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Sur la fable mythique d’Adam et Eve

dimanche 9 juillet 2023, par Robert Paris

Sur la fable mythique d’Adam et Eve

Ancien testament, nouveau testament et coran reconnaissent cette fable :

Comme Dieu considérait qu’il n’était pas bon pour l’homme d’être seul, il modela des animaux qu’il amena à Adam pour voir comment il les appellerait. Adam donna un nom à chacun d’entre eux, mais ne se trouva pas de compagnie qui lui convienne. Alors Dieu l’endormit, et lui créa une femme à partir d’une de ses côtes [d’Adam.] Adam reconnut la femme comme chair de sa chair et os de ses os, c’est-à-dire "tirée de lui". Adam reconnut la femme pour sa compagne, et Dieu leur commanda d’être féconds, de soumettre les animaux et de manger des végétaux. Le premier couple fut placé par Dieu dans le jardin d’Éden, pour qu’Adam cultive le sol et garde le jardin.

Dieu avait tout permis à Adam sauf, sous peine de mort, la consommation du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Le Serpent (Nahash en hébreu) apparut et dit à la femme qu’ils n’en mourraient pas, mais que leurs yeux s’ouvriraient et que leur nouvelle connaissance les apparenterait à des dieux. La femme mangea du fruit défendu et en donna à Adam qui en mangea à son tour. Mais après avoir goûté à ce fruit ils virent qu’ils étaient nus et lorsque Dieu interpella Adam, celui-ci se cacha à cause de sa nudité, et dut avouer la faute.

Alors Dieu prononça le jugement, énumérant les conséquences de la transgression : le serpent devra ramper, Dieu mettant l’hostilité entre la femme et le serpent, entre la race de la femme et la race du serpent ; la femme à cause de la faute, enfantera dans de grandes souffrances, sera avide de son homme et lui, dominera sur elle comme chef. Enfin l’homme fut condamné à travailler durement le sol maudit à cause de lui pour se nourrir. Adam donna à sa femme le nom « Ève » ’la vivante’ car elle fut la mère de tous les vivants. Puis Dieu revêtit le couple de tuniques de peau. Il les chassa alors du jardin d’Eden pour les empêcher d’accéder à l’arbre de vie qui les rendrait immortels, maintenant qu’ils avaient la connaissance du bien et du mal ; Il les renvoya sur la terre commune, et posta des chérubins pour garder le chemin de cet arbre.

Que signifie le « Ne mange pas le fruit de l’arbre de la connaissance ! » de l’Ancien Testament ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5825

L’histoire d’Adam et Eve ne commence pas avec la Bible. On trouve des récits analogues dans les légendes mésopotamiennes relatant les débuts de l’humanité, en particulier la grande épopée de Gilgamesh. Ces légendes remontant à 1 800 ans avant J.-C., soit bien avant les premières versions de la Torah (vers 500 avant J.-C.), racontent comment le dieu Marduk, le plus grand dieu babylonien, avait créé les humains. Elles évoquent même un déluge dévastateur dont nombre de détails se retrouvent dans l’histoire de Noé. Lors de leur exil à Babylone, les Hébreux ont souvent entendu ces récits.

https://www.liberation.fr/livres/2018/02/07/adam-et-eve-aux-racines-du-peche_1628175/

https://docteurangelique.forumactif.com/t26723-le-conte-d-adam-et-eve-recopie-du-mythe-sumerien-de-enki-preuves

http://didascale.com/eve-tiree-de-la-cote-dadam-un-jeu-de-mot-sumerien/

Le mythe du Jardin d’Adam et Eve ainsi que celui du Déluge et le mythe de Noé (dans Genèse 6-8) sont des copies évidentes de la légende sumérienne de « Enki et Ninhursag » (- 3000 ans avant J.-C.), du « Poème du supersage » (- 1300 avant J.-C.), et de l’ « épopée de Gilgamesh » (chant XI) (- 650 avant J.-C.).
L’origine de ce travail provient de l’occupation de Juda par les babyloniens suite à laquelle la classe dirigeante a été entièrement amenée à Babylone en 587 av. J.-C., Jérusalem et son temple été détruits, et une partie de la population est aussi emmenée en exil à Babylone.
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3980

Le récit du livre de la Genèse peut être interprété comme à un renvoi aux conflits récurrents qui existeraient depuis le Néolithique entre les agriculteurs sédentaires (représentés par Caïn) et les éleveurs-bergers nomades (représentés par Abel). Dans Genèse 4:4, l’arbitraire divin marque une préférence pour les seconds. Alors que Dieu semble valoriser l’agriculture lorsqu’il place Adam dans le jardin d’Éden pour le cultiver (Genèse 2:15), après la chute de l’homme il maudit le sol en Genèse 3:17, l’agriculture apparaissant comme la conséquence du péché originel.
Dieu lui apprend qu’il est maudit par le sol qui a recueilli le sang versé. Ainsi il ne pourra plus récolter. Dieu le chasse de la terre fertile dont il jouissait et le condamné à errer sur la terre. C’est l’agriculture qui est maudie ainsi que la sédentarisation et Caïn ne peut survivre qu’en restant éleveur et pasteur nomade.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3701

Le mythe d’Adam et Eve consacre l’accusation générale des femmes :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article167

Les Juifs religieux considèrent ce mythe comme immortel :

https://translate.google.fr/translate?u=https://www.thetorah.com/article/the-immortal-myth-of-adam-and-eve

Le mythe biblique :

https://translate.google.fr/translate?u=https://en.wikipedia.org/wiki/Adam_and_Eve

Le catholicisme conserve cette accusation :

« Pendant l’instruction, la femme doit garder le silence en toute soumission. Je ne permets pas à la femme d’enseigner ni de faire la loi à l’homme. Qu’elle se tienne tranquille. C’est Adam en effet qui fut formé le premier, Eve ensuite. Et ce n’est pas Adam qui se laissa séduire, mais la femme qui, séduite, se rendit coupable de transgression… » (Nouveau Testament – Thimothée I, 2 :11-14)

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5326

N’est-ce pas Eve qui, écoutant d’une oreille complaisante le démon tentateur déguisé en serpent, décida Adam à croquer la pomme de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ?... Connaissance en hébreu signifie aussi union sexuelle… le judaïsme s’écarte délibérément des civilisations égyptienne et grecque (et plus tard latine) qui percevaient la sexualité (et surtout le plaisir qu’elle procure) comme une fin en soi parfaitement légitime. Chez les Juifs, le but essentiel du mariage est de procurer une descendance. Le christianisme, quant à lui, sera beaucoup plus sévère pour la femme et tout d’abord dans son interprétation de l’Ancien Testament. En effet, si elle est seconde et passive dans l’ordre de la création (Eve est issue d’une côte d’Adam), elle devient première et active dans sa chute… Le doctrine condamne durement la femme, origine du péché et de la déchéance. Elle est la responsable unique ou tout au moins essentielle, de tous nos maux. Le ton est donné dans l’Eglise primitive : « Je ne permets pas à la femme d’enseigner ni de dominer l’homme ; qu’elle se tienne donc dans le silence. » (Première Epître à Thimothée II)… La femme reste, pour l’Eglise, toujours au second rang : exclue du clergé et de certains rites. Au cours des siècles, la sévérité de la condamnation du plaisir charnel ne se démentira pas… Très tôt, le christianisme condamne sans appel le corps et tout ce qui est devenu matière périssable à la suite du péché originel, terme de l’âge d’or et d’humanité… Désormais, l’antisexualisme deviendra, au fil du temps, comme un refrain obsédant, même dans les époques où les mœurs se relâchent. Jusqu’à la Renaissance, la condamnation de la sexualité ne fera qu’empirer.. L’Eglise admet la copulation humaine, mais dans le seul but de procréer, et, bien entendu, uniquement dans le cadre du mariage. En dehors il ne saurait y avoir d’amour licite. Elle rejette toute recherche du plaisir. Même l’acte de chair accompli entre deux époux uniquement pour répondre à un désir, satisfaire une envie, est à certaines époques, considéré comme péché mortel. L’amour ne doit servir qu’à enfanter dans la douleur. La jouissance pure n’y a point de place. Dès les premiers siècles, saint Thomas affirme : « Les organes sexuels sont donnés à l’homme non pour le plaisir, mais pour la conservation de la race. »… Quand l’Eglise s’est imposée comme force sociale, elle a repris la vieille conception persane du diable, assimilé à la matière, aux jouissances, que l’on oppose à l’esprit, à la pureté, à Dieu… Quand Rome s’effondra sous les coups répétés des barbares, l’Eglise sera la seule force d’intégration sociale à résister. Non seulement elle cimentera les restes de l’Empire, mais elle finira par convertir les vainqueurs…

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3467

Le moralisme catholique actuel continue à défendre le mythe :

https://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Adam/Adam-et-Eve-coupables-de-quoi

Comment la Bible punit la femme :

https://saintebible.com/genesis/3-16.htm

Adam et Ève : un mythe à prendre au sérieux

https://www.cairn.info/revue-la-chaine-d-union-2010-4-page-60.htm

Journal d’Eve

https://fr.wikisource.org/wiki/Extraits_du_journal_d%E2%80%99Adam

Adam

https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_philosophique/Garnier_(1878)/Adam

La femme et le serpent

https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Mythe_de_la_femme_et_du_serpent/Chapitre_V

Les mythes, légendes et religions qui ont accompagné le renversement violent du matriarcat par le patriarcat

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5326

Et avant Eve ?

https://matricien.wordpress.com/matriarcat-religion/judaisme/lilith/

Lilith avant Eve…

https://www.cairn.info/revue-imaginaire-et-inconscient-2002-3-page-77.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lilith

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