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« Sapiens », ouvrage de Yuval Noah Harari, un point de vue idéaliste sur l’évolution de l’homme à comparer au point de vue matérialiste

samedi 13 novembre 2021, par Robert Paris

Comparons un point de vue idéaliste et un point de vue matérialiste sur l’évolution de l’homme

Nous allons prendre Marx/Engels comme exemple de point de vue matérialiste et Yuval Noah Harari (bouddhiste et professeur d’histoire israélien, auteur de « Sapiens ») comme exemple de point de vue idéaliste

Le point de vue idéaliste de Yuval Noah Harari dans « Sapiens » :

Comment la thèse étonnante de l’ouvrage « Sapiens, une brève histoire de l’humanité » selon laquelle le capitalisme ne repose sur aucune réalité et seulement sur des mythes mensongers peut-elle plaire autant aux capitalistes et à leurs gouvernants ? D’abord, il faut dire qu’elle arrive à point à un moment où, effectivement, le capitalisme ne repose plus sur aucune réalité, sa base fondamentale, la plus-value extraite du travail humain étant de moins en moins le fondement des profits. Ensuite, il arrive avec une justification historique : tous les systèmes économiques et sociaux ne reposaient sur aucune réalité et seulement sur des mythes mensongers !

« Sapiens » n’est pas à proprement parler un ouvrage sur la préhistoire, ni sur l’archéologie, ni un ouvrage sur les espèces homo ou autres espèces proches de l’homme, ni de comparaison de l’homme et du singe. Non, c’est une thèse politique et sociale ultra-réactionnaire à fondement idéaliste au sens philosophique, c’est-à-dire qui place au-dessus du monde réel les mythes religieux fabriqués par l’homme.

Harari ne se contente pas de faire œuvre de description de l’histoire de l’homo sapiens depuis les temps les plus reculés de la préhistoire et jusqu’à nos jours, il mène un combat et c’est ce qui lui a valu la reconnaissance des puissants, des gouvernants (il a été reconnu publiquement par plusieurs chefs d’Etat), des capitalistes, des média, du pouvoir, au point de devenir un conférencier recherché, cher payé bien sûr, celui qu’on invite pour faire des exposés aux chefs des trusts et des Etats, notamment au sommet de Davos.

Pas étonnant ! Cet ouvrage affirme que ce seraient les capitalistes qui inventent dans leur tête l’entreprise et que les travailleurs ne font qu’en profiter !

Il écrit ainsi :

« L’avènement de l’agriculture et de l’industrie permit aux gens de compter sur les talents des autres pour survivre et ouvrir des « niches pour imbéciles ». On allait pouvoir survivre et transmettre ses gènes ordinaires en travaillant comme porteur d’eau ou sur une chaîne de montage. »

Et les « niches pour imbéciles » que sont le travail de porteur d’eau ou d’ouvrier spécialisé pour Harari, ce n’est pas une simple erreur de traduction, mais toute une conception ! Il explique ainsi que l’entreprise Peugeot, cela n’a rien à voir avec les capacités des ouvriers à produire : c’est uniquement la capacité du patron à faire croire au trust, à construire un mythe, à utiliser celui-ci pour agglomérer des milliers de gens autour de ce symbole purement imaginaire, et même à produire un mensonge illusoire mais constructif !

Harari ne récapitule pas les connaissances des archéologues, des préhistoriens, des spécialistes de l’évolution des espèces, des singes, des australopithèques, des espèces d’homo, et des autres animaux, ni même des historiens. Non, il veut au contraire ridiculiser, détruire la tendance de tous ces scientifiques à être… matérialistes, à attribuer le facteur premier non pas à la pensée cognitive, mais à la physiologie, à la biologie, aux capacités physiques, à la fabrication des outils, au mode de production, au mode de vie (par exemple la sédentarité ou pas), au mode d’échange, au mode d’exploitation des ressources, au mode de relation avec la nature (cueillette ou culture, chasse ou élevage), au mode d’exploitation de l’homme, etc.

Pour l’auteur, « pour comprendre notre nature, notre histoire et notre psychologie, il nous faut entrer dans la tête de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs. »

Pour Harari, les bases biologiques, physiologiques, en termes de mode de production, c’est le mensonge matérialiste des prétendus scientifiques. Pour lui, Sapiens n’est véritablement homme que depuis ce qu’il appelle « la révolution cognitive » qu’il prétend être la capacité de concevoir des mensonges construits et d’en convaincre les autres. Bien entendu, les hommes politiques, les classes possédantes et les média disent « bravo » ! Pour eux aussi, construire des images mensongères et chercher à en persuader les peuples, c’est cela créer, c’est cela construire et organiser, c’est cela bâtir la société.

Pour lui, la réalité de l’espèce homo sapiens n’est pas à rechercher dans le monde matériel. Elle réside dans tout autre chose, dans la capacité de sapiens de construire des histoires fabriques, racontées puis écrites, des fables imaginaires, et d’en persuader d’autres hommes, à petite puis à grande échelle.

Pour lui, c’est dans cette capacité de fabriquer des images complètement artificielles, nullement fondées sur la réalité matérielle, et d’en persuader de nombreux sapiens, y compris ceux qu’il ne connait pas personnellement, que réside la particularité de Sapiens et qui fait sa force.

« Les hommes de science aiment à attribuer des évolutions historiques à des facteurs économiques et démographiques froids. Cela cadre mieux avec leurs méthodes rationnelles et mathématiques. Dans le cas de l’histoire moderne, les chercheurs ne peuvent éviter de prendre en compte des facteurs non matériels comme l’idéologie et la culture… S’agissant des périodes anciennes, l’école matérialiste est souveraine. Il est difficile de prouver que les populations d’avant l’écriture étaient motivées par la foi plutôt que par la nécessité économique.

Dans quelques rares cas, cependant, nous avons eu assez de chance pour trouver des indices parlants. En 1995, des archéologues commencèrent à fouiller le site des Göbekli Tepe dans le sud-est de la Turquie. Dans la couche la plus ancienne, ils découvrirent non pas les signes d’un peuplement, d’habitations ou d’activités quotidiennes, mais des constructions monumentales à piliers décorés de gravures spectaculaires… Les constructions de Göbekli Tepe sont datées d’environ 9500 avant J.-C., et tout indique qu’elles sont l’œuvre des chasseurs-cueilleurs… Göbekli Tepe ne pouvait voir le jour que si des milliers de fourrageurs (Harari appelle de ce nom les chasseurs-cueilleurs) appartenant à des bandes et tribus différentes acceptaient de coopérer durablement. Seul pouvait justifier de tels efforts un système religieux ou idéologique sophistiqué.

Göbekli Tepe recelait un autre secret. Depuis de longues années, les généticiens recherchaient les origines du blé domestiqué. Des découvertes récentes prouvent qu’au moins une variante domestique – l’engrain – trouve son origine dans les collines de Karacadag, à une trentaine de kilomètres de Göbekli Tepe.

Ce ne saurait être un hasard. Probablement, le centre culturel de Göbekli Tepee est-il lié d’une façon ou d’une autre à la domestication initiale du blé par l’humanité, et de l’humanité par le blé… Il est fort possible que les fourrageurs aient passé de la cueillette de blé sauvage à la culture intensive du blé non pas pour accroître leur approvisionnement normal, mais pour soutenir la construction et l’activité d’un temple.. Or, Göbekli Tepe suggère que le temple a pu être construit d’abord, et qu’un village se forma ensuite autour. »

Ce ne sont que des hypothèses gratuites sur l’origine de Göbekli Tepe et du blé de la région mais Harari en fait une théorie solide, comme s’il était sûr que les cultivateurs n’étaient pas apparus avant le site religieux et comme s’il était sûr que c’est le site religieux qui avait donné naissance à une ville, alors que les scientifiques ne sont pas sûrs qu’il y ait une ville.

Harari va plus loin, faisant de Göbekli Tepe le protype de la création par la pensée mystique de réalités économiques et sociales nouvelles que les gens vont adopter par croyance mystique ! D’ailleurs le titre du sous-chapitre où l’on trouve cela est « intervention divine » !

Non seulement, l’auteur entend, avec ses suppositions concernant ce seul site religieux antique, donner la preuve de la prééminence du sacré sur le profane, de l’idée sur la matière, mais il prétend que c’est la plus grande ville du monde de l’époque, qu’elle a été fondée par des chasseurs-cueilleurs et pas des cultivateurs, que c’est le site religieux qui a produit la ville et qui a aussi produit la culture des plantes. Mais, en affirmant cela, il mélange sciemment deux périodes du site et de la région. Quand le site mégalithique a été fondé, il n’y avait aucune ville en la place et donc surement pas la plus grande ville du monde de l’époque.

Lire par exemple sur ce site l’article de wikipedia :

« Göbekli Tepe est un site atypique pour l’époque puisqu’il ne présente pas de trace assurée de maisons et d’activités domestiques permanentes. Il n’y a pas non plus d’indication que les communautés qui l’ont érigé aient pratiqué une agriculture ou un élevage. Le site n’est donc pas témoin des principales évolutions associées à l’aube du Néolithique, à savoir les domestications des plantes et des animaux et le développement des villages construits par des groupes sédentaires. En revanche c’est un exemple de premier ordre des évolutions mentales accompagnant ces changements sociaux et économiques : son iconographie fait découvrir un univers symbolique riche, en lien avec le monde sauvage, et ses structures, d’architecture de type monumental, sont manifestement des lieux destinés à l’accomplissement de rituels. Ce site est donc interprété comme un sanctuaire servant de lieu de rassemblement pour des groupes de chasseurs-cueilleurs vivant dans la région alentour, qui s’y réunissent pour tenir des fêtes communautaires. »

« L’interprétation de Göbekli Tepe par Klaus Schmidt et son équipe de fouilles, formulée dès sa mise au jour et valant aussi bien pour le niveau III que pour le II, est que les structures mises au jour sont des sanctuaires, sans présence d’espaces domestiques, et même les « premiers temples » connus. Ils serviraient dans le cadre d’un culte regroupant plusieurs groupes de chasseurs-cueilleurs, à une échelle « supra-régionale ». »

Source

Harari reconnaît lui-même que l’on trouve tout proche des preuves de découvertes de culture antique des plantes en vue de l’alimentation. Et il en déduit, tranquillement, que cela prouve que c’est la croyance religieuse qui a permis le développement de l’agriculture…

Ce n’est pas une simple bévue sur un point précis mais un a priori général à tout l’ouvrage.

On doit reconnaitre que, loin d’affirmer que la révolution agraire ait été une immense découverte historique de l’homme permettant de le faire progresser d’un bond en avant, le bouddhiste et vegan Harari estime, au contraire, que cela a été une immense arnaque qui a fait reculer les peuples, leur niveau de vie, leur intelligence y compris, et même la taille de leur cerveau ! Peut-être qu’il est, en la matière, influencé par l’Ancien Testament qui réprouve l’agriculture comme péché originel du « jardin d’Eden ». En tout cas, sa thèse ressemble tout à fait à un mythe biblique. Et, comme l’Ancien Testament affirme, comme Harari, l’importance des mythes, on peut imaginer qu’il a trouvé cette idée dans les anciens écrits mystiques des Hébreux…

Ce n’est pas seulement à la religion qu’Harari prête une force supérieure mais à tous les mythes. Et, pour lui, le code d’Hammurabi en fait partie. Il estime que ce roi a dû convaincre son peuple du contenu de ses tables de la loi babylonienne et qu’il l’a convaincu notamment de cesser de s’entretuer et aussi que, pour parvenir à la paix civile, il fallait diviser la société en trois classes sociales, classe dirigeante, classe moyenne et esclaves.

Plutôt étonnante par sa naïveté, cette thèse affirme que ce n’est pas l’ordre économique qui a nécessité cet ordre social, mais seulement la capacité de ce grand roi à convaincre son peuple du mythe contenu dans les lois d’Hammurabi. Il ignore sans doute que toutes les sociétés du même type avaient fonctionné de la même manière, sans être influencées par Hammourabi et ses tables de la loi ! Il ignore même que ces « trois classes », si elles ont été réglementées par ce roi, n’ont pas été créées par lui !

Cet exemple, érigé en prototype d’évolution historique, permet à l’auteur d’affirmer que le mythe imaginaire, fondé exclusivement sur une pensée, a précédé la réalité économique et sociale. Il lui permet aussi d’affirmer que l’Etat est là pour empêcher les individus de s’entretuer ou de se faire du mal.

Le fondement des systèmes sociaux, pour Harari, c’est la croyance, l’imaginaire, et même le mensonge :

« L’ordre est imaginaire… et un ordre imaginaire ne saurait être maintenu que si de grandes sections de la population – notamment de l’élite et des forces de sécurité – y croient vraiment… Le système économique moderne n’aurait pas duré un seul jour si la majorité des investisseurs et des banquiers ne croyaient pas au capitalisme. »

Et c’est là qu’Harari développe sa thèse la plus originale : le capitalisme n’est pas fondé sur des lois économiques et sociales, sur le travail des salariés, sur le profit extrait de la production, sur des échanges qui découlent de cette production de marchandises. Pas du tout ! Le capitalisme est fondé sur des mythes, sur une croyance en lui-même, croyance qu’il a réussi à faire partager à quantité de gens, non seulement des capitalistes, mais des cadres et des ouvriers, à toute la population.

La preuve en est donnée par le récit d’Harari de ce qu’est pour lui le trust automobile Peugeot. Et cela vaut la peine de citer ce raisonnement de l’auteur mystique.

« Comment, au juste, Armand Peugeot, l’homme, a-t-il créé a société Peugeot ? En gros comme les prêtres et les sorciers ont créé dieux et démons tout au long de l’histoire, et comme des milliers de curés français créaient encore le corps du Christ chaque dimanche dans leur église paroissiale. Il s’agissait au fond de raconter des histoires et de convaincre les gens d’y croire… Dans le cas de Peugeot SA, l’histoire cruciale est celle du code de lois français, fruit du travail des parlementaires. »

Ce code de lois joue, pour Harari, un rôle équivalent au code Hammurabi ou aux droits de l’homme américains !

« Quand, en 1896, Armand Peugeot voulut créer sa société, il chargea un juriste de suivre cette procédure sacrée. L’homme de loi ayant exécuté les bons rituels et prononcé tous les charmes et serments requis, des millions de Français se conduisirent comme si la société Peugeot existait vraiment. »

Et Harari développe ainsi sa thèse sur l’irréalité et le caractère mythique de Peugeot :

« En quel sens pouvons-nous dire que Peugeot SA – nom officiel de la société – existe ?... La compagnie possède des usines, des machines et des showrooms, et elle emploie des mécaniciens, des comptables et des secrétaires, mais tous ceux-ci réunis ne font pas pour autant Peugeot. Une catastrophe pourrait tuer chacun de ses employés, détruire toutes ses chaînes de montage et les bureaux de ses dirigeants, la société pourrait malgré tout emprunter, embaucher, acheter de nouvelles machines… Bref, Peugeot SA semble n’avoir aucune relation essentielle avec le monde physique… Peugeot est une création de notre imagination collective… La difficulté n’est pas de raconter une histoire mais de convaincre tous les autres d’y croire. Une bonne partie de l’histoire tourne autour de cette question : comment convaincre des millions de gens de croire des histoires particulières sur les dieux, les nations ou les sociétés anonymes à responsabilité limitée ? Quand cela marche, pourtant, cela donne au Sapiens un pouvoir immense, parce que cela permet à des millions d’inconnus de coopérer et de travailler ensemble à des objectifs communs. »

Et Harari dresse un tableau historique complètement imaginaire, mystique et mythique, et aussi mensonger, qu’il espère nous faire avaler, à la manière qu’il décrit les mythes…

C’est cette capacité prétendue à créer des mythes mensongers qui aurait permis à Sapiens de battre Néandertal, comme ce serait elle qui aurait permis à la révolution agraire de battre les chasseurs-cueilleurs, tout cela sans aucun but réel économique et social, mais seulement du fait de la grande capacité de certains mythes créés de toutes pièces par des Sapiens particulièrement capables en termes de production de mensonges et de ragots…

« La capacité de créer une réalité imaginaire à partir de mots a permis à de grands nombres d’inconnus de coopérer efficacement. Mais elle a fait plus. La coopération humaine à grande échelle reposant sur des mythes, il est possible de changer les formes de coopération en changeant les mythes, en racontant des histoires différentes. »

On peut dire que, sur ce point, l’ouvrage « Sapiens » correspond au but de son auteur : inventer de pied et cape une fausse image et en persuader le plus possible de gens. En effet, l’ouvrage a été un best -seller et a fait connaitre mondialement son auteur alors qu’il est truffé de contre-vérités assenées avec assurance, y compris des contradictions formelle dans le texte lui-même et où l’auteur dit une chose et son contraire.

Le sous-titre « une brève histoire de l’humanité » est déjà une preuve des contradictions auxquelles arrive cet historien en vogue, historien universitaire des guerres médiévales mais pas de la préhistoire. En fait, il affirme en préambule ne pas penser que « sapiens », c’est « l’homme » et qu’il y a eu d’autres espèces d’hommes, y compris en même temps que sapiens, en concurrence éventuellement avec sapiens, battant même parfois sapiens dans cette concurrence. Et en titre, il écrit l’humanité, alors qu’il ne décrit que sapiens !

Mais ce n’en est pas fini des contradictions formelles au sein de ce gros ouvrage.

L’une des plus remarquables est le fait qu’il noircit des pages pour nous dire que n’est pas avec les quelques vagues connaissances archéologiques fondées sur des pierres taillées qu’on va pouvoir reconstruire le mode de vie et de pensée de l’homme sapiens préhistorique. Il rejettera ainsi dos à dos les spécialistes de la préhistoire et leurs thèses qu’il estime impossibles à partager faute de connaissances suffisantes. Et, quelques lignes plus loin, il ne se contente pas de choisir l’une des thèses mais affirme péremptoirement qu’elle est évidente et indiscutable.

Par exemple, Sapiens était-il un meurtrier en masse non seulement de ses semblables sapiens mais aussi des autres homo, des néandertaliens par exemple ? Il affirme que c’est certain, après avoir rejeté cos à dos ceux qui y croient et ceux qui n’y croient pas.Il prétend également que les Etats sont nés pour empêcher les gens de s’entretuer :

« Avec le temps, la formation de cadres sociaux plus larges – villes, royaumes et Etats – a permis de placer la violence humaine sous contrôle. »

Mais ce n’est pas la seule thèse de Harari ni les plus fondamentale de cet écrit.

D’autres contradictions frappent touchant sa thèse idéaliste, à savoir que c’est les idées mystiques des sapiens qui sont prépondérantes sur les réalités matérielles, que ce soient la matérialité de l’homme, de l’environnement ou de l’activité économique et sociale.

Ainsi, l’auteur affirme que la réalité ne prime pas le mythe et que l’économie n’explique pas davantage les comportements de Sapiens que la physiologie ou la biologie. Mais il est bien obligé de reconnaitre que les premiers écrits sont tous d’ordre économique. Par contre, il « oublie » de reconnaitre que les premières civilisations et premières villes ne connaissent ni monuments, ni religions, ni Etats…

Selon Harari, toute l’activité humaine, depuis la préhistoire et jusqu’au capitalisme, n’est pas fondée sur des réalités matérielles mais sur des mensonges propagés par des mythes qui ont eu du succès et que les sapiens ont voulu croire.

Harari imagine une « révolution cognitive » qui consisterait essentiellement en une aptitude à fabriquer des non-vérités et à en persuader ses semblables au point qu’ils modèlent leur vie sur ces fables.

« Pour autant que nous le sachions, seuls les sapiens sont capables de parler d’entités qu’ils n’ont ni vues, ni senties, ni touchées, écrit-il au sujet des premiers dieux et mythes. De nombreuses espèces humaines ou animales pouvaient se dire : “Attention, un lion !” Mais grâce à la révolution cognitive, sapiens a eu la possibilité de dire : “Ce lion est le gardien de notre tribu.” » Ce bond psychologique a faci¬lité la coopération entre inconnus. « Deux catholiques qui ne s’étaient jamais rencontrés pouvaient néanmoins partir ensemble en croisade ou réunir des fonds pour construire un hôpital, car ils croyaient l’un comme l’autre que Dieu était incarné dans le corps de Christ et qu’Il s’était sacrifié pour réparer nos péchés. »

Le point de vue matérialiste du marxisme sur l’évolution de l’homme :

Friedrich Engels dans « Le rôle du travail dans la transformation du singe en homme » :

https://www.marxists.org/francais/marx/76-rotra.htm

L’émergence de l’homme, parmi les hominidés, une conséquence… du communisme des chasseurs-cueilleurs :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3219

Marx avait-il raison de dire : « Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence » :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4687

L’homme fait sa propre histoire, disent Marx et Engels. Ont-ils raison :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4550

Pour Marx et Engels, tout est fondé sur la conscience humaine ou sur des lois objectives qui imposent des transformations parce qu’elles sont objectivement nécessaires :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4440

Notre cerveau de chasseur-cueilleur :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3364

D’où vient la conscience humaine :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4170

L’homme, une espèce révolutionnaire :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3908

L’homme se caractérise-t-il par la fabrication et l’utilisation d’outils :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4369

La thèse erronée de la croissance continue du cerveau humain et d’une supériorité humaine due uniquement à son « gros cerveau » :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5504

Les grandes énigmes de l’hominisation :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5037

Pourquoi l’homme de Neanderthal a-t-il disparu :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5470

« L’humanité ne se pose jamais que des problèmes qu’elle est capable de résoudre » affirme Karl Marx :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3102

Ce que les singes nous apprennent sur la "nature humaine" :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1613

Et si l’australopithèque était un homme et pas un singe :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5510

Faut-il avoir honte de nos ancêtres simiesques australopithèques :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4386

L’homme se caractérise-t-il par la fabrication et l’utilisation d’outils :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4369

Et si l’ « homme anatomiquement moderne » (homo sapiens sapiens) n’était pas une espèce (homo sapiens) mais seulement l’une de ses sous-espèces :

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article5760

L’espèce humaine, comme produit du développement inégal et combiné de la vie animale :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2911

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