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L’ancestrale militarisation de la France toujours centrale

samedi 23 avril 2022, par Khider Mesloub

L’ancestrale militarisation de la France toujours centrale

La France doit sa grandeur essentiellement à son armée. Absolument pas à son industrie. Historiquement, la France s’est bâtie par la force de ses baïonnettes et de ses navires de guerre. Non à la force du poignet industrieux de ses entreprises. Elle n’a jamais brillé par sa haute technologie industrielle. Mais par ses hauts faits de guerres de conquêtes, de spoliation, d’expropriation. Le capitalisme français s’est toujours revêtu des oripeaux de la finance et des apparats militaires. En effet, le capital bancaire s’est imposé comme la force dominante de dynamisation de l’économie, contrairement à l’Angleterre régentée et stimulée par le puissant capital industriel. En France, historiquement, la prééminence fut en permanence accordée au secteur bancaire, matérialisé par l’exportation des capitaux, les prêts, les emprunts d’État, tandis qu’en Angleterre, au contraire, l’investissement direct dans la production constitua la principale priorité économique, le pôle capital de développement.

De même, à l’opposé de l’Allemagne, à économie essentiellement fondée sur la grandeur de son énergique et dynamique industrie. Si la puissance de cette dernière s’appuie toujours sur la défense de son industrie, la France érige encore aujourd’hui, sa puissance sur l’industrie de sa défense, autrement dit de son complexe militaro-industriel. Si l’Angleterre et l’Allemagne se sont économiquement développées par le dynamisme de leurs capitaines d’industrie, la France, elle, s’est enrichie par les coups de force de ses généraux d’armée. Les premières sont mues par l’esprit d’entreprise, la France, elle, est animée par l’esprit prédateur.

Depuis sa naissance, l’État français se fonde sur une perpétuelle conquête territoriale. Dès sa fondation, circonscrit initialement au petit périmètre parisien, il se lança dans une permanente entreprise d’expansion territoriale, une politique de guerre d’occupation des principautés limitrophes indépendantes. D’abord, par la conquête des territoires du sud, l’Occitanie, ensuite les autres régions hexagonales, notamment la Bretagne. Plus tard, sa politique impérialiste s’étendit à l’échelle internationale, par ses entreprises esclavagistes meurtrières et conquêtes coloniales génocidaires.

Historiquement, en France la place prépondérante accordée à l’État est séculaire. Sans remonter au Moyen-âge, on peut établir le début de l’hégémo​nisation de l’État avec le roi Louis XIV (qui n’hésitait pas à déclarer « L’État, c’est moi ». Comme Macron et ses concitoyens de son acabit peuvent sans vergogne proclamer : « La civilisation, c’est nous ! »).

L’hégémonie étatique s’affermit, plus tard, à la faveur de la Révolution française, sous la menace de l’intervention des puissances monarchiques européennes coalisées contre la nouvelle République, et de la contre-révolution intérieure. Ensuite, au début du XIXème siècle, dans une France toujours mue par une soif insatiable de conquêtes, au lendemain du coup d’État du 18 Brumaire (novembre 1799), sous le régime consulaire et impérial de Napoléon Bonaparte, premier chef d’État à livrer une guerre totale et totalitaire à l’ensemble des pays européens dans des campagnes de conquêtes exterminatrices et spoliatrices.

Cette singularité de la prééminence de l’État s’explique par deux facteurs. Tous deux liés à l’exacerbation permanente de la lutte des classes, inhérente à la France. En effet, la France fut continuellement émaillée de révoltes paysannes, populaires et bourgeoises. Et bien sûr de révolutions (1789, 1830, 1848, 1871). Le premier facteur tient à l’histoire de l’ascension de la bourgeoisie française. Contrairement aux autres pays européens, notamment l’Angleterre, il n’y eut pas de compromis historique entre la noblesse et la bourgeoisie pour fonder pacifiquement un État capitaliste moderne, en d’autres termes, assurer une transition paisible entre l’ancienne formation sociale et économique féodale et le nouveau mode de production capitaliste. La bourgeoisie française imposa son pouvoir par la violence révolutionnaire, autrement dit par l’élimination de l’aristocratie, symbolisée par la décapitation du roi Louis XVI en janvier 1793.

Le second facteur tient également à la singularité des classes paysannes et populaires françaises. Leur histoire est un éternel mouvement de révoltes radicales. Cette radicalité des luttes sociales populaires et/ou bourgeoises a contraint les classes régnantes successives (féodales puis bourgeoises) à durcir leur gouvernance, notamment par la militarisation de l’État, symbolisée par la prééminence de l’institution militaire. Les deux principaux bâtisseurs de la France moderne ne furent-ils pas des militaires ? Le général Napoléon Bonaparte et le général Charles de Gaulle.

Ainsi, la France s’est toujours distinguée par le surdéveloppement de son industrie militaire (aujourd’hui septième puissance mondiale, cependant classée troisième exportatrice d’armes), sur laquelle repose sa puissance. Son industrie nucléaire, civile et militaire, renforce également son hégémonie. Ce faisant, l’industrie militaire et le nucléaire constituent le fondement de sa suprématie.

Ironie de l’histoire, la nation des « droits de l’Homme » demeure le pays impérialiste le plus militarisé du monde. Force est de relever que, depuis des siècles, le militarisme de la France est l’expression d’une politique de compensation, par la violence militaire, de ses faiblesses économiques. La force brute de ses conquêtes coloniales anciennes comme celle de ses interventions impérialistes contemporaines lui servent d’adjuvants pour maintenir son rang de puissance mondiale, préserver ses intérêts économiques, notamment dans ses chasses gardées.

Pour autant, aujourd’hui, sur le plan économique, sur l’échiquier des puissances internationales, la France est désormais reléguée en deuxième division. Elle ne joue plus dans la cour des grandes nations industrielles hégémoniques, ni dans celle des puissants pays exportateurs. Selon des études économiques récentes, les pertes de part de marché de la France à l’international sont colossales, voire alarmantes. Notamment en Afrique où elle a perdu près de la moitié de ses parts de marché par rapport à la concurrence, passant de 12% à 7%. Le déficit de sa balance commerciale ne cesse de se creuser. En 2020, il a atteint 65 milliards. Toujours en 2020, si la contraction du commerce mondial s’est élevée à 6%, celle de la France a tutoyé les 20%. Sur le front économique hexagonal, le déficit budgétaire de l’État s’élèvera à « environ 220 milliards d’euros » en 2021, contre 173,3 milliards prévus dans la loi de finances initiale, avait déclaré le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt. Cette aggravation de près de 47 milliards du déficit budgétaire met à rude épreuve l’économie française assoiffée de plus-values, d’argent frais. En réalité, l’économie française survit en s’alimentant de subventions étatiques et de crédits garantis par l’État. L’État porte à bout de bras sa population paupérisée et ses entreprises estropiées. L’activité essentielle de la France repose sur l’assistanat économique. Longtemps, seules les classes populaires vivaient de l’assistanat pour éviter de sombrer dans la paupérisation absolue. Aujourd’hui, y compris les patrons d’entreprises ne survivent que grâce aux multiples et diverses subventions octroyées par l’État.

Qui a dit que la France est un pays libéral ? Au vrai, la France se soviétise, au plan économique par la transformation du pays dominé désormais par le capitalisme d’État (tiers-mondisé), au plan politique, par la militarisation de la société française, incarnée par la dictature sanitaro-sécuritaire actuellement en voie d’instauration diligentée par les nouveaux commissaires politiques installés à l’Élysée, lui-même gouverné par le Conseil de défense secret, une sorte de Politburo, organe suprême de l’État, devenu simple succursale du grand capital, en alliance avec son bras armé, l’OTAN.

En tout état de cause, la France a perdu de sa superbe. Néanmoins, en dépit de son incapacité d’augmenter sa compétitivité économique, de renouer avec la croissance, la France continue en revanche à renforcer ses capacités militaires, à investir dans son secteur de l’armement en vue d’intensifier sa politique interventionniste impérialiste (comme l’URSS investissait principalement dans l’industrie de l’Armement. Or, en 1991, après son effondrement, on avait découvert que la 2ème puissance mondiale tant vantée et redoutée était, certes un géant militaire, mais un nain économique, à l’instar de l’actuelle France en déclin). Renouant ainsi avec ses inclinations prédatrices, avec son « esprit de conquête », comme l’avait proclamé le président Macron dès le lendemain de son élection à l’Élysée, dans son discours prononcé devant les parlementaires réunis en Congrès le 3 juillet 2017.

Sans nous surprendre, au moment où la France s’enfonce dans le sous-développement, la tiers-mondisation, elle adopte une posture belliqueuse. La martialisation du discours diplomatique des dirigeants français constitue le pendant de la militarisation de la société française désormais soumise à la tyrannie des restrictions des libertés, à la dictature sanitaro-sécuritaire instaurée à la faveur de la pandémie instrumentalisée politiquement, tremplin à l’enrégimentement des esprits pour les préparatifs de guerre de conquêtes.

Sans conteste, dans ce nouveau contexte international marqué par le réalignement des alliances et la redistribution des cartes géopolitiques mondiales entre les principales puissances impérialistes, la France est de plus en plus clairement marginalisée, voire écartée des nouveaux pactes scellés au sein même du bloc atlantiste (AUKUS). De là s’explique, au plan international, le raidissement de sa diplomatie désormais violemment offensive pour tenter de maintenir désespérément son rang dans le concert des grandes puissances impérialistes. Et, au plan intérieur, l’extrême-droitisation de ses orientations politiques foncièrement teintées de racisme décomplexé et d’agressivité éhontée.

Une chose est sûre : l’État français est dominé par une logique de guerre. L’interventionnisme militaire constitue désormais l’occupation essentielle de l’État impérialiste français. Pour preuve, ces dernières années, par son activisme militaire, la France a acquis le statut de pays occidental le plus interventionniste, déclassant les États-Unis. À cet égard, il convient de corréler cette bellicosité de la politique extérieure française (illustrée récemment par les propos diplomatiquement attentatoires et vexatoires à l’égard du gouvernement algérien) à la crise systémique du capitalisme occidental induite, entre autres, par l’émergence de l’Asie comme nouveau pôle de l’économie mondiale, appelé bientôt à représenter 62% du produit intérieur brut mondial. Force est de relever que l’intensification de l’engagement militaire de la France intervient dans ce contexte d’accroissement de l’hégémonie de la Chine à l’étranger, notamment en Afrique et en Asie. Cette prépondérance géostratégique chinoise s’est illustrée par l’installation de sa première base militaire à Djibouti et par l’investissement dans le développement, la gestion ou l’acquisition de ports stratégiquement positionnés. À cet égard, il est utile de souligner qu’un exercice naval français portant le nom de code "La Pérouse", auquel avaient participé des navires de guerre indiens, japonais et australiens, eut lieu le mois d’avril dernier dans la zone indopacifique, dans le golfe du Bengale. Sans conteste, ces exercices militaires avaient pour dessein d’envoyer un message à la Chine dont les ambitions navales inquiètent ses voisins et leurs alliés, notamment les pays impérialistes occidentaux « immergents », autrement dit pays en pleine submersion économique, noyade civilisationnelle.

Nul doute, la politique agressive interventionniste française vise à compenser sa faiblesse économique, sa marginalisation militaire. En proie à une très forte désindustrialisation (en 30 ans, 2,5 millions d’emplois industriels ont été détruits), au décrochage économique, au déclassement social de ses populations actives en voie de paupérisation et de prolétarisation, la France est réduite à s’octroyer par la force armée les moyens de ses ambitions d’hégémonie mondiale. Tout se passe comme si les engagements militaires de la France constituent l’ultime programme politique pour préserver ses positions géostratégiques, son rang de puissance mondiale désormais en déclin.

Aujourd’hui, à la faveur de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la France se prépare-t-elle à entrer en guerre pour suppléer son déclassement économique, juguler sa déliquescence politique et culturelle, dévoyer le mécontentement social de sa population fréquemment frondeuse ?

Bien avant l’agression de la Russie contre l’Ukraine, la tendance à la militarisation et à la hausse des dépenses militaires était entamée en France. De même, la rhétorique belliqueuse avait envahi la politique internationale des autorités françaises. Une chose est sûre : la guerre en Ukraine va accélérer la militarisation de la France.

Déjà, ces dernières semaines la surenchère hystérique militariste a envahi l’espace médiatique français. On assiste à une outrancière militarisation de l’information. Jamais les médias français, notamment les chaînes de télévision, n’avaient été autant colonisés par une horde de généraux pour mener une véritable guerre de l’information, autrement dit propager, tel un virus létal, leurs discours va-t-en guerre contre la Russie. Ce bellicisme médiatique est une première dans les annales. Les plateaux de la télévision française sont devenus des officines d’intoxication mentale polémologique. L’écrivain Georges Bernanos, pour fustiger la France décadente, avait écrit en 1938 (dans « les Grands Cimetières sous la lune ») : « La colère des imbéciles remplit le monde. ».

La politique de militarisation et (donc de la guerre) de la France est confirmée par le projet la « Boussole stratégique » défendue par le président français Macron (dont le gouvernement assure actuellement la présidence tournante du Conseil de l’Union Européenne), qui a des ambitions de leadership militaire de l’Europe dignes de Napoléon.

Avec l’adoption du document la Boussole stratégique, Emmanuel Macron entend s’assurer des bénéfices à l’industrie française de l’armement. Une industrie historiquement liée au gouvernement. Un secteur militaire classé troisième exportateur mondial d’armes. Avec la militarisation de l’Europe, actée par le projet la Boussole stratégique, les entreprises françaises du secteur de l’armement escomptent multiplier leurs ventes grâce à l’augmentation substantielle du Fonds européen de défense (les pays de l’Union ont dépensé 198 milliards d’euros en 2020. La plus forte hausse depuis quinze ans (+5%), hausse vouée à s’accélérer, notamment sous l’impulsion de l’Allemagne, qui vient d’annoncer une enveloppe de 100 milliards d’euros).

Depuis quelques temps, à lire les déclarations des hauts gradés militaires français, tout indiquait que la France fourbissait ses armes pour des interventions impérialistes de grande ampleur, dans le dessein de rétablir sa puissance déclinante.

Comme l’avait déclaré le chef des armées françaises Thierry Burkhard au journal The Economist, la France mobilise son armée en vue « de conflits de haute intensité ». « L’armée de Terre doit changer d’échelle et se préparer à des conflits plus durs. » Autrement dit, des conflits d’État à État. Son confrère, le général Vincent Desportes, dans une interview accordée au journal numérique Atlantico, confirmait ces orientations militaristes : « Je crois qu’aujourd’hui il serait déraisonnable de ne pas imaginer une guerre beaucoup plus vaste et beaucoup plus violente, engageant beaucoup plus de moyens que les conflits que nous conduisons depuis la fin de la Guerre Froide. » (…). « Les guerres de demain ne seront pas les guerres du terrorisme, c’est une parenthèse qui va se refermer et les guerres de demain seront probablement des guerres interétatiques qui pourront être extrêmement violentes, même si probablement pas très longues ; il faut donc que l’armée française s’y prépare. ». (…). « Il faut que l’armée française retrouve des capacités d’engagement beaucoup plus massif. Aujourd’hui l’armée française serait incapable d’engager une division – pas un corps d’armée – capable de manœuvrer, et c’est pour ça que cet exercice (Orion) vise à redonner à l’armée française l’habitude à engager et commander des moyens sur de vastes espaces et des durées longues. »

Des exercices de combat de grande ampleur sont déjà à l’œuvre, notamment au travers de l’opération « Orion » visant à préparer l’hypothèse d’un engagement majeur (HEM), selon la terminologie polémologique française. L’exercice Orion, prévu en 2023, se caractérisera par le déploiement de toutes les capacités militaires françaises à une échelle inégalée depuis des décennies. L’opération compte mobiliser plusieurs milliers de soldats. Outre les troupes au sol, l’armée de l’air et la marine participeront également aux exercices de combat. Actuellement, la France dispose de 5100 soldats au Sahel dans le cadre de l’opération Berkhane. Or, pour assurer le succès des futures opérations militaires, la France compte augmenter ses forces armées pour atteindre 25 000 soldats.

Si, au cours des dernières décennies, pour justifier ses interventions militaires, la France invoquait le prétexte de la lutte contre le terrorisme, désormais, avec l’épuisement de cet alibi devenu inopérant à force d’instrumentalisation outrancière, d’autres mobiles seront allégués pour légitimer ses guerres de conquêtes.

Sans attendre, pour ces préparatifs de guerre, l’État français a constitué plusieurs groupes d’experts afin d’étudier toutes les éventualités. Notamment la question de l’acceptabilité par les citoyens d’un nombre élevé de morts, jamais égalé depuis la Seconde Guerre mondiale. À cet égard, les pays ciblés par cette « guerre de haute intensité" ne sont pas nommément désignés. Cependant tous les experts s’accordent pour citer, outre la Russie, la Turquie, un pays d’Afrique du Nord (serait-ce l’Algérie ? : intervention militaire française épaulée par le Maroc, aidée en arrière par Israël, nouvel allié du makhzen en voie également de militarisation accélérée, de bellicosité déclarée).

Un auteur a écrit à juste titre : “La guerre ? Un constant d’échec.” En tout cas, c’est le constat d’échec qu’on pourrait établir de la France, réduite à guerroyer sur les champs de guerre extérieure pour maintenir son rang au prix de la destruction de pays, au lieu d’œuvrer sur les chantiers de son économie intérieure pour bâtir son pays.

Curieusement, d’aucuns vantent le pacifisme de Macron. Or, sous sa présidence les dépenses militaires auront augmenté de 46%, passant de 32 milliards en 2017 à plus de 50 milliards d’euros à l’issue de son mandat. Bien éloigné du prétendu renouvellement démocratique claironné par Macron, ce dernier a imprimé une dimension militariste à son régime, par l’augmentation exponentielle du budget de l’armée (confirmant la préservation de la centralité du complexe militaro-industriel, fleuron de l’impérialisme français) et le durcissement autoritaire du pouvoir, matérialisé par la militarisation de la société, inaugurée par la répression sanglante du mouvement des Gilets jaunes, parachevée par la dictature sanitaro-sécuritaire instaurée à la faveur de l’apparition de la pandémie du Covid-19, exacerbée par ses déclarations belliqueuses à l’égard de l’Algérie et de la Russie.

Depuis plus d’un siècle, pour résoudre ses contradictions internes matérialisées notamment par la crise de valorisation du capital, le capitalisme recourt à la guerre généralisée destructrice. En effet, le capitalisme, depuis le début du XXème siècle, fonctionne essentiellement sur le mode de la triade : Crise/Guerre/ Reconstruction.

Aujourd’hui, dans cette phase de crise multidimensionnelle, l’ère de la guerre totale est ouverte. Celle de la conflagration généralisée imminente, inaugurée par le déclenchement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

À la veille de la Deuxième Guerre mondiale, Hitler avait déclaré, en guise de justification de l’entrée en guerre de l’Allemagne étranglée par le blocus économique imposé par les « Alliés », assoiffée d’espace vital lucratif : « l’Allemagne doit exporter ou périr ». La France, en proie au décrochage économique, qui n’a rien à exporter sinon sa technologie meurtrière et sa propension atavique interventionniste, semble renouer avec cet agenda militariste séculaire : « La France doit guerroyer ou périr ».

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