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Les scientifiques ne sont que les serviteurs du dividende ! (Jean Jaurès, 1889). Jaurès était-il un complotiste antiscience ?

jeudi 2 septembre 2021

L’extrême gauche officielle (LO, NPA dont la tendance l’Etincelle), part actuellement en croisade contre ceux manifestent pour la "Liberté", car défendre la liberté "en soi" ne peut que faire naître des illusions bourgeoises.

Mais d’autre part cette même extrême gauche n’hésite pas à défendre la "Science" en soi, en faisant notamment l’apologie des scientifiques qui ont mis au point des "vaccins" anti-covid 19. Ils seraient simplement des "travailleurs", le capitalisme n’étant représenté que par les trusts du "Big pharma"

Un exemple d’une extrême-gauche qui se met, pour l’instant seulement verbalement, tel les gardes rouges lors de la révolution culturelle, au service du pouvoir, en reprenant les termes de la propagande gouvernementale : "complotistes", "antivax", "défense de la science" et revient à la Fraction du NPA, cf les articles vive la presse bourgeoise !, Soutenons l’AP-HP de Marseille contre Raoult (nous avons changé les titres)

Cette apologie de la science en soi, l’absence totale de critique de la science académique (Union nationale oblige) raye d’un trait de plume la naissance même du socialisme moderne, puisque l’un des fondateurs, Saint-Simon, a constaté que la soumission de la Science au pouvoir la rendait incapable de tenir les promesses de la philosophie des Lumières et de la Révolution de 1789. Saint-Simon avait bien souligné que les Académies ont été mises en place sous monarchie absolue par Richelieu, pour tenir la science en laisse.

Jaurès, aile droite de la IIème internationale, dans son article « Le capitalisme et la classe moyenne » (La Dépêche de Toulouse, 10 mars 1889), décrit la "chute" de la classe moyenne instruite :

L’élite scientifique des classes moyennes se fait une place dans le monde nouveau, elle monte, mais à quel prix ? En se mettant du côté de la force, je veux dire du capital oppressif. Avec le machinisme et la grande industrie, les capitalistes ont besoin des ingénieurs, et ceux-ci arrivent à de belles situations. Mais, comme leur rôle social est éloigné de ce qu’il doit être !

Ils pouvaient être la science mise au service du travail et des travailleurs ; ils pouvaient non seulement être des valeurs techniques, mais des valeurs humaines ; ils pouvaient organiser, non seulement les installations mécaniques, mais encore la solidarité, la prévoyance, l’équitable répartition des fruits du travail ; ils pouvaient, en introduisant tous les perfectionnements mécaniques, ménager les transitions, ouvrir doucement les débouchés nouveaux aux travailleurs éliminés par une machine, déterminer l’accord des producteurs, les limites que la production ne pouvait dépasser sans périls d’encombrement et de chômage ; ils pouvaient, en un mot, réaliser la belle formule que Bancel proposait en 1848, la formule du progrès convergent, c’est-à-dire l’harmonie continue du progrès mécanique et du progrès humain.

Et, certes, ils le voulaient : il n’y a qu’à voir le travail de l’Ecole polytechnique, de 1830 à 1848. Tous ces jeunes gens étaient pleins de vastes pensées et de hautes ambitions : ils avaient le sentiment que les conditions nouvelles de la science et de l’industrie allaient faire la vie très dure aux travailleurs ; ils auraient voulu corriger la transformation industrielle par la transformation sociale : ils auraient voulu que la science fût vraiment et en tous sens libératrice.

Depuis, peu à peu, par la force des choses, par le naufrage des idées de fraternité sociale, disparue au Deux-Décembre avec la liberté politique, ils ont été accaparés et annexés par le capital ; il les a peu à peu intéressés à ses exigences, et ils ne sont plus guerre aujourd’hui que les serviteurs du dividende.

Le « capitalisme » et la classe moyenne (Jean Jaurès, 1889)

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