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Les écrits de Panaït Istrati
lundi 5 septembre 2022, par
Les écrits de Panaït Istrati
Les chardons du Baragan de Panaït Istrati :
« Je dédie ce livre :
Au peuple de Roumanie,
A ses onze mille assassinés par le
Gouvernement roumain
Aux trois villages : Stanilesti, Baïlesti
Hodivoaïa, rasés à coup de canon
Crimes perpétrés en mars 1907
et restés impunis.
Dans le ciel limpide, grues et cigognes tournaient en rond leur danse d’adieu qui précède de peu le départ. J’avais mal à la nuque à force de les regarder, et le cœur gros de me savoir, moi, rivé à la terre...
A force de vivre des heures si tragiques, à l’âge où d’autres enfants s’amusent encore, mon cœur ne tenait plus. Je ne pouvais plus entendre parler de fusillades, d’exécutions, de tortures. Cela me donnait tout de suite un mal de tête affreux…
Mais qu’en savions-nous, les enfants ? Hormis l’ingrate existence de tous ceux qui naissent dans une chaumière ; hormis ces privations constantes qui liment, qui modifient l’être humain et qui ne révoltent plus personne, à force d’habitude, que savions-nous de l’universel gémissement qui s’échappait des millions de poitrines paysannes, d’un bout à l’autre de la Roumanie ? »
Nerrantsoula de Panaït Istrati :
« Et maintenant, oubliez moi. De moi, il ne sera plus ici question. Ecoutez cette histoire qui s’est passée dans des coins de la terre que la plupart de vous ignorent.
C’est l’histoire racontée par l’homme que j’ai découvert sur une terrasse à Ramich d’Alexandrie, un homme que j’aimais sans savoir pourquoi, et qui me creva souvent le cœur avec cette alerte chanson grecque dont la première strophe se traduit à peu près ainsi :
Au bord de la mer, sur la grève,
Nerrantsoula foundoti !
Une vierge rinçait sa jupe,
Nerrantsoula foundoti 1 ! »
Mes départs de Panaït Istrati :
« Je n’ai point aimé l’école, pour laquelle mes aptitudes ont toujours été médiocres, sauf en une seule matière, -La lecture-, qui m’a régulièrement valu la note la plus élévée. M. Moïssesco, à la bonté duquel je suis redevable d’avoir terminé les quatre classes primaires, s’acharnait à voir en moi un élève au tempérament prometteur et me faisait lire devant tous les inspecteurs scolaires.
Là encore, bel enseignement à tirer pour ceux qui se consacrent à l’instruction publique, à cette mégère qui ne comprend rien à l’âme de l’enfant, qui le fait marcher au son du tambour battant et à coups de fouet. »
Vers l’autre flamme de Panaït Istrati :
« Tyrans qui écrasez la vie ! Croyez-vous que toutes les lèvres mangent du foin ? Que toutes les lèvres peuvent être cadenassées ? Que toutes les consciences peuvent être endormies ? Et que plus jamais une voix ne retentira dans le désert ?
Dans tout pays bourgeois, un manuel qui ne demande qu’à gagner son pain, pourvu qu’on lui fiche la paix, ce n’est pas une "affaire". C’en est une, une grosse, dans la "patrie du prolétariat". D’abord, la paix n’existe pour personne, en Russie, pas même pour le bureaucrate, qui passe jour et nuit à se demander s’il est bien "dans la ligne", ou s’il ne s’est pas, par hasard, déplacé d’un millimètre en se mouchant ou pendant son sommeil. Quand au pain, c’est la grosse affaire.
Le pain , c’est toute la vie, quand la vie n’est plus qu’un enfer. Quand le droit de penser et de bouger n’est plus qu’un souvenir, avoir le pain assuré, c’est énorme, c’est tout. Le dictateur sait cela et en fait son profit. Il enfonce sa main noire ou rouge, dans le ventre de l’homme et lui fait comprendre ceci : Mourir, c’est peu de chose. N’importe qui en est capable, cela se voit pendant les guerres et les révolutions. Vivre affamé et sans abri, c’est bien pire. Aussi, comme j’ai besoin de gouverner, je te demande ce que tu penses. Et selon ce que tu penses, tu auras ou tu n’auras pas le pain et l’abri »
Panaït Istrati dans « Oncle Anghel » :
« Par cette nuit tombante du début d’avril le hameau de Baldovinesti, situé à environ cinq kilomètres de Braïla, fêtait le premier jour de la résurrection du Christ. Dans toutes leurs cours, les paysans allumaient des moyettes de roseau sec ; partout les joyeux coups de fusil retentissaient, hommages rustiques orthodoxes rendus à la mémoire de celui qui fut le meilleur des hommes.
Dans la chaumière de l’oncle Dimi - le cadet de la famille - , la mère Zoïtza - l’aînée des quatre frères - et son fils unique Adrien… L’oncle Anghel a brisé sa vie parce qu’il a aimé aveuglément la plus belle fille du village, et qu’il n’a pas regardé le dessous de son lit, ni le derrière de ses oreilles, ni les doigts de ses pieds ! … Cosma a été l’homme le plus passionné de son temps... Sa vie a été un orage traversé de foudres... Son coeur a connu de grosses joies et des souffrances surhumaines. Et Cosma a été puni de mort pour ses injustices, ses violences et ses erreurs. »
Panaït Istrati dans Œuvres tome 1 :
« Le bonheur de Cosma, mon garçon, ne peut laisser les autres que seuls et vides. Il est pareil à l’orage qui déchiquette les arbres chargés de bourgeons arrache les pétales lourds de tendresse, entrave le cours du ruisseau heureux de son lit et de son murmure, tue les bêtes.. Il boit tout...Tout ce qui est vivant. Après il se casse la tête, quelque part, contre une masse de rochers qui le rendent prisonnier, ou se fait engloutir par un ventre de terre rempli d’eau et de ciel sans fin. Mais aussi, il est généreux, car, après son passage, la vie renaît avec plus de force. Je suis comme lui. Peut-être un peu plus ingrat : peut-être un peu moins juste. Sache que seules les choses médiocres peuvent être partagées et vécues en commun. Dès que l’homme est trop heureux il reste seul ; et il reste seul, également, dès qu’il est trop malheureux. C’est comme ça : dans la petite fosse, tout le monde peut sauter avec toi : mais nul ne peut te suivre dans l’abîme. Le bonheur complet, aussi, c’est une espèce de gouffre : n’étais tu pas absorbé, tout à l’heure, par ton rêve, au point d’oublier le danger et de te laisser surprendre par moi ? »
Panaït Istrati dans « Codine » :
« La « nation », c’est un mot dont se parent deux sortes de gens : les très malins et les imbéciles. Malheureusement, il y a aussi un petit nombre de sincères et de naïfs qui sont de bonne foi, c’est grâce à eux que les frontières se maintiennent. Autrement, c’en serait vite fait du mot « nation ». »
Kyra Kyralina de Panaït Istrati :
« La terre est belle ?...Mais non, c’est un mensonge !... Toute la beauté vient de notre cœur, tant que ce cœur est plein de joie. Le jour où cette joie s’envole, la terre n’est plus qu’un cimetière…
Lorsqu’on voit un homme estropié d’une jambe, ou d’un bras, personne ne lui jette l’opprobe, chacun a de la pitié ; mais tout le monde recule, personne n’éprouve de pitié devant un estropié de l’âme !... Et pourtant c’est le pilier même de la vie qui lui manque. Il me manquait…
Quelle règle, quelle compréhension fallait-il tirer de ma courte expérience, quand tant d’hommes, qui avaient commencé par se montrer bons et généreux, avaient fini par devenir bas et criminels ? Oui, à seize ans, je connaissais cette bassesse de l’âme humaine. Et je ne savais pas tout…
– Quel sacré garnement ! que de bruit pour ne rien dire !...
Mikhaïl lui chuchota :
– C’est un bruit qui veut créer un silence quelque part, mais je ne sais pas où...En tout cas, il y a quelque chose de caché…
Toute la beauté vient de notre coeur, tant que ce coeur est plein de joie.
Ce n’est pas vrai du tout, que l’être humain soit une créature qui comprenne la vie. Son intelligence ne lui sert pas à grand-chose ; par le fait qu’il parle, il n’en est pas moins bête. Mais là où sa bêtise dépasse même l’inconscience des animaux, c’est quand il s’agit de deviner et de sentir la détresse de son semblable.
Il nous arrive, parfois, de voir dans la rue un homme à la face blême et au regard perdu, ou bien une femme en pleurs. Si nous étions des êtres supérieurs, nous devrions arrêter cet homme ou cette femme, et leur offrir promptement notre assistance. C’est là toute la supériorité que j’attribuerais à l’être humain sur la bête. Il n’en est rien !
Mais nous découvrions maintenant qu’il y avait un "dehors", et que ce dehors, riche en lumière, embaumé de parfums sauvages, était bien plus beau que de courir derrière un papillon, de caresser une sauterelle verte, d’attraper de gros bourdons cornus, d’entendre les oiseaux chanter sur leur vaste empire, le grillon invisible à la tombée de la nuit croiser son cri-cri avec le lointain chalumeau du berger, l’abeille sortir à reculons d’une fleur, les pattes saupoudrées de pollen. Et surtout, nous n’avions aucune idée de la volupté que le coeur éprouve, quand le corps se baigne dans les caresses du vent qui souffle sur un champ d’été…
Si j’étais une alouette,
Comme elle je foncerais dans l’azur ;
Mais je ne descendrais plus sur la terre,
Où les hommes sèment le blé,
Où les hommes fauchent le blé,
Où l’on sème et l’on fauche sans savoir pourquoi... »
Panaït Istrati dans « La jeunesse d’Adrien Zograffi »
« En général, les parents ne se doutent pas de l’agonie infligée à l’âme de l’enfant… Celui-ci – être encore exempt de tout préjugé et qui obéit uniquement à ses instincts – sent l’abîme s’ouvrir devant ses premiers pas dans la vie, se révolte et contracte une haine implacable, aussi bien contre son patron que contre sa propre famille. Tout enfant est un révolutionnaire. Par lui, les lois de la création se renouvellent et foulent aux pieds tout ce que l’homme mûr a édifié contre elles : morale, préjugés, calculs, intérêts mesquins. L’enfant est le commencement et la fin du monde ; lui seul comprend la vie parce qu’il s’y conforme, et je ne croirai pas à un meilleur avenir que le jour où la révolution sera faite sous le signe de l’enfance.
Sorti de l’enfance, l’homme devient monstre ; il renie la vie en se dédoublant hypocritement. …
Créature fragile, toute vibrante d’émotivité, toute assoiffée de vie, l’enfant est encore livré aux brutes humaines, ignorantes et crevant d’égoïsme, qui lui cassent les reins dès qu’il tombe en leur pouvoir. Comment saurait-elle, cette face bestiale, que l’enfant est un début de vie friand de la lumière du jour, du bruissement des arbres, du clapotis des vagues, de la brise caressante, du gazouillement des oiseaux, de la liberté des chiens et des chats qui courent la rue, de la campagne embaumée, de la neige qui le brûle, du soleil qui l’étonne, de l’horizon qui l’intrigue, de l’infini qui l’écrase ? Comment se douterait-il que l’enfance est la plus douce des saisons de la vie, et que l’on peut seulement pendant cette saison-là jeter les fondations de cet édifice humain dont l’existence sera précaire dans le bonheur même ? Fondations qui doivent être faites de bonté, si l’on ne veut pas que tout l’édifice dégringole dans l’abîme !
Et comment la base de la vie serait-elle de cette trempe quand la majorité de l’humanité passe son enfance à recevoir des coups et à vivre dans la privation, dans la mortification et dans les assommantes forteresses dressées par les lois ? Qu’y a-t-il d’étonnant à ce que la terre foisonne de voleurs, de criminels, d’escrocs, de maquereaux, de paresseux et d’ennemis de l’ordre, quand votre « ordre », ô maîtres, n’est fondé que sur des cruautés incompatibles avec les lois naturelles ?
Et vous êtes des législateurs – ô ogres de la belle enfance ! ô cabaretiers, épiciers, manufacturiers, grands détenteurs de terres, noires comme votre âme ! – et vous avez des académies, et des chaires de morale, et des Eglises qui prêchent la pitié au son de cloches assourdissantes, et des Parlements, et vous ignorez ce que renferme la poitrine d’un enfant, comme vous ignorez tout de cette vie qui pourrait être belle et que vous estropiez…
Longtemps, longtemps - sous les reflets d’un crépuscule d’orage, cheminant sur la chaussée, droite comme une corde tendue entre les rangées d’arbre et entre les champs de blé - Stavro chanta et se lamenta en arménien. Longtemps Mikhaïl et Adrien écoutèrent sans rien comprendre mais sentant tout. Puis la nuit les enveloppa et les réduisit à eux-mêmes et à leurs pensées…
Le train omnibus déposa Adrien à Bucarest un soir d’avril 1904. C’était un train de pauvres, composé uniquement de troisièmes et de wagons de marchandises. Depuis Braïla, il avait mis plus de huit heures à faire les 230 kilomètres environ qui séparent cette ville de Bucarest, traversant une interminable plaine noirâtre et semblant ne plus vouloir repartir après chaque arrêt dans les haltes soli- taires de la steppe du Baragàn. Pauvre train. Adrien, passant près de la locomotive ahanante, suintante, toute rafistolée, lui jeta un regard de commisération :
« Ces machines, pensa-t-il, on dirait qu’elles ont une âme. Lorsqu’on les fatigue trop, elles gémissent comme des êtFes animés. »
Il se serait complu à poursuivre cette idée de la machine — bête de trait, mais, dans la bousculade de la sortie, le visage tourmenté d’une paysanne lui rappela sa mère et il s’attrista aussitôt. Encore une fois elle l’avait gourmande et s’était opposée à son départ. Il avait passé outre comme de coutume, néanmoins les paroles de la mère l’agaçaient :
— Tu pars, tu reviens... Tu pars vêtu, tu rentres dégue- nillé. Combien de temps cela va durer ?. Tu as vingt ans et point de profession définie. Tu fais tous les métiers, mais aucun convenablement. Autant dire, tu ne fais rien, quoil Vagabond !
Adrien savait que, selon sa mère et selon tout le quartier, n’était convenable qu’une vie pareille à celle de la locomotive — bête de trait. Bien pis, lui, il devait encore se marier, user ses os entre une famille misérable et un infâme atelier.
Non. Pas ça ! Plutôt le vagabondage ! Plutôt le mépris universel ! N’était-il pas maître de son existence ? Pourquoi lui imposer la charge d’une famille et le bagne d’un atelier ? Non, non ! Il aimait courir la terre, connaître, contempler. Voilà la vie qu’il aimait, au prix même de tous les sacrifices, de toutes les souffrances. »
Nerrantsoula de Panaït Istrati :
« Constanza est un petit Stamboul roumain, mollement couché sur cet antique promontoire de la mer Noire qui est sanctifié par l’exil d’Ovide, le poète malheureux, dont la statue songeuse orne la place qui porte son nom, et fait battre dans les cœurs des Roumains tout l’orgueil de la race latine. Turcs, Juifs, Bulgare, Arméniens, Grecs, Tartares se coudoient ici dans une pittoresque promiscuité, débattent les affaires les plus variées et font entendre aux Roumains tous les dialectes du Proche Orient. Ici, le voyageur cosmopolite se sent chez lui : il y trouve les mets préparés à son goût, la compagnie qu’il aime et les habitudes qui lui vont…
Ô homme ! Quand la femme peut être pour toi un ami, elle est plus grande que la meilleure des épouses, plus complète que la plus voluptueuse des amantes, et elle dépasse de mille coudées la plus entière amitié que l’homme peut avoir pour l’homme, car la femme est complexe et variée comme la terre qui nous charme et nous nourrit…
Elle vivra toujours,
Sur les grèves,
Des îles roses,
Toujours indocile,
Toujours indomptable,
Avec ses chevilles
Si blanches
Que leur révélation
Passe comme un éclair sur la mer
Et illumine le monde entier.
….. et quand nous arrivâmes sur la rive où une foule désespérée nous attendait pour nous recueillir, trois âmes vaillantes, sur sept, étaient déjà en route vers le trône du Seigneur.
Cela se passait dans la première semaine de septembre, quand les mûres retardataires sont la gourmandise la plus convoitée des enfants courageux de Braïla. Ils vont tous, sans penser à la mort, mais parfois on les repêche dans le Danube, le museau encore noirci jusqu’aux oreilles par ce fatidique fruit de ronces destiné aux seules bêtes sauvages. »
Présentation des Haïdouks de Panaït Istrati :
« Jusqu’au jour où je connus Groza, j’étais seule. Ma mère m’obligeait à passer mon enfance à broder, les yeux sur un canevas, chiffon épatant et misérable, qui dévore les plus belles années d’une jeune fille et qui, à son tour, est dévoré par les mites après avoir émerveillé deux générations d’ignorants. J’entrai en guerre avec ma mère et avec le village ; je passai pour une paresseuse.
Hé, quoi donc ? Mépriser le rayon du soleil qui dépose des taches d’argent sur la route forestière ? Ne jamais savoir de quelle façon un rossignol travaille à son nid ? Se priver de la caresse du vent qui gonfle la chemise ? Renoncer au murmure du ruisseau qui galope, tout content, vers la rivière ? Enfin, rester sourd aux appels du printemps, annonçant la vie nouvelle, à ceux de l’été, gémissant sous le poids de l’abondance, oublier l’automne riche en mélancolie et vivre sans s’étourdir du deuil blanc de l’hiver ? Et pour quoi, ce renoncement total ? »
« Confession pour vaincus » (1929) dans « Vers l’autre flamme » par Istrati-Serge :
« N’est combattant, à mes yeux, que celui qui subordonne ses intérêts individuels aux intérêts de l’humanité meilleure qui doit venir.
Je crois en cette humanité. Elle existe aujourd’hui comme le soleil existe pendant la nuit. Plus d’une fois ma boue l’a touchée. Plus d’une fois, dans mes innombrables heures de détresse, sa main m’a relevé de terre.
Tout ce que j’ai fait de bien et de beau c’est à elle que je le dois. Je n’ai pas fait que du bien et du beau : j’ai eu ma part de boue ; je l’ai encore ; je l’aurai toujours. Mais je suis malheureux quand cette boue me déborde, et heureux à mourir quand j’attrape un rayon de lumière de la belle humanité.
C’est pourquoi je veux lui consacrer toutes mes forces, aider tous ceux qui combattent pour elle.
Je ne crois plus à aucun « credo ». Je ne veux plus écouter ce que les hommes disent, mais seulement regarder ce qu’ils font : — Montrez-moi ce que vous pouvez retrancher de votre vie et je vous dirai à quel prix vous estimez la vie des autres.
Nous n’échappons à l’avilissement qu’en soudant notre existence à tout ce qui vit. Ce n’est qu’ainsi que nous devenons libres : en sentant tout ce qui fait autour de nous le bien et le mal. Une flamme, après mille autres, vient de s’éteindre, sur une vaste terre riche d’espoirs. Ce n’est plus aujourd’hui sur cette terre-là que le souffle froid de l’égoïsme qui glace la vie.
Mais c’est toujours la terre d’où jaillissent les plus belles flammes qui réchauffent l’humanité. Par cela elle est sacrée et pleine d’avenir.
Aidons-lui à ouvrir ses entrailles généreuses à notre âme assoiffée de bien et de beau.
Allons vers l’autre flamme. »
Les récits d’Adrien Zograffi : Domnitza de Snagov de Panaït Istrati :
« Les bons princes ont disparu. Les boïars se sont multipliés comme la mauvaise herbe, sont devenus injustes, rapaces et désireux chacun de régner ne fût-ce que quelques mois. Le trône étant, comme aujourd’hui, aux mains des Turcs, et se vendant au plus offrant, les nouveaux boïars eurent besoin d’argent pour se faire des partisans puissants dans le pays et, à Stamboul, acheter les favoris du Sultan… »
Les Chardons du Baragan :
https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Chardons_du_Baragan
Kyra Kyralina :
https://fr.wikisource.org/wiki/Kyra_Kyralina
Oncle Anghel :
https://fr.wikisource.org/wiki/Oncle_Anghel
Le Bureau de placement :
https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Bureau_de_placement
Tsatsa Minnka
Présentation des Haïdoucs
Domnitza de Snagov
Codine - La Jeunesse d’Adrien Zograffi
Isaac, le Tresseur de fil de fer
Le Refrain de la fosse
Méditerranée, lever de soleil
La Maison Thüringer
Méditerranée. Coucher du soleil
Ma croisade ou notre croisade
Panaït Istrati et l’affaire Roussakov :
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4608
Panaït Istrati, meurtri, déchiré par le stalinisme :
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2624
Voir le site des amis :
http://www.panait-istrati.com/
Lire encore :
EbooksGratuits :
o Kyra Kyralina - Les Récits d’Adrien Zograffi - Volume I – Romans
o Oncle Anghel - Les Récits d’Adrien Zograffi - Volume II – Romans
o Présentation des Haïdoucs - Les Récits d’Adrien Zograffi - Volume III – Romans
o Codine - La Jeunesse d’Adrien Zograffi - Volume I
https://fr.wikisource.org/wiki/Discussion_Auteur:Pana%C3%AFt_Istrati
Panaït Istrati :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pana%C3%AFt_Istrati
Une vie :
https://bataillesocialiste.wordpress.com/2015/07/18/panait-istrati-une-vie-a-hauteur-doeuvre/
Lire ensuite :
https://www.erudit.org/fr/revues/moebius/1988-n35-moebius1008587/15212ac.pdf
Lire toujours :
https://maitron.fr/spip.php?article87677
Lire enfin :