, et l’a payé, de guerre en guerre. Elle inaugure officiellement une politique de puissance capitaliste au milieu d’autres puissances plus fortes, qui avec le temps et l’aide abondante des Etats-Unis, permettrait à la Russie d’acquérir la position de seconde puissance impérialiste.

Ce n’est pas la première fois, loin s’en faut, qu’un pays déjà établi comme impérialiste ou ayant tendance à le faire, parle, agit et contribue à la lutte aux armements contre d’autres pays dont il convoite la domination économique ou territoriale. A l’aube du capitalisme, c’était la lutte de la France et de l’Angleterre contre l’Espagne sur les mers, en Europe et en Amérique. La même Angleterre et les États-Unis, à l’époque dans une position d’aspirant semblable à celle qu’occupe aujourd’hui la Chine, ont soutenu par des armes et une rhétorique de propagande l’indépendance de toute l’Amérique latine, au sein de laquelle l’impérialisme britannique serait bientôt dominant. Contre cela, à leur tour, les États-Unis se sont battus, ce qui à la fin du siècle déclarerait la guerre à l’Espagne et, au nom de la liberté et de la souveraineté nationale, abattrait les Philippines et Cuba. Hitler lui-même s’est révolté contre les ploutocraties qui avaient divisé le monde sans en laisser beaucoup à l’Allemagne, ce qui lui a valu la sympathie de presque tous les nationalistes, de Perón à Soekarno, en passant par les dirigeants arabes. Toujours dans ces années, nous avons vu la France, à peine relevée militairement en Indochine par l’armée yankee, chanter son chant anti-impérialiste. En somme, l’anti-impérialisme n’est qu’un aspect de la lutte inter-impérialiste. Lorsque ce dernier est arrivé au déclenchement de la guerre mondiale, le premier s’est retrouvé absorbé par l’un des deux camps.

Ce qui distingue les anti-impérialistes de chez eux, c’est leur charlatanisme révolutionnaire, avec un esclavage total aux intérêts, notions et méthodes du capitalisme décadent et pourri à la puanteur. Ils entendent constituer des nations souveraines et grandes, ce qui fut l’œuvre du capitalisme ascendant, l’urgence aujourd’hui étant de mettre fin aux frontières et de sombrer dans le passé toute la grandeur nationale ; ils sont fiers de leur patrie comme toute bourgeoisie obtuse, le patriotisme étant l’une des pires toxines de la vieille réaction, à déloger des consciences aliénées ; ils envisagent de s’industrialiser en nationalisant l’économie - ce qu’ils appellent le socialisme - et dès leur arrivée au pouvoir, ils mettent en place des méthodes de travail et d’exploitation encore plus dures que celles de leurs prédécesseurs ; bref, ils parlent de révolution tout en représentant une nouvelle réaction. Ils échouent même dans ce qu’ils veulent sincèrement, quoique liés depuis plus d’un siècle : l’aspiration à construire une nation indépendante. Ils ne peuvent développer leur industrialisation capitaliste, ni même la faire fonctionner, sauf en s’abaissant devant la puissance impérialiste occidentale ou orientale.

Briser ce pouvoir impérialiste est une impossibilité physique, tant que la contradiction Capital-Travail n’est pas réglée à la satisfaction du second, seule souveraineté révolutionnaire et linteau de la souveraineté de chaque personne dans une civilisation communiste mondiale. Mais les messieurs « anti-impérialistes » appartiennent au pôle du Capital de cette contradiction. La seule chose qu’ils ont la latitude de faire est de canaliser la plus-value prise aux travailleurs de leur pays vers d’autres banques impérialistes, en écartant celle qu’ils s’approprient. Même ainsi, la puissance économique internationale du capitalisme le plus fort, celui des États-Unis, récupère par mille rebondissements une partie de la plus-value absorbée par des tiers, même dans le cas de la Russie ou de la Chine. Les seigneurs anti-impérialistes ne peuvent passer de la condition de commanditaires de la grande capitale mondiale. Mais bien avant d’atteindre ces résultats, et même sans les atteindre, ils ont déjà rendu à l’impérialisme du dollar d’une part, à celui de la contre-révolution russo-chinoise d’autre part, le service le plus précieux pour eux : celui de rejeter la lutte de la classe prolétarienne internationale, adoptant la lutte entre divers capitalismes. Amis ou ennemis, le jeu reste entre escrocs.

Conception révolutionnaire

Elle n’existe pas au sens strict (contre le seul impérialisme sans lutte contre le capitalisme), puisque les ouvriers de chaque pays, y compris les plus pillés par l’impérialisme, ont pour ennemi de classe immédiat leurs compatriotes exploiteurs, par lesquels ils ne peuvent que faire une brèche dans le capital impérialiste et provoquer l’action des prolétariats des pays qui l’exploitent. C’est la lutte du monde ouvrier contre le capital national et international qui, en le renversant, mettra fin à l’impérialisme. Les révolutionnaires doivent se dépouiller de tous les attributs nationaux, se débarrasser des défauts du patriotisme comme d’ordures, pour être en mesure d’organiser la rébellion des salariés où que ce soit, quel que soit l’uniforme qui les enrôle.

Toute lutte purement nationale est réactionnaire. Colonies ou métropoles, Russie ou Etats-Unis, les exploités doivent avoir comme objectif universel immédiat la lutte pour la prise du pouvoir, l’expropriation du capital privé ou étatique, la socialisation internationale de la production et de la consommation déclare en faveur du Second Manifeste Communiste de Promotion Révolutionnaire des Travailleurs.

Ainsi posé le problème en ses termes de classe (il n’y en a pas d’autres), les anti-impérialistes apparaissent entièrement comme des filous, des soldats volontaires ou des mercenaires d’un autre impérialisme et des pionniers d’une troisième guerre mondiale. En tout cas, l’un des premiers devoirs est de les mettre au pilori comme ennemis de classe du prolétariat. Ceux qui ne remplissent pas ce devoir, quand ils ne trahissent pas carrément, le principe inébranlable : contre la guerre impérialiste, la guerre civile qui oppose capitalisme et prolétariat.

Tout ce qui peut être modifié dans les textes de Lénine, de Trotsky ou de la Troisième Internationale, n’est qu’une fausse interpétation des commentateurs. Indépendamment des transformations que ces textes ont subies - pas par la voie de l’émasculation anti-impérialiste -, ou les changements qui ont eu lieu. Les bases à partir desquelles la pensée révolutionnaire doit commencer aujourd’hui sont les suivantes :

1. Le système de production capitaliste, avec sa distribution basée sur la vente de marchandises, perce toutes les frontières et resserre sans cesse les liens qui maintiennent le faible au fort. Mais elle fait du monde une entité économique unique, à partir de laquelle le projet révolutionnaire doit être élaboré.

2. Le cycle de la civilisation capitaliste est fermé et ses résultats matériels sont suffisants pour entreprendre la révolution sociale n’importe où.

3. La croissance industrielle des pays arriérés est toujours bien inférieure à celle des pays avancés, sans que cela ne permette en aucun cas de parler du développement de la civilisation capitaliste, ou de l’émancipation des premiers par rapport aux seconds. L’octroi formel de l’indépendance n’entraîne même pas un affaiblissement du pouvoir impérialiste, un équilibre politique important qu’avaient les résolutions des trois premiers congrès de la Troisième Internationale.

4. Les révolutionnaires des pays arriérés doivent fonder leur tactique et leur stratégie sur le développement économique actuel et possible des pays les plus industrialisés. Ils doivent viser, non pas l’indépendance nationale, un objectif réactionnaire, mais l’unité d’une économie socialiste à établir sur tous les continents.

5. Les révolutionnaires doivent se comporter comme si le monde entier était un seul pays.

6. Toute lutte nationale est donc étrangère aux exigences de la révolution communiste mondiale, elle s’y oppose.

Guérillérisme

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Prolongation militaire de la politique de puissance capitaliste mise en œuvre par Moscou dans le domaine anti-impérialiste ou antifasciste, qui est définie dans le titre précédent. L’introduction de ce changement ou mutation régressif s’est faite sournoisement, comme la transformation de la révolution russe en contre-révolution. Si cela s’est avéré être l’événement réactionnaire le plus important du siècle, la guérilla a été l’un de ses instruments tactiques préférés, en particulier dans les endroits où l’instrument stratégique, c’est-à-dire l’appareil de guerre russe, n’est pas entré. ou ne pouvait pas entrer en activité. L’instrument est toujours en phase avec l’objectif historique. A l’objectif historique du prolétariat, la révolution mondiale, correspond comme instrument l’organisation de sa propre rébellion, à partir des principaux centres sociaux, les villes. L’objectif de la contre-révolution stalinienne, la domination territoriale ou commerciale des autres pays, ne peut s’accorder qu’avec les méthodes militaires, puisqu’elles sont aussi antithétiques à la lutte des exploités qu’elles sont adéquates à celle de leurs exploiteurs. Bien conscients de cela, les hommes du Kremlin ont mis Mao Tsé-Toung en action pour la première fois après la défaite de la révolution prolétarienne chinoise grâce à eux et à son proche collaborateur de l’époque Chiang Kai-Chek. Tous les praticiens et théoriciens ultérieurs de la procédure, de Mao Tse-Tung lui-même à Guevara, en passant par Tito et Giap, sont des cadets de l’état-major russe. De même, ils sont fonction d’intérêts et de projets sans rapport avec la révolution communiste, des diverses désignations de chameaux qui ont été ultérieurement données à la procédure : guerre populaire ou révolutionnaire, siège des villes par les campagnes et des pays riches par les pays pauvres. , guerre de libération nationale, guérilla urbaine.

Déjà Mao Tse-Tung, et en Europe Tito, devait le pouvoir à la dernière guerre impérialiste ; le second grâce aux approvisionnements anglo-américains encore plus que les Russes, le second à l’abstention des États-Unis, qui reconnaissaient auparavant à Staline le droit d’étendre son influence en Chine. Quiconque prend la peine de papier dans les bibliothèques de journaux, découvrira dans les journaux de l’époque le rapport d’un ambassadeur américain itinérant conseillant à son gouvernement de couper toute guerre et approvisionnements financiers à Chiang Kai-Chek, ce qui était fait. Ensuite, l’armée Maosetunesco entreprit la marche militaire que la propagande gonfla ensuite jusqu’à devenir une longue marche. La guérilla et les mouvements nationaux ultérieurs sont invariablement, où qu’ils se soient produits ou se produisent, une conséquence de la guerre impérialiste et des préparatifs pour une autre.

Les conquêtes territoriales et économiques de la Russie sont très importantes, certes, mais bien plus encore les conquêtes des États-Unis, qui dominent, sans nécessité stricte d’occupation militaire, la majorité de l’économie mondiale. Le premier a atteint le niveau d’une grande puissance impérialiste, le second, mais loin derrière la superpuissance impérialiste représentée par Wall Street, le Pentagone et la Maison Blanche. Cependant, les États-Unis ne sont pas confrontés à un autre rival de grande importance que la Russie : peu importe à quel point ils se vantent à Pékin de la complicité des deux puissances, la prochaine guerre mondiale, si elle éclate, se déroulera principalement entre elles. Or, la disproportion de la guerre et du potentiel économique si défavorable à la Russie - sans parler de ses problèmes politiques internes - lui impose une tactique de long terme, destinée à diminuer cela en enlevant aux États-Unis des positions stratégiques et économiques. D’où le soutien aux mouvements anti-impérialistes, politiques ou guérilleros, quiconque les provoque, sinon leur création artificielle et ce que cela représente du mal ou de l’ennui pour le rival. Dans cet ordre tactique s’inscrivent des événements aussi disparates que le soutien au nord du Vietnam, au Pakistan et au monde arabe en tant que groupe racial, l’accord avec la politique étrangère du gaullisme, les compromis politiques et financiers avec l’Allemagne fédérale, le protectorat russe sur Cuba. , la vente d’avions et d’armes à l’armée grecque, l’offre au Japon de participation économique à l’exploitation de la Sibérie (ceci visant la Chine), les relations cordiales et fructueuses avec Suharto en Indonésie, etc. Le fait que la Russie et ses partisans aient retiré leur soutien à la guérilla en Amérique latine (et à Castro également) signifie seulement qu’elle compte tirer le meilleur parti de l’anti-américanisme des militaires et des oligarques, du moins pour le moment. C’est ce qui devient clair en Bolivie et au Pérou. En tout cas, rien d’important ne peut arriver contre l’impérialisme dollar, qu’il vienne de dirigeants ou de détachements armés transformés en armée, sans qu’il soit capturé par la Russie. La Chine elle-même, qui souhaite ardemment faire de même, sera frustrée. C’est ainsi que la Corée du Nord lui a échappé, et dans l’héroïque très flatté de Hanoï, sa voix est moins entendue que celle de la Russie. On peut être assuré que la Chine ne ramassera rien d’autre que le butin de la fête inter-impérialiste dans la péninsule indochinoise ... à moins que les États-Unis ne fassent place pour contrer la pénétration russe.

Ce n’est que dans la sphère mondiale de la lutte impérialiste et en tant qu’ouvrages d’approches vers une autre guerre que l’apparence et la signification des guérilleros sont comprises, ainsi que leur transformation en guerres limitées. C’est une règle invariable, pour ne pas dire la loi du mouvement historique lui-même, selon laquelle elles ne surviennent qu’en l’absence d’activité révolutionnaire des masses, ou immédiatement après avoir été écrasées. Mao Tse-Tung commence ses activités militaires après, avec sa complicité, la liquidation de la révolution chinoise. En Grèce de 1944, le stalinien Markos fit de même après que son parti eut collaboré avec les troupes anglaises et personnellement avec Churchill pour noyer dans le sang une insurrection qui exigeait tout le pouvoir pour le prolétariat. Ho Chi-Minh a liquidé les armes en main à la commune de Hanoï, assassiné son principal chef Tha Thu-tao, puis conclu un pacte avec les troupes françaises pour liquider en priorité les fugitifs de Hanoï, qui étaient des groupes armés. En Indonésie, Tan Malaka et ses partisans, qui prônaient la révolution, ont été encerclés et tués par une coalition de staliniens et de militaires dirigée par Suekarno, un philosophe notoire. Rien ne s’est passé en Algérie, si ce n’est la découverte d’importants gisements de pétrole dont la domination finale (Ouest, Est ?) Est désormais en cours de décision. Bref, à Cuba, Castro et Guevara sont entrés dans la Sierra Maestra avec l’argent et la propagande yankees, en l’absence totale d’activité des exploités, et ils n’ont pas pu toujours la réveiller. C’est la fuite de Batista, imposée par l’ambassadeur américain, qui a déclenché la grève générale et a permis à Castro une formidable entrée à La Havane. Quelques années plus tard, la clameur joyeuse de la foule s’était transformée en larmes.

Le cas de Cuba est sans aucun doute celui qui corrobore le mieux ce qui a été dit ci-dessus. Castro et Guevara n’étaient pas des hommes de Moscou, mais des patriotes ordinaires et en tant que tels des bourgeois de formation et d’intention. Ses projets démocratiques ne surpassent pas ceux de Batista au début de sa carrière, quand en tant que sergent il prête main-forte au pouvoir. Mais ils ont été prisonniers de Moscou dès qu’ils ont voulu abandonner le marcheur de l’impérialisme dollar. Pour l’état-major moscovite, son implantation à Cuba a une importance stratégique qui dépasse de loin celle économique ; et de là aux États-Unis également. La route maximale que la guérilla peut faire va d’un centre de gravité impérialiste à un autre.

Conception révolutionnaire

Cela n’existe pas à notre époque. Quand il l’a eu dans le passé, c’était un révolutionnaire bourgeois. Aujourd’hui, dans le cas où l’armée d’un pays est perturbée par l’armée d’un autre pays, ce dernier s’installant en occupant, la défense nationale ne peut plus se faire qu’en adoptant la forme de guérilla ou de résistance nationale. Ce ne sont donc là qu’un aspect irrégulier et provisoire de l’autre. Or, le sens de la défense nationale a toujours été conceptualisé par les révolutionnaires comme une trahison, comme une désertion à l’ennemi de classe, et ce n’est pas parce que leur pays a été vaincu et occupé qu’ils l’accepteront sous sa forme irrégulière. Parallèlement à un jeu dans le maquis, dans la jungle ou dans les montagnes, la même défense nationale se pratique en tant que bénévole dans l’armée nationale. A l’extrême de la rigueur théorique, entre la guérilla la plus naissante et la guerre classique ou thermonucléaire, la différence, si énorme qu’elle puisse paraître, est quantitative, pas du tout qualitative. Et le quantitatif se rétrécit jusqu’à disparaître, sachant que l’un peut être à l’origine de l’autre et qu’il a servi d’avancée dans le passé. Telles étaient les résistances nationales yougoslaves, françaises, italiennes, polonaises, etc. et la nouvelle compréhension de Mao Tse-Tung et Chiang Kai Chek pour lutter contre l’envahisseur japonais et en même temps contre la révolution. Grâce à ce type de défense nationale irrégulière, la défense et la préservation régulières d’un capitalisme qui n’avait plus le droit à la vie ont été réalisées. C’est de là que vient la confusion dans laquelle se trouve le prolétariat.

La guérilla est une méthode de lutte bourgeoise, compatible avec le développement du capitalisme, l’indépendance nationale et la révolution démocratique bourgeoise. Cela a été leur rôle dans le passé, qu’ils aient réussi ou non, et sans prendre en considération des cas particuliers comme les serfs Chuanes contre la Révolution française. Le cas le plus typique est celui des guérilleros espagnols de 1808, qui ont donné leur nom à la méthode. Au début (voir ce que dit Marx dans La Révolution espagnole) des groupes d’hommes se sont volontairement unis pour entreprendre des actions surprises contre les troupes françaises et se sont dissous après eux, chacun retournant à son travail quotidien. Dès leur subordination permanente et acceptée aux armées alliées anglo-espagnoles, elles atténuent leur aspect révolutionnaire. Les soi-disant guérillas d’aujourd’hui n’ont aucune ressemblance avec celles, n’existant pas à notre époque, nulle part, même une lointaine possibilité de révolution démocratique bourgeoise, ni d’indépendance nationale, les pseudo-guérillas ont fait l’armée si elles trouvent les moyens logistiques essentiels, apparaissent face au prolétariat, simplement et tragiquement, comme un appareil militaire conquérant qui se profile au-dessus d’eux, et donc comme une force de police. En tant que tel, et pour leurs objectifs nationaux et internationaux, le tyran de la guerre populaire n’a d’autre perspective que de servir de pion dans la lutte réactionnaire entre les blocs impérialistes. Les révolutionnaires ne devraient en aucun cas se prêter à des manipulations aussi grossières. Ils savent que via Moscou ou via Pékin on entre aussi dans le jeu de l’impérialisme américain, de la même manière que via Washington on entre dans le jeu de Moscou et de Pékin. Car le premier souci des deux est d’empêcher la révolution prolétarienne de lever la tête, condition essentielle pour qu’ils puissent contester entre eux la domination économique et policière du monde. Le verbiage anti-impérialiste devient ainsi un acte pro-impérialiste en général, et la démagogie de la guerre révolutionnaire en une guerre impérialiste locale.

Les guérilleros comme ceux qui se sont formés en Espagne à la suite de la victoire de l’armée franquiste méritent un concept très différent. Ils n’obéissaient à aucun dessein perfide ni ne manifestaient de prétentions libératrices. Ils étaient simplement le résultat de l’auto-préservation. Ses composants ne pourraient pas sauver la vie autrement. Et quand, à la fin du massacre de 1939-1945, le stalinisme a tenté de les utiliser à ses fins, selon le schéma de la résistance, déjà recomposé en défense nationale, il a tout fait pour les agrandir et les maintenir artificiellement, au lieu de se soucier de sauver leurs hommes. Il y introduisit le poison de son propre mensonge et aggrava la férocité de la répression franquiste. C’était l’un des épisodes les plus abominables du stalinisme espagnol, rien d’épargnant en eux.

Enfin, et indépendamment de toutes considérations politiques, les guérilleros n’ont aucune application durable dans les conditions martiales du monde. Une plus grande abondance dans le cas des pseudo-guérilleros manipulés par Moscou, Pékin ou leurs acolytes. La révolution communiste est un apprentissage combatif et idéologique pour les exploités, qui doit se faire sur le lieu de travail et en relation directe avec la suppression du caractère capitaliste des instruments de production, sans rien

Socialisme à visage humain

Conception du banditisme contre-révolutionnaire stalinien

Le dernier des baratins mis en circulation par le banditisme politique ces derniers temps. Qu’il soit issu d’un cerveau stalinien ou de l’un de ses associés progressistes occidentaux ne peut être dit avec certitude. C’est indifférent. Au lieu de cela, il est important de noter qu’il s’agit d’une reconnaissance explicite que les régimes auxquels il est fait référence sont brutaux. Il a été très populaire pendant la courte période pendant laquelle Dubcek a exercé le pouvoir en Tchécoslovaquie, a des partisans dans tout le stalinisme au pouvoir, même en Russie et en Chine, et est presque unanime dans le stalinisme non-dirigeant. Pour le premier c’est un geste politique à mettre en jeu face à un assaut du prolétariat, pour le second un excipient avec lequel faire avaler la drogue aux ouvriers qui se méfient de lui, et surtout aux organisations bourgeoises qu’ils envisagent d’utiliser comme pas avant. de les assimiler, puisque la classe ouvrière croit pouvoir la dominer, quoi qu’elle fasse ou dise, par la force du cadre syndical et policier. Exemple : avec son masque humain, Santiago Carrillo a atteint l’apogée (Carrillo dixit) d’un pacte de liberté avec des collaborateurs proches et d’anciens ministres du plus grand meurtrier, parmi lesquels Ruiz Jiménez n’est pas le pire. Avec son visage royal, il aurait dû se contenter de quelques vautours cueillis.

Le stalinisme ne peut pas être jugé par ce qu’il dit, mais par ce qu’il fait pendant qu’il est au pouvoir. Dans aucun pays gouverné par elle, il n’y a la moindre liberté, ni pour les travailleurs, ni pour personne. La grève est beaucoup plus difficile et a des conséquences plus graves que sous Franco (cas récent : Pologne). Dans la Tchécoslovaquie de Dubcek, il n’y avait pas un seul jour de liberté pour la classe ouvrière et les révolutionnaires ne pouvaient pas sortir de leur cachette. Le printemps tant célébré n’a pas permis à quoi que ce soit de contraire au capitalisme existant d’émerger. Les sociaux-démocrates eux-mêmes, qui ne cherchaient qu’à pouvoir servir l’État sans craindre une future répression, étaient contenus. Et si les travailleurs et les révolutionnaires en général ont pris certaines libertés, elles n’ont pas été légales pendant un seul jour. La liberté qui était autorisée était de renforcer la règle fragile du Parti. Dubcek et son peuple l’ont répété presque quotidiennement. Loin de là, il s’agit pour la liberté révolutionnaire du prolétariat, quiconque n’est pas un stalinien réactionnaire ou classique, de renverser ce parti, son État, son capitalisme. Pour arrêter une évolution politique qui aurait pu aller aussi loin, les divisions blindées russes ont envahi la Tchécoslovaquie.

Conception révolutionnaire

Inexistant. Non seulement il y a redondance à dire le socialisme à visage humain ou le socialisme libertaire, mais la redondance enferme l’appât et les stocks sur les lèvres de ceux qui prétendent que le système de propriété dans les pays de l’Est est socialiste. Si un jour l’un d’eux décrétait et respectait les libertés appelées droits de l’homme, ce ne serait rien de plus qu’un système capitaliste démocratique, basé, comme tous les autres, sur la liberté d’exploiter le travail salarié. La propriété socialiste, au contraire, commence par la suppression de cette dernière liberté, dont l’existence confère aux instruments de production leur caractère capitaliste, quelle que soit l’étiquette qui porte le pouvoir. Tous les amis du stalinisme attendent ce jour comme celui de leur propre rédemption, non vrai du joug d’une exploitation dont ils ne souffrent pas, mais des outrages, trahisons, crimes qu’ils ont commis ou qu’ils ont dissimulés. D’où son extase face au socialisme à visage humain.

Un tel cas est exclu de la présentation. La période historique dans laquelle nous vivons et la nature étatique du capitalisme oriental y interdisent l’existence stable de la démocratie capitaliste. Cela pourrait apparaître au contraire comme un moment d’indécision entre l’assaut révolutionnaire du prolétariat, qui est sans doute en gestation, et la contre-révolution au pouvoir. Il disparaîtrait pour retomber dans ce dernier ou céder la place à la révolution communiste. La caste dictatoriale haineuse n’ignore pas ce qui a été dit ; Pour cette raison, il permet au maquillage humain de subsister dans son sein, bien que les séparant, car demain, quand les masses en rébellion l’assiégeront, elles seront le dernier recours contre elles.

Le socialisme n’a pas à se justifier en disant qu’il est humain ou humaniste. Cela reste pour les hiérarchies qui sont en mesure d’exercer sur les hommes, au travail, dans la vie privée et politique, un pouvoir coercitif plus ou moins limité en droit ou discrétionnaire. Le socialisme est bien plus que cela ; C’est l’homme libéré de tous les obstacles sociaux et mentaux imposés par les autres hommes, c’est la liberté du premier souffle de l’existence pour l’égalité complète des possibilités, dans l’impossibilité d’avoir à vendre sa propre force de travail et de création pour vivre. C’est l’épanouissement de chaque individu à travers sa participation à l’œuvre ou aux œuvres de sa volonté, c’est la liberté et la démocratie converties en exigence fonctionnelle de la civilisation, c’est l’humanité en possession de ses facultés cachées et aliénées. Comme l’énergie de l’étoile diurne ou l’apparition de la vie sur Terre, il n’a pas besoin de se justifier, ni de reconnaître aucun Créateur. Frapper tout le reste.

G. Munis et Jaime Fernández Rodríguez, juin 1970

1. L’Aveu de A. London, livre et film, donne une idée de la technique policière utilisée pour obtenir autocritique et aveux. Pas tellement de sa signification profondément réactionnaire. Londres, qui, au contraire, a mis son grain de sable dans la défaite de la révolution espagnole et dans la falsification de son histoire, n’a pas ouvert la bouche lors des grands procès à Moscou et en Tchécoslovaquie même, jusqu’à ce que ce soit son lot. à lui, seide de Staline et de Rokosky, d’agir comme une vermine sale.

2. Les soviets ont été officiellement dissous il y a 35 ans et ont depuis longtemps été annulés en tant qu’organes d’expression et de pouvoir prolétariens. Note de l’auteur qui est apparue dans la publication sérialisée dans "Alarme" mais pas dans la brochure publiée par la suite sous forme de réimpression, bien qu’elle ait été marquée.

3. Se réfère à la Constitution de l’URSS approuvée en 1936. Note de l’éditeur. ↩
4. À l’origine, cet ouvrage a été publié par tranches dans les numéros 14, 15, 16 et 17 d’Alarma, entre juin 1970 et avril 1971. Note de l’éditeur.

Ci-dessous le véritable texte en espagnol pour corriger la très rapide, barbare et carrément mauvaise traduction en français (nous nous en excusons mais c’est faute de mieux !) qui précède :

Léxico de la truhanería política contemporánea, comparado con el léxico revolucionario

Jaime Fernández Rodríguez y Grandizo Munis

Cincuenta años de falsificación ideológica y terminológica por Moscú, a lo cual Pekín añade ahora otras falsificaciones suyas, hacen necesario contraponer el valor de las palabras revolucionarias al que en realidad tienen en boca de la ralea stalinista.

Países socialistas

Acepción truhanesca

Aquellos en que el capital, estatizado, explota el proletariado a mansalva, sin que éste conserve siquiera la libertad de rechazar el precio que le ofrece aquél por su capacidad de trabajo, ni otra libertad cualquiera, sea de huelga, de palabra, de asociación o de simple desplazamiento.

Acepción Revolucionaria

Aquellos países, inexistentes hoy, donde la función productiva se efectúe sin trabajo asalariado y las mercancías dejen de serlo para convertirse en productos adquisibles sin equivalente. La venta de la capacidad de trabajo supone por sí sola la existencia de un capital comprador, mientras que la relación capital-salariato presupone, no puede dejar de presuponer, la explotación del último. La prueba de la supresión del capitalismo es la supresión del trabajo asalariado.

Dictadura del proletariado

Acepción truhanesca

Despotismo policíaco, militarista y burocrático, enderezado contra la revolución proletaria en el interior y en el extranjero. Estado-partido del capital supremamente centralizado en que el poder es ejercicio, sin control ni responsabilidad, por un puñado de dirigentes todoterroristas y todopoderosos. Históricamente, su origen es la destrucción de la revolución de 1917 y el exterminio de sus protagonistas. Es una dictadura sobre el proletariado.

Acepción Revolucionaria

Gobierno del proletariado basado en su propio armamento, previo desmantelamiento de los cuerpos represivos capitalistas, en la gestión obrera de la economía, y de la distribución del producto social del trabajo. Realiza así la supresión del trabajo asalariado, y como resultado de ella la desaparición de las clases y del Estado. Es, por tanto, la más completa democracia, no ya en derecho, sino de hecho. Con la dictadura del proletariado empezará a regir el primero y más importante de los Derechos del Hombre : el derecho de vivir y realizarse cada persona sin tener que vender su capacidad de trabajo y creación, ni que comprar o vender los productos de una y otra. Segundo derecho a garantizar, el derecho de insurrección contra toda tentativa de vuelta atrás. Por medio del proletariado la humanidad entra en posesión de sí misma, iniciándose una civilización enteramente nueva.

Internacionalismo

Acepción truhanesca

Sometimiento a los intereses económicos y militares del capitalismo ruso, por su parte de aquellos países en los cuales los Estados Unidos le cedieron la preponderancia como su parte de botín de guerra. Cuando amenaza escapar, el botín es recuperado de nuevo por la invasión militar y el terror policíaco : Berlín-este 1953, Hungría 1956, Checoslovaquia 1968. Por extensión, reclutamiento o leva paramilitar llevada a efecto por los secuaces de Moscú socolor anti-imperialista a fin de aventajar los intereses rusos en los preparativos de la tercera guerra imperialista mundial, así como en las guerras subimperialistas locales tipo Vietnam. Idem respecto de China tratándose de truhanes de obediencia pekinesa. Moscú y Pekín llaman internacionalismo las mismas acciones y actitudes que denuncian como imperialismo tratándose de Estados Unidos.

Acepción Revolucionaria
Solidaridad del proletariado mundial como unidad frente al capitalismo internacional. Solidaridad tanto en las ideas como en los hechos, dirigida contra la nación y el patriotismo en primer término, países coloniales incluidos. No puede existir interés superior al del proletariado mundial, ni siquiera el de un país donde la revolución hubiese triunfado. Los internacionalistas combaten con igual saña a los dos bandos contendientes en las guerras imperialistas locales (Vietnam) tanto como en las guerras de carácter mundial, y señalan como traficantes de carne humana a los respectivos parciales y propagandistas. Proponen y se esfuerzan en organizar la acción de los explotados, en el frente y en la retaguardia, contra sus respectivos gobiernos y mandos militares. Toda defensa nacional -incluso en su grado de resistencia - encubre la explotación y la opresión. El enemigo inmediato está, para cada proletariado, en su propio país ; hostilizarlo al máximo es condición para desencadenar la lucha del proletariado en otros países y emprender, unidos, la destrucción del capitalismo en todo el mundo. Por ende, los internacionalistas rechazan como reaccionario el lema : No ingerencia en los asuntos interiores de un país. Está destinado a impedir la solidaridad y la acción colectiva del proletariado en los diversos países, mientras que auspicia la ingerencia económica constante de las grandes potencias en los asuntos de las pequeñas y acarrea a menudo su intervención militar : guerras locales, invasión del Tibet, de Santo Domingo, de Hungría y Checoslovaquia, de Cuba, más el comercio gigantesco de armas. El proletariado de cualquier país tiene, más que el derecho, la obligación de intervenir en las luchas del proletariado de cualquier otro país.

La acción internacionalista decisiva hoy, la que reclamamos los revolucionarios, es la del proletariado de Estados Unidos, de Rusia y de China frente a sus respectivos explotadores. Ella desencadenaría la rebelión en los dos bloques militares y pondría por obra el objetivo más vital inmediato para la humanidad ; la supresión de ejércitos, de policías, de producción de guerra, de las fronteras y del trabajo asalariado.

Revisionismo

Acepción truhanesca de introducción china.

La negativa o la resistencia del Estado-partido ruso a favorecer los negocios, la expansión territorial y la estrategia del Estado-partido chino. En cuestiones de preparativos bélicos, la escasa disposición de Rusia a batirse con los Estados Unidos para que China emerja como primera potencia. Por extensión, política de partidos que prefieren Moscú en lugar de Pekín como metrópoli imperialista. Históricamente, la acusación de revisionismo acudió a la mente esteposa de Mao Tse-Tung al darse cuenta de que 1º : Rusia se negaba a darle armas atómicas o siquiera a proteger con ellas sus ambiciones militares en Formosa, la India, Birmania, etc. ; 2º : De que la ayuda técnica y económica comportaba el designio de mantener a China como potencia inferior, y subordinada, a Rusia ; 3º : De que, de la enorme plusvalía arrancada a los trabajadores chinos, las condiciones de la ayuda rusa le restaban mayor parte de la que perdería comerciando y tecniceando con los países del bloque americano.

Acepción Revolucionaria

Idea de diversos teóricos de la social-democracia tocante a la evolución del capitalismo (Bernstein, Hilferding, Bauer, etc.) y al establecimiento de la sociedad socialista. Así llamado porque reconsideraba o revisaba lo expuesto por Marx al mismo respecto. Según él, y dicho en resumen, el capitalismo tenía ante sí un desarrollo económico y democrático amplísimo, que consentiría al proletariado, sin revolución, dentro del juego de la democracia burguesa, ir ganando posiciones y aventajando su condición económica, hasta realizar el socialismo. Se trata de la evolución opuesta a la revolución, de las reformas progresivas opuestas a las medidas tajantes consecutivas a una revolución a salto en el desarrollo. Revisionismo y reformismo son sinónimos, si bien la última voz es la más adecuada para designar la concepción de los mencionados teóricos. El reformismo vino a ser el concepto superior y casi único de la Segunda Internacional, cuyos partidos, en el intervalo de las dos grandes guerras mundiales, fueron abandonado de hecho la pretensión de alcanzar el socialismo para transformarse en simples partidos demócratas burgueses, buenos administradores de los negocios capitalistas, según admitió León Blum antes de morir.
Hoy, el reformismo político y el oportunismo anejo a él son inexistentes, al menos en calidad de teoría elaborada. El stalinismo, sea pro-Moscú o pro-Pekín, no es reformista ni oportunista, pues su meta es la instauración del capitalismo de Estado y la dictadura policíaca ya reinante en más de un tercio del planeta. Lo que aparece en la actualidad como reformismo y oportunismo, en la práctica, sin elaboración alguna, es el trotzkismo en sus diversos matices y hasta el anarquismo. En efecto, cuando no pretenden reformar los regímenes stalinistas se sitúan deliberada o involuntariamente bajo su zona de influencia en política internacional y en cuestiones reivindicativas y sindicales.
Dogmatismo
Acepción truhanesca
Término aplicado por Moscú a la política de Pekín tan falsamente como el revisionismo aplicado por Pekín a Moscú. No significa sino aquello en que China lesiona los intereses nacional-imperialistas rusos. En su estructura económica no menos que en su organización política, Rusia y China son el original y su copia. Lo que con verdad pueda decirse de uno de los dos países corresponde también al otro, aunque tal vez haga falta cambiar el signo patriotero. Se trata en ambos casos de estafadores políticos, siempre preocupados de encubrir su verdadera naturaleza y la de sus sucias querellas con terminología tomada al movimiento revolucionario. Ni una sola de las posiciones defendidas por China, ninguno de los pensamientos de Mao Tse-Tung tienen carácter dogmático, a menos de entender por tal la obligatoriedad en que están sus súbditos de jalearlos y reverenciarlo como genialidades.
Concepción Revolucionaria
Dogmas son las afirmaciones que la iglesia presenta como revelaciones de Dios, por lo tanto indiscutibles e inalterables. En sentido figurado, el movimiento revolucionario emplea la voz dogmatismo para designar el apego a puntos de vista y análisis superados por evolución de la sociedad y de la lucha de clases. Por ejemplo, sería dogmatismo atenerse en todo a lo dicho por cualquiera de los principales teóricos revolucionarios o a los lineamientos de la revolución rusa, lo que hoy no hacen, o mejor dicho, no creen hacer, sino tendencias trotskizantes, anarquizantes y bordiguistas. El pensamiento revolucionario es radicalmente opuesto a cualquier dogmatismo y por lo tanto la ortodoxia le es ajena.
Transición pacífica al socialismo
Acepción truhanesca
Triquiñuela política inventada por Stalin después de haberse repartido el mundo con Roosevelt y Churchill, a fin de que el capitalismo occidental aceptase a los partidos pseudo-comunistas en calidad de auxiliares de confianza. No se trata de la concepción reformista antes citada, sino de un simple aserto cuya única justificación es la existencia de Rusia como gran potencia... Eso revela su carácter de maniobra para-militar de largo alcance, a producir sus efectos cuando el potencial bélico ruso consiga superar al americano. Empero, la transición misma no sería en ningún caso al socialismo, sino al capitalismo de Estado, según ha ocurrido en Europa oriental. El proletariado pasaría tan sólo de la explotación por diversos monopolios a la de un monopolio único gubernamental, con sede central en Moscú. El Partido-Estado chino y su gobierno respaldaron desde el primer momento el señuelo de la transición pacífica y su concomitante, el de convivencia pacífica.
Concepción Revolucionaria
La que se consiguiere efectuar sin lucha armada, pero poniendo por obra las mismas medidas que una revolución : poder, armas y economía al proletariado, pues la ausencia de lucha no significa que el socialismo haya de alcanzarse evolutivamente a partir de la sociedad capitalista. Marx habló en su tiempo de dicha posibilidad para el proletariado inglés, pero debido a la inexistencia de un ejército, de una policía y de una burocracia fuertes. Ha dejado de ser así incluso en Inglaterra. Y como la primera medida de la revolución es desembarazarse del aparato estatal que preside a la explotación, la única forma de efectuar la revolución sin lucha armada sería una descomposición tan acusada de los cuerpos represivos existentes, que el proletariado no encontrase resistencia al acometer la toma de poder. Hoy que los partidos stalinistas y los sindicatos forman una segunda línea de defensa del capital (están en la primera allí donde gobiernan aquéllos), la posibilidad de acabar pacíficamente con la sociedad de explotación parece punto menos que quimérica.
Planificación
Acepción truhanesca
Dirección totalitaria de las relaciones entre capital y trabajo, entre producción y distribución. No sólo conserva el trabajo asalariado, sino que lo rebaja y encarnece en grado mayor que el capitalismo liberal, mediante un procedimiento draconiano de destajos, primas, pluses, bonificaciones, jerarquías, multas y castigos penales por faltas de asistencia, delaciones, vigilancia policíaca y otros procedimientos complementarios jamás vistos antes. El todo con objeto de agrandar la plusvalía o parte de la riqueza creada por el trabajo que se embolsa el capital, a costa de una disminución proporcional de la parte de los obreros, o sea del salario. De la plusvalía dispone a discreción la alta dirección económico-política, que transforma una parte en nuevas inversiones, según conviene a sus intereses de explotación nacional e internacional, vale decir a sus exigencias imperialistas actuales o en proyecto, mientras otra parte no inferior a la consumida por los privilegiados de cualquier país, se la distribuyen según jerarquía los beneficiarios y sirvientes del Estado-partido, el capitalista colectivo. La economía entera gira pues en torno a los intereses del capital aún más deliberadamente que tratándose de múltiples iniciativas de capitalistas individuales. El proletariado continúa siendo clase desposeída ; sin otro recurso que la venta de su fuerza de trabajo, ni otra capacidad de consumo y cultura que la resultante del producto de esa venta. A notar que planificadores rusos y chinos vienen a aprender en las escuelas del capitalismo occidental, pues planea unos y otros la no satisfacción de las exigencias humanas.
Acepción revolucionaria
Funcionamiento y gestión completa de la producción y de la distribución por la sociedad como un todo, representada al principio de la revolución por la clase trabajadora, el cese de cuya explotación conlleva a corto plazo la desaparición de las clases, por lo tanto de la propia clase obrera. No puede existir planificación socialista sin quebrantar desde el primer momento la ley del valor, base económica general y nutrición cotidiana del edificio capitalista mundial. Esa ley arranca del trabajo asalariado y repercute luego de mil maneras y en todos los niveles, sin excluir los niveles intelectual, científico, artístico. Así pues, la producción sin trabajo asalariado y la distribución de los productos sin relación con lo que hoy es valor del mismo, constituye el primer requisito de la planificación y el punto de partida de la futura sociedad comunista. En su ausencia puede imponerse a la población un plan de producción capitalista, pero no habrá planificación. Aquel supone hartar las necesidades del capital, ésta las del trabajo, las de cada persona. Aquel produce para vender ; ésta para dar, abriéndose así campo de desarrollo económico y cultural ilimitado. En fin, la planificación ha de suprimir también la representación universal del valor capitalista : el dinero. Semejante economía requiere la participación directa y enteramente libre de todos y cada uno de los hombres, sin imposiciones de nadie, de ningún organismo, bajo ningún pretexto. Sociedad e individuo no se contraponen sino allí donde la mayoría de éstos se ven explotados y oprimidos. El socialismo parte de la satisfacción y la libertad de cada individuo como criterio del interés general de la sociedad.
Democracia popular
Acepción truhanesca
Nombre colgado a los regímenes impuestos en Europa por el ejército y la alta burocracia capitalista rusos, o bien establecidos en Yugoslavia y China al calor de la victoria del imperialismo yankee-ruso-británico sobre el imperialismo nazi, cuando no como resultado de los regateos interbloques post-bélicos (Vietnam norteño, Cuba), pero siempre bajo férula ideo-económica moscovita. Desde el principio, y muy a sabiendas, el nombre, democracia, y el calificativo, popular, fueron ensamblados para hacer antífrasis, como de consumo tratándose de la copiosa terminología-anzuelo stalinista. En ninguno de los países así llamados puede descubrirse atisbo alguno de democracia, siquiera en su escuálida forma burguesa, mientras que la clase trabajadora, metida a barrisco dentro de la borrosa designación de pueblo, padece un despotismo económico, político y cultural aún más totalitario que el de los regímenes anteriores. Ni por su estructura económica ni por su superestructura política se distinguen dichos países de lo existente en Rusia. Tampoco se distinguen por sus orígenes, al contrario de lo que pretenden determinados definidores auto-deformados, pues el origen de lo existente en Rusia no es la revolución de 1917, sino la contrarrevolución stalinista, y el desbordamiento de ésta, no sin auxilio yanqui, es lo que da la similitud mencionada. En ninguno de estos países ha habido cambio de sistema social, sí de régimen, pasándose del capitalismo privado al capitalismo estatal, del gobierno burgués al de la burocracia capitalista, a la cual se integró la burguesía. Si no les fue conferido el rango de democracia socialista, débese a que Rusia reservaba para sí tal título honorífico, a fin de colocarse como superior jerárquico. Las pretensas democracias populares son de hecho y antes que nada, el botín de guerra del Kremlin, glacis militar y coto de explotación imperialista a la vez. Les es imposible escapar a tal condición sin buscar amparo mercantil -y militar si llega el caso- en el Bloque americano ; es el caso de Yugoeslavia y recientemente de China. Y están en condiciones de hacerlo sin alterar lo más mínimo su organización económico-política, demostración inconcusa, entre otras, de la uniformidad de sistema de explotación del hombre entre ellos, los Estados Unidos y Rusia indistintamente.
Acepción revolucionaria
No tiene. Unicamente en la terminología capitalista puede encontrarse semejante designación, aplicada a regímenes políticos y parlamentarios que reconocen en derecho y respetan de hecho las libertades individuales, de prensa, partidos, manifestación etc., pero sobre la base social de la explotación del trabajo asalariado por el capital. En el mejor de los casos, popular no puede significar más que de izquierda burguesa, en otros términos, los métodos menos brutales de dominación del proletariado por sus gobernantes y explotadores. Ahora bien, los métodos reinantes en las pretendidas democracias populares entran de lleno en la categoría de los más brutales. Mobutu ha proclamado en el Congo la República Popular, con falsía digna -y copiada- de los Mao Tse-Tung, los Castro y demás Kadar.
Marxismo-leninismo
Acepción truhanesca, común a los ramales ruso y chino
La versión real de esa burlería es : marxismo-leninismo-stalinismo, y su contenido único lo da el último término, no por silenciado desde el XX Congreso de la casta dictatorial rusa menos presente en dichos y hechos de la misma, clientela internacional incluida. Mas el stalinismo no es una teoría, tampoco un añadido a una teoría preexistente, ni tan siquiera un empirismo sociológico o político en exploración de algo. Es completamente ajeno a toda teoría, pensamiento o investigación. Aparece históricamente en cuanto la revolución de 1917 ceja su previsto andar permanente hacia el socialismo y la revolución mundial, aún antes de aupar al individuo que le daría su nombre. A partir de ahí, es el hecho consumado o de la muerte de la revolución o a la inversa, la vida y la afirmación constante de la contrarrevolución burocrático-capitalista, la salvaguarda de cuyos intereses determina en cada instante su política interior y exterior, y sus argumentos. Sin darse cuenta, Zinovief esbozaba una definición certera del stalinismo cuando decía a Leon Trotzky :
Usted combate a Stalin con ideas, pero lo que interesa a Stalin no es refutar sus ideas, sino hacerle saltar a usted la tapa de los sesos.
Millones de hombres asesinados a pistoletazos en todas las Lubiankas rusas o enviados a la muerte en Siberia, la calumnia vertida sobre ellos a torrentes publicitarios, la revolución rusa machacada, la revolución mundial deliberadamente llevada a la derrota ; en nombre de ese marxismo-leninismo, pero de hecho en defensa de la nueva casta explotadora stalinista, habló ésta de socialismo en un sólo país, impidió la victoria del proletariado chino en 1925-26, dejó fríamente que Hitler subiese al poder, destruyó con sus propias bofias la revolución española, se alió enseguida a Hitler, le suministró material de guerra y materias primas, recibió de él los Estados Bálticos y la mitad de Polonia, se alió después con el imperialismo más fuerte del Globo, con el cual se reparte la explotación y el dominio político de la humanidad, y con cuya complicidad reprime todas las insurrecciones y luchas habidas en su zona. El acuerdo de Postdam estipula ya que los firmantes, Rusia y Estados Unidos principalmente, salen garantes de la conservación del orden en el mundo. El recorrido del stalinismo ha sido : del embuste sobre el socialismo en un sólo país, al socialismo en ninguno. Tal es su naturaleza, mero practicismo contrarrevolucionario, tras el cual no existe otra cosa que la acumulación ampliada del capital por una casta centralizada, privilegista y despótica cual nunca lo fuera la burguesía. Y bien, en ese practicismo neoreaccionario y asesino están incursos, sin excepción, cuantos han actuado y escrito para el stalinismo dentro y fuera de Rusia, y por mucho que se hayan embozado en retórica filosófica, existencialista, economista, o en glosas de Marx y de Lenin. Jamás ha existido contrarrevolución guiada por otro principio cualquiera haya sido su palabrería encubridora, pero la stalinista da ciento y raya a las peores, no sólo por su monstruosa falsificación invocando el socialismo, sino, ante todo, porque su continuidad exige impedir la revolución de las revoluciones del género humano, la revolución comunista. El stalinismo no es otra cosa que eso, vivo o muerto el personaje. Todas las mentiras, todos los servilismos, todas las crueldades, todas las hipocresías, en una palabra, todas las alienaciones causadas por milenios de explotación son utilizados por él, se confabulan y extreman en él para cerrar el paso a la revolución. El marxismo-leninismo, con guión o sin él, representa en la fórmula completa, en argumentos y hechos, lo que la momia de Lenin respecto del régimen : mero estandarte procesional engañabobos, algo así como el socialismo alemán y la invocación de Nietzsche para el Tercer Reich (Véase la voz, desestalinización).
Acepción revolucionaria
El leninismo no existe como visión particular del mundo o de la lucha de clases. Lenin se consideraba discípulo de Marx y nunca pretendió haberle enmendado la plana o aportado algo nuevo a sus desarrollos teóricos. Aciertos y errores en parangón, no puede decirse de Lenin, como de Trotzky, sino que fue uno de los más grandes revolucionarios contemporáneos. Los inventores de un leninismo son los representantes de la tendencia contrarrevolucionaria, y no sin aviesas intenciones, dirigidas por entonces contra la oposición de Izquierda encabezada por Trotzky, andando los años contra el proletariado mundial. El stalinismo ha pretendido cargar a espaldas de Lenin, como originalidad marxista-leninista, la idea de una dictadura de partido único, sin fracciones ni discusión ideológica internas, en una palabra, totalitario. Fue esa una de sus primeras falsificaciones. En efecto, el preámbulo de la ley que suprimía los demás partidos y las fracciones dentro del bolchevique, escrito por Lenin mismo, nunca publicado por sus embalsamadores, declara sin ambages que no se trata de un principio revolucionario, sino de un expediente provisional a que se veía forzado el poder debido a lo precario de su situación. Era signo de debilidad, no de fuerza. Verdad que la medida sirvió sobre todo, en convergencia con la nueva economía mercantil (NEP), para concitar todos los anhelos conservadores y concentrar el poder en manos de los futuros contrarrevolucionarios, todavía agazapados en la sombra. No por ello debe atribuirse a Lenin la paternidad orgánica de la contrarrevolución. De cualquier manera que se juzgue su obra, él no pretendía otra cosa que aplicar el marxismo, atinase o errase... Se trata pues de poner en claro lo que ha de entenderse por marxismo.
Antes que nada es menester negar la existencia de una doctrina que pueda llamarse marxista. Marx sentía horror por cualquier cuerpo de doctrina, por avanzado que se pretendiese y su obra es la refutación incesante de todo sistema, filosófico o político. Sería, en efecto, imposible una interpretación dialéctica, o sea revolucionaria, del mundo exterior y de la historia, si no fueran ambos entre sí y cada uno dentro de sí, cambiantes, unidad y contradicción al mismo tiempo, estabilidad y mutación. Las llamadas leyes dialécticas mismas no pueden escapar a la alteración y al cambio, ni aún siquiera, en la infinitud del tiempo, la entropía del Universo, su estado energético, lo más perenne que se conozca. Así pues, únicamente como sinónimo de revolucionario y para facilidad terminológica, puede hablarse de un marxismo, en manera alguna como sistema acabado a parafrasear y a utilizar como la geometría euclidiana.
Filosófica, económica o política : la obra entera de Marx -y la de Engels- tiende a aprehender los factores objetivos y subjetivos que actúan en la historia modificándose recíprocamente, sin que la hegemonía motriz entre ambas esté equilibrada siempre, ni siempre incline del mismo lado ; de ahí una de las primeras afirmaciones : Las revoluciones son las locomotoras de la historia. Ahora bien, no habría existido una sóla revolución sin consciencia más o menos neta de lo que había de hacerse, a despecho de que ésta haya estado representada, no por la consciencia del Hombre, sino de una clase en su seno. Ese marxismo proclama la necesidad de una revolución comunista, no como desideratum, no como ideal a alcanzar, sino como resultado de la propia obra económico-cultural de la humanidad, en su fase capitalista. Tampoco como resultado obligatorio o automático de dicha obra, sino de la acción revolucionaria que sobre ella puede ejercer la clase que el capital explota. La reivindicación : abolición del trabajo asalariado, resume toda la obra de Marx, es el motor de la revolución comunista, la clave única de la desaparición del capitalismo y de la realización de una civilización nueva, sin clases y sin Estado. Los falsarios de Moscú y de Pekín que mantienen el trabajo asalariado incluso bajo formas draconianas, están no menos alejados de lo revolucionario, de lo que cabe llamar marxismo, que los patronos de choque de Occidente. Sus socaliñas sobre la misión socialista del Estado están directamente emparentadas con las de Hitler, que también se prevalía de Hegel en ese aspecto. Para Marx, sobre todo después de la Commune de París, para quien quiera haya desgranado la revolución rusa y comprendido la contrarrevolución stalinista, el Estado, particularmente en su postrer aleteo de Estado obrero, no tiene que desempeñar misión económica alguna. La organización de la fuerza post-revolucionaria impropiamente dicha Estado obrero, ha de cejar y desaparecer como consecuencia directa de la supresión de la ley capitalista del valor, o bien recupera su tradicional función de Estado opresor y explotador de la mayoría por una minoría. Lo que ha sido resultado de milenios de esclavitud y crímenes de toda suerte, está excluido que se transforme en tabla de salvación.
Autocrítica
Acepción truhanesca
Confesión laica de culpas y delitos falsos, impuesta por la coacción y el terror policíaco a los críticos y adversarios del stalinismo. La historia humana no registra nada tan repulsivo y abyecto como ese procedimiento políticoterrorista, ni siquiera los procedimientos de la inquisición. La oposición expresa o tácita al poder existente (que estaba haciendo la contrarrevolución) no era combatida con ideas y menos debatida en público. Se detenía a los culpables, se les torturaba física y moralmente, a ellos y a sus familias, durante meses, durante años si fuera necesario, hasta hacerles confesar que estaban en el error, que la razón asistía a sus esbirros y ante todo al primero de ellos, el gran, el genial Stalin. En los casos leves el culpable conseguía, prostituyéndose así, ser reintegrado a las filas del Partido-Estado, siquiera en categoría rebajada. En la mayoría, que constituye no decenas ni centenares de miles, sino millones de casos, la confesión, llamada autocrítica, servía, a lo sumo, para ir a morir de trabajo forzado a Siberia.
El pináculo de esa vastísima cuanto sangrienta represión -indescriptible sea numéricamente, sea por su sevicia o por su alcance reaccionario- lo constituyen las grandes falsificaciones procesales de Moscú, de 1936 a 1938. Hombres prestigiosos de 1917, compañeros de Lenin y de Trotzky, fueron puestos en condiciones de admitir que trabajaban para Hitler (o para el gobierno americano, según las alianzas del Kremlin) sin otra finalidad que abatir la patria del socialismo y la persona misma de Stalin, el padre de los pueblos. Esos procesos, en que actuaba de fiscal una antiguo aliado de los gobiernos blancos que combatieron la revolución, Vichinsky, eran ensayados como piezas de teatro, hasta conseguir los efectos que se proponía la alta canalla dirigente.
El procedimiento es inseparable del stalinismo, que lo ha exportado a cuantos países domina. En China es aplicado añadiéndole a menudo otro trazo odioso. Las víctimas deben recitar, ante asambleas especialmente agenciadas al efecto, las culpas y crímenes que se les atribuyen y loar la justicia y la clarividencia de sus verdugos, siendo luego ejecutadas en medio de ovaciones. Es ésta la aprobación entusiástica por las multitudes, que el gobierno ruso organiza, mediante campañas nacionales político-policíacas, pidiendo condenas y ejecuciones. Se trata siempre de una síntesis de la ley de Lynch antaño practicaba en Estados Unidos socolor de justicia popular (sobre todo contra los negros) y de las ahorcaduras en los campos de concentración de Hitler, en presencia de los demás detenidos y con música de Wagner. Los propios dictadores de bolsillo cubano y albanés han satisfecho sus instintos y confortado su poder con esa clase de autos de fe stalinistas. En resumen, la autocrítica y su prolongación, la confesión de crímenes inventados, ha servido y continúa sirviendo al stalinismo para mandar al cementerio a los revolucionarios, cubriéndolos de lodo. Más tarde, el procedimiento fue utilizado contra los propios cómplices renuentes del stalinismo. Todo ese terrorismo, la falsificación de ideas e historia de la revolución, más la perversión planificada de las mentes por la prensa, la radio, la televisión, la literatura, la cinematografía, y hasta por la pintura y la música, sin olvidar los ejercicios espirituales sui generis que son en tales condiciones las asambleas políticas y sindicales, forman la superestructura intelectual de la contrarrevolución stalinista, del capitalismo de Estado1.
Acepción revolucionaria
En la medida en que cabe emplear la palabra autocrítica, no significa otra cosa que la reflexión de una persona sobre su propia actuación e ideas, reflexión no impuesta ni hecha a petición, lo que implica falsedad, sino espontánea, surgente del libre albedrío de cada uno y siempre sin consecuencias represivas. Cualquier revolucionario, cualquier persona honrada se hace esa crítica a lo largo de su vida, según su capacidad introspectiva. Está contenida en lo que se llama experiencia, sin que lo nieguen las experiencias negativas, reaccionarias o criminales, de las que no cabe tratar aquí. Zinovief hacía su propia crítica cuando declaraba en privado : Los dos grandes errores de mi vida son, haberme opuesto a la insurrección de Octubre y haber apoyado a Stalin contra Trotzky ; pero mentía, extenuado por la tortura, cuando, ante el verdugo predilecto de Stalin, el blanco Vichinsky, declaraba, ya con tenue voz de enterrado vivo, ser una sabandija inmunda movida por Hitler contra el genial Stalin, los dos próximos aliados.
Desestalinización
Acepción truhanesca
Chanchullo demagógico de la alta burocracia rusa, enderezado a descargar sobre el cadáver de Stalin su propia responsabilidad en los incontables crímenes políticos y de sangre perpetrados en vida de él. Sabiéndose odiada en todo el ámbito de su imperio, la casta dictatorial quiso aprovechar la muerte del primer dictador para bienquistarse la población, o siquiera para aplacar su odio. Así lo reconocía explícitamente Khrutchef al declarar que la denuncia de Stalin se había hecho indispensable para colmar el enorme foso abierto entre la clase trabajadora y el Partido. Este gobierna y se impone en todas partes, sí, pero rodeado de sorda hostilidad, de una oposición general que aun sin articulación orgánica ni rumbo político definido resta eficacia, (cuando no los echa por tierra) a los planes económicos y proyectos gubernamentales. Poniendo el terror policíaco permanente, origen de tal oposición, a cuenta personal de Stalin, sus cómplices y sucesores creían paliar sus graves dificultades.
La denuncia de Stalin es del característico burdo estilo stalinista, tanto por su enorme falacia, cuanto por la explicación del terrorismo ofrecida por los denunciadores. Tampoco podía ser de otro modo, porque el stalinismo no es el sujeto Stalin, ni las violaciones de la legalidad soviética, menos aún el culto de la personalidad, que vale tanto como decir : el Demonio. No, el stalinismo es precisamente, más allá de violaciones y abusos, la mismísima legalidad dicha soviética23. Fue impuesta ella al mismo paso que la contrarrevolución iba consolidándose en forma de capitalismo de Estado y es la expresión jurídica de éste. De ahí que ningún acto, ninguna palabra dicha por cualquier representante de ese régimen-o por sus allegados en el mundo- pueda ser otra cosa que acto y palabra stalinista, sin que importe el antifaz elegido. El propio deshonroso servilismo con que toda la alta y la baja burocracia ensalzó el Jefe, rampó y se revolcó a sus pies, es también requerimiento del régimen, su efluvio espiritual. Se trata de las relaciones humanas que se desprenden de la estructura ecónomico-política y de la legalidad de la contrarrevolución.
Ni uno solo de los crímenes de Stalin habría existido, si no hubiesen correspondido a los intereses presentes y necesidades futuras del régimen, del conjunto de los individuos que lo implantaban privilegiándose tanto y más de la nobleza y la burguesía antiguas. Se trata pues de crímenes de la contrarrevolución stalinista, no sólo de quien la encabezaba. Y el mayor de esos crímenes, cual queda dicho en el apartado correspondiente publicado en el número anterior de Alarma4, es la destrucción de todas las tentativas de revolución mundial, empezando por la de Rusia y terminando por la de España. De ahí se desprenden todos los demás, incluyendo la falsificación sistemática de historia e ideas.
No puede haber otra explicación materialista. Lejos de ella, la burocracia continuadora de la contrarrevolución su obra colectiva, se muestra incapaz de decir otra cosa que sandeces sobre los abusos, las violaciones o los errores personales de Stalin. En cambio, lo ensalza siempre por su obra social, por lo más criminal de todo, por aquello mismo que es origen de las deportaciones a Siberia por decenas de millones, de los asesinatos por decenas de miles, de los abyectos procesos de Moscú y otros, de la explotación redoblada y el encadenamiento total del proletariado, en suma, de la reaccionaria legalidad rusa.
Lo mismo explica que los métodos de Stalin no hayan desaparecido en ningún momento, ni el terror, ni las acusaciones falsas contra opositores activos o pasivos, ni aún las violaciones de la legalidad. La burocracia no ha conseguido establecer, siquiera entre sí, relaciones de seguridad, cual reinan entre los privilegiados de otros despotismos, por ejemplo el franquista. Continúa siendo un despotismo asiático sobre la base del gran capital industrial.
El chanchullo de la destalinización ha servido al menos para dar ánimo a todos los opositores, que cada vez alzan más la voz ; por otra parte, cosa no menos importante, ha servido para poner en evidencia mejor que nunca la despreciable calidad del hombre stalinista. Los mismos individuos que al sólo nombre de Stalin entraban en trance delirante, que le juraban fidelidad personal y presentaban los más horrendos crímenes de su reinado como medidas de salud para la humanidad, han aplaudido a sus acusadores, han acusado ellos mismos y arrojan sobre su genio muerto la inmundicia de que son coautores y que llevan metida hasta el tuétano. Mañana aplaudirán a cualquier hipotética restalinización. La contrarrevolución no podía engendrar criaturas menos viles.
En fin, si la obra general del stalinismo se caracteriza por un retroceso prolongado de la revolución mundial y una prostitución de las consciencias particularmente acusada en Rusia y sus calcomanías, hasta China y Cuba, como reacción frente a él se está gestando una ofensiva revolucionaria gigantesca. A ningún caso mejor que al suyo conviene el dicho : En la historia como en la naturaleza, la podredumbre es el laboratorio de la vida.
Acepción revolucionaria
Es muy simple. La resume, haciendo superfluo cualquier añadido, la última declaración escrita de Natalia Sedova-Trotzky :
El terror policíaco y las calumnias de Stalin no eran sino el aspecto político de una lucha a muerte contra revolución llevada al efecto por el conjunto de la burocracia, no se puede pues esperar el restablecimiento de toda la verdad sino del aniquilamiento de esa burocracia por la clase obrera que ella ha reducido a la esclavitud (...) Cualquier destalinizacón revelará ser un señuelo ; si no llega hasta la toma del poder por el proletariado y la disolución de las instituciones policíacas, políticas, militares y económicas, base de la contrarrevolución que ha instaurado el capitalismo de Estado stalinista.
Autogestión
Acepción truhanesca
Fue introducida por Tito, con la doble intención de superar el estancamiento de la economía yugoslava y de dar el pego sobre la naturaleza de la misma al proletariado mundial. Ha conocido después cierta boga en países como Argelia y hasta en Rusia. También ha recogido, como reivindicación y proyecto, el beneplácito de ciertos grupos europeos dichos izquierdistas. La voz refiérese a la autogestión de cada empresa de por sí, con limitaciones silenciadas por sus defensores, algunas de las cuales se indicarán a continuación.
Antes es menester precisar que la autogestión en sentido estricto e irresticto es como la prosa que monsieur Jourdain hablaba sin saberlo. De igual modo, los messieurs Jourdain pululantes hoy en política, ignoran que ante sus cinco sentidos tienen tantos ejemplos de autogestión como empresas de propiedad individual, burguesa, perciban. Asimismo las empresas por acciones siempre que no estén financieramente dominadas por bancos o por trusts. Hasta la aparición del gran capital industrial, casi todas las empresas se autogestionaban, eran de ese género que ahora se nos presenta como nuevo ; casi como un descubrimiento. En efecto, cada una hacía su propio proyecto de producción (plan), coordinaba sus diversos aspectos, vigilaba su ejecución en el proceso de trabajo, colocaba en el mercado sus productos, distribuía la plusvalía resultante según conviniese al ciclo de producción siguiente. La empresa, personificada en el capitalista propietario, era dueña de reinvertir, atesorar o despilfarrar los beneficios.
La autogestión de los truhanes políticos actuales lleva impuestas bastantes restricciones. Basta señalar dos de las principales para hacer la luz sobre ella :
1. Lo que ha de producir una empresa- cantidad y calidad- le está señalado imperativamente o a título indicativo, por una dirección económica (plan) colocada muy por encima de ella ;
2. Los beneficios de todas las empresas los concentra y los utiliza a su albedrío la misma dirección, asignando una parte a cada empresa según sus méritos. A su vez, esta última es distribuida, según escalafón de buenos servicios, por la dirección de la empresa, siempre bajo la zarpa del partido único.
¿Por qué pues hablar de autogestión cuando eso basta para hacerla imposible ? Sencillamente porque los inventores del procedimiento que el término encubre son estafadores políticos que se presentan como amigos del proletariado siendo de hecho, y en derecho allí donde gobiernan, sus explotadores titulados. Lo que en realidad hace la dirección económica suprema es descargar sobre los trabajadores de cada empresa la responsabilidad de la ejecución de sus decisiones, forzando así la colaboración entre capital y trabajo tan cara a los antiguos reaccionarios, desde Hitler y Mussolini hasta Franco y Papandreu.
El hecho mismo de que se habla de autogestión de las empresas proclama ya la naturaleza capitalista de ellas. En efecto, allí donde existe, cualquier país de que se trate, los obreros se ven obligados a vender su fuerza de trabajo a los propietarios del capital, instrumentos de trabajo incluidos. El precio que por ella reciben es inferior al valor que su trabajo incorpora a los productos fabricados. La diferencia, la plusvalía, es propiedad de uso y abuso exclusivo de la alta dirección económica. Teniendo en cuenta que tal dirección se confunde con el gobierno dictatorial, que concentra en sus manos el poder policíaco, el judicial y el legislativo, se comprenderá lo que el prefijo auto añade al funcionamiento capitalista de las empresas. Así como el protestantismo pedía a cada cristiano convertirse en su propio sacerdote, el capitalismo de los autogestionistas pide a cada obrero, con todo el peso de sus poderes ilimitados, convertirse en su propio capataz, en su propio cronometrador ; le pide erigirse en representante del capital frente a su propia naturaleza y consciencia de hombre explotado.
La paga del obrero se convierte entonces en función de la prosperidad del capital invertido en la empresa, y de su acatamiento o de su desacato de las normas de producción y de disciplina que le son dictadas. Hace más de un siglo que los capitalistas han aprendido a entregar a los trabajadores una parte del salario a fin de balance, título de participación en los beneficios.
Acepción revolucionaria
No tiene, toda autogestión, verdad o embuste, es capitalista. La reclamación revolucionaria es la gestión obrera de la economía (comprendida la distribución) en escala nacional, internacional, mundial. La clase obrera misma, mediante organismos especialmente elegidos al efecto, determina el proyecto de producción o plan, con arreglo a la urgente necesidad histórica de supresión del trabajo asalariado, comienzo obligado de la desaparición del capitalismo y de las clases. Lo que hoy constituye (Estados Unidos, Rusia, China y demás países por igual), la plusvalía o tiempo de trabajo no pagado a los obreros, gratuitamente hecho para el capital, iría entonces, en parte al consumo inmediato, en parte a la creación de nuevas fuentes de producción -que no inversiones de capital-. El todo siempre decidido y estrechamente vigilado por los representantes libremente electos, y en forma que cada individuo o grupo de individuos esté en condiciones de verificar cómo se distribuye el producto social destinado al consumo inmediato y lo que se hace con el producto no consumido.
Estamos ahí a mil leguas de las engañifas verbales, trucos orgánicos, presiones económicas y policíacas de la pretensa autogestión. Entre el capitalismo, cualquier forma que adopte, y la organización del socialismo inmediatamente después de la revolución, las mutaciones que los distinguen son mayores que entre el simio y el hombre. La cadena que mantiene como esclavo al obrero y alienada a la humanidad entera está hecha de trabajo asalariado. No se trata de reforzarla con primas, supuestas participaciones en los beneficios y otros expedientes que obligan al obrero a intensificar su trabajo para ganar algo más, sin que jamás sean dueños de los productos. No, la revolución pone a la clase entera en condiciones de consumir más, sin venta de su fuerza de trabajo, así como de aumentar la producción reduciendo el tiempo a ella consagrado. Las aplicaciones técnicas pueden llegar ya hasta la automación completa de todos los procesos de producción no directamente sujetos al ciclo anual agrícola. No hay revolución allí donde el hombre no es dueño de su trabajo y por consecuencia de los productos del mismo.
Anti-imperialismo
Acepción truhanesca
Empieza allí donde termina lo revolucionario. Su capa de lucha contra un imperialismo, por lo general el yankee, actúa en pro de otro, por lo general el ruso, pero también puede ser el chino u otros. Históricamente, esa designación aparece como residuo inmediato de la victoria del stalinismo en Rusia, que la suscitó como tendencia pseudo-revolucionaria, y la costeó, entre guerra y guerra. Inaugura oficialmente una política de potencia capitalista en medio de otras más fuertes, que con el tiempo y la abundante ayuda de Estados Unidos, consentiría a Rusia adquirir el puesto de segunda potencia imperialista.
No es la primera vez, ni mucho menos, que un país ya establecido como imperialista o con tendencia a ello, habla, actúa y contribuye a la lucha armamental contra otros países cuya dominación económica o territorial codicia. En los albores del capitalismo, esa fué la pugna de Francia e Inglaterrra contra España en los mares, en Europa y en América. La misma Inglaterra y Estados Unidos, por entonces en posición de aspirante similar a la que hoy ocupa China, apoyaron con armas y con retórica propagandística la independencia de toda América Latina, dentro de la cual sería pronto dominante el imperialismo británico. Contra éste, a su vez, azuzó la lucha Estados Unidos, que a finales de siglo declararía la guerra a España y en nombre de la libertad y de la soberanía nacional arramplaría con Filipinas y Cuba. El propio Hitler se alzaba indignado contra las plutocracias que se habían repartido el mundo sin dejar lote a Alemania, lo que le valió la simpatía de casi todos los nacionalistas, desde Perón hasta Suekarno, pasando por los líderes árabes. Todavía en estos años hemos visto a Francia, apenas relevada militamente en Indochina por el ejército yankee, entonar su copla anti-imperialista. En suma, el anti-imperialismo no es sino un aspecto de la contienda inter-imperialista. Llegada ésta al estallido de la guerra mundial, aquél se encuentra de rondón absorbido por uno de los dos bandos.
Lo que distingue a los anti-imperialistas de hogaño es su charlatanismo revolucionario, junto a una esclavitud total respecto de intereses, nociones y métodos del capitalismo decadente y corrompido hasta la fetidez. Pretenden constituir naciones soberanas y grandes, lo que fue obra del capitalismo ascendente, siendo lo urgente hoy acabar con las fronteras y hundir en el pasado todas las grandezas nacionales ; se enorgullecen de su patria como cualquier burgués obtuso, siendo el patriotismo uno de los peores tóxicos de la vieja reacción, a descuajar de las consciencias alienadas ; proyectan industrializar estatizando la economía -a lo que llaman socialismo- y en cuanto llegan al poder establecen métodos de trabajo y explotación aún más duros que los de sus antecesores ; en suma, hablan de revolución mientras representan una nueva reacción. Fallan incluso en aquello en que son sinceros, si bien atardados de más de un siglo : la aspiración de construir una nación independiente. No pueden desarrollar su industrialización capitalista, ni siquiera hacerla vivotear, más que agachando las orejas ante el poderío imperialista ocidental u oriental.
Romper ese poderío es una imposibilidad física, a menos de saldar la contradicción capital-salariato a satisfacción del segundo, única soberanía revolucionaria y dintel de la soberanía de cada persona en una civilización comunista mundial. Pero los señores anti-imperialistas pertenecen al polo capital de dicha contradicción. Lo único que tienen latitud de hacer es canalizar hacia otras cajas imperialistas la plusvalía arrancada a los trabajadores de sus países, descontada la que ellos se apropian. Aun así, la potencia económica internacional del capitalismo más fuerte, el de los Estados Unidos, recupera por mil vericuetos parte de la plusvalía absorbida por terceros, aún tratándose de Rusia o de China. Los señores anti-imperialistas no pueden pasar de la condición de encomenderos del gran capital mundial. Pero mucho antes de llegar a esos resultados, aún sin alcanzarlos, ya han prestado al imperialismo del dólar por una parte, al de la contrarrevolución ruso-china por otra, el para ellos más preciado de todos los servicios : el de rechazar la lucha de la clase proletaria internacional, adoptando la lucha entre capitalismos. Amigos o enemigos, entre truhanes queda el juego.
Acepción revolucionaria
No existe en sentido estricto, pues los trabajadores de cada país, incluyendo los más saqueados por un imperialismo, tienen como enemigo de clase inmediato a sus explotadores compatriotas, a través de los cuales únicamente pueden hacer mella en el capital imperialista y suscitar la acción del proletariado de los países explotadores del mismo. Es la lucha del mundo trabajador contra el capital nacional e internacional la que, derrocando éste, acabará con el imperialismo. Los revolucionarios deben despojarse de todo atributo nacional, sacudirse como una basura las taras del patriotismo, a fin de hallarse en condiciones de organizar la rebeldía de los asalariados doquiera sea, cualquier uniforme los aliste.
Toda lucha nacional es reaccionaria. Colonias o metrópolis, Rusia o Estados Unidos, los explotados deben tener por objetivo inmediato universal el combate por la toma del poder, la expropriación del capital privado o estatal, la socialización internacional de producción y consumo
declara Pro Segundo Manifiesto Comunista de Fomento Obrero Revolucionario.
Así planteado el problema en sus términos de clase (no tiene otros) los anti-imperialistas aparecen de cuerpo entero como embaucadores, soldados voluntarios o mercenarios de otro imperialismo y pioneros de una tercera guerra mundial. No empece que parte de ellos sean, a su vez, embaucados. De todos modos, uno de los primeros deberes es ponerlos en la picota como enemigos de clase del proletariado. Quienes no cumplen ese deber arrumban, cuando no traicionan de lleno, el principio inconmovible : Contra la guerra imperialista, guerra civil.
Cuanto pueda redargüirse con textos de Lenin, Trotzky o la Tercera Internacional, es mera tergiversación exegética. Independientemente de los yerros en que dichos textos han incurrido -no por cierto el de la emasculación anti-imperialista-, los datos o coordenadas que les servían de orientación no tienen hoy validez, han cambiado o desaparecido. Las coordenadas de que debe partir el pensamiento revolucionario en la actualidad son las siguientes :
1. El sistema de producción capitalista, con su distribución basada en la venta de mercancías, perfora todas las fronteras y aprieta sin cesar las amarras que sujetan los débiles a los fuertes. Pero hace del mundo una sola entidad económica, a partir de la cual debe elaborarse el proyecto revolucionario.
2. El ciclo de la civilización capitalista está cerrado y sus resultados materiales son sobradamente amplios para acometer la revolución social en cualquier parte.
3. El crecimiento industrial de los países atrasados es siempre muy inferior al de los países adelantados, sin que en ningún caso eso consienta hablar de desarrollo de la civilización capitalista, ni de emancipación de los primeros por relación a los segundos. La concesión formal de la independencia no da siquiera por resultado un debilitamiento del poderío imperialista, saldo político importante con que contaban las resoluciones de los tres primeros congresos de la IIIª Internacional.
4. Los revolucionarios de los países atrasados deben basar su táctica y estrategia contando con el desarrollo económico actual y posible de los países más industrializados. Deben apuntar, no a la independencia nacional, objetivo reaccionario, sino a la unidad de una economía socialista a establecer en todos los continentes.
5. Los revolucionarios deben comportarse como si el mundo entero fuese un solo país.
6. Toda lucha nacional es por ende ajena a las exigencias de la revolución comunista mundial, es contrapuesta a ella.
Guerra de guerrillas
Acepción truhanesca
Prolongación militar de la política de potencia capitalista puesta en juego por Moscú en son antiimperialista o anti-fascista, cual queda definido en el título anterior. La introducción de ese cambio o mutación regresiva tuvo lugar solapadamente, como la propia transformación de la revolución rusa en contrarrevolución. Si ésta ha revelado ser el hecho reaccionario más importante de lo que va de siglo, la guerra de guerrillas ha sido uno de sus instrumentos tácticos preferidos, sobre todo en lugares donde el instrumento estratégico, o sea, el aparato de guerra ruso, no entraba o no podía entrar en actividad. El instrumento está siempre en consonancia con el objetivo histórico. Al objetivo histórico del proletariado, la revolución mundial, corresponde como instrumento la organización de su propia rebelión, a partir de los centros sociales principales, las ciudades. Al objetivo de la contrarrevolución stalinista, el dominio territorial o comercial de otros países, no podían convenir sino métodos militares, pues son tan antitéticos de la lucha de los explotados como adecuados a la de sus explotadores. Bien percadados de ello, los hombres del Kremlin pusieron por primer ensayo en acción a Mao Tse-Tung una vez vencida la revolución proletaria China gracias a ellos y a su entonces íntimo colaborador Chiang Kai-Chek. Todos los practicantes y teorizantes posteriores del procedimiento, desde el mismo Mao Tse-Tung hasta Guevara, pasando por Tito y Giap, son cadetes del Estado Mayor ruso. Así mismo, son función de intereses y de proyectos ajenos a la revolución comunista, las diversas designaciones-camelo que luego han ido dándosele al procedimiento : guerra popular o revolucionaria, cerco de las ciudades por el campo y de los países ricos por los países pobres, guerra de liberación nacional, guerrilla urbana.
Ya Mao Tse-Tung, y en Europa Tito, debieron el poder a la última guerra imperialista ; éste gracias a suministros anglonorteamericanos aún más que rusos, aquel a la abstención de Estados Unidos, que previamente reconocieron a Stalin el derecho a extender su influencia en China. Quienquiera se tome la molestia de papelear en las hemerotecas, descubrirá en los periódicos de la época el informe de un embajador itinerante americano aconsejando a su gobierno cortar todo avituallamiento de guerra y financiero a Chiang Kai-Chek, lo que fue hecho. Entonces, el ejército maosetunesco emprendió el paseo militar que la propaganda infló luego hasta convertirlo en larga marcha. Los movimientos guerrilleros y nacionales posteriores, son invariablemente, doquiera hayan ocurrido u ocurran, consecuencia de la guerra imperialista y preparativos de otra.
Las conquistas territoriales y económicas de Rusia son muy importantes, cierto, pero muchísimo más lo son las conquistas de Estados Unidos, que dominan, sin necesidad estricta de ocupación militar, la mayoría de la economía mundial. Aquella ha alcanzado el nivel de gran potencia imperialista, la segunda, pero muy atrás de la superpotencia imperialista representada por Wall Street, el Pentágono y la Casa Blanca. No obstante, los Estados Unidos no tropiezan con otro rival de gran consideración que Rusia.Por mucho que baladren en Pekin sobre la complicidad de ambas potencias, la próxima guerra mundial, si llega a estallar, tendrá lugar entre ellas principalmente. Ahora bien, la desproporción de potencial bélico y económico tan desfavorable a Rusia - sin hablar aquí de sus problemas políticos internos- le imponen una táctica a largo plazo, destinada a menguar aquella quitándole a Estados unidos posiciones estratégicas y económicas. De ahí el apoyo a los movimientos anti-imperialistas, políticos o guerrilleantes, quienquiera los provoque, cuando no su creación artificial y a cuanto represente perjuicio o engorro para el rival. Dentro de ese orden táctico caen hechos tan dispares como el apoyo a Vietnam norteño, a Pakistán y al mundo árabe como conjunto racial, el acuerdo con la política exterior del gaullismo, las componendas políticas y financieras con la Alemania Federal, el protectorado ruso sobre Cuba, la venta de aviones y armas a los militares griegos, el ofrecimiento al Japón de participación económica en la explotación de Siberia (esto apuntando contra China), las cordiales y rentables relaciones con Suharto en Indonesia, etc. Que Rusia y sus partidarios hayan retirado su apoyo a las guerrillas en América Latina (y Castro también) sólo significa que cuenta sacar mayor provecho del anti-americanismo de militares y oligarcas, por el momento al menos. Es lo que está viéndose claro en Bolivia y Perú. De todos modos, nada importante puede acontecer contra el imperialismo del dólar, proceda de gobernantes o de destacamentos armados transformados en ejército, sin que sea captado por Rusia. La propia China que se desgañita queriendo hacer otro tanto, se verá frustrada. Así le escapó Corea del Norte y en el tan adulado heroico Hanoi su voz es menos escuchada que la de Rusia. Puede asegurarse que China no recogerá sino las piltrafas del festín inter-imperialista en la península indochina... a menos que Estados Unidos le haga sitio para contrarrestar la penetración Rusa.
Sólo en el ámbito mundial del forcejeo imperialista y como trabajos de aproches hacia otra guerra, se comprende la aparición y la significación de las guerrillas, así como su transformación en guerras limitadas. Es regla invariable, por no decir Ley del movimiento histórico mismo, que no surjan sino en ausencia de actividad revolucionaria de las masas, o bien inmediatamente después de aplastadas éstas. Mao Tse-Tung emprende sus actividades militares después de que, con su complicidad, fue liquidada la revolución china. En la Grecia de 1944, el stalinista Markos hizo otro tanto después de que su partido colaboró con las tropas inglesas y personalmente con Churchill a ahogar en sangre una insurrección que reclamaba todo el poder para el proletariado. Ho Chi-Minh liquidó armas en mano a la comuna de Hanoi, asesinó a su principal dirigente Tha Thu-tao, pactó luego con las tropas francesas para liquidar en prioridad a los fugitivos de Hanoi, que constituían grupos armados. En Indonesia, Tan Malaka y sus partidarios, que propugnaban la revolución, fueron cercados y asesinados por una coalición de stalinistas y militares encabezada por Suekarno, notorio filofascista. En Argelia no ocurría nada, si no es el descubrimiento de importantes yacimientos petrolíferos cuyo dominio final (¿Occidente, Oriente ?) está decidiéndose ahora. En fin, en Cuba, Castro y Guevara se metieron en Sierra Maestra con dinero y propaganda yankee, en completa ausencia de actividad de los explotados y se mostraron incapaces de suscitarla siempre. Fue la huida de Batista, impuesta por el embajador americano, la que desencadenó la huelga general y permitió a Castro una entrada apoteósica en La Habana. Algunos años después, el clamor alegre de la multitud se había transformado en llanto.
El caso de Cuba es sin duda el que mejor corrobora lo dicho arriba. Castro y Guevara no eran hombres de Moscú, sino patriotas ordinarios y como tales burgueses de formación e intención. Sus proyectos democráticos no sobrepasaban los de Batista al principio de su carrera, cuando siendo sargento le echó una mano al poder. Pero quedaron prisioneros de Moscú tan pronto quisieron soltar las andaderas del imperialismo del dólar. Para el Estado Mayor moscovita, su implantación en Cuba tiene una importancia estratégica que sobrepasa con creces a la económica ; y a partir de ahí para Estados Unidos también. El recorrido máximo que el guerrillero puede efectuar va de un centro de gravitación imperialista a otro.
Cabe precisar aspectos y condiciones concretas del guerrillero de los que nunca habla su abundante literatura de Far West político. En primer lugar, no existen tales guerrillas en sentido propio (véase la acepción revolucionaria) sino pelotones armados llegados del exterior del país o desde el exterior pertrechados, eso cuando no se trata de ejércitos permanentes. Ejército constituyó desde el primer día Mao Tse-Tung, cubierta la retaguardia por la frontera rusa y a través de la misma avituallado ; así también en Argelia, rodeada de países árabes ; ejército fue igualmente el de Ho Chih-minh, con la frontera china por respaldo y la orografía tan favorable de la jungla. El contacto de una frontera cómplice es decisivo para las hazañas guerrilleras anti-imperialistas. Permite al ejército de liberación no sólo suministros constantes y a salvo de ataques, sino también refugiarse, al ser atacado, en territorio neutro, para reaparecer cuando le plazca inmarcesible. Sin la condición fronteriza todo se viene abajo, cual ocurrió en Grecia con el ejército de Markos, cuyos santuarios, como se dice ahora, estaban en Yugoslavia. A la ruptura de Tito con Moscú, los libertadores se volatilizaron.
Únicamente en países de reducida extensión territorial, donde una sola batalla puede resultar decisiva, tienen alguna posibilidad de tomar el poder destacamentos militares sin frontera-santuario. De todos modos, su existencia durante largo tiempo requiere recibir armas y municiones del exterior y robar suministros de boca a la población. Esa ha sido la historia nunca narrada de tantos adalides guerrilleantes.
En el propio seno de los destacamentos armados, y cada día peor a medida que se transforman en ejército, las relaciones son de subordinación completa al mando auto-nombrado, con todas las consecuencias de disciplina y represión anejas al militarismo, hasta el derecho de vida o de muerte sobre el soldado raso. El jefe debe ser mirado por sus soldados como un super-hombre. Fabricarle esa aureola es uno de los trucos subjetivos principales del guerrillerismo actual, como puede verificar quienquiera en el vacuo librito de Debray Revolution dans la revolution y hasta en el tono de la carta de Guevara dada a conocer por su jefe seis meses después de desaparecido él. Aunque dicha carta fuera una falsificación, cosa probable, la manera de escribirla delata la arquitectura mental de sus autores. Cuando los trabajadores en revolución toman las armas y combaten establecen entre sí relaciones de militante a militante, no de subordinado a jefe. Así ocurrió en las milicias obreras españolas de 1936 y en toda tropa revolucionaria, desde los cabezas rapadas ingleses.
El reclutamiento de nuevos soldados es capítulo particularmente infame en esa clase de guerra. Guerra en realidad impuesta, los mandos recurren a la violencia y hasta al terror para aumentar sus efectivos. Incluso allí donde han disfrutado de un cierto número de alistamientos voluntarios, tal Argelia de ayer y Vietnam de hoy, completan sus exigencias de carne humana fusil en mano. En Argelia y Vietnam no han retrocedido ante atrocidades de tipo nazi -o stalinista que allá se andan- tomando represalias contra los recalcitrantes y sus familias, contra pueblos y aldeas en conjunto. En territorio francés mismo, el partido de la “liberación” torturó y asesinó a argelinos de otros partidos y hasta a los nuestros que se negaban a darle cotización. El número de argelinos así mandados al cementerio sobrepasa probablemente el de las víctimas de la represión francesa. En Vietnam los métodos de reclutamiento son los mismos.
Por su parte, la llamada la guerrilla urbana es un chillón contrasentido adrede inventado para engatusar. Trátese, sencillamente, del conocido terrorismo tan practicado contra el zarismo y otras tiranías, y en la propia España, en el siglo XIX y principios del XX. La similitud, es sin embargo, de forma, no de fondo. El terrorismo de antaño era practicado por gente de buena fe, intachable, que asestaban sus golpes a los responsables más empingotados de una tiranía ; no pretendía imponer su dominio ni se daba aires mesiánicos como el terrorismo urbano actual. Es que, circunscrito éste en todo el esquema de la guerra de guerrillas anti-imperialista, etc., contribuye con plena intención a exacerbar la represión gubernamental y comporta designios arteros, en lo nacional no menos que en lo internacional. Sus golpes de mano, raptos, asaltos, atentados a la bomba, sin nada que ver con problemas del devenir histórico, no causan en la clase obrera movimiento político alguno. En cambio, en sus medios hacen carrera política los trepadores.
Como meta guerrilleril, he aquí lo que nos dice el tan ensalzado Guevara.
La posibilidad del triunfo de las masas populares en América Latina aparece claramente bajo la forma de guerra de guerrillas hecha por un ejército de campesinos, que destruye totalmente la estructura del antiguo mundo colonial.
Tras el absurdo guerra de guerrillas hecha por un ejército, lo que nos ofrece el cerco de las ciudades por el campo, de los países ricos por los pobres, es el pensamiento de Mao Tse-Tung, el balbuceo mediúmnico del de Stalin. A partir de semejante vaciedad, la emancipación del proletariado ya no será obra del proletariado mismo, sino... de los campesinos. Los esclavos del salario, redimidos por el minifundio capitalista. Tal es el descubrimiento teórico de los señores anti-imperialistas.
En realidad no se trata de teoría o principio alguno, reafirmémoslo, sino de una estrategia militar enderezada a transplantar el eje imperialista del mundo de Occidente a Oriente. Los guerrilleantes no prometen el descuartizamiento de los latifundios en minifundios sino para convertirlos luego en propiedad capitalista estatal, igual que las industrias, transformando por consecuencia en asalariados a todos los habitantes del agro. Las estructuras capitalistas, lejos de ser rotas, resultan por tal modo reorganizadas y vigorizadas al máximo. Si, dando suelta a la imaginación, tras los cuatro o cinco Vietnam que Guevara pedía presenciásemos el derrumbamiento del imperialismo americano, veríamos también la plusvalía mundial que hoy fluyó hacia él, cambiar de vertiente rumbo a Rusia... o a China si las vicisitudes entre estos dos se saldasen en ventaja de la segunda.
Acepción revolucionaria
No existe en nuestra época. Cuando la ha tenido en el pasado, fue revolucionaria burguesa. Hoy, en el caso de que el ejército de un país sea desbaratado por el ejército de otro país, instalándose éste como ocupante, la defensa nacional ya no puede hacerse sino adoptando la forma de guerrilla o resistencia nacional. Estas no son pues sino un aspecto irregular y provisional de aquella otra. Ahora bien, la acepción de la defensa nacional ha sido conceptuada siempre por los revolucionarios como una traición, como una deserción al enemigo de clase, no porque su país haya sido vencido y ocupado van a aceptarla en su forma irregular. Junto a un partida en el maquis, en la selva o en la montaña, se practica la misma defensa nacional que alistándose voluntario en el ejército nacional. Extremando el rigor teórico, entre la más incipiente guerrilla y la guerra clásica o termonuclear, la diferencia, por enorme que parezca, es cuantitativa, en modo alguno cualitativa. Y lo cuantitativo se achica hasta desaparecer, teniendo en cuenta que la una puede originar la otra y que le ha servido de avanzadilla en el pasado. Tales fueron la resistencia nacional yugoslava, francesa, italiana, polaca, etc. y el nuevo entendimiento de Mao Tse-Tung y Chiang Kai Chek para luchar contra el invasor japonés y al mismo paso contra la revolución. Mediante esa clase de defensa nacional irregular se llegó a la defensa regular y a la conservación de un capitalismo que ya no tenía derecho a la vida. De ahí viene el atascadero en que se halla metido el proletariado.
Las guerrillas son un método de lucha burgués, compatible con el desarrollo del capitalismo, la independencia nacional y la revolución democrático-burguesa. Ese ha sido su cometido en el pasado, logranselo o no y sin tomar en consideración casos particulares como los chuanes siervos contra la revolución francesa. El caso más típico es el de las guerrillas españolas a partir de 1808, que dieron su nombre al método. Eran al principio (véase lo dicho por Marx en La revolución española) grupos de hombres voluntariamente unidos para acometer acciones sorpresa contra las tropas francesas y se desbandaban después de ellas, volviendo cada hombre a su trabajo cotidiano. En cuanto fueron permanentes y aceptaron subordinación a los ejércitos aliados anglo-españoles, mitigaron su cariz revolucionario. Las llamadas hoy guerrillas no tienen ninguna semejanza con aquellas, no existiendo en nuestra época, en ningún lugar, posibilidad siquiera remota de revolución democrático-burguesa, ni tampoco de independencia nacional, las pseudo-guerrillas hechas ejército si encuentran las facilidades logísticas indispensables, aparecen ante el proletariado, simple y trágicamente, como un aparato bélico conquistador que se le echa encima, y por lo tanto como una fuerza de policía. En tal calidad, y por sus objetivos nacionales e internacionales, los tiranuelos de la guerra popular no tienen otra perspectiva que servir de peones en la reaccionaria contienda entre los bloques imperialistas. Los revolucionarios no deben prestarse, en ningún caso, a tan burdos manejos. Saben que vía Moscú o vía Pekín se entra también en el juego del imperialismo americano, de igual modo que vía Wáshington se entra en el juego de Moscú y de Pekín. Porque la primera preocupación de unos y otros consiste en impedir que la revolución proletaria levante cabeza, condición clave para que ellos puedan disputarse entre sí el dominio económico y policíaco del mundo. El palabreo anti-imperialista conviértese pues en un actuar pro-imperialismo en general, y la demagogia sobre la guerra revolucionaria en un hacer guerra imperialista local.
Concepto muy diferente merecen guerrillas como las que se formaron en España a raíz de la victoria del ejército franquista. No obedecían a designio alevoso alguno ni exhibían pretensiones libertadoras. Fueron, sencillamente, resultado del instinto de conservación. Sus componentes no podían salvar la vida de otro modo. Y cuando, ya finalizando la matanza de 1939-45, el stalinismo trató de utilizarlas para sus finalidades, según el padrón de la resistencia, ya recompuesta en defensa nacional, hizo cuanto pudo para agrandarlas artificialmente y mantenerlas, en lugar de preocuparse de salvar a sus hombres. Introdujo en ellas el veneno de su propia falsía y agravó la ferocidad de la represión franquista. Fue ése uno de los episodios más abominables del stalinismo español, nada parco en ellos.
En fin e independientemente de toda consideración política, las guerrillas no tienen aplicación duradera en las condiciones marciales del mundo. A mayor abundancia tratándose de las pseudo-guerrillas manipuladas por Moscú, Pekín o sus secuaces. La revolución comunista es un proceso de aprendizaje combativo e ideológico de los explotados, que ha de hacerse obligatoriamente en los lugares de trabajo y en relación directa con la supresión del carácter capitalista de los instrumentos de producción, sin nada que ver con la nacionalización de los mismos, cual se ha visto en páginas anteriores. Uno de los primeros aprendizajes en tal dirección, es que Moscú y Pekín representan la faz oriental del enemigo de clase, a combatir con tanta saña como su faz occidental. Las medidas que tomaría una revolución comunista en Rusia o en China no se distinguirían en nada importante y digámoslo alto, sobre todo en nada económico, de las que tomaría en Estados Unidos u otro país cualquiera. Y frente a esa tara, las plegarias sobre una revolución meramente política en Rusia e hijuelas con que nos hace bostezar un trotzkismo sin nervio y de cerebro lavado, son huero bisbiseo reformista.
Socialismo de faz humana
Acepción truhanesca
Última de las cantaletas puestas en circulación por la truhanería política de nuestros días. No puede decirse con certidumbre si procede de sesera stalinista o de alguna de las de sus asociados progresistas occidentales. Es indiferente. Importa destacar, en cambio, que se trata de un reconocimiento explícito de que los regímenes referidos son bestiales. Conoció gran boga durante el corto tiempo en que Dubcek ejerció el poder en Checoslovaquia, tiene partidarios en todo stalinismo gobernante, hasta en Rusia y China,y recoge casi la unanimidad del stalinismo no gobernante. Para aquel es un quite político a poner en juego frente a una acometida del proletariado, para el segundo un excipiente con el que hacer tragar su droga a los trabajadores que desconfían de él, y sobre todo a las organizaciones burguesas que piensan utilizar como peldaños antes de asimilarlas, pues la clase obrera creen poder dominarla, cualquier cosa hagan o digan, por la fuerza del encuadre sindical y policíaco. Ejemplo : con su careta humana, Santiago Carrillo ha alcanzado altura (Carrillo dixit) de un Pacto por la libertad con colaboradores cercanos y exministros del asesino mayor, entre los cuales no es el peor el beatón Ruiz Jiménez. Con su cara real habría tenido que conformarse con algunos buitres desplumados.

Al stalinismo no puede juzgársele por lo que diga, sino por lo que hace estando en el poder. En ningún país por él regido existe la menor libertad, ni para los trabajadores, ni para nadie. La huelga es mucho más difícil y acarrea consecuencias más graves que bajo Franco (caso reciente : Polonia). En la propia Checoslovaquia de Dubcek no existió un solo día libertad para la clase obrera y los revolucionarios no pudieron salir de la clandestinidad. La primavera tan celebrada no dejó brotar nada contrario al capitalismo existente. Los mismos social-demócratas, que tan solo buscaban poder servir al Estado sin miedo a represiones futuras, se vieron contenidos. Y si bien trabajadores y revolucionarios en general se tomaron ciertas libertades, éstas no fueron legales un solo día. La libertad que se consentía era reforzar el dominio tambaleante del Partido. Dubcek y los suyos lo repitieron casi a diario. Lejos de eso, de lo que se trata para la libertad revolucionaria del proletariado, de quienquiera no sea un reaccionario stalinista o clásico, es de derrocar ese partido, su Estado, su capitalismo. Para cortar un desenvolvimiento político que podría haber llegado hasta ahí, invadieron Checoslovaquia las divisiones blindadas rusas.

Acepción revolucionaria

Inexistente. No sólo hay redundancia en decir socialismo de faz humana, o bien socialismo libertario, sino que la redundancia encierra cebo y cepo en boca de cuantos pretenden que el sistema de propiedad en los países del Este sea socialista. Si cualquier día uno de ellos decretase y respetase las libertades llamadas derechos del hombre, no pasaría de ser un sistema capitalista democrático, basado, como todos los otros, en la libertad de explotar el trabajo asalariado. La propiedad socialista, por el contrario, empieza en la supresión de esta última libertad, cuya existencia confiere a los instrumentos de producción su naturaleza capitalista, cualquier rótulo ostente el poder. Todos los amigos del stalinismo esperan dicho día como el de su propia redención, no cierto del yugo de una explotación que no sufren, pero sí de los atropellos, traiciones, crímenes que con aquel han cometido o que han encubierto. De ahí sus éxtasis ante el socialismo de faz humana.

Está excluido que dicho caso se presente. El período histórico que vivimos y la naturaleza estatal del capitalismo oriental vedan allí la existencia estable de democracia capitalista. Podría aparecer, en cambio, como un momento de indecisión entre el embate revolucionario del proletariado, que se halla indudablemente en gestación, y la contrarrevolución gobernante. Desaparecería para recaer en esta última o cediendo el paso a la revolución comunista. La odiosa casta dictatorial no ignora lo dicho ; deja por ello subsistir en su seno a los maquillados de humanos, aunque apartándolos, porque mañana, cuando la asedien las masas en rebelión, serán el postrero recurso contra ellas.

El socialismo no tiene por qué justificarse diciéndose de faz humana o humanista. Eso se queda para los jerarcas que están en situación de ejercer sobre los hombres, en el trabajo, en la vida privada y política, un poder coactivo más o menos limitado en derecho o discrecional. El socialismo es muchísimo más que eso ; es el hombre desembarazado de todas las trabas sociales y mentales impuestas por otros hombres, es la libertad a partir del primer resuello en la existencia por la igualdad completa de posibilidades, en la imposibilidad de tener que vender la propia fuerza de trabajo y creación para vivir, es el florecimiento de cada individuo por su participación en el o los trabajos de su querer, es la libertad y la democracia convertidas en exigencia funcional de la civilización, es la humanidad en posesión de sus facultades recónditas y alienadas. Como la energía del astro diurno o la aparición de la vida sobre la Tierra, no tiene necesidad de justificarse, ni reconoce Hacedor alguno. Fraude todo lo demás.

Grandizo Munis y Jaime Fernández Rodríguez, junio de 1970

1. L’Aveu de A. London, libro y film, dan una idea de la técnica policíaca puesta en juego para obtener autocríticas y confesiones. No así de su significación profundamente reaccionaria. London, quien, por otra parte, ha puesto su grano de arena en la derrota de la revolución española y en la falsificación de su historia, no abrió la boca durante los grandes procesos de Moscú y de Checoeslovaquia misma, hasta que le tocó en suerte a él, seide de Stalin y de Rokosky, hacer de sabandija inmunda.

2. Los soviets fueron oficialmente disueltos hace 35 años y desde mucho tiempo antes habían sido anulados como órganos de expresión y de poder proletarios. Nota del autor que aparecía en la publicación por entregas en « Alarma » pero no así en el folleto editado posteriormente como separata, aunque estaba señalada.

3. Se refiere a la Constitución de la URSS aprobada en 1936. Nota del editor.

4. Originalmente este trabajo se publicó por entregas en los números 14, 15, 16 y 17 de Alarma, entre junio de 1970 y abril de 1971. Nota del editor.

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