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Une Suisse neutre ou pronazie pendant la deuxième guerre mondiale, refuge des Juifs ou expulseuse de ceux-ci, profiteuse des fortunes juives ou refuge de leurs avoirs ?

dimanche 28 mars 2021, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

Le mythe : la dictature du général Guisan était dirigée contre Hitler

La frontière suisse est fermée

Les réfugiés, les Juifs, les soldats alliés sont internés

Heinrich Rothmund, chef de la police fédérale de 1919 à 1955 déclare à Montreux :

« Ici, comme ailleurs, il n’est pas souhaitable que la population juive dépasse une certaine proportion. La Suisse n’a pas l’intention de se laisser diriger par le juif, pas plus qu’elle n’aimerait être dirigée par n’importe quel étranger […] Le juif est difficilement assimilable […] Il ne faut pas oublier non plus que beaucoup d’entre eux sont un danger pour nos institutions, car ils sont habitués à des conditions dans lesquelles l’instinct juif pour les affaires a tendance à s’exprimer librement ».

Daniel Odier, officier de la police militaire à la brigade territoriale de Genève :

« De nombreux juifs arrivés récemment en Suisse veulent se lancer immédiatement dans les affaires et dans le commerce. La correspondance de ces gens montre clairement qu’ils disent à leur amis et connaissances de venir les rejoindre dans ce paradis qu’est la Suisse, et le simple fait d’en accepter un chez nous donne à dix autres l’occasion de le suivre et de s’installer si bien que nous aurons beaucoup de peine à nous en débarrasser […] Ces réfugiés sont peu disciplinés et doivent souvent être traités avec grande fermeté si l’on veut qu’ils respectent les promesses qu’ils ont faites en entrant en Suisse ».

Six semaines plus tôt, le 13 août, le gouvernement avait fermé la frontière aux juifs, en décrétant que « les réfugiés politiques, soit les étrangers qui s’annoncent comme tels lors de leur premier interrogatoire, et qui peuvent fournir des preuves, ne doivent pas être expulsés. Ceux qui cherchent refuge pour des raisons raciales, comme par exemple les juifs, ne sont pas considérés comme des réfugiés politiques ».

Selon le rapport Bergier, « il existe des preuves qu’environ 24’500 réfugiés ont été refoulés à la frontière entre janvier 1940 et mai 1945 ». Selon le rapport Bergier, qu’il était « bien connu, au plus tard après l’été 1942, que les réfugiés refoulés seraient presque à coup sûr déportés et tués ».

Le 30 août, le ministre de la Justice Eduard von Steiger utilise la formule « la barque est pleine » au cours d’un discours dans une église protestante de Zurich-Oerlikon. C’est la première fois que l’on se sert de cette métaphore en parlant de réfugiés.

« Quand on commande un petit bateau de sauvetage, de capacité limitée, déjà bien rempli et avec un stock de provisions limité lui aussi, tandis que des milliers de victimes d’un naufrage crient pour être sauvés, il doit sembler dur de ne pas pouvoir prendre tout le monde. Mais il n’en est pas moins humain de mettre en garde contre les faux espoirs et d’essayer de sauver au moins ceux qu’on a pris à bord », dit le conseiller fédéral.

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Une Suisse neutre ou pronazie pendant la deuxième guerre mondiale, refuge des Juifs ou expulseuse de ceux-ci, profiteuse des fortunes juives ou refuge de leurs avoirs ?

Non ! La Suisse refuge, c’est un mythe. Certains habitants hébergeaient mais pas l’Etat suisse qui, lui, internait les réfugiés, les Juifs et les soldats alliés. La Suisse a été un refuge des fonds, de l’or, des œuvres d’art, de riches, mais pas des gens du commun, des pauvres, des réfugiés. La Suisse neutre, c’est aussi un mythe.

La venue au pouvoir sur la Confédération suisse du général Guisan, beaucoup plus nazi que neutre !!!

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Un mouvement fasciste, la « Schweizerische Vaterländische Verband », était composé en grande partie de représentants des élites, en particulier du corps des officiers ainsi que des milieux économiques et politiques, bénéficiaient également de sympathies d’un grand nombre de conseillers fédéraux et du général Henri Guisan.

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Les autorités fédérales suisses, soucieuses de ne pas froisser leur « grand voisin du Nord » (l’Allemagne nazie), affichent une politique de fermeté. Celle-ci se traduit dès 1938 par un accord avec l’Allemagne sur la signalisation des passeports juifs auquel succède, en octobre 1939, un décret stipulant qu’à l’exception des déserteurs et des réfugié-es politiques, les étrangers/ères arrivé-es illégalement en Suisse devaient être systématiquement refoulé-es vers leur pays d’origine. En août 1942, confronté à un afflux ressenti comme ingérable de candidat-es à l’asile, le gouvernement arrête un décret stipulant que tous/tes les étrangers/ères sans visa seront refoulé-es « même s’il peut en résulter pour eux/elles des inconvénients sérieux tels que la mise en péril de la vie ou de l’intégrité corporelle ». C’est en effet le moment de la grande déportation « vers l’Est » – vers la mort. « Pour les réfugié-es, c’est le pire moment, note Ruth Fivaz-Silbermann. La dissuasion, qui est le but visé par les autorités fédérales, fonctionne certes à plein, mais les dégâts collatéraux sont considérables puisqu’en quelques semaines des centaines de personnes vont être refoulées, certaines étant même ramenées à la frontière depuis l’intérieur du pays. » Au sein de la population, cette politique de fermeté est loin de faire l’unanimité. En plusieurs endroits, l’expulsion de groupes de réfugié-es déclenche de véritables petites émeutes, tandis qu’au nom de l’humanité et de la charité chrétienne, la presse et les associations œcuméniques dénoncent avec vigueur l’attitude des autorités.

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Les Suisses ont longtemps cru qu’ils avaient fait le maximum, qu’ils avaient sauvé le plus de réfugiés possible, qu’ils avaient été meilleurs que le reste du monde. Nous savons aujourd’hui que tel n’est pas le cas. Ce ne sont pas 10 000 juifs que la Suisse a refoulé vers les forces de l’Axe pendant la guerre, c’est beaucoup plus, peut-être le double, mais nous n’aurons jamais de chiffres précis. Depuis 1995, les autorités ont ouvert les archives fédérales, pour que la lumière puisse être faite. Durant la guerre, l’essentiel du commerce de produits stratégiques s’est fait vers l’Allemagne nazie (ndlr, au 1er semestre 1942, 166 millions contre 1,7 vers les Alliés). Depuis des années, nous avons commencé à revoir notre histoire, mais ce n’est pas un processus facile pour un pays qui s’est construit une mythologie de résistance.

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En 1931, une loi concernant le séjour et l’établissement des étrangers donne la base légale pour lutter contre la « surpopulation étrangère ». Si le discours politique visait à combattre le fascisme, le national-socialisme et le communisme, la « lutte contre la surpopulation étrangère » visait surtout les immigrants et les réfugiés juifs jusqu’à l’immédiat après-guerre. En 1938, les autorités suisses obtiennent de l’Allemagne nazie que les passeports des Juifs allemands et autrichiens cherchant refuge en Suisse soient marqués d’un « tampon J »… Une politique très restrictive envers les Juifs cherchant refuge en Suisse aurait entraîné 24 500 expulsions et refoulements… Ruth Fivaz-Silbermann, sur base de ses recherches détaillées, confirme que 2850 Juifs qui cherchaient refuge en Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale ont été refoulés, dont moins d’un tiers ont été assassinés suite à leur refoulement ; elle précise que "Pas un seul des refoulements (…) n’était justifiable ni excusable", étant donné la traque impitoyable dont les Juifs faisaient l’objet dans leurs pays de provenance ; non seulement la « barque » suisse n’était pas pleine, mais les risques et le coût du voyage vers la Suisse rendaient la crainte obsessionnelle d’une surpopulation étrangère totalement infondée. Une minorité proteste contre ces refoulements. Ainsi Paul Grüninger, commandant de la police cantonale de Saint-Gall, aide les passages illégaux. Il est licencié en mars 1939 et condamné en 1940…

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Les conclusions du rapport Bergier sont implacables pour la BNS (Banque Nationale Suisse).

La Suisse était bel et bien la plaque tournante pour l’or pillé dans les pays occupés par l’Allemagne nazie. Les dirigeants de la Banque Nationale Suisse de l’époque savaient dès 1941 qu’une partie de l’or allemand était volé. La bonne foi et la politique de neutralité ne sont pas des arguments probants et n’obligeaient en rien la BNS à accepter de l’or volé. Voilà en résumé les grandes lignes de la conclusion du rapport Bergier. Conclusion que nous publions ci-dessous.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Suisse a constitué la principale plaque tournante pour l’or en provenance des territoires dominés par le IIIe Reich. Sur le total de l’or envoyé par la Reichsbank à l’étranger, 79% partirent vers la Suisse, dont 87% adressés à la BNS et 13% aux banques commerciales suisses. Les livraisons d’or de la Reichsbank à la BNS totalisèrent entre 1,6 et 1,7 milliard de francs. La BNS acquit de ce total un montant net de 1,2 milliard de francs pour son propre compte. Le reste fut comptabilisé dans les dépôts dont disposaient d’autres banques centrales et la Banque des règlements internationaux (BRI) à Berne. Une part considérable de l’or acquis par la BNS fut revendue à des pays tiers, notamment au Portugal (452 millions de francs), à l’Espagne (185 millions de francs) et à la Roumanie (102 millions de francs).

L’or livré par l’Allemagne était déjà en partie en possession de la Reichsbank avant 1933 ou fut acquis par la suite dans le cadre de transactions ordinaires. Il s’y ajouta de l’or venu à la banque centrale allemande à la suite des mesures étatiques de contrainte antérieures à la guerre. Après l’éclatement du conflit, l’or volé constitua pour le IIIe Reich une importante source de devises. Le terme d’« or volé » (« Raubgold ») désigne l’or confisqué aussi bien que pillé, et celui dont le régime national-socialiste dépouilla les victimes de sa politique d’extermination. Il inclut, en outre, les réserves des banques centrales des pays sous domination nazie. Après la guerre, la « Commission pour la restitution de l’or monétaire » n’a pas jugé nécessaire d’introduire des distinctions entre les différentes origines de l’or volé.

La valeur de l’or des victimes dont la livraison par la Reichsbank en Suisse est attestée s’élève à 581 899 francs suisses. Même si les membres dirigeants de la BNS discutèrent de ces spoliations, rien n’indique qu’ils étaient informés de l’origine du métal jaune inclus dans ces livraisons. Par ailleurs, en l’état actuel des connaissances, on ne sait pas qui en fit l’acquisition.

Durant les deux premières années de la guerre, la Reichsbank traita la majeure partie de ses transactions d’or en Suisse par l’intermédiaire des banques commerciales. En octobre 1941, la BNS lui demanda de devenir le seul destinataire. A partir de cette date, les banques commerciales ne reçurent plus régulièrement des livraisons de la Reichsbank. Si la BNS était intervenue, c’était essentiellement parce que les opérations internationales sur l’or et les devises utilisant la Suisse comme plaque tournante entraînaient une baisse des réserves helvétiques d’or, ce qui était indésirable pour sa politique monétaire. A la fin de 1942, le commerce suisse de l’or avec l’étranger fut centralisé à la BNS par arrêté du Conseil fédéral.

En acceptant de l’or livré par l’Allemagne la BNS poursuivait plusieurs objectifs. Elle souhaitait avant tout maintenir la couverture-or et la convertibilité du franc, assurer l’approvisionnement du pays et préserver le bon fonctionnement de la place financière suisse.

Au début de la guerre, la BNS restait indifférente à l’origine de l’or livré par la Reichsbank et renonçait par conséquent à faire une distinction entre l’or acquis légitimement et l’or volé. En 1941 déjà, les dirigeants de la BNS savaient que l’Allemagne disposait d’or volé. Cet état de fait fut discuté lors de réunions internes. En 1942, la direction générale envisagea même de faire refondre une partie importante du métal jaune livré par le IIIe Reich. En outre, elle disposait d’informations sur les confiscations d’or à des particuliers en Belgique et aux Pays-Bas. Au plus tard en 1943, il devint évident que les livraisons de la Reichsbank pouvaient contenir également du métal jaune provenant des banques centrales des pays occupés.

Les avertissements officiels lancés par les Alliés à partir du début de 1943 incitèrent la BNS à prendre certaines précautions : elle exigea la garantie que les livraisons allemandes provenaient bien des stocks d’avant-guerre. La BNS modifia son attitude non pas de sa propre initiative, mais sous la pression extérieure. Pendant longtemps, la direction générale n’a pas pris acte du fait que l’Etat national-socialiste pratiquait le vol et le pillage à grande échelle, qu’il mettait à mort des personnes et des groupes entiers de populations. Bien qu’il ait été patent que l’Allemagne s’appropriait de l’or illégalement, les dirigeants de la BNS persistèrent dans l’attitude du « business as usual ».

Alors même qu’ils étaient au courant de l’origine problématique de l’or et malgré les avertissements des Alliés à ce sujet, des dirigeants de banques et de compagnies d’assurances suisses n’en continuèrent pas moins d’insister durant les derniers mois de la guerre pour que la BNS continuât d’accepter de l’or allemand, ce qu’elle fit effectivement jusqu’en avril 1945. Ces transferts servirent entre autres à payer des intérêts et à régler d’autres dettes en Suisse. Ces achats d’or étaient également destinés à maintenir le plus longtemps possible les opérations de paiement avec l’Allemagne et, par conséquent, à ménager une position de départ aussi favorable que possible aux relations financières germano-suisses d’après-guerre.

A partir de 1943, les dirigeants de la BNS élaborèrent une série d’arguments pour se défendre contre les accusations des Alliés. Après la guerre, la direction générale invoqua, pour sa défense face aux détracteurs suisses et étrangers, qu’elle avait agi en toute bonne foi, étant persuadée de l’origine irréprochable de l’or que lui livrait l’Allemagne. Elle prétexta en outre que ces opérations respectaient les principes de la neutralité suisse, et qu’en se rendant utile à l’Allemagne par des achats d’or, l’institut d’émission avait contribué à réduire le risque d’une invasion de la Suisse. Enfin, elle soutint que sa politique en matière d’or aurait reçu l’aval du gouvernement suisse.

Dans l’optique actuelle, tant la bonne foi que l’obligation d’accepter l’or conformément à la politique de neutralité ne sont pas des arguments probants. En effet, il est apparu lors des négociations de l’Accord de Washington que les dirigeants de la BNS savaient durant la guerre déjà que la Reichsbank livrait aussi à la Suisse de l’or volé. La politique de neutralité, quant à elle, n’obligeait en aucune manière à accepter de l’or volé. En outre, la thèse de la bonne foi se révéla être un piège : la BNS ne pouvait s’en distancer sans perdre sa crédibilité.

Quant à la thèse invoquée par la BNS selon laquelle l’or acheté à la Reichsbank aurait contribué à dissuader l’Allemagne d’envahir la Suisse, il convient de noter tout d’abord que la manière dont Hitler menait la guerre n’était pas dictée au premier chef par des réactions rationnelles à une politique de dissuasion économique. Ensuite, aux dires mêmes du gouvernement, la BNS ne l’avait informé qu’incomplètement et tardivement de l’ampleur, mais aussi des tenants et des aboutissants des transactions avec la Reichsbank. Le fait que la BNS n’invoqua la dissuasion comme motif de sa politique d’acceptation d’or allemand qu’à partir de 1943 conduit à penser qu’il s’agit là d’un argument avancé a posteriori pour justifier la politique pratiquée en matière d’or.

L’attrait du gain ne peut pas être considéré comme la motivation principale des reprises d’or par la BNS à l’Allemagne. Mais il joua un rôle indéniable dans la remise en circulation, par des ventes à des tiers, de l’or acquis.

On ne peut sans autre comparer les livraisons d’or acceptées de l’Allemagne à celles reçues des Alliés, car contrairement à l’or acheté à la Reichsbank, l’or des Alliés était un moyen de paiement légitimement acquis. Les transactions sur l’or entre la Suisse, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne étaient en grande partie le résultat de mouvements de capitaux internationaux. Par ailleurs, elles servaient à financer des exportations de Suisse ; les Alliés, quant à eux, les utilisèrent à des fins humanitaires ainsi que pour payer des services indispensables à la guerre.

Il est nécessaire de poursuivre les investigations des transactions sur l’or en examinant le problème des reprises de l’or venant d’Allemagne dans le contexte des relations économiques extérieures, de la politique commerciale et, de manière générale, de la conjoncture économique et politique de la Seconde Guerre mondiale. Sur le plan historique, la Commission se penche également sur la dimension juridique du commerce de l’or. En vue du rapport final, elle demandera à des juristes de rédiger des expertises sur la question.

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La Suisse, coffre-fort d’Hitler

La Suisse, pays neutre ? Cette fable a-t-elle jamais été crédible ? Le film écrit par Xavier Harel - co-écrit et réalisé par Olivier Lamour, nous plonge dans les tréfonds d’une histoire pourtant largement occultée. Pourquoi la Suisse n’a-t-elle jamais été envahie ? Ses habitants ont longtemps entretenu la légende d’une vaillante armée suisse, semblable au hérisson, capable de tenir à distance grâce à ses piquants, le monstre nazi. Lorsque Hitler lance sa Blitzkrieg, sa guerre éclair, les réserves d’or de la Reichsbank sont déjà presque vides. L’annexion de l’Autriche en 1938 et la main mise sur le milliard de marks du pays ont permis au IIIe Reich de tenir jusque là mais cette manne, engloutie dans le financement de l’énorme machine de guerre allemande, est épuisée. Dans tous les pays conquis et occupés, les Nazis pillent, volent, font main basse sur les lingots des banques centrales. Mais ils doivent absolument échanger cet or contre des devises pour pouvoir continuer à importer massivement tout ce dont ils ont besoin pour poursuivre la guerre, en particulier le tungstène portugais, le seul métal capable de supporter des températures de milliers de degrés utilisés notamment dans le moteur des Stukas, les bombardiers allemands. Un seul pays est à même de le faire. Leur voisine, la Suisse, partenaire financière d’avant-guerre, qui ne va pas se montrer très regardante – c’est le moins que l’on puisse dire ! – sur l’origine des tonnes d’or qui arrivent par camions entiers dans ses coffres et de manière exponentielle.

En blanchissant l’or nazi, la BNS a permis la poursuite de la guerre, impossible sans son soutien. 400 tonnes de lingots seront traités pendant toute la durée de la guerre et jusqu’aux derniers instants du Reich, soit rapporté au PIB 84 milliards d’euros. Des historiens et des experts suisses, américains, et portugais, analysent tout ce processus économique qui aura des rebondissements dans les années 1990 avec l’affaire des comptes en déshérence concernant l’argent des Juifs disparus en camps d’exterminations.

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« L’Honneur perdu de la Suisse », un documentaire d’une heure et demie réalisé par le journaliste Daniel Monnat qui analyse l’attitude de la Suisse envers l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a été diffusé par la Télévision suisse romande le 6 mars 1997 dans le cadre du magazine d’information Temps présent.

Les élites suisses ont été confrontées aux révoltes ouvrières. À l’Est les Bolcheviks ont pris le pouvoir en Russie et prêchent la révolution mondiale. Ces élites apeurées ne voient pas d’un œil totalement hostile le développement de mouvements autoritaires comme le fascisme, le nazisme et le franquisme, censés remettre de l’ordre et s’opposer aux « rouges ». Après les premières victoires des armées du Reich, certains dirigeants helvétiques ont une attitude ambiguë et semblent prôner l’adaptation plutôt que la résistance. Berne prendra même l’initiative d’envoyer des médecins et des infirmières suisses sur le front russe aux côtés de la Wehrmacht.

L’antisémitisme est aussi une attitude très répandue, comme d’ailleurs partout en Europe à cette époque. Dans ce contexte, l’introduction du secret bancaire suisse pour protéger les biens juifs s’avère un mythe peu conforme à la réalité.

Malgré le danger mortel auquel ils étaient exposés et qui était connu en Suisse, la politique d’acceptation des fugitifs juifs s’est révélée très restrictive, jusqu’au fameux « La barque est pleine ! » proclamé par un membre du gouvernement pour justifier la fermeture des frontières. La crainte d’un afflux de Juifs en Suisse conduira même les autorités helvétiques à exiger des autorités allemandes qu’elles apposent un « J » dans le passeport de leurs ressortissants juifs pour mieux les identifier aux frontières.

Pendant la deuxième guerre mondiale, la Suisse livre des quantités impressionnantes de matériel stratégique aux nazis, en particulier de l’aluminium, des mécanismes de précision destinés à l’aviation et aux chars ainsi que de l’artillerie et des munitions. En échange, le Reich fournit à la Suisse des matières premières telles que le charbon. Selon un historien, la fameuse décision de la Suisse de créer dans ses montagnes un Réduit national, présenté comme un acte de résistance, a surtout permis de démobiliser les 2/3 de l’armée, libérant ainsi de la main d’œuvre pour les usines suisses qui travaillaient pour le Reich. Quant aux filiales suisses situées en territoire allemand, elles n’ont pas hésité à utiliser des travailleurs forcés raflés par les nazis dans les pays occupés et qui étaient traités comme des esclaves. Enfin, ces exportations vers l’Allemagne sont principalement financées par des prêts consentis aux nazis par la Confédération.

Le franc suisse reste une des rares monnaies acceptée par tous les belligérants. Ce n’est pas le cas du Reichsmark qui n’est pas convertible sur les marchés internationaux. Les nazis possèdent de grandes quantités d’or qu’ils ont pillé dans les banques des pays conquis et volé à leurs victimes juives. Seule la Suisse accepte de racheter cet or aux nazis contre des francs suisses qui, eux, sont convertibles. Ces francs permettent au Reich d’acheter aux pays producteurs de précieux matériaux, dont ils ne disposent pas sur leur territoire, pour leur armement. C’est un service important que la Confédération rend aux Nazis et qui explique en grande partie pourquoi la Suisse n’a pas été envahie. À la fin de la guerre, les Alliés sanctionneront la Suisse pour ce rachat d’or pillé en lui imposant une amende de 250 millions de francs, un accord signé à Washington le 25 mai 1946. Par cet accord de Washington, la Suisse s’était aussi engagée à faire la lumière sur les avoirs en déshérence de victimes juives des persécutions nazies dans les banques suisses. Mais l’opposition des banquiers, au nom de la préservation du secret bancaire, a empêché la concrétisation de cette promesse. La guerre froide qui débute alors détourne l’attention des Alliés vers d’autres priorités.

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Le documentaire « l’honneur perdu de la Suisse » -> https://www.rts.ch/archives/tv/information/temps-present/3442363-lhonneur-perdu.html

Des agents de l’Office of Strategic Services dans les banques suisses ont permis de retracer les transactions financières de l’Allemagne qui a utilisé cet or — pris dans l’Europe occupée —, en Suède, au Portugal, en Turquie et en Argentine, avec le concours de banques en Suisse. Grâce à ces informations, le gouvernement des États-Unis a fait pression sur la Suisse qui a fini par rembourser symboliquement 58 millions de dollars aux pays ainsi floués

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Le marchand d’armes suisse Rudolf Ruscheweyh (de) fournit à la Wehrmacht des armes et munitions provenant de l’usine suisse de machine-outils Oerlikon-Bührle pendant la Seconde Guerre mondiale. À partir de sa résidence, la Villa Octogon de Schaan, il se déplace facilement entre l’Allemagne, la Suisse et le Liechtenstein dans une Cadillac avec radio intégrée grâce à un passeport diplomatique du Liechtenstein (qui lui délivre aussi un certificat de nationalité) au titre de chancelier commercial. Membre de l’Abwehr et pouvant facilement placer de fortes sommes d’argent, il est utilisé à ce titre par Pierre Laval et les services secrets de la SS. Informé par le vice-premier ministre du Liechtenstein que les comptes nazis seront bloqués après la guerre, il vide ses coffres et les transfère dans sa villa.

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Jean Ziegler dénonce le passé nazi de la Suisse durant la guerre.

Suisse est le deuxième pays le plus riche du monde. Or elle ne possède aucune matière première. Sa matière première, c’est l’argent des autres, constate Jean Ziegler dans son réquisitoire cinglant contre les banquiers suisses et leurs acolytes politiques (1). Sans leur aide financière, les assassins nazis auraient été acculés à abandonner la guerre dès 1942, affirme le sociologue et député socialiste genevois. La Suisse, pays neutre et terre d’accueil ? Nullement. En verrouillant ses frontières en 1942 — alors qu’à cette date il connaissait l’existence des chambres à gaz —, le gouvernement suisse a livré des milliers de juifs à une mort certaine. Il a été en fait un partenaire actif et silencieux au service des bourreaux nazis. Non par idéologie raciste, mais par pure vénalité.

Aucun autre pays neutre — ni le Portugal ni la Suède — n’a accepté l’or volé des Allemands. Flairant des « affaires en or », les banquiers suisses ont joué les intermédiaires, les blanchisseurs de cet or provenant des banques des pays envahis ou des juifs assassinés. Le consentement du gouvernement fédéral leur était acquis. Avec les francs suisses reçus en échange de leurs lingots, le Reich a pu acheter les matières premières indispensables pour la fabrication des armes et la poursuite de la guerre. Quant aux industriels de l’armement suisses, ils livraient dès 1939 leurs engins de mort à Hitler, et ceci jusqu’en avril 1945.

Ces accusations sont basées sur des documents accablants provenant des archives autrichiennes, allemandes, britanniques et américaines ; remis au député socialiste par des hauts fonctionnaires, des banquiers et des enquêteurs, ils corroborent les révélations faites par le Congrès juif mondial depuis l’été 1996.

Pourquoi cette complicité avec les sbires du Reich nazi ? Sauver la Suisse de l’annexion, à l’instar de l’Anschluss autrichien, est la raison la plus souvent invoquée par les responsables helvétiques. Justification inacceptable pour Jean Ziegler au vu des conséquences dévastatrices de cette collaboration. Pourquoi « l’autre Suisse », celle des gens simples, ne s’est-elle pas réveillée pour résister à la politique de sa classe dirigeante ? A cause d’une structure du pouvoir immuable et du fort consensus dont elle bénéficie, répond le sociologue. Depuis deux cents ans, l’édifice des classes n’a jamais été ébranlé ni par la guerre ni par la révolution. Sous l’apparence d’un pluralisme démocratique, la même oligarchie, les mêmes réseaux financiers, les mêmes familles régissent le pays. Pour cette oligarchie, être aux côtés des nazis était un moindre mal, c’était sauver la Suisse des bolcheviques et de la révolution. Toute velléité de résistance fut donc muselée et réprimée. L’étudiant Maurice Bavaud, auteur d’un attentat contre Hitler, à qui ce livre est dédié, fut livré par Berne à la Gestapo et décapité. Paul Grüninger, capitaine de police de Saint-Gall, fit entrer clandestinement 2 000 juifs en Suisse. Condamné, mis au ban de la société, il mourut pauvre et oublié en 1972 et ne fut réhabilité qu’en 1993.

Comment enfin expliquer la bonne conscience inébranlable des banquiers suisses, même lorsqu’ils sont confrontés avec les preuves de leur cupidité — celles d’hier et d’aujourd’hui (blanchiment de l’argent de la drogue ou de l’argent volé par M. Mobutu) ? Le sociologue explique cette bonne conscience par le calvinisme et la foi en la prédestination. La richesse financière étant considérée comme un signe de la grâce divine, de quoi les nantis se sentiraient-ils coupables ?

Pour s’être attaqué à ces faux élus de Dieu mais vrais « requins de la finance », le député genevois a été privé de son immunité parlementaire et a perdu tous ses biens en d’innombrables procès. Son pamphlet est un acte de résistance, un « essai d’intervention » pour faire abolir le secret bancaire et donner la parole à « l’autre Suisse ».

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Ziegler, La Suisse, l’or et les morts

Sans les banquiers suisses, la Deuxième Guerre mondiale aurait été terminée plus tôt et des centaines de milliers d’être humains auraient eu la vie sauve. Ils ont fourni des milliards de francs suisses à Hitler, lui permettant d’acheter sur le marché mondial les matières premières stratégiques dont il avait besoin.

Les profits astronomiques de la guerre ont ensuite fondé la puissance mondiale de la place financière helvétique.

Des rapports de services secrets, surtout américains, récemment déclassifiés, révèlent la complicité active des banquiers suisses (marchands d’art, agent fiduciaire, bijoutiers, avocats d’affaires, etc.) qui ont recelé, « lavé » l’or que les SS avaient volé dans les banques centrales, les entreprises et les demeures privées des pays occupés, ou arrachés aux victimes des camps.

Dans le même temps, le gouvernement suisse refoulait à ses frontières des dizaines de milliers de réfugiés juifs, les renvoyant parfois directement vers les bureaux SS.

Jean Ziegler, l’un des meilleurs connaisseurs des rouages bancaires suisses, a mené l’enquête sur ces ahurissantes compromissions. Les documents sont accablants. Son livre – explosif, bourré de révélations et de récits à peine croyables – paraît simultanément en France et en Allemagne.

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Quelque 6 000 juifs ont été traités « comme des criminels dans des camps de travail ». Un ancien interné, Fred Alexander, a livré son témoignage à la chaîne de télévision britannique, qui a projeté cette semaine le documentaire : « Nous devions travailler du lever au coucher du soleil dans les champs. Nous n’avions pas grand-chose à manger, en dehors d’un peu de soupe, d’un peu de café et du pain. »

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Claude Hauser consacre la deuxième partie de son ouvrage à la trentaine de camps d’internement installés dans le Jura et le Jura bernois, dès 1942-1943.

Si Claude Hauser constate que les conditions de travail imposées aux réfugiés internés étaient très dures, la nourriture peu abondante, l’hygiène rudimentaire, la direction de ces camps confiée à des militaires mal préparés à une telle tâche, il réfute la comparaison parfois avancée avec les camps de concentration nazis. L’historien s’est en particulier intéressé à deux camps jurassiens, l’un à Bourrignon qui regroupait des Juifs orthodoxes, « un berceau du sionisme religieux en terre jurassienne » ; l’autre à Bassecourt où étaient internés des antifascistes assimilés à des communistes militants.

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La Suisse a blanchi 85% de l’« or nazi ».

Quatre-vingt-cinq pour cent de l’or nazi exporté d’Allemagne aurait transité par la Suisse afin d’être blanchi. C’est ce qu’affirme un rapport commandité par le Congrès juif mondial publié hier. Le rapport rédigé par un ancien de la CIA et du Trésor, l’économiste Sydney Zabludoff, affirme que les nazis ont fait transiter par les banques helvétiques plus d’or que les Suisses ne l’ont reconnu jusqu’ici. Sur les 8,5 milliards de dollars en or, au cours actuel, pillé aux banques centrales des pays occupés et aux juifs d’Europe, 5,2 milliards auraient été « lavés » en Suisse. Ce chiffre de 8,5 milliards est supérieur de 1,5 milliard à celui avancé dans le rapport Eizenstat du gouvernement américain. Il renforce la thèse américaine selon laquelle la collaboration économique de la Suisse aurait permis aux nazis de prolonger la guerre. Les autorités suisses ont contesté les conclusions du rapport. Le porte-parole de la Banque nationale suisse (BNS) a affirmé que certains chiffres étaient « difficilement concevables ». L’enjeu de cette discussion porte sur une éventuelle renégociation de l’accord de Washington signé en 1946. La Suisse ne veut pas en entendre parler. C’est ce qu’a affirmé hier Kaspar Villiger, le ministre des Finances, notant que la Confédération helvétique a été exemptée de toute réparation future en matière d’or nazi par l’accord de 1946. Or, le rapport Zabludoff affirme que la Suisse n’aurait pas reversé aux alliés 2 à 3 milliards de dollars.

Ces « révélations » s’inscrivent dans un calendrier très précis. Une conférence internationale sur l’or nazi aura lieu à Londres en décembre. Le Congrès juif mondial affirme que les victimes des persécutions ont été les oubliés du règlement d’après guerre. Sur ce point encore, Zabludoff avance de nouveaux chiffres. Selon lui, 30% de l’or nazi pillé était en fait du métal jaune « non monétaire », tel que des dents en or ou de l’or volé à des individus ou à des entreprises. Le reste du butin nazi provenait essentiellement des banques centrales de Belgique, des Pays-Bas et d’Autriche. Après guerre, la Suisse a rétrocédé 58 millions de dollars (soit dix fois plus au cours actuel) aux Etats-Unis, à la Grande-Bretagne et à la France. Ces pays ont rendu 4 milliards de dollars de l’or volé aux banques centrales de dix pays européens. Mais rien n’a été restitué aux survivants des camps de la mort. Ces trois pays seraient aujourd’hui disposés à leur verser l’or encore aux mains de la commission tripartite. Mais il reste à convaincre les dix pays européens supposés se répartir le montant restant. Parmi eux : l’Albanie et la Serbie. Parallèlement, les députés suisses ont décidé hier d’autoriser la BNS à verser 100 millions de francs suisses au Fonds spécial en faveur de l’holocauste créé en février dernier. Le Parlement aurait normalement dû donner à cette contribution une base légale spéciale. Mais le gouvernement et une majorité de députés ont voulu s’éviter un débat public houleux avec comme perspective un référendum, dont l’issue incertaine risquait de ruiner les efforts de redorer l’image d’une Suisse accusée d’avoir joué le rôle de « receleur de Hitler ». Pour l’heure, le gouvernement suisse est lancé dans un grand écart acrobatique. Il est prêt à financer à coups de million, une restauration de l’image de la Suisse. Mais sur le plan intérieur, le message est différent. Ainsi, Flavio Cotti, le ministre suisse des Affaires étrangères, vient de s’exclamer devant un parterre de banquiers ravis : « L’autoflagellation grotesque doit faire place à un comportement constructif orienté vers l’avenir. ».

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49 Suisses touchent la « rente nazie », une pension de l’Allemagne pour récompenser leur « fidélité à Hitler » !!!

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L’étoile d’or, de Daniel Zafferey, un roman policier sur le thème des classes possédantes suisses et de leurs liens avec les nazis

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L’intégralité du rapport Bergier :

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La commission Bergier a conclu que les autorités suisses « avaient aidé le régime nazi à atteindre ses objectifs » en décidant de fermer les frontières du pays à des milliers de réfugiés juifs, les renvoyant le plus souvent à la mort. Pendant la guerre, quelque 300’000 personnes ont franchi les frontières des pays occupés par les nazis. Parmi les réfugiés civils, environ 30’000 étaient juifs.

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Un film : « La Suisse, coffre fort d’Hitler »

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Après la guerre, la Suisse héberge discrétement les anciens nazis puissants et fortunés. Rappelons que l’un des principaux artisans de l’élimination des Juifs d’Europe de l’Est a été hébergé ensuite par la Suisse. Après deux ans passés en semi-liberté à renseigner les services du MI5, Walter Schellenberg est libéré pour raisons médicales, et passe secrètement en Suisse où il est soigné dans la clinique du Docteur Francis Lang à Billens (canton de Fribourg) grâce aux recommandations de son ami le brigadier Roger Masson, chef des services secrets suisses, qui l’appelle affectueusement « Schelli ».

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Un camp d’internement en Suisse, dans le Tessin :

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Avec Hünenberg et Les Diablerets, Wauwilermoos était l’un des trois camps pénitentiaires suisses pour internés établis en Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale. Camp d’internement de Wauwilermoos.

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Messages

  • La délégation de compétence au Conseil fédéral fut votée à la quasi unanimité, et le Général élu, en la personne du Vaudois Henri Guisan, par accord de tous les groupes politiques et par 202 voix sur 229 (21 voix, presque toutes socialistes, allant au colonel Borel, jugé moins réactionnaire que Guisan –ce qui à vrai dire n’était pas difficile...

    Le choix, implicite, d’une certaine « Suisse officielle » en faveur du fascisme et du nazisme dès lors qu’ils paraissent prendre la tête du combat face au bolchevisme, correspond, au plan intérieur, à la mise hors-jeu de la gauche prosoviétique. Cette mise hors jeu culmine le 26 novembre 1940 avec un arrêté du Conseil fédéral interdisant le Parti communiste et ses organisations, assimilant la gauche socialiste, regroupée dans la Fédération socialiste suisse de Léon Nicole, à une organisation communiste et, à ce titre, l’interdisant également. Le 17 décembre, Léon Nicole, Jacques Dicker, Eugène Masson et Ernest Gloor sont exclus du Conseil national. Cette répression qui frappe l’ »^ »extrême-gauche » (toute l’extrême-gauche, puisque les anarchistes et les trotskistes en seront également la cible) ne sera jamais que très partiellement, et sous la pression de circonstances internationales commandant à l’action gouvernementale une posture d’équité factice, « équilibrée » par une répression équivalente de l’extrême-droite...

    Le mouvement ouvrier suisse mise sur la Suisse. Le PSS et l’USS, tout en exprimant une critique de fond du mode d’organisation de la défense nationale, tout en appelant de leurs vœux une « défense nationale populaire » qui sera partiellement mise sur pieds sans qu’ils soient pour grand chose, voteront les crédits militaires et soutiendront les mesures de défense nationale, l’antifascisme se confondant dès 1939 (dès 1941, pour les communistes) avec la volonté de défense nationale. C’est l’aboutissement, en particulier pour le PSS, d’un profond changement d’attitude à l’égard de l’armée. Le fascisme, puis le nazisme, la constitution de l’Axe et le développement des menaces extérieures, auront raison des réticences que l’usage constant de l’armée comme moyen de répression des mouvements sociaux de contestation (et donc du mouvement socialiste) avait fait naître.

    http://troubles.perso.ch/guisan.htm

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