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La répudiation des dettes des capitalistes, un élément important du programme révolutionnaire prolétarien qui est trop souvent oublié et abandonné

lundi 26 juin 2023, par Karob, Robert Paris

La répudiation des dettes des capitalistes, un élément important du programme révolutionnaire prolétarien qui est trop souvent oublié et abandonné

Les dettes contractées par les capitalistes et par les Etats et institutions financières capitalistes ont atteint de tels sommets qu’elles dépassent le total des actifs, et que des générations entières seraient bien incapables de les payer ! Les gouvernants, les politiciens, les capitalistes, les financiers, les banquiers, les économistes, les journalistes dissertent à perte de vue sur les moyens de diminuer ces dettes ou même de les payer. Les réformistes dissertent sur le « qui va payer au sein des peuples et comment », sans même imaginer que les peuples peuvent tout simplement refuser de payer !

Mais pourquoi serait-il normal que les travailleurs, qui ne participent pas des profits puisqu’on ne fait que leur payer leur journée de travail, participent au paiement des dettes de leurs patrons, la part étant la seule chose à discuter selon les réformistes. Eh bien, non ! Ces dettes capitalistes ne nous concernent nullement, nous ne les reconnaissons pas et c’est un engagement : nous estimons que le pouvoir des conseils de travailleurs déchirera tous les engagements des Etats et organismes publics à l’égard du grand capital de tous les pays !

Le poids de ces dettes (du public comme du privé) est tel qu’actuellement il n’est plus possible de camoufler leur caractère catastrophique qui explose sous de multiples formes : inflation, faillites bancaires, faillites des Etats, faillites des monnaies, récession, et qui va rendre indispensable pour les Etats de taxer à mort les contribuables.

Les réformistes estiment que la seule solution est de négocier le poids des dettes et de demander de ne pas trop payer en faisant un tout petit peu payer le grand capital alors que la seule réponse est de refuser de reconnaitre que nous soyons engagés dans les dettes des Etats et des capitalistes.

Quand la révolution prolétarienne a déchiré les reconnaissances de dettes au grand capital

Illusions diront certains, il faut bien que quelqu’un paie les dettes. Mais l’exemple de la révolution russe démontre qu’un peuple travailleur peut très bien dénoncer la dette des capitalistes et s’en laver les mains… Le révolutionnaire Marat affirmat déjà que le peuple travailleur en révolution n’a pas à reconnaitre les dettes des oppresseurs et exploiteurs du peuple. (Lire ici)

On se souvient que l’un des pires crimes de la révolution russe, selon les puissances occidentales, était justement d’avoir refusé de payer les dettes et de rembourser les sociétés capitalistes qui investissaient en Russie, les soviets ayant saisi les biens des capitalistes, qu’ils soient russes ou étrangers.

La révolution russe de 1905 avait déjà déclaré que le prolétariat au pouvoir ne reconnaitrait pas les dettes capitalistes. Le manifeste du soviet des députés ouvriers de cette révolution déclarait nettement ceci :
« L’autocratie n’a jamais joui de la confiance du peuple et n’a pas été fondée par lui en pouvoirs. En conséquence, nous décidons que nous n’admettrons pas le paiement des dettes sur tous emprunts que le gouvernement du tsar aura conclus alors qu’il était en guerre ouverte et déclarée avec tout le peuple. » (Lire ici)

On estimait à environ 11 milliards 600 millions de roubles la valeur des emprunts contractés avant la Première guerre mondiale par le régime tsariste à l’étranger, surtout en France. À cela s’ajoutait 5 milliards de dettes supplémentaires contractées par le régime tsariste et par le Gouvernement provisoire bourgeois de 1914 à 1917.

En mars 1916, en pleine guerre mondiale, Lénine affirmait qu’un élément fondamental de la politique antiguerre consistait à refuser de payer les dettes :

« Comme mot d’ordre positif, entraînant les masses dans la lutte révolutionnaire et expliquant la nécessité de mesures révolutionnaires afin de rendre possible une paix « démocratique », il faut formuler celui du refus de payer les dettes d’Etat. » (Lire ici)

En janvier 1917, avant la révolution russe, Lénine écrivait : « Le capital financier a récolté des milliards ; la montagne des dettes de guerre montre les proportions du tribut que le prolétariat et les classes non possédantes « doivent » maintenant payer pendant des dizaines d’années à la bourgeoisie internationale, du fait que celle ci leur a très gracieusement permis de massacrer des millions de leurs frères, esclaves salariés comme eux, dans une guerre entreprise pour le partage du butin impérialiste. » (Lire ici)

Juste après le déclenchement de la révolution russe, Lénine écrivait dans ses « lettres de loin » : « Si le pouvoir d’Etat appartenait en Russie aux Soviets des députés ouvriers, soldats et paysans, ces Soviets et le Soviet de Russie qu’ils éliraient seraient en mesure et accepteraient certainement d’appliquer le programme de paix que notre Parti (le Parti ouvrier social-démocrate de Russie) a ébauché dès le 13 octobre 1915… Ce programme de paix serait probablement le suivant : Le Soviet de Russie des députés ouvriers, soldats et paysans (ou le Soviet de Pétersbourg qui le remplace provisoirement) déclarerait aussitôt n’être lié par aucun traité ni de la monarchie tsariste ni des gouvernements bourgeois… MM. les capitalistes n’ont qu’à payer eux-mêmes les milliards de dettes contractées par les gouvernements bourgeois pour faire cette guerre criminelle de brigandage, mais que les ouvriers et les paysans ne reconnaissent pas ces dettes. Payer les intérêts de ces emprunts, ce serait payer tribut pendant de longues années aux capitalistes parce qu’ils ont charitablement autorisé les ouvriers à s’entre-tuer pour le partage du butin capitaliste. Ouvriers et paysans ! dirait le Soviet des députés ouvriers, accepterez-vous de payer des centaines de millions de roubles par an à MM. les capitalistes en récompense de la guerre menée pour partager les colonies d’Afrique, la Turquie, etc. ? »

En juin 1917, au premier congrès des soviets, Lénine déclarait : « Que la classe révolutionnaire russe dise : « A bas ce soutien, je ne reconnais pas les dettes contractées envers les capitalistes français et anglais, j’appelle à l’insurrection générale contre les capitalistes. Pas de paix avec les capitalistes allemands, pas d’alliance avec les capitalistes anglais et français ! » (Lire ici)

Début janvier 1918, le gouvernement soviétique suspendit le paiement de la dette étrangère et début février 1918, il décréta la répudiation de toutes les dettes tsaristes ainsi que les dettes contractées par le gouvernement provisoire afin de poursuivre la guerre entre février et novembre 1917. En même temps, il décida d’exproprier tous les avoirs des capitalistes étrangers en Russie afin de les restituer au patrimoine national. La dette publique russe en 1913 s’élevait à 930 millions de £ (soit grosso modo 50 % du PIB). Entre le début de la guerre et le moment où les Bolcheviques arrivent au pouvoir avec leurs alliés les Socialistes Révolutionnaires de gauche, la dette a été multipliée par 3,5 et atteignait 3 385 millions de £.
En répudiant les dettes, le gouvernement soviétique mettait en pratique la décision prise en 1905 par le soviet de Petrograd et les différents partis qui le soutenaient. Cela provoqua une protestation unanime des capitales des grandes puissances alliées. (Lire ici)

Après que la révolution prolétarienne ait mis en place son propre pouvoir, Lénine déclarait au congrès de l’Internationale communiste : « Nous savons que les dettes des principaux Etats européens ont augmenté, de 1914 à 1920, au moins sept fois. Je vous citerai encore une source économique, qui prend une importance particulièrement grande ; c’est Keynes, diplomate anglais et auteur du livre conséquences économiques de la paix, chargé par son gouvernement de participer aux négociations de paix de Versailles, il les a suivies sur place, d’un point de vue purement bourgeois, il a étudié la question pas à pas, en détail, et, en sa qualité d’économiste, a pris part aux conférences. Il a abouti à des conclusions qui sont plus incisives, plus concrètes et plus édifiantes que celles d’un révolutionnaire communiste, parce qu’elles sont celles d’un bourgeois authentique, d’un ennemi implacable du bolchévisme dont il se fait, en petit bourgeois anglais, une image monstrueuse, bestiale et féroce. Keynes en est arrivé à cette conclusion qu’avec le traité de Versailles, l’Europe et le monde vont à la banqueroute. Il a donné sa démission ; il a jeté son livre à la face de son gouvernement et dit : « Vous commettez une folie ». Je vous citerai ses chiffres qui, dans l’ensemble réduisent à ceci :

Quels sont les rapports de débiteurs à créanciers qui se sont établis entre les principales puissances ? Je convertis les livres sterling en roubles or, au taux de 10 roubles-or pour une livre sterling. Voici ce que cela donne : les Etats Unis ont un actif de 19 milliards ; leur passif nul. Jusqu’à la guerre, ils étaient les débiteurs de la Grande Bretagne. Au dernier congrès du Parti communiste d’Allemagne, le 14 avril 1920, le camarade Lévi notait avec raison dans son rapport qu’il ne restait plus que deux puissances indépendantes de par le monde : la Grande-Bretagne et l’Amérique. Mais seule l’Amérique est restée absolument indépendante du point de vue financier. Avant la guerre, elle était débitrice ; aujourd’hui elle est créancière. Toutes les autres puissances du monde sont endettées. La Grande Bretagne en est réduite à la situation suivant : actif 17 milliards, passif 8 milliards, elle est déjà à moitié débitrice. De plus, dans son actif figurent près de 6 milliards que lui doit la Russie. Les fournitures militaires que la Russie avait achetées pendant la guerre font partie des créances anglaises. Il y a quelque temps, quand en sa qualité de représentant du gouvernement des Soviets de Russie, Krassine a pu s’entretenir avec Lloyd George au sujet des traités financiers, il fit ressortir aux yeux des techniciens et des politiciens, dirigeants du gouvernement anglais, que s’ils comptaient se faire rembourser ces dettes, ils se trompaient étrangement. Et le diplomate anglais Keynes le leur avait déjà prédit.

Cela ne tient pas seulement au fait, et il n’en est même pas question, que le gouvernement révolutionnaire russe n’a pas l’intention de payer ces dettes. Aucun gouvernement ne saurait accepter de les régler, pour la bonne raison qu’elles ne représentent que les intérêts usuraires de ce qui a déjà été payé une vingtaine de fois, et ce même bourgeois Keynes, qui n’a nulle sympathie pour le mouvement révolutionnaire russe, le dit : « Il est clair qu’il n’est pas possible de tenir compte de ces dettes. »

En ce qui concerne la France, Keynes cite des chiffres comme ceux-ci : son actif est de trois milliards et demi, son passif de 10 milliards et demi ! Et c’est le pays dont les Français eux-mêmes disaient qu’il était l’usurier du monde, parce que son « épargne » était colossale et que le pillage colonial et financier, qui lui avait fourni un capital gigantesque, lui permettait de prêter des milliards et, des milliards, en particulier à la Russie. Ces prêts procuraient à la France des revenus énormes. Et malgré cela, malgré la victoire, la France se trouve dans la situation de débiteur.

Un auteur bourgeois américain, cité par le camarade Braun, communiste, dans son livre Qui doit payer les dettes de guerre ? (Leipzig 1920), définit de la façon suivante le rapport qui existe entre les dettes et le patrimoine national : dans les pays victorieux, en Grande-¬Bretagne et en France, les dettes représentent plus de 50 % du patrimoine national. En Italie, ce pourcentage est de 60 à 70 ; quant à la Russie, il est de 90, mais comme vous le savez – ces dettes ne nous inquiètent nullement, étant donné que quelque temps avant que ne paraisse le livre de Keynes, nous avions suivi son excellent conseil : nous avons annulé toutes nos dettes. » (Lire ici)

La Conférence de Gênes (« Conférence économique internationale ») se tint du 10 avril au 19 mai 1922 à Gênes avec la participation de représentants des 29 pays. Les puissances impérialistes tentèrent d’exploiter les difficultés économiques de la Russie soviétique pour lui imposer des conditions asservissantes. Elles exigeaient le payement de toutes les dettes tsaristes, y compris celles d’avant-guerre, la restitution des entreprises nationalisées aux propriétaires étrangers, etc. La délégation soviétique repoussa les exigences impudentes des impérialistes ; elle proposa le désarmement général et l’annulation de toutes les dettes d’avant-guerre. En raison de la position de la France et de l’Angleterre, hostile à la Russie des Soviets, la conférence fut interrompue.

Voilà pour les dettes tsaristes et capitalistes russes vis-à-vis des puissances impérialistes et des capitalistes privés étrangers qui ne furent pas reconnues par le prolétariat victorieux de Russie de 1917 qui n’a pas non plus racheté aux capitalistes russes leurs possessions saisies par le peuple travailleur au pouvoir.

Les dettes des capitalistes et des Etats capitalistes d’aujourd’hui sont infiniment supérieures à celles d’après la première guerre mondiale.

Il n’y a même pas besoin que le monde soit déjà en guerre mondiale pour que les Etats, les banques et les capitalistes soient en faillite financière permanente (du moins s’ils devaient payer leurs dettes immédiatement). Les dettes folles des capitalistes datent du début des années 2000. Les dettes folles des Etats datent de la chute catastrophique de 2007. C’est seulement de cette époque que datent les efforts gigantesques des Etats et des banques centrales pour empêcher tout le grand capital de chuter. Le « quoi qu’il en coûte » qui déclare que les institutions capitalistes sont prêtes à tout pour empêcher le grand capital de chuter ne date nullement de la pandémie covid.

Cela ne provient pas seulement de la volonté des Etats et institutions capitalistes d’aider les capitalistes mais essentiellement de l’incapacité du système à survivre si on laisse un seul grand capitaliste chuter. Et cette incapacité a perduré de 2007 à aujourd’hui comme le montre la dernière série de faillites bancaires.

Les chiffres fous de la dette mondiale des Etats atteignent un total de 300.000 milliards de dollars. Un record historique. (Lire ici)

La dette mondiale atteignait 256% du PIB en 2020. (Lire ici)

La dette publique est passée d’environ 70 % du PIB en 2007 à 124 % du PIB en 2020. Quant à la dette privée, elle a augmenté plus lentement, passant de 164 % à 178 % du PIB au cours de la même période. (Lire ici)

L’Etat français est en faillite. Il ne cherche plus à le cacher le plus longtemps possible…
(Lire ici)

Mais le gouvernement français ne cesse plus d’affirmer qu’ « un sou est un sou » pour tailler dans les dépenses publiques. Il affirme qu’il va « économiser plusieurs milliards d’argnt public », ce qui signifie détruire encore plus les services publics. (Lire ici)

L’Etat a multiplié les opérations de titrisation des dettes qui permettent de cacher et de retarder les échéances des dettes tout en augmentant la somme réelle de celles-ci et les risques des effets boomerangs (comme pour les subprimes). (Lire ici)

Les dettes des Etats sont camouflées par les rachats de titres de la dette d’Etat par la banque centrale européenne. (Lire ici)

La France est un mauvais élève parmi les Etats en termes de dettes publiques. (Lire ici)
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Si bien que les agences de notation, malgré les pressions énormes du gouvernement français, veulent dégrader les notes de la France, ce qui accroitrait encore le coût des dettes publiques. (Lire ici)

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Le gouvernement prétend avoir « un plan pour résorber la dette ». Mais c’est du baratin. ‘Lire)

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En 2009, la banque française Société Générale a déjà conseillé à ses clients de se préparer à un éventuel "effondrement économique mondial" au cours des deux prochaines années, en définissant une stratégie d’investissements défensifs pour éviter la destruction de richesse.

Dans un rapport intitulé "Scénario de la dette dans le pire des cas", l’équipe des actifs de la banque a déclaré que les plans de sauvetage de l’État au cours de l’année dernière n’ont fait que transférer les dettes privées sur des épaules souveraines affaissées, créant une nouvelle série de problèmes.

La dette globale est encore beaucoup trop élevée dans presque toutes les économies riches en pourcentage du PIB (350% aux États-Unis), qu’elle soit publique ou privée. Elle doit être réduite par le dur labeur du « désendettement », depuis des années.

"Pour l’instant, personne ne peut dire avec certitude si nous avons en fait échappé à la perspective d’un effondrement économique mondial", indique le rapport de 68 pages, dirigé par le directeur des actifs Daniel Fermon. C’est une exploration des dangers, pas une prévision.
Dans le cadre du scénario "Bear Case" de la banque française (le plus sombre des trois résultats possibles), le dollar chuterait davantage et les actions mondiales retesteraient les plus bas de mars. Les prix de l’immobilier chuteraient à nouveau. Le pétrole retomberait à 50 $ en 2010.

Les gouvernements ont déjà tiré leurs boulons budgétaires. Même sans nouvelles dépenses, la dette publique exploserait d’ici deux ans pour atteindre 105% du PIB au Royaume-Uni, 125% aux États-Unis et dans la zone euro et 270% au Japon. La dette publique mondiale atteindrait 45 000 milliards de dollars, soit deux fois et demie en une décennie.

(Les chiffres du Royaume-Uni semblent bas parce que la dette a commencé à partir d’une base faible. M. Ferman a déclaré que le Royaume-Uni convergerait avec l’Europe à 130% du PIB d’ici 2015 dans le cas baissier).

Le fardeau sous-jacent de la dette est plus important qu’il ne l’était après la Seconde Guerre mondiale, lorsque les niveaux nominaux semblaient similaires. Le vieillissement des populations rendra plus difficile l’érosion de la dette par la croissance. "Une dette publique élevée semble totalement insoutenable à long terme. Nous avons presque atteint un point de non-retour pour la dette publique", a-t-il déclaré.
Le gonflement de la dette pourrait être considéré par certains gouvernements comme un moindre mal.

En effet, la situation historique du capitalisme n’est pas caractérisée par le fait que les Etats et les entreprises sont endettés (ce n’est qu’une conséquence) ! Ni même pas en faillite ! Mais par le fait que le capitalisme privé n’est plus capable de se passer du capitalisme d’Etat, c’est-à-dire de la pompe à finances publiques et le principal fabricant de fausse monnaie...

Le moteur de l’investissement productif par le capital privé ne fonctionne plus depuis 2007 et n’a aucune raison de se remettre à fonctionner... Les capitaux privés ne veulent plus se nourrir que des aides d’Etat et des investissements dans les dettes souveraines. La meilleure preuve en est la chute des bourses à peine annoncé le fait qu’un jour lointain la banque fédérale américaine devrait cesser ses aides massives...

Rappelons que le moteur du système, aujourd’hui décédé, était l’investissement dans le travail humain productif, investissement qui rapportait de la plus-value issue de ce même travail. Sans les aides d’Etat, il n’y aurait aucune usine de production qui tournerait aujourd’hui et, si les Etats ne tenaient pas à maintenir la fiction de la propriété privée des grands moyens de production, tous les trusts et toutes les banques seraient étatisées à l’heure actuelle.

On peut lire dans la presse économique : "Quel est le bon moment pour commencer à priver un drogué de sa méthadone ? C’est, imagée, la question à laquelle vont devoir répondre les 19 membres du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine mardi et mercredi. Il semble qu’ils soient d’accord sur un point : il faudra bientôt réduire les achats d’actifs que la Fed maintient au rythme de 85 milliards de dollars (64 milliards d’euros) par mois dans le cadre de sa politique d’"assouplissement quantitatif" (QE). Reste à trouver le bon moment, une question sur laquelle ils ont pour l’instant des opinions divergentes. Ces dernières semaines, même les plus ardents défenseurs du QE, à commencer par le président de la Fed, Ben Bernanke, ont laissé entendre qu’il ne faudrait plus attendre trop longtemps avant de réduire les achats. Pour leur part, les opposants au programme jugent qu’il est grand temps de passer des paroles aux actes..."

Comme on le voit, le capitalisme n’est pas en état de se passer d’injections massives continuelles de fonds publics...

Dans ces conditions, discuter des dettes, c’est discuter des conséquences et pas des causes. Prétendre renflouer les dettes, c’est soigner les symptômes et pas la maladie. D’ailleurs, impossible de traiter les dettes car le propre de la situation actuelle est que le système ne tarde à s’effondrer que grâce à la masse d’argent des banques centrales qui accroissent sans cesse la dette publique et la dette totale…. Tous les gouvernants tiennent le discours de la nécessité de contenir les dépenses publiques tout en ne ménageant pas leurs dépenses pour faire tourner artificiellement le capitalisme. Et cela est inévitable car il est impossible de convaincre le capital privé à reprendre le chemin des investissements. D’autant que plus les Etats interviennent et plus il est rentable aux capitaux privés de s’en tenir aux investissements dans les titres de la dette et autres titrisations pourries plutôt que d’investir dans la production. On a donc un soi-disant capitalisme privé toujours en fonction mais qui est un véritable capitalisme d’Etat et qui n’a rien de la rentabilité capitaliste classique, celle qui se fonde sur l’accumulation tirée du travail humain. Les plans d’aide des Etats et banques centrales prétendent certes être des plans économiques mais c’est faux. Ce sont des interventions politiques pour retarder la catastrophe et préparer des issues politiques, c’est-à-dire détourner la révolution sociale….

Malgré des plans anti-sociaux drastiques, les dettes ne peuvent que s’accroître sans cesse…

Nous devons cesser d’accepter de les payer sous toutes les formes !

Refusons ainsi de payer les taxes et autres redevances, notamment....
Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA),

Contribution sociale généralisée (CSG)

Contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS)

Impôt sur le revenu (IR)

Impôts locaux

Taxe d’habitation

Contribution à l’audiovisuel...

Liste des taxes et impôts directs locaux

CFE - Cotisation foncière des entreprises

CVAE - Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises

IFER - Imposition forfaitaire en réseau

TH - Taxe d’habitation

TF - Taxes foncières

Imposition forfaitaire sur les pylônes (ils ont même réussi à nous inventer une taxe sur les pilônes...INCROYABLE...)

Redevance des mines

Taxe de balayage

TEOM - Taxe d’enlèvement des ordures ménagères

Taxe forfaitaire sur la cession à titre onéreux de terrains nus

Taxe sur les friches commerciales

GEMAPI - Taxe gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations

Taxe sur les surfaces commerciales

Et l’extrême gauche officielle ?

L’organisation Lutte ouvrière écrit à juste titre :

« Cette dette est celle de la bourgeoisie. C’est à elle de la payer. Il serait légitime pour les travailleurs de refuser de la payer. D’autant plus qu’elle sera l’un des arguments politiques des gouvernements pour pratiquer l’austérité une fois le gros de la tempête passé. Déjà, le gouvernement a remis sur la place publique la question des retraites. La réforme du chômage a été différée, mais elle est pour dans quelques mois. Les cures d’austérité dans les hôpitaux sont à peine suspendues le temps de la crise sanitaire et reprendront de plus belle dès que possible, ainsi qu’on a pu le voir entre deux confinements. Cependant refuser de payer la dette ne peut pas suffire : encore une fois, cela ne règle pas la question de l’organisation de la société et du pouvoir. Les États, tant qu’ils seront les instruments de la domination de la bourgeoisie, imposeront ses intérêts de classe, par un biais ou par un autre. Marx écrivait dans Le Capital : « La dette publique, en d’autres termes l’aliénation de l’État, qu’il soit despotique, constitutionnel ou républicain, marque de son empreinte l’ère capitaliste. » Les capitalistes et leurs représentants y reviendront toujours. C’est une question de pouvoir, et c’est en donnant pour perspective le renversement du pouvoir de la bourgeoisie, en construisant le leur, que les travailleurs pourront liquider définitivement le passé capitaliste et ses dettes. » (Lire ici)

Il manque un point essentiel : que la soi-disant extrême gauche révolutionnaire milite réellement pour le renversement de l’Etat capitaliste et son remplacement par le pouvoir des travailleurs auto-organisés qui signera la fin des dettes d’Etat !

Notre principale critique de l’extrême gauche opportuniste : ils ne sont pas clairs sur la nature capitaliste de l’Etat

Salariés, refusons de payer l’impôt capitaliste !

Peuple travailleur, refusons de nous laisser misérabiliser par l’inflation !

Travailleurs, refusons de payer les dettes des patrons comme le faisait le mouvement ouvrier en… 1883 !

Travailleurs, seul l’Etat des soviets, des conseils ouvrirers, des comités de gilets jaunes refusera de payer les dettes capitalistes, privées comme publiques !

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