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La résistance en France, mouvement populaire aux potentialités révolutionnaires ou tromperie politique stalinienne et pro-impérialiste ?

mardi 15 février 2022, par F. Kletz, Mesoke Swallow, Robert Paris

La résistance en France, mouvement populaire aux potentialités révolutionnaires ou tromperie politique stalinienne et pro-impérialiste ?

Pour beaucoup de courants politiques de gauche ou syndicalistes, et même se disant d’extrême gauche, « la résistance française » est un épisode de gloire, d’union du peuple travailleur de France et de victoire sociale et politique. Cela aurait selon eux débouché non seulement sur le départ de France des armées d’occupation allemande mais sur une république politique et sociale dominée par le parti communiste, la CGT et la gauche, qui a eu de grands ministres comme Thorez, Ambroise Croizat et Marcel Paul. Ce gouvernement issu de la résistance aurait pris des mesures durables de progrès. Pourtant il n’en est rien. Or, pour tous ceux qui se revendiquent de la résistance, l’union nationale du prolétariat à la grande bourgeoisie et à l’armée française et aussi les armées impérialistes dites « alliées » est un a priori évident. Ils estiment qu’il y avait objectivement un caractère progressiste à l’alliance de « tous les Français antifascistes et démocrates ». Nous allons voir à quel point tout cela relève du mythe et que la réalité est bien plus complexe, très différente de ce discours officiel.

Expliquer et déconstruire ce mythe relève d’une actualité brûlante. Beaucoup de manifestants aujourd’hui se revendiquent de la résistance. Beaucoup croient, en clamant la résistance, renouer avec un combat glorieux et progressiste alors qu’ils ne font que rechuter dans la tromperie de la collaboration de classe et du stalinisme. La résistance est un slogan fédérateur dans les manifestations. Le cri le plus repris dans les manifestations contre les lois liberticides et contre le pass sanitaire ou vaccinal est celui-ci : Liberté ! Résistance ! Pourtant, on va le voir la liberté est tout le contraire de ce mouvement de tromperie qui s’est appelé après-coup résistance. Peu connaissent la réalité de l’histoire de cette résistance. Or, beaucoup auraient à apprendre concernant les mensonges véhiculés au nom de cette résistance. Ils s’en revendiqueraient peut-être beaucoup moins s’ils avaient un peu plus une idée des mensonges que ce terme recouvre.

Il est plus que temps, depuis le 17 juillet dernier que le mouvement anti-pass défile tous les samedis, organisant les convois de la liberté, de dissocier la lutte pour la liberté d’une évocation à la résistance. Cela est vital pour la suite du mouvement. Et surtout pour sa victoire. Faire appel à la résistance, ce n’est absolument pas donner une perspective révolutionnaire au mouvement. Jamais la résistance n’a remis en cause l’Etat capitaliste, la domination capitaliste, l’ordre capitaliste, les tromperies nationalistes du capitalisme.

La résistance intérieure française : une série de mensonges historiques imbriqués les uns dans les autres…

De nombreux groupes sociaux, politiques, syndicaux et associatifs considèrent « la Résistance » comme le moment clef de toute l’histoire de France, une avancée sans précédent selon eux, le fondement d’une république sociale et on en passe… Il s’agit bien entendu du parti stalinien français PCF qui en fait son heure de gloire comme de la CGT mais aussi de toute la gauche, la gauche de la gauche sans parler de l’extrême gauche officielle. Le POI, le NPA se revendiquent ouvertement de la résistance et de leur participation à son action. Le POI en fait une référence à son action actuelle, parlant de « Comités de Résistance et de Reconquête ». Le NPA ne cesse de parler de « résistance », par exemple « face au libéralisme ». Qu’elle ait servi à détourner une révolution sociale à la fin de la guerre impérialiste ne les effleure pas. Le fondateur de l’organisation française Lutte ouvrière, Hardy, explique dans son ouvrage d’interview (« La véritable histoire de Lutte ouvrière ») qu’il a eu la médaille de la résistance alors qu’il se prétend le successeur du fondateur du courant UCI, Barta, qui, lui, analysait la résistance comme une alliance nationaliste interclassiste de trahison des intérêts de classe du prolétariat et d’union avec les impérialismes anglo-américain ! L’organisation Lutte ouvrière, entre ces deux pôles divergents, se garde de trop parler de la résistance et d’analyser cette vaste tromperie politique et sociale, si populaire chez ses amis syndicaux ou de gauche ! Le courage politique n’étouffe pas cette organisation prétendument trotskiste révolutionnaire !

Nous pouvons commencer la liste des mensonges imbriqués les uns dans les autres qui ont marqué ce qui a été appelé mensongèrement la « résistance nationale » française au sein de la deuxième guerre mondiale, de son début mensongèrement antifasciste à sa fin, appelée mensongèrement « la libération ».

Le premier de ces mensonges s’est appelé « le front unique antifasciste ». C’est une politique internationale (mais pas internationaliste !) initiée par Staline et la bureaucratie russe contre-révolutionnaire qu’il dirigeait. Cela a mené aussi bien au pacte Laval-Staline entre bureaucratie russe et bourgeoisie française qu’aux congrès internationaux d’intellectuels bourgeois antifascistes dont nombre d’entre eux étaient soit appointés soit carrément membres secrets du Guépéou (l’URSS de Staline était le seul Etat au monde qui finançait directement des intellectuels comme André Malraux, Otto Katz, Ernest Hemingway, Lion Feuchtwanger et Klaus Mann). Mais le gouvernement dit de « front populaire » de 1936 en France, fondé sur la même propagande de l’unité nationale antifasciste soutenu par le stalinisme a démontré qu’il n’était nullement antifasciste puisqu’il a refusé d’intervenir contre le fascisme en Espagne. L’URSS y est intervenue mais bien plus pour combattre la révolution sociale que pour combattre le fascisme. Plus exactement, la nécessité de combattre le fascisme y a été présentée comme une raison de remettre à plus tard la révolution sociale ! Et c’est du fascisme que cette politique contre-révolutionnaire a fait le jeu…

Ensuite, il y a eu la phase de l’alliance entre Hitler et Staline qui a parfaitement démontré que la bureaucratie russe était très loin d’être un adversaire déterminé et irréductible du fascisme ! C’est Trotsky qui avait prévu cette alliance et qui avait montré que le stalinisme et le fascisme, loin de s’opposer résolument, étaient attirés l’un par l’autre, tout en expliquant que c’étaient les bases de la révolution communiste qu’Hitler voulait combattre en Russie, pas la bureaucratie stalinienne !

C’est bel et bien Hitler qui a rompu le pacte avec Staline et non l’inverse. Et jusqu’au dernier moment, Staline a clamé à qui voulait l’entendre qu’il admirait Hitler !

Nous rappelons tout cela parce que cela sera sciemment oublié dans la phase suivante, justement celle de l’union « antifasciste » de la résistance, quand le stalinisme va renouer avec le nationalisme français et le prétendu antifascisme…

Deuxième mensonge fondamental dans ce domaine : la deuxième guerre mondiale aurait été menée pour combattre le fascisme. C’est complétement faux. La deuxième guerre mondiale n’a nullement été menée pour combattre le fascisme allemand, ou le fascisme tout court ! La lutte contre le fascisme n’étaient en rien le but des puissances anglo-américaines ni de leurs alliés.

La résistance qui se prétend une partie du combat de ces forces anglo-américaines, participe de ce mensonge fondamental. Si le combat était mené contre le fascisme allemand, il aurait suffi de le mener en 1933 quand Hitler a pris le pouvoir. Loin de là, les mêmes puissances impérialistes occidentales se sont félicitées de la victoire d’Hitler contre le communisme ! Encore une fois, quand le fascisme s’est mis en œuvre en Espagne, ni USA ni Angleterre ne se sont considérés comme menacés. Ces puissances impérialistes n’ont jamais eu aucune raison d’être antifascistes !

Il en va de même de la bourgeoisie française et on a là un des principaux mensonges du mythe de la résistance : ce n’est pas l’occupation militaire allemande qui a poussé la bourgeoisie française et son Etat dans les bras du fascisme. C’est la peur de la révolution sociale de 1936 (pas la peur du gouvernement capitaliste de Front Populaire !) qui l’y a poussé. Le régime de Vichy n’a pas été mis en place seulement par les forces d’extrême droite mais par l’essentiel de la bourgeoisie, social-démocratie incluse. Le choix du régime n’a pas été le fait d’une puissance militaire occupante. C’est l’ensemble de la classe dominante qui a fait ce choix en France et avec elle l’ensemble de l’appareil d’Etat. C’est même l’assemblée élue par le front populaire qui a donné les pleins pouvoir à Pétai. Les « forces françaises » qui ont choisi le camp anglo-américain contre le camp allemand-français sont de rares individus et aucune fraction notable de la grande bourgeoisie. Faire croire que c’est toute une partie de la France capitaliste qui a fait partie de la coalition anglo-américaine qui finira militairement victorieuse est l’un des buts politiques de la résistance.

La bourgeoisie française a certes subi une occupation militaire dont elle se serait passée. Mais on ne peut pas, pour autant, la faire passer pour une classe opprimée qui se bat. On ne peut la considérer comme une classe d’un pays sous-développée, et même pas comme les classes bourgeoises des pays de l’Est occupés par l’armée allemande. Elle a, pour l’essentiel, conservé ses affaires, son pouvoir et son appareil d’Etat, ainsi que ses colonies : avant, pendant et après l’occupation.

L’autre but de la résistance « intérieure » va consister à faire croire que les tout petits bouts d’armée française, essentiellement des colonies, qui sont du côté anglo-américain, ont de véritables relais de combat au sein de la population française. Cela ne sera quasiment jamais le cas.

Il faut en venir maintenant à une part essentielle de la résistance, la plus grande part des forces organisées sur le terrain en France : le parti stalinien de France.

On pourrait se dire : si c’est l’essentiel des forces de résistance, c’est qu’une perspective communiste peut s’ouvrir en France dès la défaite allemande. Mais ce n’est qu’une partie de la vérité car le parti stalinien est déjà, en 1936, la force la plus contre-révolutionnaire du monde, en France comme ailleurs ! Le stalinisme a plus peur du renouveau de la révolution sociale dans le monde que la bourgeoisie capitaliste elle-même !

D’autre part, le stalinisme possède une caractéristique mortelle pour la révolution prolétarienne et il l’a déjà démontré à l’époque aux quatre coins du monde : il peut se mobiliser pour assassiner les révolutionnaires et aussi les discréditer ; il peut désorganiser des révolutions, les désarmer comme il l’a fait en Allemagne, en Chine, en Espagne, en Angleterre, en France et ailleurs…

C’est exactement ce qu’il va faire au travers de la résistance…

Car les suites de la deuxième guerre mondiale, la bourgeoisie et la bureaucratie s’y attendent, seront sans doute révolutionnaires prolétariennes comme l’ont été les suites de la première…

La politique du parti stalinien de France (n’oublions pas que Thorez se proclamait le « premier stalinien de France ») va changer du tout au tout avec l’attaque militaire de l’URSS par Hitler rompant le pacte germano-soviétique et surprenant en premier… Staline qui en était encore à ses rêves d’amour avec Hitler. En redevenant antifasciste, du moins en paroles, la bureaucratie russe a redonné une perspective nationaliste aux staliniens du monde occidental, y compris en France. Ces derniers étaient pris à contre-pied par la politique pro-Hitler car ils avaient vécu les années trente comme une idylle avec le nationalisme bourgeois et cette alliance les prenait complètement à rebrousse-poil même si quelques uns parvenaient à se justifier d’une telle alliance.

Du moment que la bureaucratie russe s’est dite l’ennemi mortel de Hitler, les staliniens du monde se sont sentis pousser des ailes dans le sens de l’antifascisme nationaliste.

En France, les militants staliniens, pourchassés depuis le pacte germano-soviétique, ont trouvé un nouvel axe de militantisme clandestin : le combat contre l’ennemi mortel allemand et nazi. Une partie d’entre eux a rapidement commencé une activité clandestine et a reconstitué des réseaux.

Ceux-ci sont loin d’avoir rapidement trouvé le lien avec des éléments issus d’autres secteurs de la société, d’autres courants sociaux et politiques, les rares éléments qui choisissaient de s’opposer à l’occupation militaire allemande et au régime vichyste n’ayant pas de liens avec le stalinisme ni avec la classe ouvrière.

Du coup, la résistance unissant toutes les couches sociales, tous les courants politiques, a longtemps été un simple mythe qui ne s’est réalisé un tout petit peu que complètement sur la fin du vichysme et de l’occupation allemande, en particulier après la résistance armée de la Russie stalinienne à l’avancée allemande.

En fait, c’est un fait tout à fait secondaire de la guerre qui va donner des troupes à la résistance (qui d’ailleurs est incapable militairement comme politiquement de résister à quoi que ce soit) : c’est le STO, service du travail obligatoire qui conduit nombre de travailleurs et de jeunes français à être obligés d’accepter le travail obligatoire en Allemagne pour remplacer les soldats allemands au boulot. Les jeunes qui veulent couper au STO se mettent à « gagner le maquis ».

On pourrait penser que cela va devenir un facteur militaire important contre l’armée allemande mais cela est faux. Même un très grand nombre de jeunes rejoignant des maquis très peu armés ne peuvent faire qu’un mal très limité aux actions militaires de l’armée allemande. Les maquis sont plus des victimes d’une répression violente que des participants actifs de la guerre, semant le désarroi et la désorganisation dans l’armée d’occupation. Là encore, il y a eu la construction d’un mythe glorieux qui ne correspond en rien à la réalité.

La suite des mythes se développe ensuite. Le parti communiste devient une pièce indispensable dans l’édifice de tromperie de De Gaulle, non pas du fait de la force militaire de la résistance mais pour éviter une occupation militaire alliée de la France quand l’armée allemande quittera le sol national. Avoir le soutien du parti communiste français signifie que De Gaulle peut vendre aux forces alliées qu’il est capable d’assurer une fin de guerre sans révolution sociale. Et c’est exactement ce marché que propose effectif le PCF avec ses FFI : rebâtir l’Etat capitaliste lors de l’effondrement de Vichy et ensuite rebâtir les trusts en exigeant des sacrifices des travailleurs. En échange de quoi il participera au pouvoir et à tous les postes de commandement. Des deux côtés, de De Gaulle et du PCF, chacun respectera le contrat.

EN 1944, quand la situation mondiale tourne, les pires collaborateurs pro-nazis auront leur carte de résistants. L’un des moins connus à réaliser cette volte-face s’appelle Jean-Paul Sartre et il est intronisé résistant par un vrai résistant : Albert Camus. On peut aussi citer François Mitterrand, vichyste décoré qui se prétend résistant ! Ils sont des centaines de milliers et la résistance échangera aisément argent et position sociale contre cartes de résistants. C’est l’un des mensonges de la résistance !

Le régime gaulliste, remplaçant Pétain et la vichysme, parfois sans grand changement, comme dans la police, a été mis en place par De Gaulle avec l’aide du PCF. Le PCF a été intégré au gouvernement. En contrepartie, il a été demandé au PCF de dissoudre les groupes armés de la résistance. Le PCF a gagné alors une place dans la société capitaliste plus importante que jamais, au point que des dirigeants du PCF ou proches soient nommés PDG de grandes entreprises. Au même moment le sort de la classe ouvrière et des plus démunis était pire que pendant le pétainisme ! Au sein des entreprises, PCF et CGT étaient la police contre la classe ouvrière ! Le ministre d’État Thorez obéissant à l’État capitaliste et à la bureaucratie stalinienne, a alors dissout les milices de résistance sous le mot d’ordre « Un seul État, une seule armée, une seule police ». On n’avait plus besoin, ni au PCF ni dans la bourgeoisie, de « la résistance » et on la congédiait purement et simplement ou bien on l’embauchait pour des guerres coloniales !

La résistance, quand elle l’a pu, a prétendu frapper mortellement le fascisme, tant allemand que français, mais dans la réalité, si quelques soldats allemands ou quelques collabos ont été victimes de ses actions, c’est parfois aussi des adversaires politiques des partis de la résistance qui ont été visés, en particulier les trotskistes que les staliniens voulaient absolument éliminer. La résistance a aussi été le moyen employé dans le but de quelques vengeances particulières qui n’avaient pas nécessairement à voir avec le combat contre l’Occupant. Certaines actions terroristes de la résistance ont surtout eu comme résultat de faire massacrer les jeunes rétifs au STO et à la « libération » les victimes ont aussi été des prostituées, accusées de « coucher avec les boches », alors que des hauts responsables de l’Etat et de la grande bourgeoisie, massivement pro-Pétain, ont souvent été blanchis et même déclarés résistants parce qu’à la dernière seconde ils ont favorisé quelque chef résistant haut placé qui s’est retrouvé par exemple marié à une grande bourgeoise !

Quand les forces alliées anglo-américaines (les forces françaises pro-alliées étant toujours quantité négligeable dans la guerre mondiale) se sont senties capables de battre les forces allemandes en France, elles ont mené des expéditions de bombardement massifs dont le but n’avait plus rien de militaire ni d’anti-allemand. Il s’agissait d’écraser préventivement le prolétariat français des grandes villes, de la même manière que l’on avait précédemment écrasé le prolétariat italien et que l’on allait aussi écraser le prolétariat allemand et japonais. Le but était de battre un ennemi de classe : les travailleurs des villes que l’impérialisme craignait, ayant eu les exemples des révolutions de la Commune suite à la guerre franco-allemande et de la vague des révolutions en Europe suite à la première guerre mondiale. Des quartiers prolétariens entiers et même des villes entières ont été rasées par des bombardements sans qu’il y ait à côté le moindre objectif militaire ni même un nœud ferroviaire, sans qu’il y ait d’erreur sur l’objectif du bombardement.

Et la position de la résistance française face à l’écrasement physique du prolétariat à coups de bombes a consisté à prétendre que cela faisait partie de l’offensive alliée anti-nazie et à traiter ceux qui dénonçaient le bombardement de collabos ! Ainsi, les staliniens et leurs alliés capitalistes ont écrasé moralement politiquement le prolétariat comme leurs bombes l’avaient écrasé physiquement.

En résumé, au travers de la résistance française, on a assisté à une vaste tromperie sociale et politique issue de l’alliance entre impérialisme occidental et bureaucratie russe. Impérialisme et bureaucratie étaient aussi contre-révolutionnaires l’un que l’autre, aussi peu soucieux l’un que l’autre du sort des peuples, et aussi peu l’un que l’autre hostile fondamentalement au fascisme qu’ils ont prétendu combattre.

Ils ont entraîné des milliers de jeunes, de femmes, d’ouvriers et de paysans derrière des forces qui étaient leurs ennemis, et notamment de généraux d’extrême droite comme De Gaulle. Cela a ainsi permis au stalinisme et au capitalisme d’éviter la révolution sociale à la fin de la guerre mondiale. Avec la contribution le parti stalinien pour écraser la lutte sociale. Ils ont ainsi remis en selle la bourgeoisie française qui aurait dû être une bourgeoisie vaincue et ils ont permis l’émergence des trusts en France.

Dès qu’il est arrivé au pouvoir en France sous De Gaulle, le stalinisme « résistant » (CGT et PCF) s’est employé à détruire les grèves, les formes de lutte auto-organisées, que ce soit pour les salaires, contre la misère, l’absence de logements, les hausses de prix, tout. Il s’est servi pour cela de son poids politique et organisationnel, un poids inimaginable aujourd’hui, et notamment de son image résistante, de martyrs et de héros, pour casser la classe ouvrière politiquement et socialement. Jusqu’à la grève Renault de 1947 menée par les trotskistes de l’UCI (Barta), PCF et CGT n’ont cessé d’être le parti des briseurs de grèves accusant les trotskystes d’ « hitléro-trotskisme », leur interdisant de se syndiquer et de diffuser des tracts politiques à l’entrée des entreprises, pour mieux encadrer strictement la classe ouvrière et cacher que la réalité avait été l’ « hitléro-stalinisme » !

Quelques éléments de réflexion :

Le bombardement allié du... prolétariat :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5306

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve357

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2690

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3773

La construction du mythe résistancialiste :

https://books.openedition.org/pur/16398?lang=fr

La France occupée ne veut pas dire une bourgeoisie opprimée :

https://www.marxists.org/francais/barta/1942/12/cahiers_19421212.htm

Le POI (prétendument trotskyste) avait affirmé que la bourgeoisie française était opprimée :

https://www.marxists.org/francais/barta/1944/02/cahiers_19440215.htm

Quand la résistance assassinait les trotskystes révolutionnaires :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6358

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3969

Les trotskystes et la résistance d’après un prétendu « trotskyste » :

https://www.marxists.org/francais/mandel/works/1976/00/em19760000.htm

Les partis de la résistance au pouvoir :

https://www.marxists.org/francais/barta/1944/09/ldc35_090244.htm

Le reniement du trotskysme :

https://www.marxists.org/francais/barta/1945/07/barta_19450702.htm

Mythe et réalité de la libération :

https://www.marxists.org/francais/barta/1944/12/tract_120144.htm

A la fin de la seconde guerre mondiale, le stalinisme a sauvé le capitalisme :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article93

Qui était Barta :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article576

Quand le PCF, par la voix de Maurice Thorez, savait comment "terminer une grève" avant qu’elle ne se transforme en révolution et ne renverse la bourgeoisie :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1351

Des mensonges de « la libération » :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve631

La deuxième guerre mondiale et l’alliance contre la révolution et pas contre le fascisme :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article59

La dissolution des milices :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article464

La réistance intérieure française :

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9sistance_int%C3%A9rieure_fran%C3%A7aise

La résistance française, un mythe :

https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/416506/la-resistance-francaise-est-elle-un-mythe

Le point de vue de la résistance :

https://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/stop-aux-mensonges-sur-la-resistance-francaise-entre-1940-et-1945-par-leon-landini/

Le désarmement des milices patriotiques :

https://www.marxists.org/francais/barta/1944/11/tract_110844.htm

A la fin de la guerre, les partis communistes ramènent l’ordre en Europe contre le prolétariat :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article100

Un « trotskiste » devient résistant :

http://andre-calves.org/resistance/J_ai_essaye_de_comprendre_%28livre%29.htm#_Toc120703077

Les relations des communistes avec De Gaulle et la Résistance intérieure, exposées par… le PCF

http://siteedc.edechambost.net/communistes_degaulle.htm

Le PCF et le Conseil National de la Résistance

https://www.causecommune-larevue.fr/pcf_et_cnr_un_double_rapprochement_insolite

Le PCF et les maquis

http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC/publications/Histoire_documentaire_communisme/Fabrice_Grenard.html

Qu’est-ce que Mythe Résistancialiste ?

https://cultea.fr/le-mythe-resistancialiste-comment-toute-la-france-a-ete-resistante.html

Messages

  • Très bon rappel de la Résistance durant la dernière guerre, dont mon grand-père disait qu’elle ne servait que les intérêts des possédants à résister au pillage de l’armée allemande. Dans la liste des "résistants" actuels, il manque les différentes tanières anarchistes, éternels résistants aussi... surtout à la révolution prolétarienne, tout en ponctuant leur discours de "révolution... commerciale".

  • .
    Barta en 1944 :

    « L’ARMEE PERMANENTE ET L’ARMEE POPULAIRE

    Parce que le maquis est composé en grande partie d’ouvriers et de paysans qui n’ont pas voulu partir en Allemagne, et parce qu’il est en lutte contre Vichy et l’armée allemande, on voudrait nous le présenter comme une armée véritablement démocratique, comme une "armée du peuple".
    Mais pour savoir si une armée est véritablement une armée du peuple, il ne suffit pas qu’elle soit composée d’ouvriers et de paysans. En effet, toutes les armées modernes, quelles qu’elles soient, sont des armées populaires si on les envisage à ce point de vue. Car le perfectionnement des armements a depuis longtemps obligé la bourgeoisie à mobiliser tout "son" peuple pour mener les guerres.

    Il faut examiner à quoi a abouti le maquis, quelle est sa base de classe. Or, s’il est possible qu’au début les travailleurs du maquis, guidés par leur méfiance instinctive, aient tenté de s’organiser sur une base de classe et aient manifesté leur hostilité à l’égard du vieux corps des officiers cagoulards, depuis, sous le commandement des De Gaulle, Giraud, Catroux et Koenig – qui vient d’être nommé commandant des Forces Françaises de l’Intérieur – c’est le vieux corps des officiers de Daladier qui s’est imposé au maquis : c’est l’ancienne armée impérialiste française qui s’est reconstituée. Ce qu’on voudrait nous présenter comme une armée du peuple, n’est qu’une nouvelle ARMEE PERMANENTE.

    L’armée permanente enlève tous les ans des centaines de milliers de jeunes gens à leurs familles et à leur production, pour les enfermer pendant des années dans des casernes sous prétexte de formation militaire. Mais la formation militaire d’un soldat n’exige pas des années puisqu’en temps de guerre la bourgeoisie envoie au front des jeunes de 18 ans après quatre ou six mois d’instruction. Le service militaire consiste principalement à soumettre les hommes à qui l’on enseigne le maniement des armes à la pression exclusive de la discipline militaire représentée par le corps des officiers et sous-officiers de carrière liés à la bourgeoisie, et qui n’ont aucune fonction productive dans la société : comme les prêtres, ils sont spécialisés dans le "dressage" de "la troupe", leurs méthodes – les brimades dégradantes et l’abrutissement systématique – ont pour but de façonner une nouvelle mentalité à leurs hommes, de séparer les fils d’ouvriers et de paysans de leur classe et d’en faire des instruments dociles pour la répression.

    Et ce sont les masses laborieuses qui, sous forme d’impôts écrasants, supportent la charge de cette armée d’hommes que l’on a retirés de la production, et payent la construction et l’entretien des casernes et la solde des généraux et officiers de carrière grassement appointés.

    C’est ainsi qu’en cas de guerre la bourgeoisie peut rapidement, par la mobilisation générale, mettre en ligne des millions d’hommes sachant manier les armes, et sur lesquels les officiers n’ont aucun mal à reprendre leur emprise une fois qu’ils ont été happés par l’engrenage de l’armée permanente aidée de la gendarmerie et de la police.

    On le voit donc, une telle armée, fondée sur l’exploitation du peuple et sur son utilisation comme chair à canon n’a rien de populaire. Elle est au contraire l’instrument principal de la bourgeoisie contre le peuple.

    La classe ouvrière ne peut pas s’émanciper sans briser l’armée permanente. Le principal moyen d’y arriver, c’est qu’elle organise tout d’abord ses propres milices ouvrières. En soutenant la lutte des travailleurs-soldats contre la conscription, le service militaire prolongé, les Cours martiales et le régime des casernes, et en s’armant elle-même, la classe ouvrière facilite aux soldats leur émancipation de l’armée permanente et les lie à la cause des exploités.

    La milice ouvrière est l’organisation des travailleurs en armes pour la défense sur place de l’usine, du chantier, de la mine ou du village contre la bourgeoisie.

    Le peuple en armes n’a besoin ni de casernes, ni d’officiers de métier ; il ne retire pas de la production toute une partie de la population : l’entraînement militaire se fait en dehors des heures de travail et les chefs sont élus par les combattants parmi les plus dévoués et les plus qualifiés.

    La victoire ouvrière et la chute de la bourgeoisie supprimeront pour la classe ouvrière la nécessité d’être en armes ; c’est donc seulement en s’organisant en milice ouvrière que les masses parviendront à briser les armées permanentes, que la bourgeoisie entretient constamment pour la défense de ses intérêts impérialistes, contre les masses et sur leur dos.

    Tandis que l’armée permanente est un chancre qui ronge toute la société, et l’instrument de l’asservissement du peuple par la bourgeoisie, la MILICE OUVRIERE, organisation des travailleurs en armes, est l’instrument de leur émancipation. »

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