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Ecrits politiques d’André Breton

jeudi 1er décembre 2022, par Robert Paris

Ecrits politiques d’André Breton

"Sauver, malgré Staline comme malgré Mussolini et Hitler, l’honneur et l’espoir de ce temps"

Discours prononcé par André Breton contre les procès de Moscou, au meeting du Parti Ouvrier Internationaliste, à Paris, le 26 janvier 1937.

Camarades,

Plus de lumière : « Mehr Licht ! », tel a été le dernier cri de Goethe : « plus de conscience ! » tel a été le grand mot d’ordre de Marx. En fait de lumière, avec Staline nous pouvons compter sur celle des procès en sorcellerie du Moyen Age : il faut entrer dans le détail de ces procès – et le prolétariat n’en a pas le loisir – pour trouver un équivalent de l’atmosphère de celui qui s’est déroulé en août dernier, de celui qui se déroule actuellement à Moscou. Et on nous laisse bien entendre que ce n’est pas fini ! En fait de lumière, celle d’un escalier de prison qu’on vous fera descendre à quatre heures du matin, d’un escalier bordé de rigoles comme une table d’amphithéâtre, où, à telle marche, vous recevrez une balle dans la nuque. Les rigoles, c’est pour la cervelle, pour la conscience mais rien ne pourra faire que les vieux compagnons de Lénine n’aient représenté un haut degré de conscience que seront impuissantes à emporter les chasses d’eau modèles des prisons de la Guépéou. Ces hommes qui ont donné maintes et maintes preuves de leur lucidité, de leur désintéressement, de leur dévouement à une cause qui est celle de l’humanité toute entière, l’histoire se refusera à voir en eux des « possédés » au vieux sens religieux du mot comme, à plus forte raison, elle se refusera à tenir Léon Trotsky pour une incarnation du diable au XXème siècle. Le malheur, hier, de Smirnov, de Zinoviev, de Kamenev, aujourd’hui de Radek, de Platakov, de Sokolnikov, de Serebriakov, demain de Boukharine, de Rakovsky aura cependant été, sur ce point, de faire trop confiance à l’histoire, de croire que l’énormité, que l’invraisemblance même des forfaits qu’on leur demandait de reconnaître entrainerait nécessairement l’incrédulité totale, tournerait à la confusion de leur accusateur. Il semble que ce soit de l’excès même de la honte dont ils se couvrent qu’ils attendent qu’un doute radical surgisse à leur profit dans l’opinion. Kamenev ne cessait de surenchérir sur les appréciations du procureur général à son sujet. On nous contait hier que Radek, tout en s’accusant de terrorisme, d’espionnage, de sabotage – que sais-je encore ! – trouvait encore moyen de faire de l’esprit. Mais, voyons, camarades, est-ce là l’attitude d’un homme qui sait qu’il va mourir demain déshonoré ? Non, les accusés du second procès comme ceux du premier sont persuadés qu’ils participent à une mise en scène : il suffit pour cela qu’ils aient été mis au secret le jour du premier verdict. Tout ce monde s’accorde à admettre – les staliniens eux-mêmes n’y contredisent pas – qu’ils ne doutent pas plus que les précédents d’avoir la vie sauve, c’est-à-dire d’être en mesure de se justifier un jour. Ils ne s’attendent pas à être abattus un à un dans l’escalier de ciment. Un romancier français a précisément imaginé, en supplément à ceux de l’inquisition, ce supplice plus cruel, plus odieux que tous les autres : il l’a appelé « la torture par l’espérance ».

Et cette action rocambolesque, où le péril le dispute à l’atroce, ne peut même passer pour avoir son épilogue dans l’enceinte du tribunal militaire de Moscou. Elle abonde constamment en péripéties nouvelles dont le déroulement déborde de plus en plus le cadre de l’URSS : c’est le vol de la rue Michelet, c’est l’assassinat de Navachine. Il est clair qu’on ne recule devant rien pour faire disparaître les pièces comme les hommes, et avec eux tout ce qui pourrait contribuer à rendre manifeste le plus formidable déni de justice de tous les temps, tout ce qui pourrait démasquer le terrorisme et l’impérialisme de Staline. Camarades, c’est là un climat mortel pour la pensée socialiste elle-même, pour toute l’action révolutionnaire dans le monde. Rien ne doit nous trouver moins indifférents, moins désarmés même devant l’énigme terrible des prétendus aveux. La pensée socialiste ne serait plus rien du jour où elle accepterait de faire bon marche de la dignité humaine, du jour où on l’amènerait à convenir qu’elle est appelée généralement à se trahir et à se nier chez les hommes qui l’ont porté le plus haut. N’oublions pas que Marat, qui vécut si pauvre, fut accusé longtemps de s’être vendu ; qu’on s’ingénia à faire passer Marx pour un agent de Bismark ; que le wagon plombé de Lénine fait encore prendre des airs entendus aux ennemis de la grande révolution d’Octobre. Et Liebknecht, et Rosa Luxembourg ! N’oublions pas et ne faisons à Léon Trotsky l’injure de le défendre, à Léon Trotsky, puisque c’est essentiellement lui, toujours lui qui est visé et qu’il suffit qu’il soit mis hors de cause pour que toute l’accusation contre d’autres se retourne contre celui qui l’a formulée. Souvenons-nous, camarades. Qui disait : « peut-on croire un seul instant au bien-fondé de l’accusation selon laquelle, Trotsky, ancien président du Soviet des députés de Saint Pétersbourg en 1905, révolutionnaire qui a servi pendant des dizaines d’années la révolution avec désintéressément, aurait quelque rapport avec un plan financé par le gouvernement allemand ? C’est une calomnie manifeste, inouïe, malhonnête lancée contre un révolutionnaire » ? C’est Lénine qui parle ainsi en 1917. Qui a dit : « Tout le travail pratique de l’insurrection [d’Octobre] fut mené sous la direction immédiate de Trotsky, président du soviet de Pétrograd. On peut dire avec certitude que le rapide passage de la garnison du Soviet et l’habile organisation du travail du Comité militaire révolutionnaire, le parti en est avant tout redevable au camarade Trotsky » ? Qui délivre le 6 novembre 1918, à Trotsky, ce certificat qui vaut aujourd’hui tous les autres ? Staline.

Puisque comme l’écrivent les camarades Louis de Brouckère et Friedrich Adler, président et secrétaire de l’Internationale ouvrière socialiste, le secret de l’instruction préalable et la hâte avec laquelle on est passé de l’achèvement de l’instruction à l’ouverture du procès rendent « matériellement impossible d’envoyer en temps utile des observateurs à Moscou », force nous est une seconde fois de renoncer à savoir sous le poids de quelle contrainte monstrueuse, par le fait de quelle duperie effroyable les accusés s’y conduisent si follement. L’urgence doit, en pareille cas, nous dicter notre propre conduite. Pour ne pas tout perdre, elle exige de nous que nous limitions nos objectifs. Ce à quoi nous devons borner nos efforts, c’est à obtenir que ces hommes ne soient pas exécutés, tout en exigeants que des avocats indépendants du gouvernement soviétique soient mis dès maintenant en rapport avec les accusés du troisième procès, puisque nous savons qu’il y aura un troisième procès. En raison de la conclusion très prochaine des débats de celui-ci, nous devons, camarades, à tout le moins faire nôtre la résolution du groupe des avocats socialistes demandant « à la Russie révolutionnaire, qui n’a plus rien à craindre de ses ennemis, de renoncer à la peine de mort en matière politique », mais nous devons aussi la sommer d’y renoncer tout de suite, sous peine de convaincre le monde qu’elle n’est plus la Russie révolutionnaire, d’en convaincre le monde révolutionnaire qui, hélas, n’est pas encore convaincu.

Telle est la seul tâche concrète à laquelle nous puissions, avec une chance très minime de résultat, nous consacrer. Mais il y a autre chose, autre chose en quoi nous ne devons sous aucun prétexte nous laisser dépasser par les événements. Ne nous hypnotisons pas sur le mystère des « aveux ». Concentrons notre attention non pas sur les moyens par lesquels ils ont été arrachés, mais sur les fins pour lesquelles ils ont été arrachés. La solution ne peut être trouvée seulement en URSS : elle doit être cherchée à la fois en URSS et en Espagne. En URSS, il est bien entendu que, pour peu qu’on s’avise de poursuivre une analogie historique, Thermidor est déjà loin en arrière. « Le régime politique actuel de l’URSS, a dit Trotsky – et on le lui fait bien voir – est un régime de bonapartisme « soviétique » ( ou antisoviétique) plus proche par son type de l’Empire que du consulat. » En 1805, camarades, songez que la partie la plus éclairée de l’opinion allemande, l’élite des philosophes, Fichte en tête, s’est abusée jusqu’à saluer Napoléon comme le libérateur, comme l’envoyé et le porte-parole de la Révolution française. Nous en sommes au même point avec Staline. Les procès actuels sont, d’une part, le produit des contradictions qui existent entre le régime politique du bonapartisme et les exigences du développement d’un pays comme l’URSS, qui, envers, et contre Staline et la bureaucratie, reste un Etat ouvrier. Mais ces procès sont, d’autre part, la conséquence immédiate de la lutte telle qu’elle est engagée en Espagne : on s’efforce à tout prix d’empêcher une nouvelle vague révolutionnaire de déferler sur le monde : il s’agit de faire avorter la révolution espagnole comme on a fait avorter la révolution allemande, comme on a fait avorter la révolution chinoise. On fournit des armes, des avions ? oui, d’abord parce qu’il est indispensable de sauver la face, ensuite parce que ces armes, à double tranchant, sont appelées à briser tout ce qui travaille, en Espagne, non pas à la restauration de la république bourgeoise, mais à l’établissement d’un monde meilleur, de tout ce qui lutte pour le triomphe de la révolution prolétarienne. Ne nous trompons pas : les balles de l’escalier de Moscou, en janvier 1937, sont dirigées aussi contre nos camarades du POUM. C’est dans la mesure même ils se sont défendus d’être trotskystes qu’on recourt contre eux, dans le dessein de les atteindre par ricochet, on ne s’en cache plus, à l’affreux barbarisme jésuite du « centre parallèle ». Après eux, c’est à nos camarades de la CNT et de la FAI, qu’on tentera de s’en prendre, avec l’espoir d’en finir avec tout ce qu’il y a de vivant, avec tout ce qui comporte une promesse de devenir dans la lutte antifasciste espagnole.

Camarades, vous direz avec nous que les hommes qu’on produit méconnaissables sur les tréteaux branlants des tribunaux de Moscou ont gagné par leur passé le droit de continuer à vivre et que vous faites toute confiance à l’avant-garde révolutionnaire catalane et espagnole pour ne pas se déchirer elle-même et sauver, malgré Staline comme malgré Mussolini et Hitler, l’honneur et l’espoir de ce temps.

Planète sans visa

Déclaration du groupe surréaliste

24 avril 1934

Un bandit particulièrement dangereux, l’auteur de plus de crimes qu’on n’en saurait énumérer et, de plus, un maniaque de la récidive, un être entre tous sans aveu et sans asile, une véritable plaie du genre humain, tel est depuis quelques jours le portrait que la grande presse s’ingénie à nous faire de Léon Trotsky, autorisé il y a un an à résider en France et frappé brusquement d’un arrêt d’expulsion.

Il a suffi que la présence de Trotsky fût signalée aux environs de Paris, pour que pût être détournée sur sa seule personne l’excitation de l’opinion, préparée et déçue par l’imbroglio soigneusement entretenu de l’« affaire Prince » et la mise en cause, très habile, d’une « maffia ».

Le roman policier, devenu par trop languissant ces derniers jours, trouve à son cours, dans l’épisode de la « villa de Barbizon », un dérivatif précieux. Les quatre « bergers allemands » qui, d’après les journaux, hurlent sans cesse, dressés contre la grille du parc, nous donnent à penser que tous les chiens ne sont pas à l’intérieur ; le propriétaire, les journalistes bourgeois, les chauffeurs russes-blancs et les élégantes en automobile pourraient leur rendre des points. Les bagages de Trotsky sont, paraît-il, volumineux. Sans doute est-il surprenant, aussi, que ses secrétaires, ses messagers n’aient pas l’air de voyous et, si lui-même ne se montre pas, ne vient pas s’exposer aimablement à une balle, on nous donne à entendre que c’est parce qu’il a conscience de ses forfaits, qu’il a peur.

Nous déplorons que nos camarades de L’Humanité ne veuillent voir dans la série angoissante de ces persécutions contre un homme, que « publicité intéressée » destinée à tourner à son avantage. Ils soulignent par contre à très juste titre que l’expulsion de Trotsky marque le point de départ de mesures répressives contre les immigrés communistes et prépare la mise hors la loi des organisations révolutionnaires. Déjà l’on ressuscite une loi qui n’a pas été appliquée depuis 1848 pour pouvoir poursuivre les journaux révolutionnaires.

Le singulier « gouvernement de trêve » imposé par le coup de force du 6 février s’affirme l’ennemi résolu de la classe ouvrière. Sur le plan économique les décrets-lois provoquent une recrudescence du chômage ; ils entraînent l’arrestation, la révocation, de centaines de militants coupables d’avoir protesté contre la réduction brutale de leurs moyens d’existence. Sur le plan politique ce gouvernement donne également sa mesure en expulsant Trotsky, non sans organiser autour de lui la provocation ; il accepte de rompre par là avec les fameuses traditions hospitalières de ce pays.

Nous qui, ici, sommes loin de partager tous ses conceptions actuelles, ne nous en sentons que plus libres pour nous associer à toutes les protestations qui ont déjà accueilli la mesure dont il est l’objet. Qu’on veuille croire que nous y mettons toute l’indignation dont nous sommes capables. Nous saluons, à cette nouvelle étape de son chemin difficile, le vieux compagnon de Lénine, le signataire de la paix de Brest-Litovsk, acte exemplaire de science et d’intuition révolutionnaires, l’organisateur de l’Armée rouge qui a permis au prolétariat de conserver le pouvoir malgré le monde capitaliste coalisé contre lui, l’auteur — parmi tant d’autres non moins lucides, non moins nobles et moins éclatantes — de cette formule qui nous est une raison permanente de vivre et d’agir : « Le socialisme signifiera un saut du règne de la nécessité dans le règne de la liberté, aussi en ce sens que l’homme d’aujourd’hui plein de contradictions et sans harmonie, fraiera la voie à une nouvelle race plus heureuse. »

ANDRÉ BRETON, ROGER CAILLOIS, RENÉ CHAR, RENÉ CREVEL, PAUL ELUARD, MAURICE HEINE, MAURICE HENRY, GEORGES HUGNET, VALENTINE HUGO, MARCEL JEAN, JEAN LÉVY, FERNAND MARC, J. ET M.-L. MAYOUX, J.-M. MONNEROT, HENRI PASTOUREAU, BENJAMIN PÉRET, GUI ROSEY, YVES TANGUY, ROBERT VALANÇAY, PIERRE YOYOTTE, ET UN ASSEZ GRAND NOMBRE DE CAMARADES ÉTRANGERS.

[24 avril 1934]

La vérité sur le procès de Moscou

3 septembre 1936

CAMARADES,

En notre simple qualité d’intellectuels, nous déclarons que nous tenons le verdict de Moscou et son exécution pour abominables et inexpiables.

Nous nions formellement avec vous le bien-fondé de l’accusation, que les antécédents des accusés dispensent même d’examiner en dépit des prétendus « aveux » de la plupart d’entre eux. Nous tenons la mise en scène du procès de Moscou pour une abjecte entreprise de police, qui dépasse de loin en envergure et en portée celle qui aboutit au procès dit des « incendiaires du Reichstag ». Nous pensons que de telles entreprises déshonorent à jamais un régime.

Nous nous associons, sinon à l’ensemble de ses appréciations politiques, du moins aux conclusions lucides de l’article d’Otto Bauer formulées avant-hier dans Le Populaire : « Ce qui s’est passé à Moscou, c’est plus qu’une erreur, plus qu’un crime, c’est un malheur effroyable qui frappe le socialisme du monde entier, sans distinction d’esprit et de tendance ». C’est, à notre sens, un malheur effroyable dans la mesure où, pour la première fois, à un grand nombre de camarades qui se laisseront abuser, la conscience révolutionnaire est présentée en bloc comme corruptible. C’est un malheur effroyable dans le sens où des hommes vers qui allait, malgré tout, ne fût-ce qu’en raison de leur passé plus ou moins glorieux, notre respect, passent pour se condamner eux-mêmes, pour se définir comme des traîtres et des chiens. Ces hommes, quelles que soient les réserves graves que nous puissions faire sur la solidité de certains d’entre eux, nous les tenons pour totalement incapables, fût-ce dans le désir de continuer à lutter, fût-ce à plus forte raison dans l’espoir d’échapper à la mort, de se nier, de se flétrir eux-mêmes à ce point. Mais où cela cesse d’être un malheur effroyable, c’est à partir du moment où cela nous éclaire définitivement sur la personnalité de Staline : l’individu qui est allé jusque là est le grand négateur et le principal ennemi de la révolution prolétarienne. Nous devons le combattre de toutes nos forces, nous devons voir en lui le principal faussaire d’aujourd’hui - il n’entreprend pas seulement de fausser la signification des hommes, mais de fausser l’histoire - et comme le plus inexcusable des assassins.

Nous faisons, dans ces conditions, toutes réserves sur le maintien du mot d’ordre : « Défense de l’U.R.S.S. » Nous demandons que lui soit substitué de toute urgence celui de « Défense de l’Espagne révolutionnaire » en spécifiant que tous nos regards vont aujourd’hui, 3 septembre 1936, aux magnifiques éléments révolutionnaires de la C.N.T., de la F.A.I. et du P.O.U.M. qui luttent, indivisiblement à nos yeux, sur le front d’Irun et dans le reste de l’Espagne. Ces éléments, nous ne nous dissimulons pas que Staline et ses acolytes, qui ont passé un pacte d’assistance avec les états capitalistes, s’emploient tant qu’ils peuvent à les désunir. C’est, pour nous, une raison de plus d’attendre d’eux, de leurs forces et de leurs héroïsmes conjugués, le rétablissement de la vérité historique foulée aux pieds non moins systématiquement en U.R.S.S. qu’en Italie et en Allemagne.

Sous une forme concrète, nous nous proposons d’agir à l’intérieur du Comité de Vigilance des Intellectuels pour que soit menée en toute sévérité l’enquête réclamée par le P.O.I. sur les conditions dans lesquelles s’est déroulé, nous le savons déjà, sans le moindre égard, non seulement pour la personnalité des accusés, mais pour la sauvegarde de la dignité humaine, le procès de Moscou, et de contribuer à exiger s’il y a lieu - il y a lieu sûrement - réparation au nom de la conscience internationale, seul élément de progrès, de la conscience internationale dont, Camarades, nous sommes ici un certain nombre à tenir les prescriptions pour sacrées.

Nous saluons à nouveau la personnalité, de très loin au-dessus de tout soupçon, de Léon Trotsky. Nous réclamons pour lui le droit de vivre en Norvège et en France. Nous saluons cet homme qui a été pour nous, abstraction faite des opinions non infaillibles qu’il a été amené à formuler, un guide intellectuel et moral de premier ordre et dont la vie, dès lors qu’elle est menacée, nous est aussi précieuse que la nôtre.

Adolphe Acker, André Breton, Georges Henein, Maurice Henry, Georges Hugnet, Marcel Jean, Léo Malet, Georges Mouton, Henri Pastoureau, Benjamin Péret, Gui Rosey, Yves Tanguy.

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