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Pourquoi l’avenir de l’Afrique sera socialiste ou ne sera pas

lundi 22 juin 2015, par Abacar, Robert Paris

L’Afrique aux mains des trusts

Pourquoi l’avenir de l’Afrique sera socialiste ou ne sera pas

Les illusions des indépendances sont si loin qu’elles ne sont plus de mise. Des régimes politiques de toutes sortes, l’Afrique en a connu, et même plusieurs par pays. Cela en fait des centaines de diverses sortes, de presque toutes les couleurs du kaléidoscope politique et pourtant aucun n’a rompu avec la dépendance, aucun avec la misère et la dictature, aucun avec la corruption et la mainmise impérialiste, aucun avec la violence et le sous-développement.

Même pour les régimes qui prétendaient être révolutionnaires, être socialistes, être communistes et même être marxistes.

Même leurs velléités d’unifications territoriales n’ont jamais pris véritablement un tour panafricain. Ils ont parfaitement respecté les frontières conçues par le colonisateur pour leur rendre la vie impossible, pour couper un pays de la côte, pour diviser des régions unies autrefois et pour unir des régions n’ayant rien de commun. Ils ont refusé de placer leur politique sous l’égide d’une union entre peuples africains et sous l’égide d’un combat commun contre l’impérialisme. Aucun d’entre eux, quelle que soit la radicalité de son discours, n’a voulu armer les prolétaires, les laisser s’organiser afin de diriger l’économie en fonction des besoins de la population. Du coup, leurs modèles ont toujours consisté à écraser et exploiter « leur » peuple et à s’en considérer comme les bergers et, donc, de les amener finalement à l’abattoir.

Les régimes pseudo-socialistes d’Afrique n’ont fait que singer le stalinisme et le maoïsme mais se sont bien gardés de tirer des leçons des révolutionnaires Marx et Engels, Rosa Luxemburg, Lénine ou Trotsky car leur « marxisme » n’était fait que pour couvrir les limites petites bourgeoises de leurs engagements.

On n’a jamais assisté à l’avènement d’un régime mettant d’une quelconque manière en cause l’ordre qui écrase l’Afrique !

La question mérite d’être posée : la faute en est-elle à l’ambiance, au caractère des populations, aux traditions, aux mœurs, aux institutions antiques, par exemple la solidarité villageoise et familiale, qui ne s’adapteraient pas au profit individuel accumulé qui domine sous le capitalisme ?

Est-ce le passé de l’esclavage et de la colonisation, sans même parler du néo-colonialisme, qui continuerait d’être payé par les peuples ?

Est-ce le type d’activités économiques qui place sous la dépendance ?

En tout cas, on a constaté que certains pays d’Asie ou d’Amérique du sud avaient été capables de sortir, au moins partiellement, du sous-développement mais ce n’est le cas d’aucun pays d’Afrique. Même l’Afrique du sud est encore majoritairement sous-développée et n’a été développée que grâce à la mainmise des blancs sous l’apartheid… Et aucun de ces pays ne s’apprête à rejoindre Inde, Chine, Russie ou Brésil, et même pas Iran ou Argentine.

Certains de ces pays d’Afrique sont riches de mines, de pétrole, de gaz, de bois, de coton, de denrées alimentaires, etc., (et même parmi les plus riches du monde sur ces plans), mais aucun d’entre eux n’a véritablement décollé.

À l’heure actuelle, il est évident que l’Afrique est le continent le moins avancé du monde.

La cause n’en est pas climatique puisque l’Afrique est sous toutes les latitudes et va de la sécheresse à l’humidité. La cause n’en est pas naturelle car la nature l’a abondamment pourvue de toutes sortes de produit et bien plus que l’Europe par exemple. C’est même l’un des continents les plus stables géographiquement, enregistrant le moins de catastrophes naturelles. Par ailleurs, l’Afrique est le principal fournisseur mondial de matières premières.

Une première raison vient à l’esprit : les indépendances n’ont été que formelles et pas réelles. Cela signifie que les classes dirigeantes africaines sont les plus dépendantes des grandes puissances impérialistes et, souvent, de leur propre ancien colonisateur…. Les expériences politiques qu’ont vécu les peuples d’Afrique ont été, plus ou moins ouvertement, été imposées par colonisateur puis le néo-colonisateur. Aucun dictateur opposé au néo-colonisateur ne dure longtemps au pouvoir….

Ensuite, il y a la violence des guerres et des guerres civiles qui déchire ces pays. Si 1,2 à 2,4 millions d’Africains sont morts au cours de la traite atlantique sur une période d’environ 360 ans, les guerres civiles ont été encore plus meurtrières. Un million de morts dans le seul génocide rwandais, organisé sous l’égide du gouvernement français Mitterrand-Léotard. Ou encore les centaines de milliers de morts d’affrontements internes des conflits libérien, somalien, éthiopien, ivoirien, congolais et on en passe…

Les « aides au développement » des pays riches ont servi à construire des classes dirigeantes locales asservies aux classes dirigeantes de ces pays riches afin de s’assurer que l’exploitation des richesses locales n’échappent pas à ces pays riches et à leurs classes dirigeantes. Les interventions armées ont complété l’action, en assurant que des soulèvements ou des guerres ne renversent pas les dictateurs amis. La mise en place d’armées locales liées aux armées des pays impérialistes a achevé l’action.

Le résultat est là : la dépendance est systématiquement organisée et même le pays qui a dû à une lutte violente son indépendance, comme l’Algérie ou l’Afrique du sud, est terriblement dépendant de l’impérialisme et ne possède aucune classe dirigeante indépendante.

Du coup, c’est l’Europe qui manque de matières premières et de main d’œuvre et c’est l’Afrique qui n’en dispose pas !

Le lancement du capitalisme ne nécessite pas seulement des richesses mais aussi des structures de la société et des structures des classes dirigeantes qui font complètement défaut parce que c’est le système capitaliste lui-même qui en prive les pays d’Afrique.

L’une des raisons, c’est que l’on a imposé à l’Afrique de conserver ses anciennes formes d’organisation claniques, ethniques, esclavagistes même parfois, et cela avec des Etats artificiellement fabriqués par le colonisateur, et des frontières absurdes géographiquement, humainement, économiquement, des frontières que les dirigeants des indépendances ont cependant respecté scrupuleusement, étant redevables au colonisateur pour leur obtention du pouvoir et de ses avantages.

Le discours unitaire panafricain est toujours resté au niveau du discours et les Etats-Unis d’Afrique ne sont pas prêts de voir le jour. La plupart des pays ont plus de relations économiques et politiques avec l’ancienne puissance coloniale qu’avec les pays voisins de la sous-région.

Politiquement, la démocratie est une caricature et, surtout dans les pays riches en ressources, où chaque élection constitue un scandale qui mène à des affrontements violents. Pour la plupart de ces pays, l’anniversaire de l’indépendance signifie fêter l’enfoncement dans la misère. Il n’y a pas là de quoi pavoiser. L’Afrique du XXIe siècle reste ce qu’elle a toujours été pour l’Europe – sauf qu’elle l’est aussi maintenant en plus pour le reste de la planète : Ẻtats-Unis, Ẻtats émergents, Chine – un réservoir de richesses. Ce qui est convoité ce sont les matières premières, mais aussi les terres et les hommes pour les travailler. Le sort de l’Afrique, comme au temps de la conférence coloniale de Berlin, est décidé dans les institutions internationales, financières et commerciales, avec leurs puissants acteurs. Le même dépeçage est fait par les multinationales qui se répartissent l’exploitation des ressources et la gestion des équipements.

Et l’organisation des classes dirigeantes locales n’est pas faite pour assurer un développement local ou régional, ni national, ni inter-africain mais pour assurer le développement… des pays développés !

Les transports, les réseaux économiques, les méthodes de travail, tout est organisé pour profiter à quelques trusts occidentaux. Par exemple, on ne transforme pas les matières première sur place. Leur revenu n’est pas investi sur place. Il irrigue surtout les économies occidentales.

L’agriculture, par exemple, n’est pas organisée en fonction des besoins locaux mais de ceux des métropoles. Alors que la nature a fourni des moyens extraordinaires pour la culture et l’élevage, ceux-ci ne sont pas organisés systématiquement et les populations ne peuvent même pas satisfaire leurs besoins alimentaires en auto-suffisance alors qu’une exploitation rationnelle des terres pourrait aisément faire de l’Afrique le grenier du monde entier…

Bilan : les vingt pays les plus pauvres du monde (données du PIB) sont africains sauf un : le Népal.

L’Afrique est le seul continent où le nombre de personnes extrêmement pauvres a augmenté. Ce chiffre a même doublé : de 210 millions en 1981 à 415 millions en 2011.

L’Organisation Mondiale du Commerce dressait récemment le tableau effrayant suivant :

• « L’Afrique demeure le continent le plus fragmenté du monde, avec 54 pays séparés par de nombreuses frontières. Les échanges entre pays africains sont très faibles puisqu’ils ont représenté, l’année dernière, 10 pour cent du commerce total de l’Afrique. En comparaison, la part des échanges intrarégionaux s’élève à environ 70 pour cent dans l’UE-27, 52 pour cent en Asie, 50 pour cent en Amérique du Nord et 26 pour cent en Amérique du Sud.

• La part de l’Afrique dans le commerce mondial est faible elle aussi. Elle s’est élevée à moins de trois pour cent l’année passée. Ce n’est guère surprenant étant donné que les régions les plus intégrées sont aussi les plus compétitives au niveau mondial. La part croissante des pays asiatiques dans le commerce mondial en est la preuve. Alors que les échanges des pays africains avec les partenaires extérieurs, en particulier avec les économies émergentes, s’envolent, les échanges entre pays africains stagnent. L’année dernière, les principaux partenaires commerciaux de l’Afrique ont été l’Union européenne, l’Asie et les États-Unis.

• Le commerce de l’Afrique est exagérément tributaire d’un petit nombre de produits primaires. En 2010, les combustibles et les produits miniers ont ainsi représenté 66 pour cent du total des exportations africaines de marchandises. »

Ce n’est pas que l’Afrique n’ait pas disposé de classes bourgeoises ou petites bourgeoises. Ce n’est pas qu’elles soient moins malignes ou moins cultivées que celles des autres régions du monde.

C’est parce que la domination occidentale a été plus directe et systématique et n’a pas pu être contestée lors d’indépendances octroyées, organisées sous l’égide du colonisateur lui-même, ce dernier trouvant ainsi dans les nouvelles classes dirigeantes locales des gestionnaires attachés à ses intérêts. Quant à ceux qui ont manifesté ensuite des velléités d’indépendance, l’impérialisme s’est toujours arrangé pour s’en débarrasser plus ou moins discrètement, plus ou moins violemment.

C’est ce qui explique que l’Afrique soit la région du monde qui a connu le plus de guerres et des guerres civiles.

Mais la raison de fond est ailleurs…

Ce sont les flux de capitaux qui sont en cause.

Si la Chine a connu un lancement massif, c’est parce que brutalement les USA ont décidé de s’y investir massivement, suivis par le Japon puis l’Europe.

En régime capitaliste, l’arrivée d’investissements dans un pays est la source de sa richesse.

Il suffit que ces capitaux s’en détournent pour qu’il s’effondre.

Même un pays assez riche comme l’Argentine s’est effondré quand les capitaux étrangers s’en sont enfuis.

Et même un pays riche comme la France s’effondrerait dans ce cas.

Or les investissements de capital étranger de toute l’Afrique ne valent que très peu de chose : en 2008, par exemple, le stock d’investissement direct étranger entrant en Afrique est de 3,4% du stock mondial soit un peu plus que la moitié de ce que la France à elle seule reçoit en investissements.

Résultat, le grand capital n’irrigue pas l’Afrique.

Il en découle l’absence de développement de la production, des échanges et des sociétés. Les exportations africaines de biens et services représentaient respectivement 2,87% et 2,52% du commerce mondial.

Voici comment un analyste décrivait la situation actuelle de l’Afrique :

- Quelques grandes entreprises françaises bien implantées et jouissant d’un quasi-monopole d’exploitation, sans doute avec des prix d’achats très faibles, ou bien bénéficiant d’un marché privilégié où elles peuvent vendre très cher leurs services, n’auraient aucun intérêt à voir émerger la concurrence du fait d’un meilleur climat des affaires.

- Quelques autocrates africains et leurs clans souhaitent, et c’est humain, conserver le pouvoir et les richesses qu’il leur procure. Ils n’auraient aucun intérêt au développement de leur pays et donc au développement d’une classe moyenne et d’entreprises qui pourraient financer l’opposition et menacer leur accès aux revenus des industries extractives. Ils pourraient aussi bénéficier de l’argent de l’aide publique qui leur permettrait de rester au pouvoir et de « boucler les fins de mois » pour payer les fonctionnaires.

- D’ailleurs, les bureaucrates des agences publiques d’aide auraient aussi un intérêt dans ce système, puisque leurs revenus, leurs emplois, leur influence en dépendent. Leurs actions seraient en outre légitimées par un prétendu système d’aide au développement qui en réalité contribuerait en premier lieu à « acheter », avec de l’argent des contribuables, des autocrates africains, pour la stabilité qu’ils fourniraient à quelques lobbies.

- L’État français n’aurait aucun intérêt dans la concurrence de compagnies étrangères puisqu’elle donnerait la possibilité aux autocrates africains de réduire leurs privilèges, concessions, prix préférentiels ou marchés aux quelques intérêts français. De ce point de vue le pétrole bon marché africain serait une aubaine pour l’État français qui peut accroître sa marge de taxation sous le prix socialement tolérable en France (un taux de taxation de l’ordre de 200%, ça ne se refuse pas). Si en plus ce pétrole permettait des fuites de cash qui pourraient financer les partis politiques français...

- Par ailleurs, d’un point de vue stratégique, la dépendance énergétique aux « caprices » des marchés internationaux n’est pas tolérable pour une puissance respectable comme la France. Les approvisionnements énergétiques sont une stratégie d’État. Si en outre, un de ces approvisionnements constituait le socle de la politique d’expansion des marchés énergétiques de la France (et donc de sa géostratégie en tant que grande puissance) dans le secteur où elle est leader mondial, son intérêt évident serait de protéger coûte que coûte cet approvisionnement.

- Bien sûr avec la nouvelle concurrence internationale, notamment de la Chine, les autocrates pourraient gagner en pouvoir de négociation : la France devrait donc en théorie se montrer plus tolérante sur le non-respect des droits de l’homme en Afrique, ou plus « amicale » quant au traitement de plaintes pour corruption par exemple.

Si tous les commentateurs ont maintenant les yeux tournés vers l’espoir que la Chine développera l’Afrique, la réalité en est très loin. Certes, les sommes investies localement par la Chine pour construire en Afrique des ponts, des routes, des autoroutes, des hôpitaux, des écoles, des stades dépassent déjà tous les investissements qui y ont été réalisés par les puissances occidentales. Le gouvernement chinois a annoncé encore 21 milliards de dollars d’investissements sur le continent africain. C’est la première fois qu’un pays capitaliste prétend réellement remettre en question l’exclusivité des relations commerciales et économiques monopolisées par les grandes puissances occidentales, essentiellement Angleterre et France après la chute des empires coloniaux portugais ou belge. Pour la Chine, le continent noir est devenu un véritable réservoir de matières premières, comme les hydrocarbures et les minerais indispensables à sa croissance économique, et un débouché commercial pour sa puissante industrie manufacturière. L’Afrique du Sud, l’Angola, le Nigeria, le Soudan, l’Égypte et l’Algérie figurent parmi les partenaires privilégiés de la Chine en Afrique.

La Chine défend sa nouvelle implantation en prétendant aider au développement mais, comme tous les impérialismes, elle ne cherche qu’à faire fructifier son capital. La contrefaçon de marques de textile comme Uniwax (qui fabrique des pagnes) en Côte d’Ivoire ou de motocyclettes japonaises Yamaha, au Cameroun, comme la concurrence déloyale (le non paiement des taxes douanières, le dumping) ont des conséquences désastreuses pour les économies locales. La recherche de nouveaux gisements de matières premières exacerbe également les conflits locaux, conforte les régimes autocratiques, favorise la corruption et finalement ne concourt guère au développement durable et social des nations. La déforestation massive à laquelle se livrent les sociétés chinoises émeut de plus en plus les opinions publiques africaines et les ONG.

Il est surtout remarquable et remarqué que les entreprises chinoises se refusent à employer la main d’oeuvre locale. Le chômage massif (avec son corolaire d’absence d’un marché intérieur) étant le principal problème de l’Afrique, les travailleurs voient d’un très mauvais œil un développement qui se fasse sans donner du travail à la population ! Cela a été à la base de nombreux conflits et cela ne risque pas de s’atténuer avec l’aggravation de la crise...

Si les politiciens, les économistes, les sociologues et autres "leaders" n’ont pas manqué pour proposer « leurs solutions », qu’elles soient économiques, politiques ou sociales, ils l’ont toujours fait dans le cadre du capitalisme. Que ce soit les Samir Amin ou les René Dumont, que ce soit les Kwame Nkrumah ou les Modibo Keita, les Kadhaffi ou les Amin Dada, les Patrice Lumumba ou les Sékou Touré, les Thomas Sankara ou les Nelson Mandela, (et nous citons surtout ceux qui ont pu sembler avoir la capacité d’être indépendants) aucun n’a jamais envisagé que la lutte mène à sortir du capitalisme et encore moins à se fonder sur le prolétariat international pour casser la dépendance et le sous-développement.

Les couches bourgeoises et petites bourgeoises que représentent les dirigeants nationalistes sont incapables d’une telle rupture de classe. Leur radicalisme ne va pas au-delà d’un marchandage avec les puissances impérialistes.

Tous ces dirigeants, dont certains parfois dits radicaux, ont manifesté leur mépris des peuples travailleurs de mille manières et notamment en ne comptant absolument pas sur les prolétaires pour discuter et décider de leur propre avenir.

Certains d’entre eux ont été capables de pactiser avec le stalinisme, avec le maoïsme, avec un nationalisme radical, mais jamais avec le communisme révolutionnaire du prolétariat qui leur est aussi étranger et ennemi qu’il l’est au capitalisme mondial.

Loin d’y voir un allié, les bourgeoisies sous-développées considèrent le prolétariat comme leur pire ennemi et c’est toujours quand des soulèvements des masses prolétariennes les ont menacé qu’ils ont lancé des guerres civiles internes violentes, comme au Rwanda.

Les classes bourgeoises, en Afrique comme ailleurs, ne sont plus capables de mener des révolutions sociales bourgeoises et encore moins capables de supporter la révolution prolétarienne et socialiste !

Les couches sociales qui ont pris le pouvoir dans les pays d’Afrique ne sont que des intermédiaires des puissances impérialistes et, comme telles, se sentent menacées par les révolutions sociales. Elles ne veulent nullement s’appuyer sur ces révoltes pour mettre en cause le système de domination mondial, même si celui-ci rogne leurs espoirs et les place dans une situation économique et sociale dans laquelle ils peuvent sans cesse tomber dans la misère et la violence.

Donnons un exemple du nouveau blabla capitaliste mensonger pour l’Afrique. Le Huffington Post en association avec le Centre de Développement de l’OCDE pour le Forum Afrique 2013 écrit : « Le temps est venu pour une nouvelle approche du développement en Afrique. A contre-courant de la tendance mondiale, les perspectives économiques des pays du continent sont très favorables pour les prochaines années. Les modèles de développement fondés sur l’aide extérieure, le secteur caritatif, la dette souveraine, ou encore l’export des produits primaires, ne sont plus adaptés à l’Afrique qui se construit. Nous devons nous montrer à la hauteur de ces évolutions et adopter une approche innovante, fondée sur un changement durable et transformateur et reposant sur des investissements à long terme qui assureront la prospérité économique et sociale du continent. C’est la raison d’être de deux concepts qui guident ma vision du développement de l’Afrique : la philanthropie catalytique et l’Africapitalisme. »

Catalytique ou pas, afri ou pas, avec de nouveaux concepts ou pas, le capitalisme en Afrique, c’est la dépendance, la misère et ses conséquences de dictatures et d’horreurs de toutes sortes.

Le seul fait nouveau dans cette Afrique attachée au capitalisme, comme le condamné est attaché au boulet, c’est que l’Etat bourgeois est en pleine déliquescence et s’effondre, permettant aux bandes armées d’en contester l’existence même, du Mali à la Côte d’Ivoire, du Nigeria à la Somalie.

La seule perspective pour les peuples travailleurs d’Afrique est dans la lutte pour renverser définitivement l’impérialisme et le capitalisme en instaurant le socialisme, perspective qui n’est pas nationale ni seulement africaine mais mondiale.

Les occasions d’unifier la lutte des peuples travailleurs n’ont pas manqué mais c’est la volonté politique qui a fait défaut. Les luttes d’indépendances se sont déroulées aux même époques sans permettre de convergence. Par la suite d’autres vagues de luttes en Afrique ont été inter-africaines sans permettre non plus cette convergence. Ainsi, en 1988-1991, la plupart des pays d’Afrique ont été parcourus par la même vague de révoltes populaires sans que ces mouvements ne sachent même mettre en avant cet avantage et les populations ignorent toujours ce fait historique. La lutte des prolétaires d’Afrique du sud a même failli unifier ces combats malgré l’opposition des dirigeants nationalistes, sud-africains comme d’autres régions d’Afrique. C’est l’union des drigeants de l’ANC et du parti communiste sud-africain avec la bourgeoisie sud-africaine et mondiale qui a permis de désamorcer cette bombe prolétarienne ! Le nationalisme des petites bourgeoisies et des classes dirigeantes africaines a infecté tous les mouvements politiques et sociaux locaux. Mais la raison de fond est qu’au sein même des classes laborieuses, les dirigeants syndicalistes sont infectés du nationalisme le plus étroit et de la conviction que les prolétaires sont incapables de diriger la société, incapables de renverser le système capitaliste, incapables de bâtir une autre société. Les pires adversaires du communisme révolutionnaire se retrouvent dans ces appareils syndicaux qui entendent encadrer la classe ouvrière et l’empêchent, comme dans les pays impérialistes, d’accéder à une conscience révolutionnaire en tirant des leçons de leurs propres expériences sociales et politiques.

La seule affirmation des peuples travailleurs d’Afrique qui ouvre un avenir est donc, comme dans le reste du monde :

"Prolétaires de tous les pays unissez-vous et organisez-vous par vous-mêmes sans confier votre sort à des sauveurs politiciens, militaires ou syndicaux et ne craignez pas de débarrasser la planète du capitalisme pour bâtir une société au service des êtres humains et pas au service du grand capital !"

Messages

  •  Beaucoup trop de déformations historiques, de falsification historiques sur les leaders Africains
     Ils mélangent des dictateurs sanguinaires avec des révolutionnaires qui ont certes, comme Lenine,Trotsky, Gramsci ou d’autres révolutionnaires, commis des erreurs. Mais pour les révolutionnaires Africains, on y voit une dénonciation sans équivoque, sans même voir les conditions dans lesquelles ils émergent. Beaucoup trop de mépris et de paternalisme.
     Mensonge et commentaire idéalisé, analyse tronquée et malhonnête, avec aucune nuance.
     Il faudra expliquer comment pouvons nous mettre Kwame Nkrumah ou les Modibo Keita, les Kadhaffi ou les Amin Dada, les Patrice Lumumba ou les Sékou Touré, les Thomas Sankara ou les Nelson Mandela dans un même sac sans distinction aucune. C’est faire preuve de dogmatisme et d’analyse généralisante, et généralisé paternaliste.
     Il y a beaucoup de généralisation, c’est surement dû à une méconnaissance de l’Afrique, de l’histoire des luttes et sur la politique menée par les leaders.
     Malgré cela, il y a une bonne analyse sur le capitalisme en Afrique, les conséquences de l’impérialisme et sur le manque d’organisation révolutionnaire.
     Article à retravailler.

    • Merci de ton commentaire. Tu as le droit de penser ainsi si tu soutiens ces leaders. Il ne semble pourtant pas que tes critiques soient suffisantes puisqu’il nous arrive de commenter certains leaders africains sans les dénigrer du tout :

      Marcus Garvey

      Jean-Jacques Dessaline

      Malcolm X

      H. Rap Brown

      Les Black Panthers

      Et on en passe...

    • Bonjour,
      Merci de votre réponse.

      Il faut savoir que je lis beaucoup vos articles car ils sont intéressants et enrichissants. Il me permette d’étoffer mon analyse. Mais ce que la théorie marxiste m’a appris et ce de que par dessus tout, je ne veux et ne peux me détacher est la critique constructive. C’est parce que la plupart de vos articles sont argumentés que je me suis permis de remettre en cause l’argumentation de celui-là. Non pas pour soutenir certains leaders comme vous le dites mais pour avoir un article et une analyse honnête avec argument et source comme vous avez l’habitude de le faire.

      Voilà, les deux phrases que je trouve dans le texte : "http://www.matierevolution.fr/spip.php?article1599"

      (1) Il contient toutes les illusions qui ont plombé la lutte de ce peuple comme celle des autres peuples colonisés

      Vous nous faites croire que ce sont les illusions de Lumumba qui ont plombé la lutte de ce peuple. Depuis quand un homme fait l’histoire seul, ça va à l’encontre de la vision d’une lutte des classes. De plus, un peuple arriéré, illusionné, n’ayant peu de conscience politique et notamment de théorie marxiste et engrainé par l’aliénation religieuse ne pouvait qu’être idéaliste. Contrairement, à l’Afrique la petite bourgeoisie russe possédait l’outil marxiste et un parti révolutionnaire. Le manque d’organisation politique révolutionnaire et d’idéologie révolutionnaire sont les principales causes de l’échec au congo. L’impérialisme US et Belge ont été dévastateurs au Congo, car les enjeux économiques étaient et sont encore gigantesques. Un homme révolutionnaire par la pratique et idéaliste par l’éducation qu’était Lumumba ne pouvait voir dans ces conditions et dans l’arriération que connaissait le Congo, les réalités objectives de la lutte des classes. Trotsky, Gramsci, Karl Marx, Cabral, Ben Barka, Fanon, Che, ont été des révolutionnaires, et ont commis des erreurs ou n’ont pas pu voir des choses qu’à d’autres époques nous pouvions voir. Mais parler d’authentique révolutionnaire est une vision romancée des choses. Ce qui caractérise un révolutionnaire est qu’il veut renverser le capitalisme et donc le rapport de force. Karl Marx parlait de nécessité historique de la société socialiste. Il l’a voyait comme un aboutissement historique.

      (2) Il ne compte pas sur la lutte des travailleurs mais sur l’évolution de la politique des grandes puissances...

      C’est faux, il a une illusion religieuse, c’est la raison pour laquelle il croit en la bonté de l’homme. Est ce à dire qu’il est un non-révolutionnaire, qu’il ne croyait pas en la lutte des travailleurs ? Non, pas du tout. Par la pratique, il le dit lui-même dans la lettre à sa femme, il expliquera que l’Onu,les Belges et les valets congolais n’ont jamais voulu l’aider pour l’indépendance. Il comprendra par la pratique et non la théorie, que l’impérialisme ne fait pas de cadeaux. Il comprendra la lutte des classes et il le dira dans son texte en liant la lutte de façon internationale. C’est pour cela, qu’il est mort et pour cela que les Africains voient en lui un révolutionnaire et un anti-impérialiste. Il ne pouvait pas apprendre autrement vu le contexte. Aujourd’hui, Lumumba a un rôle révolutionnaire pour les Congolais, il cristallise un rêve Africain. Mais la critique que l’on doit faire est celle de son idéalisme, mais toujours en reconstituant dans un contexte particulier et non pas de façon moraliste ou dogmatique.

      (3) C’est pourquoi, vous devez comprendre que votre article est à refaire. Car ce n’est pas contextualiser les choses, c’est ne pas remettre en contexte, c’est juste appliquer de façon dogmatique, une théorie trop bien apprise. C’est comme dire, qu’Harriet Tubman, ou encore Toussaint L’ouverture n’était pas des révolutionnaires de leur temps.

      Par rapport à l’article :http://www.matierevolution.org/spip.php?article1545

      (4) Sankara a été et est un révolutionnaire pour tout un peuple, les organisations Burkinabé se réclament de sa descendance. Malgré cela, ils n’ont pas encore créé l’organisation révolutionnaire ou du moins n’est pas encore visible. Le manque de connaissance révolutionnaire est un frein pour la révolution africaine et ce n’est pas du à Sankara. La bourgeoisie elle l’utilisera pour créer un mythe religieux, celle qu’il l’a tué.

      (6) deux chefs militaires qui avaient misé sur un discours nationaliste et radical pour encadrer la révolte d’un peuple.
      C’est faux. Sankara n’était pas plus nationaliste que Trotsky ou Lenine. Dans un de ce discours, il dit : "Le peuple français peut voir un ami dans le peuple burkinabé." La parole est une action dans une époque où l’idéalisme religieux(la bonté de l’homme) est partie prenante. La révolution consiste a supprimé les classes. Sankara a cru qu’il pouvait les supprimer sans le peuple. Là est la différence.

      (7) Ils se sont dit qu’on pouvait faire jouer à l’armée un tout autre rôle.
      C’est faux. Il dit « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple ! ». Et c’est parce qu’il pensait pouvoir délivrer son peuple, qu’il prend le pouvoir. Ce qu’il regrettera après, car il a pris conscience que c’est par le peuple qu’on fait le chose. Il le dira avant sa mort. J’ai fait pour le peuple et non par le peuple. C’est l’idéalisme religieux qu’il a permis de faire ce qu’il a fait. Les valeurs de la religion chrétienne vidés de sont contenues endormeurs sont révolutionnaires.

      (8)Nasser et Sadate ou comme Khadaffi... Ils ont tenu un discours nationaliste radical qui a enflammé la population mais la réalité a, bien vite, montré dans quel camp ils étaient face à la réalité : à la lutte des classes !
      Vous le dites vous même, la réalité le montre. Comment des milliers de marxiste africain ne voient pas cette réalité alors que votre condescendance, elle voit. La différence est dans la connaissance du contexte. Voilà où mène votre dogmatisme. Vous occultez le contexte, les conditions etc. Les moyens de productions appartenaient à l’état. Il y avait une redistribution sociale. Les femmes retrouvaient une place. Il n’y avait pas d’inégalité, pas de classes. Mais il existait une oppression impérialiste forte et plus forte que celle de Khadafi. Car il y avait des résultats probants. La seule erreur est d’avoir fait les choses à l’envers. Il a fait pour le peuple, au lieu de faire par le peuple. Khadafi appliquait lui un capitalisme libyen autocratique. Sankara un socialisme burkinabé autocratique. Il était tous les deux anti-impérialiste. Mais Sankara était pour une solidarité avec les autres peuples.

      (9)Aux 4 questions que vous soulevez.
      Je réponds simplement en faisant le lien avec la révolution russe. Comment se fait il qu’ils ont tué les Bolchéviques, et Trotsky ? Pourquoi le peuple n’a rien empêché ?Pourquoi il a fallu leurs morts pour qu’il y est une dictature militaire et sanglante ? En répondant, à ces questions vous aurez les vôtres.

      (10) Vos multiples critiquent sans fondement.
      Aucune objectivité dans le reste des commentaires car vous n’avez pas regardé les conditions matérielles dans lesquelles les gens vivaient. Les conditions économiques et sociales entre l’arrivé au pouvoir de Sankara et sa mort, ont changé de façon fameuse. Quand il parle de la dette, il explique qu’il est impossible de s’émanciper sans qu’il y est une solidarité des leaders d’états. Il a une vision internationaliste. De plus, il dit qu’il ne veut pas payer la dette, mais à bien conscience que s’il le fait, il va mourir et dans tous les pays africains aujourd’hui encore ils payent des dettes est ce la faute de Sankara ? Mourir, c’est aussi mettre en péril, les avancées (agriculture, lutte anti capitaliste) pourquoi parce que la révolution n’a pas été appropriée par le peuple. Pourquoi parce que le contexte ne le permettait pas. Beaucoup d’ennemis (Afrique et impérialiste) , peu de conscience et beaucoup d’idéalisme de la par du peuple.
      Il le dira à la fin, il fera son mea culpa, et parlera de son épuisement, de son envie d’arrêter,d’abandonner et de laisser tomber. Il avait compris qu’il n’avait pas fait avec le peuple et par le peuple mais pour le peuple. L’erreur de Sankara est due au faite qu’il avait un idéal par éducation et avait étudié la théorie du Che qui lui-même était idéaliste sur les bords. Mais contextualiser, remis dans l’état d’arriération de l’Afrique, dans le contexte colonial et néo-colonial, les erreurs sont les outils d’un révolutionnaire. Il ne faut pas romancer des faits ou les interpréter. Ce n’est pas parce qu’il se dit marxiste qu’il n’a pas une part d’idéalisme. Comme tu le dis toi-même, le FMI a vu ses efforts. Et la France a voulu s’en débarrasser car il allait remettre en cause les bases mêmes du néo-colonialisme français, la soi-disant aide. "Il nous faut une aide qui nous aide à nous passer de l’aide".

      (11)Sankara face à la classe ouvrière
      Tu prends deux phrases d’un même discours. Pour donner un argument faux.

      (12) C’est comme si tu disais que Staline a suivi Lenine et Trotsky. Tu n’as pas besoin de raccourci de bas étage.

      Il s’est beaucoup inspiré de Cuba et du Che. Ils n’avaient pas critiquer la théorie et donc l’a appliqué avec l’idéalisme dogmatique. C’est l’erreur principale de Sankara. Le reste n’est que fantaisie et vision non scientifique.

      Sankara a voulu dicter la révolution aux peuples. Aujourd’hui, le peuple burkinabé reprend le combat de classes mais n’est pas encore sorti de l’idéologie idéaliste.
      Tout comme en Europe, en Russie, l’idéologie bourgeoise endort les peuples. Dire que Sankara en n’est la cause, alors qu’il a essayé de changer les choses dans une situation difficile. Dire qu’il est mort pour la cause qu’il défendait. Et des gens osent dire qu’il n’est pas révolutionnaire. C’est mentir et la vérité est révolutionnaire.

      L’approche doit être différente. Sankara doit être critiqué fortement, tout comme Karl Marx, Trosky et consort. Mais dénigré un homme pour essayer d’être matérialiste, n’est pas une chose utile et ne va pas dans le sens révolutionnaire. Il est important de critiquer et de remettre en question mais par dessus tout il ne faut surtout pas jouer avec un jeu manichéen et binaire. C’est faire le jeu de la bourgeoisie, c’est croire que les hommes n’ont pas l’esprit critique et ne peuvent pas comprendre.

      Bien à vous

    • Cher lecteur,
      Bien content que tu trouve intérêt dans la lecture de notre site et bien content aussi que tu exprime toutes tes critiques. Il n’y a rien d’aussi intéressant que les critiques. Mais comme il y en plusieurs et de plusieurs sortes, je vais y répondre progressivement.

      « Vous nous faites croire que ce sont les illusions de Lumumba qui ont plombé la lutte de ce peuple. Depuis quand un homme fait l’histoire seul, ça va à l’encontre de la vision d’une lutte des classes. » nous ds-tu.

      Cependant, imagines-tu que la lutte du peuple travailleur de Russie aurait été possible en Octobre 1917 sans Lénine et Trotsky ? Ou la Révolution français sans Robespierre et Marat ?

      D’autre part, tu as certainement idée que le stalinisme a été une période où la classe ouvrière a été entraînée mondialement dans un sens complètement contre-révolutionnaire suite à la défaite de la vague révolutionnaire en Europe et à l’isolement de la Russie.

      Donc l’état des idées et des organisations à l’échelle mondiale en a été complètement perturbé. Quand, à la suite de la seconde guerre mondiale, les peuples se sont à nouveau tournés vers la révolution, ils ont cru la trouver chez les staliniens et ils se sont cruellement trompés. C’est de là que provient la série des dirigeants africains nationalistes et pas internationalistes : du fait que le stalinisme cultivait le nationalisme et pas du fait de la réalité nationaliste qu’aurait eu la lutte des classes en Afrique ou dans d’autres régions colonisées du monde.

      Un exemple : à la fin de la guerre a eu lieu une révolution sociale et prolétarienne au Vietnam et le parti nationaliste stalinien, loin de la soutenir, l’a écrasée.

      voir ici

      Là, si nous soulignons la politique d’Ho Chi Minh, ce n’est pas un culte de la personnalité mais une manière d’analyser la politique menée par les partis.

      De même pour Lumumba.

      Lumumba te touche et c’est normal mais s’il n’avait pas accès à une politique vraiment révolutionnaire, cela n’a rien de personnel, c’est parce qu’à l’échelle mondiale, le courant stalinien contre-révolutionnaire était dominant.

  • Tu dis :

    « De plus, un peuple arriéré, illusionné, n’ayant peu de conscience politique et notamment de théorie marxiste et engrainé par l’aliénation religieuse ne pouvait qu’être idéaliste. »

    Mais est-ce que tu ne t"illusionnes pas sur le peuple russe de 1917 ?

    Rappelle toi que ce peuple était le plus en retard de toute l’Europe du fait du retard de sa bourgeoisie et que cela influait sur son état politique comme sociologique, social et psychologique. Le racisme le gangrenait fortement par exemple. La plupart des gens ne savaient ni lire ni écrire.

    Il possédait la théorie marxiste ? Mais le parti dit marxiste le plus influent était un parti réformiste qui allait prendre le camp de la contre-révolution armée !!!

    Non, ce n’est pas ce type de critère qui compte dans une révolution.

    Tout d’abord, le prolétariat avait effectivement une expérience, pas celle de lectures marxistes, mais celle de la révolution prolétarienne de 1905, celle des comités ouvriers qu’il avait alors fondés, les soviets.

    Ensuite, le prolétariat avait l’expérience de la guerre mondiale, qui lui apprenait que la bourgeoisie et l’Etat sont des ennemis mortels des travailleurs.

    Voilà par exemple un point sur lequel on ne peut pas compter sur Lumumba : c’est sur l’Etat congolais qu’il compte pour changer le pays !!!

    Pour les Lénine et les Trotsky, ce qui est essentiel c’est de ne pas penser que l’Etat est au service du peuple mais au contraire, comme Marx et Engels, que l’Etat est l’arme de guerre de la classe dirigeante contre le peuple !

    Et ces marxistes pensent que le but n’est pas l’Etat fort et populaire (celui des staliniens) mais l’Etat disparaissant, supprimé par l’auto-organisation des travailleurs et pas la suppression des clases. C’est complètement différent.

    Le marxisme que l’on connait à l’époque de Lumumba est l’opposé du marxisme : c’est la version étatiste, progressiste, nationaliste du stalinisme !

    • « La République du Congo a été proclamée, et notre pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants. »

      Discours de Lumumba du 30 juin 1960, jour de l’indépendance du Congo

      N’est-ce pas, pour le premier mot, une première erreur ?

      Le pouvoir vient d’être transmis par le pouvoir colonial belge à des Congolais, quelques chefs politiques en somme, est-ce que cela signifie que le pouvoir est aux mains du peuple congolais ?

      Parce que des Moïse Kapenda Tshombé et des Mobutu détiennent le pouvoir d’Etat, cela signifierait que le peuple congolais détient le pouvoir ?!!!

      C’est justement une manière romanesque de voir la politique de classe qui consisterait à dire que ce sont des erreurs et qu’on va corriger celles-ci.

      Prendre un ennemi mortel pour un ami est une erreur pour un travailleur mais est un choix de la part d’un dirigeant politique.

      L’Etat est notre ennemi et pas notre ami. Ce n’est pas seulement celui qui est aux manettes qui est notre ennemi. C’est la nature même de l’Etat d’avoir été construit contre les peuples travailleurs du monde.

      Tout dirigeant politique qui prétend le contraire n’est pas un vrai dirigeant ayant quelques idées fausses mais un faux dirigeant.

      Jamais les Marx, Engels, Lénine ni Trotsky n’ont cultivé de pareilles "erreurs" !

      Pour celui qui commence à étudier la politique, il est permis de se tromper. Une fois que tu as commencé à construire un courant politique, tu as fait des choix et ils sont déterminants.

      Le premier choix est un choix de classe !

      Un dirigeant est-il pour un pouvoir national ou pour un pouvoir des exploités. Ce sont des choix opposés ! On ne passe pas de l’un à l’autre...

      Un dirigeant est-il pour renverser le capitalisme mondial ou seulement faire son petit trou national. Ce n’est pas compatible. Ce sont des routes qui ne sont pas compatibles.

      Un dirigeant est-il pour mettre en place l’organisation des travailleurs de manière indépendante des autres classes sociales ou pas ? Encore un choix.

      Un dirigeant est-il conscient que toutes les luttes dans le monde sont des luttes de classes et pas seulement des luttes nationales. Encore un choix.

      L’un des choix mène aux dictatures actuelles d’Afrique. L’autre au pouvoir aux travailleurs et à la fin du capitalisme sur toute la planète. C’est très différent. Cela dépasse largement la question de la personnalité de Lumumba...

  • Les qualités remarquables de Lumumba ne suffisent pas à en faire un leader communiste révolutionnaire, très loin de là. Il a eu une évolution certes très intéressante. Au départ, il faisait partie de ce qu’on appelle « les évolués » hommes congolais qui occupent des positions subalternes dans l’administration coloniale belge. Il finit en opposant radical au colonialisme et à l’impérialisme mais pas au capitalisme ni au nationalisme ni à l’étatisme.

    Comme Lumumba, certains "évolués" commencent à voir que leur avenir au Congo belge est fermé par le racisme. Leur organisation en associations contraste avec la relative inorganisation de la classe ouvrière urbaine. Lumumba devient rapidement le dirigeant de la principale organisation nationaliste, le Mouvement national congolais (MNC), qui recherche au départ un processus négocié d’accession à l’indépendance.

    Une colère populaire éclate dans la capitale en 1959. La puissance coloniale est terrifiée et ouvre le feu sur une manifestation, 500 personnes sont tuées. Des grèves éclatent, l’autorité coloniale est partout contestée et les gens commencent à s’organiser eux-mêmes. C’est l’année de la révolution congolaise. Le MNC et Lumumba se radicalisent et le MNC atteint 58 000 membres. En avril 1959, au cours d’une tournée de conférences en Belgique, Lumumba déclare : « Les masses sont bien plus révolutionnaires que nous […] lorsque nous sommes avec elles ce sont les masses qui nous poussent, et elles veulent avancer plus vite que nous. » Lorsque des cellules locales du MNC sont créées, les patrons sont critiqués, des appels à la grève sont lancés. Mais limitée à l’objectif de l’indépendance, l’organisation s’avère incapable d’exprimer ces exigences générales de changement social.

    Car le milieu qui dirige ces organisations est celui de la petite bourgeoisie des évolués qui prétend diriger le peuple comme le berger dirige son troupeau... qui prétend les civiliser, les éduquer, les commander par le pouvoir d’Etat.

    Or, à notre époque, la petite bourgeoisie n’est plus l’aile marchante de la révolution, contrairement à l’époque de la révolution française. Même dans des pays colonisés, dominés, écrasés, ce n’est pas l’aile marchante des révolutions. Lumumba, à sa manière l’exprime en disant que les masses sont plus révolutionnaires que les évolués radicaux !

  • La participation de Lumumba au premier pouvoir dit indépendant du Congo est une tromperie puisque le colonisateur n’a fait que préparer sa succession en faisant en sorte qu’elle ne sorte pas de la dépendance. Ce qui est prévu dans cette « indépendance » cosignée par Lumuba, c’est que les fonctionnaires belges restent présents à tous les échelons de l’administration congolaise et que, dans l’armée, le cadre d’officiers reste également belge, en attendant la formation des premières promotions d’officiers congolais formés par les belges et dirigés par les belges !!

    Ce qui va tout changer, ce n’est pas seulement le discours anticolonial de Lumumba, c’est la situation explosive du pays.

    Et, effectivement, dès le discours de Lumumba le peuple sort de ses gonds et explose...

    Certes, Lumumba sort alors du cadre prévu par le colonisateur et forme son propre appareil d’Etat. Il décrète l’africanisation de toute l’armée.

    Mais une révolution sociale ne commence pas en fabricant un pouvoir d’Etat mais en cassant un pouvoir d’Etat…

    La révolution commence par l’organisation à la base des travailleurs par eux-mêmes.

    Lumumba n’y a pas appelé dans son discours. Il n’y a pas pensé du tout. Cela ne fait pas partie de son bagage politique et social...

  • Tu dis :
    « La seule erreur est d’avoir fait les choses à l’envers. Il a fait pour le peuple, au lieu de faire par le peuple. »

    Mais ce n’est pas une erreur.

    A partir du moment où toutes les luttes du monde colonisé se retrouvent avec à leur tête des dirigeants qui répondent au critère que vous venez de définir, c’est que ces leaders ne sont nullement dans la conception des révolutionnaires marxistes de Marx à Lénine et Trotsky et la cause est rechercher non seulement dans les choix de ces leaders mais dans le contexte mondial : celui du triomphe du stalinisme.

    Il n’empêche que l’on ne doit pas contribuer à faire croire que ces leaders sont des révolutionnaires authentiques alors qu’ils ne pouvaient pas l’être.

    Et le plus important n’est pas de dire du bien de Lumumba ou pas, de réécrire l’article comme tu dis, mais de réécrire l’histoire du monde à venir.

    Et ceux qui le feront romperont nécessairement avec les anciennes conceptions des Lumumba, des Che Guevara.

    Que les peuples les idéalisent n’est pas grave.

    Ce qui l’est est le fait qu’ils idéalisent le bon leader politique bourgeois, le bon leader militaire au lieu de cultiver l’idée de la force des opprimés.

    Nous en restons au "Ni Dieu, ni César, ni tribun, Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes !" qui caractérise les révolutionnaires.

    La première page de notre site rappelle :

    Ne comptons ni sur les Etats bourgeois, ni sur les partis réformistes, ni sur les élections, ni sur les bureaucrates syndicaux, ni sur les chefs militaires radicaux ! Organisons nos propres conseils de travailleurs et prenons le pouvoir sur nos luttes comme sur toute la société !

  • Tu dis :
    « Mais parler d’authentique révolutionnaire est une vision romancée des choses. Ce qui caractérise un révolutionnaire est qu’il veut renverser le capitalisme et donc le rapport de force. Karl Marx parlait de nécessité historique de la société socialiste. Il l’a voyait comme un aboutissement historique. »

    IL est exact que les plus révolutionnaires ont eux aussi commis des erreurs. Voir ici

    Mais cela ne signifie pas que tous les leaders qui se sont dits révolutionnaires l’étaient au sens de Marx, c’est-à-dire oeuvraient pour la révolution socialiste.

    Nous avons écrit les articles suivants qui le soulignent :

    Pour toi, c’est qui le militant révolutionnaire ?

    Qu’est-ce qu’être militant révolutionnaire, y compris quand la révolution n’est pas encore là ?

    Quelles sont les idées fondamentales des communistes révolutionnaires

    Les grands mythes pseudo-socialistes : Joseph Staline, Mao Dze Dong, Patrice Lumumba, Gandhi, Ho Chi-minh, Che Guevara, Fidel Castro, Ben Bella, Aït Ahmed, Kwame Nkrumah, Léon Blum, Maurice Thorez, Salvador Allende, Sékou Touré, Sankara, Nelson Mandela ou Chavez

    Oui, nous comptons sur le sens de l’Histoire mais aussi sur les masses prolétariennes.

    Nos héros ne sont pas des tribuns et des militaires.

    Le Congo de l’époque de Lumumba comptait certainement des centaines de travailleurs révolutionnaires mais ce n’était pas sur eux que se fondait Lumumba...

  • Tu dis :

    « Aujourd’hui, Lumumba a un rôle révolutionnaire pour les Congolais, il cristallise un rêve Africain. Mais la critique que l’on doit faire est celle de son idéalisme, mais toujours en reconstituant dans un contexte particulier et non pas de façon moraliste ou dogmatique. »

    Je ne sais pas si Lumumba a un rôle révolutionnaire pour les Congolais ni dans quel sens...

    Est-ce que des gens peuvent faire des révolutions sociales en croyant en Allah ou en Jésus ? Oui bien sûr mais cela ne signifie pas que les messages des personnages historiques ou imaginaires sont réellement utiles aux peuples pour se libérer.

    Faire la critique de son idéalisme ? Je ne sais pas si faire des pactes avec Kasavubu, c’est de l’idéalisme, si nommer Mobutu chef d’état major des armées, c’est de l’idéalisme.

    Certains prêtent le même "idéalisme" à Sankara qui nommait chef d’état major Compaoré !!!

  • Tu dis :

    « Aux 4 questions que vous soulevez. Je réponds simplement en faisant le lien avec la révolution russe. Comment se fait il qu’ils ont tué les Bolchéviques, et Trotsky ? Pourquoi le peuple n’a rien empêché ? Pourquoi il a fallu leurs morts pour qu’il y est une dictature militaire et sanglante ? En répondant, à ces questions vous aurez les vôtres. »

    Tu fais le parallèle entre ce qui s’est passé pour le stalinisme (qui a succédé à la mort de Lénine) contre Trotsky et les bolcheviks avec ce qui s’est passé entre Sankara et Compaoré ou entre Lumumba et Mobutu.

    Examinons sérieusement l’argument qui peut avoir une apparence de ressemblance…

    Tout d’abord, peut-on comparer les politiques de Lénine et Trotsky à celles de Lumumba ou Sankara ?

    Certainement pas selon moi. Pour les premiers, ce qui compte, c’est le peuple travailleur organisé et armé. Pour les seconds, c’est le pouvoir d’Etat secondé par la population enrégimentée. Pour les premiers, ce qui compte, c’est détendre la révolution au monde et de renverser, y compris dans les métropoles, le pouvoir capitaliste. Pour les seconds, c’est la question du pays qui importe en premier et d’obtenir de l’ancien colonisateur une relative indépendance. Pour les premiers, le socialisme n’est pas l’étatisme comme cela l’est pour les seconds. Pour les premiers, le combat contre le bureaucratisme et le stalinisme date de bien avant que les bureaucrates et les staliniens les menacent. Pour les seconds, il n’y a pas eu de combat public contre les Mobutu, Kasavubu et autres Compaoré avant que ces derniers se retournent contre eux.

  • Merci de votre réponse

    (1) " Si 1,2 à 2,4 millions d’Africains sont morts au cours de la traite atlantique sur une période d’environ 360 ans"

    C’est une donnée fausse, sous-estimée. (Beaucoup plus) (http://terangaweb.com/quel-est-le-bilan-humain-de-la-traite-negriere/,http://www.shenoc.com/esclavage.html)

    (2) "À l’heure actuelle, il est évident que l’Afrique est le continent le moins avancé du monde."

    Avancé en quoi ? En dépression, en consommation, en individualisme, en capitalisme, en soumission... Il faut préciser.

    (3) L’article est erroné sur plusieurs points, je ne vais pas m’étendre car ce serait trop long. Maintenant, si vous voulez que je le réécrive, ça peut se faire. Merci

    (4) (Jean-Jacques Dessaline,Malcolm XH. Rap Brown,Les Black Panthers, Marcus Garvey).

    Ils ne sont pas Africains.

    (5) "Lumumba te touche (...) il n’avait pas accès à une politique vraiment révolutionnaire"

    Ceux qui se sont battus pour les opprimés me touchent. Révolutionnaire ne veut pas dire "marxiste", ne veut pas dire "socialiste", ou encore "communiste". Les esclaves qui se sont libérés et battus pour l’abolition de l’esclavage n’étaient pas marxiste, ils étaient pourtant révolutionnaire. (Haiti, Amérique,etc). La révolution française est une révolution, était elle marxiste ?

    (6) "Comme Marx et Engels, que l’État est l’arme de guerre de la classe dirigeante contre le peuple ! " "C’est la nature même de l’État d’avoir été construit contre les peuples travailleurs du monde."

    Il n’y a jamais eu d’État Congolais, vous tombez dans le piège. Le Congo est un pays sous contrôle de la Belgique et aujourd’hui des multinationales américaines et belges. C’est une colonie. Quand Lumumba parle d’état Congolais, il parle de souveraineté Congolaise, c’est différent. Pourquoi car l’ état est un outil du capitaliste pour unifier son marché et imposé sur une nation sa souveraineté. Vouloir possédé l’état dans un pays comme le Congo, c’est remettre en cause le néo-colonialisme, l’impérialisme. Remettre en cause le vrai dirigeant. C’est pourquoi, le nationalisme dont parlait Lumumba, était une nationalisation économique comme Trotsky en parlait dans le programme de transition. Trotsky ajoutait la gestion ouvrière, Lumumba parlait de redistribution égalitaire et un contrôle par les congolais. Il y avait une approche similaire dans des conditions différentes.

    (7) "Le marxisme que l’on connait à l’époque de Lumumba est l’opposé du marxisme : c’est la version étatiste, progressiste, nationaliste du stalinisme"

    Lumumba, Cabral, Sankara n’étaient pas staliniste, ils étaient pour la libération de leur peuple et des autres peuples par tous les moyens nécessaires. Trotsky n’était pas nationaliste mais dans les conditions russes de l’époque, on parle pourtant de révolution russe, il appelait à l’unité des prolétaires de Russie.
    Qu’est ce qu’est qui différencie un nationaliste étatiste, d’un nationaliste prolétaire et internationaliste ? C’est le rapport de classe.
    Le problème n’est pas d’être nationaliste mais de faire fi du rapport de classe. Le problème n’est pas d’être religieux mais de faire fi du rapport de classe.

    (8) "C’est justement une manière romanesque de voir la politique de classe qui consisterait à dire que ce sont des erreurs et qu’on va corriger celles-ci."

    Ce sont des erreurs qu’il a lui-même corrigé, en remettant en cause l’économie du Congo, il sera assassiné pour les avoir corrigé, pour avoir fait un bond qualitatif. L’expérience sert à cela, à corriger, à créer la praxis.

    (9) "L’un des choix mène aux dictatures actuelles d’Afrique."

    Ce ne sont pas les choix qui amènent la dictature en Afrique, c’est le capitalisme. Ne faites pas des erreurs graves. Tu es en train de me dire que Lumumba devait faire un choix de classe. Le choix est soit, il se range du côté des Belges soit il prend le partie de son peuple. Sankara, Cabral, Nyobe, Lumumba, Biko,... prendront le peuple et cela est révolutionnaire. Ils y laisseront leur vie. D’autres accepteront de faire partie de la petite bourgeoisie capitaliste et de la bourgeoisie africaine (Mobutu,Kabila, Compaoré, la liste est longue). Les africains n’ont pas choisi le capitalisme, il a été imposé par la force, le sang et le bruit des mitraillettes. Ne pas récrire l’histoire.

    (10) "Or, à notre époque, la petite bourgeoisie n’est plus l’aile marchante de la révolution"

    Pas au milieu du XX ème siècle en Afrique.

    (11)"Et le plus important n’est pas de dire du bien de Lumumba ou pas, de réécrire l’article comme tu dis, mais de réécrire l’histoire du monde à venir."

    Le plus important est de dire la vérité. La vérité est révolutionnaire. SI l’article est tendancieux et empreint de méconnaissance du contexte, il n’est pas révolutionnaire.

    (12) " Est-ce que des gens peuvent faire des révolutions sociales en croyant en Allah ou en Jésus ?"

    Le savoir est une croyance. Je crois que je sais. Je sais que je ne sais pas. Il faut croire en son savoir pour pouvoir avancer. C’est parce que Lénine, Trotsky connaissaient l’histoire et le caractère révolutionnaire des masses, qu’ils ont à leur tour créer le parti révolutionnaire et fait ce qu’ils ont fait. Croire en l’idéal de liberté de Lumumba, Sankara,etc n’est pas une mauvaise chose, si elle ne t’empêche pas d’avancer. Elle te permet de comprendre que la lutte des Africains est anti-impérialiste, anti-colonialiste, anti-capitaliste. C’est une leçon historique pour tous les africains, nier cela, c’est nier les expériences historiques de l’Afrique. C’est d’essayer de universaliser les héros de tous les peuples dans des contextes, des époques différentes. C’est jouer le jeu du professeur eurocentré, civilisateur et uniformisateur.

    (14) " Je ne sais pas si faire des pactes avec Kasavubu, c’est de l’idéalisme, si nommer Mobutu chef d’état major des armées, c’est de l’idéalisme."

    Tu ne sais pas non plus si faire des pactes avec Staline était de l’idéalisme ? Il était dans le parti.

    (15) "Tout d’abord, peut-on comparer les politiques de Lénine et Trotsky à celles de Lumumba ou Sankara ?"

    Bien sur pourquoi pas ? Parce que certains sont africains ? Parce que certains ne sont pas nés en Europe où le capitalisme était déjà bien avancé. Je dirais que Lumumba et Sankara sont des Lénine et Trotsky qui sont nés dans des conditions matérielles différentes. Crois tu que Trotsky serait Trotsky si il était né en Afrique dans un petit village sous domination belge. La politique d’un homme ne peut être détaché de ces conditions matérielles d’existence, elle en est l’émanation.

    "Ni Tribun, Ni Maitres, Ni Sankara, Ni Marx, Ni Lumumba, NI Trotsky".

    "Une des erreurs les plus grandes et les plus dangereuses que commettent les communistes (comme, d’ailleurs, les révolutionnaires en général qui ont mené à bien le début d’une grande révolution), c’est de se figurer que la révolution peut être accomplie par les mains des seuls révolutionnaires." Lenine

    Paix

    • Pas de maitres et pas Marx, ni Lénine, ni Trotsky comme... maîtres, parfaitement d’accord.
      Pas comme maîtres, pas même comme maîtres à penser. Personne ne peut penser à ta place, personne ne peut lutter à ta place.

      Cela ne résout pas la question de la différence de fond entre ceux-ci et ceux-là : les dirigeants que j’ai cité et d’autres comme Staline, Guevara, Lumumba, Sankara...

      Tu dis que tu es touché par tous ceux qui se sont révoltés du côté des opprimés mais peux-tu mettre dans le même sac Compaoré et Sankara, Lumumba et Mobutu ? Pourtant Comparoé et Mobutu ont été, à un moment et en un sens, des révoltés !!!

      Il y a des gens qui honnêtement ont voulu être du côté des opprimés ais objectivement ne l’ont pas été.

  • Tu dis :

    « Croire en l’idéal de liberté de Lumumba, Sankara,etc n’est pas une mauvaise chose, si elle ne t’empêche pas d’avancer. Elle te permet de comprendre que la lutte des Africains est anti-impérialiste, anti-colonialiste, anti-capitaliste. C’est une leçon historique pour tous les africains, nier cela, c’est nier les expériences historiques de l’Afrique. »

    Mais les expériences de l’époque dans les mêmes pays d’Afrique ne se résumait nullement dans ces personnages cités. Dans les mêmes limites de la situation, de la conscience, et du mouvement ouvrier international, il y avait d’autres gens, d’autres dirigeants dans les mêmes pays et qui valaient bien plus cher et que ces noms-là écrasent injustement, des dirigeants ouvriers, des dirigeants paysans qui ont même parfois été frappés par le régime mis en place par ceux-là...

  • Selon toi, Jean-Jacques Dessaline, Malcolm XH. Rap Brown, Les Black Panthers, Marcus Garvey ne sont pas Africains...

    Mais s’ils se considéraient, eux, comme Africains, alors tu leur dénie le droit de s’en revendiquer. Micronationalisme que celui-là !

    Le marxisme reconnaît la question nationale au sein de la lutte révolutionnaire.

    Mais pas le nationalisme.

    Tu dis que Lumumba, Cabral et Sankara n’étaient pas nationalistes. Tu te trompes, ils l’étaient.

    L’essentiel de notre désaccord me semble porter sur la notion d’Etat.

    Tu devrais revoir ce point en lisant les bons auteurs là dessus, avant de "refaire l’article".

    Quelques conseils de lecture :

    Tromperie de l’Etat

    Quelques sources

  • Tu dis :

    « Vous nous faites croire que ce sont les illusions de Lumumba qui ont plombé la lutte de ce peuple. Depuis quand un homme fait l’histoire seul, ça va à l’encontre de la vision d’une lutte des classes. »

    Curieux ! Marx, Engels, Lénine et Trotsky défendaient la conception du "rôle de l’individu dans l’Histoire" de Hegel !

    Aucun rôle particulier des individus Lénine et Trotsky en Russie en 1917 ? Seulement la classe et le parti ? Je ne le pense pas...

  • Tu dis :

    « Mais parler d’authentique révolutionnaire est une vision romancée des choses. Ce qui caractérise un révolutionnaire est qu’il veut renverser le capitalisme et donc le rapport de force. Karl Marx parlait de nécessité historique de la société socialiste. Il l’a voyait comme un aboutissement historique. »

    Dans le même passage tu expliques par toi-même ce qu’est un authentique révolutionnaire : celui qui s’appuie sur la nécessité historique de renverser le capitalisme et u affirmes que parler d’authentiques révolutionnaires est romantique !!!

  • Tu dis :

    « Nasser et Sadate ou comme Khadaffi... Ils ont tenu un discours nationaliste radical qui a enflammé la population mais la réalité a, bien vite, montré dans quel camp ils étaient face à la réalité : à la lutte des classes ! Vous le dites vous même, la réalité le montre. Comment des milliers de marxiste africain ne voient pas cette réalité alors que votre condescendance, elle voit. La différence est dans la connaissance du contexte. Voilà où mène votre dogmatisme. Vous occultez le contexte, les conditions etc. »

    Le contexte, c’est que tous ces "marxistes" ont été formés par les staliniens et c’est tout ! Ce n’est pas la réalité objective ou du moins, c’est celle qui ne provient pas de la réalité de l’Egypte ou de la Libye mais de celle de la Russie !

  • (1) "L’essentiel de notre désaccord me semble porter sur la notion d’État."
    C’est faux. Ta définition est celle de Marx et celle de Lenine. On n’est donc d’accord. Maintenant, pour avoir un nationalisme, il faut un appareil d’état. La question est donc de savoir, si il y a un état ? Ce qui n’était pas le cas à l’époque de Sankara et qu’il ne l’est pas dans beaucoup de pays d’Afrique. Dans le Burkina Faso, ils existaient plusieurs royaumes, des formes d’états qui ont explosé, quand les Capitalistes européens se sont divisés "l’Afrique". Quand Sankara, Lumumba, Cabral sont pour toi vu comme des nationalistes, c’est parce que tu fais abstraction des divisions dans le pays qu’utilisent l’impérialisme pour monter les uns contre les autres (Congo, Burundi,Rwanda,Angola, Burkina, Afrique du Sud,Soudan...). Ils existent des petits chefs mais leur pouvoir est pendant la colonisation trop limité. Les colons en partant se permettaient même de choisir. Ils existent beaucoup de petites tribus sont sans état coercitif mais des clans avec les vieux comme grands décideurs. Encore dans beaucoup de pays Africains.
    "Le marxisme reconnaît la question nationale au sein de la lutte révolutionnaire." Tu le dis toi-même. L’unité national. Cabral l’explique bien, son objectif était d’unifier les différents groupe "ethniques" pour qu’ils comprennent la nécessité de combattre ensemble contre l’impérialisme. Son erreur a été de croire que la petite classe bourgeoise et petite bourgeoise qui étaient très maigre, allait faire un suicide de classe. ( Cette erreur est possible parce qu’en Afrique, la puissance colonisatrice est la plus visible, la plus forte.)

    (2) "rôle de l’individu dans l’Histoire".
    Tu n’as pas bien lu. Pourquoi ? Parce que même si l’homme peut jouer un rôle dans l’histoire, il n’en n’est pas le moteur. C’est nier la lutte des classes et le mode de production qui sont eux le vrai moteur de l’histoire. Pas Lumumba, Sankara, Lenine, ou Marx !!! Ils ne sont que des catalyseurs. Un catalyseur ne crée pas la réaction, il l’accélère.

    (3)Le contexte, c’est que tous ces "marxistes" ont été formés par les staliniens et c’est tout !
    Donc les Staliniens sont coupables de tous les erreurs de ces leaders révolutionnaires Africains. C’est faux. Ce ne sont pas les Staliniens qui ont colonisé l’Afrique et encore moins les Staliniens qui ont pratiqué la traite des noirs. Ce sont les capitalistes occidentaux.
    Le contexte est un impérialisme qui dans un contexte mondial de révolution et de révolte ne pouvait plus se permettre de rester dans les pays colonisés. Ils ont changé de tactique en déclarant l’indépendance bourgeoise impérialiste avec valets africains. Tous ceux qui de prêt ou de loin remettent en cause cette état de fait, ne sont plus là pour en parler. La plupart de ces héros nationaux était des idéalistes mais parmi eux, ils y avaient des révolutionnaires (Cabral, Lumumba, Sankara, ...).

    Je ne comprends pas cette obstination à ne pas accepter les multiples erreurs de ton article et à persister dans le dénie en zigzaguant.

    • Tu dis :

      « Donc les Staliniens sont coupables de tous les erreurs de ces leaders révolutionnaires Africains. C’est faux. »

      Tous les militants qui se tournent vers la révolution sociale pendant et après la deuxième guerre mondiale sont attirés par l’URSS et donc par le stalinisme qu’ils croient être le socialisme.

      Jusqu’à présent dans le monde, l’essentiel des militants ouvriers croient que le stalinisme était le socialisme.

      Toi même tu sembles croire que Staline est sorti de Lénine et pas de l’échec de la révolution.

      La différence entre Lénine et Lumumba n’est pas une question de personnalité bien sûr.

      L’un se porte à la tête d’un Etat dirigé par des soviets ouvriers et paysans en armes et l’autre à la tête d’un Etat classique donc bourgeois !

    • Tu dis :

      « L’erreur de Sankara est due au faite qu’il avait un idéal par éducation et avait étudié la théorie du Che qui lui-même était idéaliste sur les bords. »

      Ce n’est pas un problème d’idéalisme ! Le Che était un stalinien pur fruit pur sucre !!!

      C’est l’organisateur et le directeur des chambres de torture des militants d’extrême gauche trotskistes de Cuba !!! C’est l’assassin et le tortionnaire des homosexuels cubains !!! C’est le meilleur ami cubain de l’URSS stalinienne...

      Bel idéaliste !!!

      lire ici

  • Tu dis :

    « "Le marxisme reconnaît la question nationale au sein de la lutte révolutionnaire." Tu le dis toi-même. »

    Détail ! Le marxisme soumet celle-ci à la lutte des classes !!! Ce n’est nullement le cas de tes "leaders"...

    Lire ici

  • Tu dis :

    « Aujourd’hui, Lumumba a un rôle révolutionnaire pour les Congolais, il cristallise un rêve Africain. »

    Des gens qui utilisent le mythe Lumumba, il y en a eu de toutes les sortes, y compris des pro-Mobutu et des Kabila…

    Quoi de clair au fait que les peuples africains aient le culte de Lumumba ? En quoi cela ouvre-t-il une perspective d’avenir ? En quoi cela clarifierait les luttes actuelles ?

    Pour justifier Lumuba, tu écris

    « Vous nous faites croire que ce sont les illusions de Lumumba qui ont plombé la lutte de ce peuple… Un homme révolutionnaire par la pratique et idéaliste par l’éducation qu’était Lumumba ne pouvait voir dans ces conditions et dans l’arriération que connaissait le Congo, les réalités objectives de la lutte des classes… Aujourd’hui, Lumumba a un rôle révolutionnaire pour les Congolais, il cristallise un rêve Africain. »

    « Révolutionnaire ne veut pas dire "marxiste", ne veut pas dire "socialiste", ou encore "communiste". Les esclaves qui se sont libérés et battus pour l’abolition de l’esclavage n’étaient pas marxiste, ils étaient pourtant révolutionnaire. (Haiti, Amérique, etc). La révolution française est une révolution, était elle marxiste ? Il n’y a jamais eu d’État Congolais, vous tombez dans le piège. Le Congo est un pays sous contrôle de la Belgique et aujourd’hui des multinationales américaines et belges. C’est une colonie. Quand Lumumba parle d’état Congolais, il parle de souveraineté Congolaise, c’est différent. Pourquoi car l’état est un outil du capitaliste pour unifier son marché et imposé sur une nation sa souveraineté. Vouloir possédé l’état dans un pays comme le Congo, c’est remettre en cause le néo-colonialisme, l’impérialisme. Remettre en cause le vrai dirigeant. C’est pourquoi, le nationalisme dont parlait Lumumba, était une nationalisation économique comme Trotsky en parlait dans le programme de transition. Trotsky ajoutait la gestion ouvrière, Lumumba parlait de redistribution égalitaire et un contrôle par les congolais. Il y avait une approche similaire dans des conditions différentes. »

    Cela ne fait que confirmer que tu n’as aucune conception de classe de l’Etat.

  • (1) Des gens qui utilisent le mythe Lumumba, il y en a eu de toutes les sortes, y compris des pro-Mobutu et des Kabila…

    Lumumba est un outil révolutionnaire. Le seul moyen de ne pas l’utiliser comme cela, c’est de lui enlever sa partie révolutionnaire, comme tu le fais. Le socialisme scientifique est un outil, un instrument, tu peux l’utiliser de façon révolutionnaire ou contre-révolutionnaire. Est ce que ça fait des populistes qui utilisent le marxisme (Staline) des marxistes ? Ne tombe pas dans tes propres pièges. Lenine, Engels et Marx étaient utilisés gracieusement par Staline.

    http://www.larousse.fr/encyclopedie/data/images/1007297-Marx_Engels_L%C3%A9nine_et_Staline.jpg

    (2)Staline est sorti de Lénine et pas de l’échec de la révolution.

    C’est faux, la révolution russe contenait déjà les germes du stalinisme ( l’isolement international et la faiblesse face à l’oppression impérialiste). Staline est le symptôme de la faillite et non la cause. Partout où, l’isolement international était présent, on ne pouvait que créer une bureaucratie avec des avancées objectives en termes de conditions matérielles pour la population ou de la conscience des masses (Guinée,Burkina,...) ou un mouvement national prolétaire. Mais dans un rapport de force mondial, car la lutte des classes est mondialisée, tout mouvement de libération dans ce contexte était quasi voué à l’échec.

    Donc suis le raisonnement, le problème n’était pas Staline en Afrique mais bien l’isolement international dans un monde dominé par le mode de production capitaliste. Rawlings le dit lui-même à sa façon :" Même si le diable venait à gouverner (comité, etc,...), ils ne pourraient faire ce qu’il veut, il serait obliger de faire ce que le peuple veut ".
    C’est la dictature du prolétariat.

    C’est donc du moralisme que tu fais sous couvert de sciences. Tu n’aimes pas Staline, c’est ton choix. Mais ne fait pas passer ta haine avant la compréhension. Dire de quelqu’un qu’il est Stalinien sous prétexte que le Stalinisme était présent en URSS, c’est du mépris et du mensonge.

    (3) Quoi de clair au fait que les peuples africains aient le culte de Lumumba ? En quoi cela ouvre-t-il une perspective d’avenir ? En quoi cela clarifierait les luttes actuelles ?

    Sankara, Lumumba, Cabral et autres ont mis en avant à leur manière que la liberté face à l’oppression impérialiste et capitaliste se faisait dans la lutte. Ils mettaient en avant la nécessité de se battre et de comprendre les enjeux capitalistes en Afrique. Pour les jeunes générations africaines, savoir que des leaders se sont battus face à l’impérialisme, donnent du courage. Fanon a été très critique face à Lumumba, mais n’a jamais nié son rôle révolutionnaire. Pourquoi ? Parce qu’il connaissait le contexte africain, comprenait les aspirations africaines et surtout avec connaissance des conditions matérielles africaines. C’est pourquoi, il se permettait de donner une critique objective et non dogmatique (comme ton article) en prenant en compte de l’entièreté de l’histoire Africaine. Ce n’est pas un culte mais un outil transmis, une praxis concédée à travers l’homme. Tout homme devient son propre maitre. On étude les révolutionnaires (Sankara, Marx,Lumumba,Cabral, Che,etc). Et de là, nous avançons, nous dépassons.

    (4)Cela ne fait que confirmer que tu n’as aucune conception de classe de l’État.

    J’ai une conception de classe de l’État mais pas une conception dogmatique. Tout état n’égale pas tout état. Ce n’est pas de la logique formelle. Ce n’est pas, 1=1. C’est un processus, un mouvement dynamique, l’état est outil en mouvement, et ce sont les contradictions (lutte des classes) qui déterminent sa conception. La dictature du prolétariat est l’outil étatique pris par la classe ouvrière.

    Lénine disait : "Dans toute question relevant de la science sociale, la méthode la plus sûre, la plus indispensable pour acquérir effectivement l’habitude d’examiner correctement le problème, et de ne pas se perdre dans une foule de détails ou dans l’extrême diversité des opinions adverses, la condition la plus importante d’une étude scientifique, c’est de ne pas oublier l’enchaînement historique fondamental ; c’est de considérer chaque question du point de vue suivant : comment tel phénomène est apparu dans l’histoire, quelles sont les principales étapes de son développement ; et d’envisager sous l’angle de ce développement ce que ce phénomène est devenu aujourd’hui."

    L’importance de connaitre les conditions historiques est important lorsque l’on critique objectivement les choses. Cela permet de prendre du recul, de la hauteur. Tu l’as fait sur énormément de sujets, sur lesquels je m’abreuve, mais là non.

  • Tu dis :

    « Tu n’aimes pas Staline, c’est ton choix. »

    C’est une manière curieuse de raisonner...

    Pour quelqu’un qui nous dit de ne pas personnaliser...

  • Tu écris :

    « la révolution russe contenait déjà les germes du stalinisme ( l’isolement international et la faiblesse face à l’oppression impérialiste). »

    Non, la révolution bolchevique contenait en germes le développement international et la force face à l’impérialisme : lire ici

  • C’est même la relation entre Etat et révolution qui e semble inconnue.

    La révolution d’Octobre 1917 a détruit l’Etat bourgeois alors que la « révolution » de Lumumba a permis à l’Etat de changer de forme pour créer une transition politique en évitant que la révolution ne le détruise.

  • Tu dis :

    « Fanon a été très critique face à Lumumba, mais n’a jamais nié son rôle révolutionnaire. Pourquoi ? »

    Franz Fanon a participé au gouvernement bourgeois nationaliste algérien, celui qui a donné naissance à la dictature militaire actuelle ! Voilà pourquoi !

  • A partir du moment où Lumumba, où Sankara, où Ruben, où Kadhafi sont tués par l’impérialisme et ses sbires, il devient difficile à certains de ne pas céder au mythe...

    Pourtant, la mort de Saddam Hussein dans les mêmes conditions n’en fait pas un héros. Pas plus que la mort de Allende au Chili...

  • Tu écris :

    « C’est faux. Sankara n’était pas plus nationaliste que Trotsky ou Lenine. Dans un de ce discours, il dit : "Le peuple français peut voir un ami dans le peuple burkinabé." »

    Voici une interview dans laquelle Sankara se décrit comme nationaliste. écouter ici

    Et voici le combat de Lénine contre « le nationalisme russe » !! lire ici

  • La détérioration de la situation de l’Afrique a été mise en évidence dans un rapport de Capital Economics, un cabinet conseil qui prédit que la croissance dans la région sub-saharienne tomberait à 2,9 pour cent cette année, son taux le plus faible en 17 ans. John Ashbourne, l’auteur du rapport, a dit que les risques de la « prévision sombre » étaient « presque entièrement à la baisse » et que même la prévision de croissance réduite ne serait atteinte que si des « crises sévères étaient évitées. » Il a conclu, « En somme, la montée en puissance tant vantée » [de l’ Afrique] semble avoir calé. »

    Mais c’est le capitalisme mondial qui a calé !!

  • L’impérialisme japonaix vient de se lancer à la poursuite de l’impérialisme chinois... en Afrique !
    Le gouvernement japonais a mis les petits plats dans les grands pour séduire le continent africain lors de ces deux jours de conférence nippo-africaine. Premier symbole, l’événement s’est tenu pour la première fois dans un pays africain, à la différence des cinq éditions précédentes (depuis 1993). Cette conférence qui a à l’origine pour but de promouvoir le dialogue entre dirigeants politiques et économiques de l’Afrique et du Japon s’était cette fois-ci clairement transformée en une opération séduction de la part des élites nippones.

    Les grandes firmes industrielles nationales (Toyota, Mitsubishi, Honda ou encore Canon) était présentes pour la première fois afin de promouvoir leurs produits. Une ouverture au secteur privé qui dénote par rapport aux éditions précédentes davantage axées sur l’investissement public et l’aide humanitaire.

  • L’Afrique de l’Ouest est intoxiquée par des carburants européens de mauvaise qualité. C’est la conclusion d’une enquête diligentée par l’Inspection pour l’environnement humain et les transports des Pays-Bas et rendue public le 9 juillet. "Les carburants produits à destination de l’Afrique de l’Ouest ne sont pas conformes aux standards européens. Les producteurs et traders de ces matières manquent de transparence sur la composition de leurs produits, de sorte que les utilisateurs, les autorités compétentes (…) ne peuvent pas prendre la mesure des risques encourus", souligne la police environnementale hollandaise.

    Le Mali, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Nigeria ou encore le Togo comptent aux rangs des pays destinataires de ce "carburant sale", stocké dans les ports néerlandais d’Amsterdam et de Rotterdam, avant d’être exporté vers l’Afrique.

    Le rapport ne nomme pas directement les sociétés coupables, mais il dresse un portrait précis de la filière qui exporte depuis les Pays-Bas, citant au passage des géants du courtage pétrolier tels que les suisses Vitol, Gunvor, l’anglo-suisse Glencore ou encore Trafigura, ainsi que de grandes compagnies pétrolières dont Total, Shell, BP, Lukoil, Exxon Mobil, et Petrobras.

    L’ONG suisse Public Eye avait déjà tiré la sonnette d’alarme en 2016 dans un rapport émis à l’issue de trois années d’enquête. Le rapport hollandais recoupe les révélations de l’ONG suisse. Sur le terrain, les néerlandais ont découvert des carburants contenant 300 fois plus de souffre – et donc hautement toxique – que ce qui est autorisé en Europe. Les gasoils analysés contenaient aussi du manganèse, un composant interdit dans l’Union européenne, ou encore du benzène à un taux bien supérieur aux normes européennes. La police environnementale hollandaise rapporte également la présence de certains hydrocarbures (hydrocarbures aromatiques polycycliques) considérés comme des produits hautement cancérigènes et émettant des particules fines lorsqu’ils sont utilisés avec le diesel.

  • Après avoir été étranglée par les anciennes puissances coloniales, l’Afrique lest par ses dettes chinoises :

    Lire ici

  • Les mille morts du Mozambique et du Zimbabwe dus au cyclone Idaï ne sont pas des victimes d’une simple catastrophe naturelle mais d’une catastrophe sociale : un habitat précaire !!!

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